Satellite artificiel - Définition

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État des lieux

Panorama de l'activité

Satellites par type et pays lancés au cours de la décennie 1990-1999
États-Unis Russie Europe Japon Chine Inde Autres pays
Satellites scientifiques
Géodésie 1 4 3
Altimétrie 1,5 1,5
Magnétisme terrestre 1
Observation de la haute atmosphère 6 4
Observation des météorites 1
Observation de l'ionosphère 4 1 1
Observation de la magnétosphère 4 3 4 2 2 3
Étude du soleil (satellites géocentriques 3,5 1 0,5 1
Astronomie gamma 1 1
Astronomie X 2,5 1 2,5 1
Astronomie UV 2 2
Astronomie infrarouge 1 1
Astronomie submillimétrique 1 1
Radio-astronomie 1 1
Astronomie multi-bandes et astrométrie 1
Recherches sur la gravité
et la science des matériaux
3 9 3 1 3
Observation de la Terre
Météorologie (sat. géostationnaire) 3 3 3 1 1 6
Météorologie (sat. à défilement) 5,5 5 0,5 2
Télédetection des ressources terrestres 6,5 8 5,5 2 0,5 1
Satellites de télécommunications
Télécommunications (sat. géostationnaires) 45 30 35 12 11 5 -
Télécommunications (sat. à défilement) 1 18 9 1 1
Télécommunications (constellations) 192 9
Satellites de navigation et de le localisation 26 47
Satellites militaires
Reconnaissance 7 67 2 2
Alerte précoce 5 28
Ecoute électronique et surveillance océanique 13 34
Télécommunication militaires 36 44 3
Météo pour les forces militaires 6
Source : F. Verger, R Ghirardi, I Sourbès-Verger, X. Pasco, op. cit., p. 155-343

En 2008, une centaine de satellites ont été lancés dont 42 au titre d'activités commerciales (essentiellement télécommunications) : 66 satellites pesaient plus de 500 kg et 10 moins de 20 kg. Les satellites commerciaux comportaient 18 satellites géostationnaires et 23 satellites destinés à l'orbite basse.

L'activité commerciale a connu un pic d'activité à la fin des années 1990 lié à la bulle Internet avec la mise en place de constellations de satellites de télécommunications en orbite basse (Iridium…) et le lancement de 33 satellites en orbite géostationnaires (2000). Elle a lourdement plongé dans les années suivantes et reprend aujourd'hui grâce aux demandes de renouvellement et à un marché de télévision par satellite en pleine croissance sur tous les continents.

Le segment des mini et microsatellites destinés à l'orbite basse connaît un certain développement au détriment du segment supérieur grâce à la miniaturisation des composants. Les nanosatellites ont connu un engouement en 2006 (24 satellites de cette classe) qui est retombé aujourd'hui. Le nombre de satellites commerciaux géostationnaires lancés est relativement stable mais leur capacité est en constante progression. Ils se répartissent entre quatre classes : plus de 5,4 tonnes (5 satellites lancés en 2007), entre 4,2 et 5,4 tonnes (7 satellites), de 2,5 à 4,2 tonnes (5 satellites), moins de 2,5 tonnes (2 satellites). Les autorités américaines ne prévoyaient pas en 2007 d'évolution significative du nombre de satellites commerciaux pour la décennie à venir.

Les satellites ont été mis en orbite, en 2008, par une soixantaine de fusées dont 26 russes (43 satellites), 15 américaines (8 satellites), 11 chinoises (12 satellites), 6 européennes (11 satellites). Près de 20 types de lanceurs ont été utilisés dont 8 russes. Les capacités de ces lanceurs sont très variables (de 1 tonne à plus de 20 tonnes en orbite basse) ; ils sont spécialisés : certains sont optimisés pour l'orbite basse comme Soyouz d'autres pour l'orbite géostationnaire comme Ariane. Les lanceurs ont encore aujourd'hui des problèmes de fiabilité : deux échecs en 2008 et quatre échecs respectivement en 2007 et 2006.

Le coût d'un satellite est élevé : il fallait compter de 100 à 400 millions de dollars en 2008 pour un satellite géostationnaire. À la fin des années 1990, le coût unitaire de chaque satellite des constellations de télécommunications déployées en orbite basse s'échelonnait entre environ 100 M$ (Iridium 66 satellites de 700 kg) et 10 M$ (Orbcomm 28 satellites de 45 kg). Un satellite d'observation de la Terre lourd comme Geoeye de 2 tonnes a coûté 200 M$ alors que les cinq mini satellites Rapideye de 150 kg réalisant ensemble la même prestation ont coûté environ 30 M$ pièce. Les satellites militaires (750 M€/pièce pour satellite français d'observation Helios) et scientifiques (4,5 Mds$ pour le futur télescope spatial James Webb) peuvent être encore plus coûteux. À ce prix, il faut ajouter le coût du lancement qui se situe entre 10 000 $/kg pour l'orbite basse et 20 000 $/kg pour l'orbite géostationnaire ainsi que celui des installations et du support au sol.

Les programmes nationaux et internationaux

L'activité commerciale de l'espace (générée pour l'essentiel par les satellites de télécommunications) représentait en 2008 114 milliards de dollars tandis que l'espace institutionnel, pris en charge par le budget public, est estimé la même année à 71 Mds$. En 2007, le budget des États-Unis consacré à l'espace (satellites non commerciaux militaires et civils + lanceurs + vols habités + sondes spatiales) représentait 54 Mds$ (0,39 % PIB) soit 75 % des dépenses mondiales.

En dehors des États-Unis peu d'États disposent à la fois des moyens technologiques et de la volonté politique nécessaires pour mener une activité spatiale significative. Les budgets consacrés à l'espace sont dans l'ordre décroissant ceux de la France (2,9 Mds$, 0,14 % PIB), du Japon (2,2 Mds$, 0,05 %), de la Chine (2,1 Mds$, 0,06 %), de la Russie (1,8 Md$, 0,11 %), de l'Inde (1 Md$, 0,09 %), de l'Allemagne (1,6 Md$, 0,05 %), Italie (1,3 Md$, 0,06 %). Les principales agences spatiales sont dans l'ordre décroissant des budgets le DOD (Department of Defense chargé des satellites militaires américains) 27 Mds$, la NASA 16 Mds$, le National Reconnaissance Office (NRO) organisation américaine chargée des satellites de reconnaissance et d'écoute 9 Mds$, l'Agence spatiale européenne (ESA) 4 Mds$, la NGA (National Geospatial-Intelligence Agency chargé de la collecte de l'imagerie par satellite pour le compte de la défense américaine) 2 Mds$, l'agence spatiale française (CNES) environ 2,9 Mds$, l'agence japonaise (JAXA), l'agence russe Roskosmos et l'agence américaine de météorologie (NOAA).

L'espace militaire est dominé par les États-Unis qui y consacrent 36 Mds$ et qui est la seule nation à disposer d'un dispositif complet et permanent (télécommunications militaires, alerte avancée, reconnaissance, écoute électronique, surveillance océanique, système de positionnement par satellites). La Russie tente de fiabiliser son système de positionnement par satellites GLONASS et maintient une flotte de satellites de reconnaissance et d'écoute assurant une couverture réduite par rapport à l'époque de la guerre froide. La Chine occupe la troisième place : elle met en place un système de positionnement par satellites national, dispose de satellites de reconnaissance et a prouvé sa capacité militaire spatiale en détruisant un de ses satellites en 2007. Il n'existe pas de politique spatiale militaire européenne. Quatre pays européens ont investi de manière significative dans l'espace militaire en premier lieu la France qui dispose depuis plusieurs années de satellites de reconnaissance optique (Hélios) et de télécommunications militaires (Syracuse). Pour l'écoute électronique et l'alerte avancée seuls des démonstrateurs ont été lancés jusqu'à présent. Le Royaume-Uni a concentré ses efforts sur les télécommunications militaires tandis que l'Italie et l'Allemagne disposent de satellites de reconnaissance radar.

L'industrie des satellites

L'activité spatiale représentait un volume d'activité de 50 Mds€ en 2007. Une grande partie de cette somme est dépensée au sein des agences spatiales ou correspond à des marchés captifs d'organismes gouvernementaux (secteur spatial militaire aux États-Unis). Le marché des satellites et des prestations associées soumis à la concurrence représentait en 2007 environ 12,3 Mds€ qui se ventilait en 34 % pour le domaine des satellites commerciaux, 27 % pour civil européen, 9 % pour les satellites militaires européens, 25 % pour les satellites civils hors Europe et 4 % pour les satellites militaires hors Europe. La ventilation du chiffres d'affaires par application donne : 45 % pour les télécommunications, 16 % pour l'observation de la Terre, 5 % pour la navigation et la localisation, 10 % pour les sciences et techniques, 8 % pour les infrastructure et transport et 16 % pour d'autres applications.

Ce marché étroit, nécessitant des compétences pointues et des moyens d'essais lourds, était dominé en 2006 par 5 acteurs majeurs dont 3 entreprises américaines et 2 entreprises européennes : Lockheed Martin (4 Mds€ sur ce secteur), Northrop Grumman (2,6 Mds), Boeing (2,1 Mds), Thales Alenia Space (1,6 Md) et EADS Astrium Satellites (1,3 Md). Les perspectives d'évolution du chiffre d'affaires sont stables pour les applications commerciales et en forte croissance pour les applications financées par les agences spatiales (observation de la Terre, scientifique…) et la défense.

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