Royal Mail Steam Packet Company - Définition

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Lignes commerciales

Lignes principales

Affiche publicitaire de Kenneth Shoesmith pour la ligne de Buenos Aires (années 1930)
Affiche publicitaire de Kenneth Shoesmith (années 1930)

Les lignes secondaires, desservies pendant peu de temps

  • Southampton - Bermudes - Nouvelle-Orléans (1844-1850)
  • Savannah - Nassau (Bahamas) - Jamaïque - Colon (1852-1868)
  • Marseille - Malte - Alexandrie (1857-1859)
  • Brésil - Barbade - Saint-Thomas - New York (1886)
  • Londres - Mer Méditerranée - Colombo - Australie (1906-1909)
  • Southampton - Cuba - Mexique (1906)
  • Halifax - Saint John - Bermudes - Caraïbes - Guyana (1913-1927)
  • Hambourg - Southampton - Cherbourg - New York (1921-1927)

L'échec du rêve oriental

À de nombreuses reprises, la Royal Mail Steam Packet Company s'intéresse aux marchés asiatique et australien sur lesquels elle a des concurrentes telles que la P & O (Peninsular & Oriental Steam Navigation Company) et la Pacific Steam entre autres. Mais le rêve d'Orient tourne toujours court.

Une première tentative d'association avec la Pacific Steam Navigation Company échoue en 1854. La toute nouvelle compagnie à former, l'Australian Pacific Mail Packet Company n'a pas le temps de voir le jour et les cinq navires construits pour desservir l'Océanie sont immédiatement vendus. Malgré cet échec, en 1865, la compagnie décroche un nouveau contrat pour distribuer le courrier en Australie et Nouvelle-Zélande via Panamá : la Panama New Zealand and Australian Royal Mail Company Limited est constituée. C'est un nouvel échec en 1868.

Enfin, en 1906, la compagnie rachète les intérêts de la Pacific Steam sur ses lignes à destination de l'Orient et devient de manière éphémère l'Orient-Royal Mail, décrochant un nouveau contrat de courrier pour l'Australie. Mais, encore une fois, la faillite d'un de ces partenaires dissout l'association et la compagnie se retire à nouveau du marché oriental et australien en 1909. Les quatre navires rachetés à la Pacific Steam (Ortona, Oruba, Orotava et Oroya) sont alors affectés à d'autres lignes de la compagnie.

Croisières

L'Atlantis, l'un des principaux navires de croisière de la RMSPC (affiche publicitaire de Kenneth Shoesmith, années 1930)

La Royal Mail Steam Packet Company est considérée comme l'une des premières — si ce n'est la première — compagnies à offrir des croisières à ses passagers européens et nord-américains, grâce à ses lignes à destination de l'Amérique du Sud et surtout des Caraïbes. Dès 1853, le Thames offre à ses passagers un voyage de plaisance à la Spithead Royal Naval Review. En 1902, un voyage de croisière de trois jours est offert aux passagers de l’Elbe. Dès la fin du XIXe siècle en effet, la compagnie offre des interconnexions entre ses transatlantiques et des navires desservant les îles des Caraïbes et des Antilles. Dans les années 1890, une formule est ainsi prévue pour un voyage de soixante-cinq jours coûtant 65 livres sterling. En 1895, trois navires sont ainsi affectés à la tâche de permettre aux passagers de la compagnie d'échapper à l'hiver dans les Caraïbes : l’Eden, l’ESk et le Solent.

Le véritable premier service régulier de croisière est mis en place en 1904 avec le Solent. Ceci est étendu dès l'année suivante, en 1905, à l'Amérique du Nord avec un trajet de New York à Kingston (Jamaïque) où un grand nombre d'options et de destinations à la carte sont offerts. En 1909, le Berbice remplace le vieux Solent et offre un voyage de luxe avec piscine sur le pont pour cinquante-quatre jours au départ de New York et desservant neuf ports des Caraïbes pour 350 dollars.

L'offre de croisière se diversifie avec les premières croisières en Norvège dès 1909 avec l’Amazon tandis que l’Avon devient le principal navire de croisière dans les Caraïbes en 1910. Il dessert ainsi les Bermudes, Porto Rico, la Jamaïque, Panamá, le Venezuela, Trinité-et-Tobago, la Barbade, la Martinique, Cuba et Nassau. C'est l’Ortona (rebaptisé ensuite Arcadian) qui devient le premier navire de croisière à temps plein en 1912. Hélas, sa carrière est brutalement écourtée par la Première guerre mondiale où, réquisitionné, il est torpillé en 1917. Malgré sa brève carrière, l’Arcadian inaugure le schéma qui sera suivi par ses successeurs, l’Atlantis, l’Alcantara, l’Asturias et l’Andes.

Affiche de Kenneth Shoesmith pour les croisières dans les Caraïbes (1939)

Le programme de 1914 prévoit le calendrier suivant :

  • de juin à août dans les fjords norvégiens (desservant notamment Grimsby et Leith et extensions au Cap Nord et aux chutes des 7 sœurs), là où les gros navires ne peuvent aller ;
  • septembre en Méditerranée (notamment l'Espagne, le Maroc, l'Algérie, Venise, la côte dalmatienne et la Sicile) ;
  • octobre en Atlantique.

Après l'intermède de la Première guerre mondiale, les croisières reprennent, offrant à l'occasion quelques excursions en France, Allemagne, Espagne, Portugal, Madère. Une collaboration pleine et entière est aussi réinstallée avec la Pacific Steam Navigation Company, désormais pleinement intégrée à la compagnie. Elle permet de desservir toute l'Amérique du Sud sur les deux côtes notamment grâce aux services de la PSNC via le Canal de Panamà. L’Asturias est ainsi rebaptisé à son tour Arcadian, comme son prédécesseur, pour servir de paquebot de croisière à temps en 1923 mais il est bientôt remplacé par l’Araguaya, dévolu à cette tâche au milieu des années 1920, après avoir été ré-équipé à Belfast pour accueillir 365 passagers de 1re classe uniquement, tandis que l’Arcadian est réaffecté à la prestigieuse route New York - Bermudes. En 1926, l’Orca fait un court intermède avec un grand tour de l'Afrique avant d'être remplacé par le fleuron de la compagnie, le tout nouveau Asturias qui effectue en 1927 une gigantesque croisière de 101 jours autour de l'Afrique, la plus grosse croisière de l'histoire de la RMPSC.

Après l'Amérique du Sud, l’Asturias franchit l'Atlantique sud via un ravitaillement sur l'île Tristan da Cunha puis rejoint l'Afrique. À partir du Cap, la croisière offre de nombreuses excursions en Afrique australe : Kimberley, Mafeking, Bulawayo les Chutes Victoria, Johannesburg et Pretoria avant de rejoindre le bateau à Durban. Une autre excursion est organisée depuis Port Elizabeth jusqu'à Bloemfontein, Johannesburg, Pretoria et Durban. L’Asturias fait ensuite route vers le Mozambique, Zanzibar, Mombasa et Aden avec une brève escale à Port-Soudan pour débarquer les voyageurs pour une excursion d'une journée sur le Nil, à Khartoum et Louxor. Une autre excursion est aussi organisée en Palestine et notamment à Jérusalem. Enfin, depuis Alexandrie, la croisière achève son tour du monde en Méditerranée via Naples, Monaco et Gibraltar avant le retour à Southampton.

À partir des années 1930 et après la refondation de la compagnie sous le nom de Royal Mail Lines, c'est l’Atlantis qui s'impose comme le principal navire de croisière. Il porte les croisières nordiques à un nouveau summum avec de nouvelles destinations comme 3 jours autour du Spitzberg et de l'île aux Ours ainsi que l'Islande. Les croisières doivent convenir à tous les porte-monnaie. Par exemple, une croisière de 7 jours autour de Bergen et de 5 fjords norvégiens coûte seulement 11 guinées tandis qu'une escapade de 22 jours en mer Baltique en coûte pas moins de 300. Les autres destinations ne sont pas abandonnées et le second tour africain de l’Asturias dure ainsi 58 jours en 1938, desservant de nouvelles destinations exotiques comme l'île Sainte-Hélène, l'île Maurice ou les Seychelles. La réputation de ces croisières, particulièrement celles de l’Atlantis, doit beaucoup au partenariat passé entre la compagnie et l'artiste Kenneth Shoesmith. Les brochures, affiches, cartes postales de la compagnie sont toutes de sa main dans les années 1930.

La Seconde Guerre mondiale marque le début d'un déclin fatal. Seuls l’Andes et l’Alcantara sont opérationnels. Tandis que le premier effectue sa première croisière en 1955, le second est vendu pour démolition en 1958. L’Andes, tout nouveau paquebot construit avant 1939 est ainsi définitivement affecté comme navire de croisière à temps plein en 1959 sur la ligne sud-américaine qu'il dessert seul. La concurrence de l'avion sur la ligne transatlantique, la concurrence de nouvelles compagnies spécifiques de croisière à plus bas coût sonne le glas de la Royal Mail comme de nombreuses autres compagnies de l'âge d'or des paquebots. Après son absorption par la Furness & Whity Group au milieu des années 1960, l’Andes II achève son dernier voyage en 1971. C'est la dernière croisière mais aussi le dernier voyage d'un paquebot de la Royal Mail et la fin d'une histoire longue de plus de 140 ans.

Principaux navires de croisière de la Royal Mail Lines :

  • Solent ;
  • Amazon ;
  • Avon ;
  • Ortona / Arcadian I ;
  • Asturias I / Arcadian II ;
  • Araguaya ;
  • Andes I / Atlantis ;
  • Andes II.
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