L’Union nationale des étudiants de France – Indépendante et démocratique (Unef-ID) était un syndicat étudiant français qui a existé de 1980 à 2001.
Il est issu du regroupement de deux organisations étudiantes : l'Unef-Unité syndicale et le Mouvement d'action syndicale qui créent l'Unef-ID lors du congrès de Nanterre en 1980. Le 24 juin 2001, l'Unef-ID fusionne avec l'Unef-SE sous le nom « Unef », reprenant la dénomination antérieure à 1971.
En janvier 1980, l'Unef-US et le Mouvement d'action syndicale (MAS) signent un protocole d’unification. Basé sur l’idée de l’unité syndicale étudiante et le rejet de la loi Faure qui organise les universités il est la première pierre vers la constitution d’un nouveau syndicat regroupant toute la gauche syndicale non communiste. Après cinq mois de discussions parfois houleuses, entre bureaux nationaux et minorités tant de l'Unef-US que du MAS, du 3 au 5 mai se tient finalement le congrès fondateur de l'Unef-ID à Nanterre. Celui-ci élit Jean-Christophe Cambadélis au poste de président. En outre, il dote le syndicat d'une charte, dite de Charte de Paris. Ce document, qui s'inspire de la Charte de Grenoble dans sa conception de l'étudiant, définit les axes prioritaires de l'action du syndicat : lutte en faveur de l'aide sociale étudiante et contre la sélection à l'université.
À l'automne 1980, l'Unef-ID participe à son premier mouvement. Il s'agit d'une série de grève contre la "carte universitaire". Celle-ci prévoyait de rationaliser les moyens et pour cela de limiter le nombre de création de filières et de fermer certains second cycle.
En 1981 apprenant l'intention du nouveau gouvernement socialiste d'abroger la loi Faure organisant les universités, l'Unef-ID annonce son intention de désormais participer aux élections universitaires pour, dit-elle, « faire entrer le changement à l'université ». C'est la fin du boycott prôné par ce syndicat étudiant et ses ancêtres, l'Unef-US et le MAS.
L'année 1982 est aussi l'occasion pour l'Unef-ID de confirmer son implantation à la MNEF. Pour le congrès tenu à Strasbourg en juin 1982 la liste "Pour la défense et le développement de la MNEF" soutenue par l'Unef-ID totalise 80,42% des délégués contre 19,04% pour l'Unef-Renouveau.
Mais la grande affaire des années 1983 - 1984 est la discussion autour de la réforme de l'Université. Depuis 1981, au grand contentement de l'Unef-ID, le gouvernement avait promis d'abroger la loi Faure et lui en substituer une nouvelle. L'Unef-ID est a priori favorable au projet et se méfie du mouvement, souvent inspiré par la droite (CELF et l'UNI notamment), qui émerge dès la proposition de loi connue. Toutefois, l'Unef-ID qui a, elle aussi, des critiques à faire, par exemple contre l'article 13 qui prévoit un concours pour passer d'un cycle à l'autre, participe à sa manière aux grèves avec comme mot d'ordre, "non à la sélection". L'article 13 modifié dans un sens qui lui est favorable, l'Unef-ID peut se réjouir de l'adoption de la loi Savary.
L'année 1984 marque le départ d'une génération, les deux anciens présidents des syndicats fondateurs de l'Unef-ID, Jean-Christophe Cambadélis pour l'Unef-US et Julien Dray pour le MAS. Jean-Christophe Cambadélis est alors remplacé par son vice-président, Marc Rozenblatt à la tête de l'Unef-ID.
En février 1986, c'est au tour de Marc Rozenblatt de quitter l'Unef-ID. Il est remplacé par un proche Philippe Darriulat. Ce dernier arrive juste assez tôt pour organiser le passage d'une bonne partie des militants de la majorité du Parti communiste internationaliste (PCI) au Parti Socialiste. Certaines AGE refusent toutefois ce changement idéologique et restent dans l'orbite du PCI, notamment Nantes, Tours, Metz et Besançon.
Néanmoins, le temps des déchirures ne dure pas. Rapidement l'Unef-ID doit se remettre en ordre de marche car, le nouveau gouvernement de droite, RPR et UDF a décidé de réformer l'Université et remplacer la loi Savary. Les syndicats étudiants s'opposent immédiatement à ce projet Devaquet qui prévoit de donner une large autonomie aux universités, y compris en matière de frais d'inscription et de formation, et surtout qui envisage d'autoriser la sélection. À la rentrée 1986, et souvent à l'initiative de l'aile gauche de l'Unef-ID, des mouvements de grèves isolés apparaissent. Le bureau national de l'Unef-ID fait alors monter la pression en faisant circuler un appel/pétition. Puis au mois de novembre, Philippe Darriulat transforme les états généraux de l'Unef-ID en états généraux du mouvement. La semaine suivante les militants de l'Unef-ID, généralement avec d'autres syndicats (Unef-SE et PSA), appellent à la grève. En quelques jours, le mouvement contre le projet Devaquet prend. Plusieurs centaines de millier d'étudiants et de lycéens descendent dans les rues. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, des voltigeurs motocyclistes à la recherche de « casseurs » agressent violemment un jeune étudiant, Malik Oussekine, qui succombe à ses blessures. Alain Devaquet démissionne immédiatement et le projet de réforme universitaire est retiré le 8 décembre.
Lors de la dernière réunion de la coordination du mouvement contre le projet Devaquet, les participants avaient décidé de se retrouver pour des états généraux. L'Unef-ID, en pleine progression, hésite à s’engager dans cette aventure. Mais poussée par l'aile gauche, et notamment la sensibilité Villetaneuse, l’Unef-ID participe, au nom de l'unité syndicale, aux États généraux de l'enseignement supérieur.
À l'issue du mouvement, contre le projet Devaquet, l'image de l'Unef-ID s'améliore et ses résultats électoraux s'en ressentent. C’est ainsi qu’aux élections au CA du CROUS de 1987 l’Unef-ID devient première organisation représentative.
Philippe Darriulat tente d'exploiter cet avantage pour reconstruire la "grande Unef". Mais malgré quelques ralliements ponctuels, comme celui du CERES, l'Unef-ID ne parvient pas à créer une dynamique unitaire autour d'elle.
Les années 1987 - 1989 sont marquées par une pénurie de moyen. En effet, confronté à la croissance constante des effectifs, l'Université peine à s'adapter. On manque parfois de places assises dans les amphis ou les salles de TD. Face à cette situation, l'Unef-ID tente, sans grand succès, de mobiliser les étudiants, notamment à la rentrée 1987.
En avril 1988, Philippe Darriulat quitte la présidence de l'Unef-ID et il est remplacé à par Christophe Borgel.
Au cours de ces années, l'Unef-ID tente une profonde réforme interne. Il s'agit de promouvoir une organisation pragmatique et réformiste par opposition au syndicalisme d'opposition systématique des années 1970. Cette mutation parait d'autant plus nécessaire à la direction que l'audience de Unef-ID, tant institutionnelle qu'électorale, s'érode de plus en plus. Autre sujet d'inquiétude la politisation du syndicat. En effet, depuis que la majorité est passée au Parti socialiste toutes les sensibilités de ce parti vont tenter de s'implanter dans le syndicat compliquant sa gestion et écornant, de plus en plus, le principe d'indépendance.
Pour marquer la chute du mur de Berlin et le retour de la démocratie en Europe de l'Est, l'Unef-ID lance plusieurs initiatives parmi lesquelles, l'affrètement le 23 mars 1990 d'un train dit "de la démocratie" mettant quatre cents étudiants français et européens à la rencontre de leurs homologue de l’Est. Cette opération est suivie en mai 1990 par une conférence européenne étudiante à la Cité des sciences et de l'industrie qui réunit diverses organisations étudiantes de toute l'Europe.
Mais la belle unité pour la démocratie ne tient pas longtemps à l'Unef-ID. La guerre du Golfe vient bouleverser les équilibres. Dès le début de la crise, l'aile gauche de l'Unef-ID se prononce clairement contre la guerre. D'autres, numériquement beaucoup moins important, défendent l'intervention internationale au nom du droit international. La majorité de la majorité elle-même est divisée. Son aile gauche est contre la guerre alors que le reste du groupe cultive l’ambiguïté. Finalement, et après bien des hésitations et débats interne, l'Unef-ID adopte la ligne "ni Bush ni Saddam". Autrement dit, ni violation du droit international, ni impérialisme américain, ni dictature.
Suite un débat sur la pédagogie et l’échec en premier cycle, l’Unef-ID présente ses "quatre idées fortes pour une université démocratique et de qualité". Il est notamment prévu que la formation, composée de "blocs pédagogiques capitalisables", doit partir d’une base pluridisciplinaire vers une spécialisation progressive. En outre, le tutorat doit aider les nouveaux venus à s’adapter plus vite et à s’orienter plus efficacement.
Le 26 mars 1991, l'Unef-ID, accompagnée de la FAGE, du CELF et de l'UNI mais pas de l'Unef-SE, signe le plan sociale étudiant (PSE). Ce dernier se donne pour objectif d’atteindre 25% d’étudiants boursiers mais aussi, d'instituer des prêts bancaires garantit par l'État. Pour les restaurants universitaires, il est prévu de retourner à la parité État étudiant dans le prix du repas. Enfin des constructions et des rénovations de cités U sont programmées. À l'Unef-ID la signature de ce plan par le président Christophe Borgel crée des remous. Pour les contestataires, il est inadmissible que l'aide sociale puisse passer par un prêt bancaire. Toutefois, le PSE restera en bonne partie lettre morte.
En novembre 1991, Christophe Borgel quitte la présidence de l'Unef-ID. Il cède sa place à l'un de ses proches, Philippe Campinchi.
Au cours des années 1990, l'Unef-ID s'engage de plus en plus dans la lutte contre le racisme en général et le Front national en particulier. Cette orientation passe par un partenariat avec SOS Racisme mais surtout avec le Manifeste contre le Front national.
En février 1992, le ministre de l'Éducation nationale, Lionel Jospin propose une réforme pédagogique. Celle-ci prévoit notamment de concentrer les DEUG. On doit passer d'une quarantaine de diplôme correspondant à des matières spécifiques à onze DEUG multidisciplinaires. Ces derniers seraient composés de modules capitalisables. Il est également envisagé de définir un nombre minimum d'étudiants par filière ainsi que de limiter à un seul le redoublement en licence et maîtrise. Enfin le tutorat doit être généralisé. L'Unef-ID trouve le projet "globalement positif" car il reprend plusieurs de ses revendications pédagogiques édictées en 1990. Mi-février un mouvement éclate, souvent à l'initiative d'indépendants ou de l'Unef-SE. L'Unef-ID qui dénonce certains aspects de la réforme (limitation du droit au redoublement et nombre minimum d’étudiant) est confrontée à un dilemme. Doit-elle s'opposer par la grève, ou tenter d’obtenir l’ouverture de négociation par un autre moyen ? Fin mars, face à un mouvement qui dure et qui se radicalise Philippe Campinchi prend l'initiative de créer une deuxième coordination dite "Coordination unitaire de province". Cette dernière appelle à une pause et à des négociations. Début avril le gouvernement change et Jack Lang, nouveau ministre de l'Éducation nationale annonce la « suspension » du texte. La réforme est avortée. La gestion de ce mouvement accentue les lignes de fracture apparut lors de la guerre du Golfe. L'Unef-ID apparaît de plus en plus divisé en deux courants qui ne suivent pas les limites des tendances et sensibilités traditionnelles. La majorité de la majorité est elle-même fragilisée par le débat.
La crise qui couve à l'Unef-ID depuis quelques années éclate brutalement en janvier 1993. À cette date, l'aile gauche de la majorité, emmenée par la secrétaire général Emmanuelle Paradis et le trésorier David Rousset, décide scissionner et former la Tendance indépendance et action. Ces derniers critiquent sévèrement la majorité qui, selon eux, a permis une dilution des valeurs syndicales et même des valeurs de la gauche sous prétexte de modernisation. Pour eux, le déclin électoral et l'incapacité à faire appliquer le PSE s'explique par ces renoncements. Ils prônent donc le retour à une orientation plus offensive. Leur initiative rencontre rapidement un certain succès et ils parviennent à rassembler autour d'eux toutes les oppositions à la majorité.
Le congrès de Clermont-Ferrand de 1993, s'avère donc particulièrement tendu. À l'issue de congrès locaux, eux-mêmes souvent difficile, majorité et opposition sont au coude à coude. Beaucoup craignent alors l'éclatement de l'Unef-ID en deux organisations antagonistes. Un accord de gestion est finalement trouvé. La majorité conserve un léger avantage numérique au BN, garde la présidence et obtient le secrétariat général, mais l'opposition, regroupée dans la Tendance indépendance et démocratie progresse au BN conserve la trésorerie et obtient la vice-présidence. De manière générale, ce congrès ne règle pas le contentieux sur le fond et il annonce une année difficile d’affrontement interne.
En juin 1993, une tentative de réforme de l'aide au logement (ALS) pour les étudiants visant à la diminuer de 65%, puis, les mauvaises conditions de la rentrée universitaire font monter la pression entre syndicats étudiants et gouvernement. Des grèves sporadiques éclatent souvent soutenues par l'Unef-ID. Mais la rupture entre le gouvernement Balladur et les étudiants intervient en mars 1994 avec le Contrat d'insertion professionnelle (CIP) dit "SMIC jeune". L'Unef-ID participe, mais largement en ordre dispersé du fait de ses divisions interne, à un mouvement qui conduit des dizaines de milliers de manifestants, notamment des étudiants et des lycéens dans la rue. Philippe Campinchi qui travaille alors avec l'autre Unef, parvient à s'imposer comme un acteur incontournable du conflit. Finalement après un mois de mobilisation, le gouvernement retire son projet. Cette victoire donne un peu de répit à l'UNEF-ID et lui permet de masquer, pour un temps, ses divisions en interne. Elle semble également marquer une première pierre dans la réunification du syndicalisme étudiant, les 2 UNEFs ayant fait front commun.
Néanmoins, ce répit est de courte durée. En effet, en juillet, un coup de tonnerre éclate aux élections du CNESER l’Unef-ID perd six points et se trouve distancée par la FAGE. L’Unef-ID perd donc de son statut de première association étudiante représentative.
Au cours de l’année 1994, la majorité se fragilise et le président Philippe Campinchi annonce donc son intention de quitter son poste. Il décide également de convoquer un nouveau congrès pour le mois de décembre à Paris. Pour ce congrès de 1994 et pour ne pas tomber dans le piège des divisions et des coups de théâtre de Clermont-Ferrand, des accords ont été négociés avant le congrès. L'opposition, désormais appelée la Tendance avenir syndical (TAS), a signé un accord avec Tendance reconstruire qui jusque là participait à la majorité. Alliance obtient 66% des mandats (51% pour la TAS et 15 pour Reconstruire). La majorité est renversée et Pouria Amirshahi est élu président de l’Unef-ID.
Le début d'année 1995 s'avère tendu, marqué par une grève dans les IUT, des grèves sporadiques pour plus de moyen et contre le rapport Laurent qui parle de régionalisation des universités. Dans ce contexte, l'Unef-ID entend jouer son rôle de syndicat de contestation en mobilisant les étudiant mais aussi de proposition en organisant des états généraux au cours desquelles elle demande une allocation d'étude basée sur les revenus réels des étudiants. Mais c’est surtout à l’automne que la majorité à l’occasion de montrer sa volonté de profiter d’un rapport de force favorable. En octobre débute en province un mouvement de grève pour plus de moyen. Rapidement celui-ci s’étant pour culminer en novembre où il rentre en résonance avec le mouvement social contre le plan Juppé. L’extrême gauche, dont une frange est représentée dans des tendances minoritaires de l’Unef-ID, tente de radicaliser le mouvement et domine une coordination qui n’a rien d’unitaire. De son côté la direction de l’Unef-ID refuse de s'effacer tout en se rapprochant de tous interlocuteurs de bonne volonté (syndicats d’enseignants et de IATOS ou Conférence des présidents d'université). Finalement, début décembre, François Bayrou, ministre de l’Éducation national annonce un plan d’investissement pour les universités d’un peu plus de 2 milliards de francs et la création de 4000 postes d’enseignants, de IATOS, annonce plutôt bien accueillie par l'UNEF-ID. L'aile gauche de l'Unef-ID regrette toutefois un manque de radicalisme et l'absence d'engagement dans la coordination. À Montpellier cette contestation va jusqu’à une scission dans l'AGE et la création du SEUL.
Le 5 février 1996, après 18 mois de consultations (rencontres, États généraux…), le ministre de l'Éducation nationale annonce une réforme des premier et deuxième cycles universitaires. Celle-ci prévoit notamment d'organiser les études en semestre dont le premier est conçu pour permettre une réorientation. En outre, chaque semestre sera désormais composé de modules d'enseignements capitalisables (possibilité de garder le bénéfice des notes au-dessus de la moyenne en cas de redoublement) et compensable entre eux (pour passer, il faut avoir la moyenne à l'ensemble des modules, comme au bac, et non à chacun de ceux-ci). Mais c'est dans les études de droit que l'avancée est la plus grande. Le système d'« admissibilité/admission », c'est-à-dire l'obligation d'avoir la moyenne à un écrit puis à un oral est supprimée. Cette réforme est interprétée, par l'Unef-ID, comme une victoire du mouvement étudiant.
En juillet 1998, le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Claude Allègre annonce un plan social étudiant (PSE). Ce dernier reprend une bonne part des objectifs annoncés lors du PSE de 1991 et des promesses de François Bayrou faites en 1995 suite au mouvement de grève. Le PSE prévoit d'augmenter le nombre d'étudiants bousiers pour atteindre 30% d'étudiants aidés et ce, y compris par la création de bourse à taux 0, permettant une simple exonération des frais d'inscription. En outre, le montant des bourses est revalorisé. Le PSE permet aussi la création d'une allocation d'étude, pour un nombre limité d'étudiants en situation d'autonomie par rapport à leur famille. Pour être complet, il faut ajouter des rénovations et constructions de cités universitaires. L'Unef-ID voit immédiatement dans ce plan une nouvelle victoire même si le nombre limité d'allocation d'étude la déçoit.
À l'automne 1998, la crise de la MNEF, débutée en avril, prend une nouvelle dimension. La direction de la mutuelle, et notamment son directeur général, Olivier Spithakis, est, en effet, accusée de mauvaise gestion et d'emplois fictifs. Le scandale de la MNEF conduit à de nombreuses remises en cause, non seulement de la mutuelle et de ses rapports avec divers partenaires, dont l'Unef-ID, mais aussi à une remise ne cause du régime étudiant de sécurité sociale. Pour l'Unef-ID, ce régime spécifique, obtenu, comme elle aime à le rappeler, par l'Unef en 1948, est la première pierre du statut social étudiant, il ne saurait donc être question de la remettre en cause. L'Unef-ID entend donc profiter des élections prévues en février 1999 pour reprendre la mutuelle et assainir ses pratiques. C'est dans cette optique que le 11 octobre 1998, lors d'un CN extraordinaire que Pouria Amirshahi, qui doit prendre la tête de la liste Unef-ID aux élections à la MNEF, cède son poste de président de l'Unef-ID à Carine Seiler jusque là vice-présidente.
À la fin de l'année 1998, un petit mouvement de grève éclate. Il touche une dizaine d'universités, surtout en province. Les grévistes dénoncent les "dérives libérales" qu'ils croient déceler dans le plan Université du troisième millénaire (U3M), un plan d'investissement pour l'Université. Ils s'opposent aussi à l'application de certaines dispositions du rapport Attali, notamment l'harmonisation européenne des diplômes de l'enseignement supérieur, dite 3, 5, 8 ou LMD, c’est-à-dire licence à bac + 3, master à bac + 5 et doctorat à bac +8. Bien qu’ayant fortement critiqué le rapport Attali et dénonce plusieurs aspects du plan U3M, notamment les "pôles d'excellences", qui selon elle créé de la disparité entre les universités, l’Unef-ID, sur le terrain, a du mal à faire entendre ses revendications face à la radicalité de certaines AG.
En janvier 1999, l’Unef-ID et l’Unef-SE décident de faire liste commune pour les élections à la MNEF. La liste intitulée "Changer la MNEF" est emmenée par Pouria Amirshahi et Karine Delpas présidence de l’Unef-SE. Cette liste arrive première avec 40% des voix à l’issue des élections, dont le résultat est connu en mars. Dès lors, Pouria Amirshahi est élu président de la MNEF. La nouvelle direction lance dans un plan de sauvetage de la mutuelle. Mais ils n’ont pas le temps de mener leur programme à terme car, six mois plus tard, la mutuelle étudiante est mise sous tutelle. Du point de vue syndicale, la liste commune est un premier pas fait vers la réunification des deux Unef. Dès lors, l’Unef-ID n’aura de cesse d’œuvrer pour l’aboutissement de ce projet.
Été 1999 l'Unef-ID participe aux négociations prévoyant la création de la Carte Imagine'R (tarif spécial, environ 40% de réduction, pour les scolaires et étudiant dans le réseau de la RATP). Sa mise en place en septembre apparaît comme une victoire pour un syndicat qui depuis plusieurs années fait campagne pour le demi-tarif dans les transports.
En avril 2000, après la mise sous tutelle de la MNEF, le régime étudiant se trouve menacé à la fois par son déficit (de 10 à 30 millions de Francs) et par certaines manœuvres politique visant à le rapatrier vers le régime général. L'Unef-ID se bat donc par la voix de sa présidente Carine Seiler et celle de l'ancien président de la mutuelle Pouria Amirshahi pour le sauver. Finalement, avec le soutien des grandes mutuelles, de l'Unef-ID, de l'Unef-SE et de la FAGE la MNEF est dissoute et une nouvelle mutuelle est créée, La mutuelle des étudiants (LMDE).
En juin 2000 les deux Unef annoncent leur volonté de se réunifier. En juillet, elles font liste commune aux élections au CNESER. Ce choix leur permet d'obtenir la majorité absolue des élus. Mais le congrès de réunification prévu en décembre doit être repoussé, la minorité de l'Unef-SE hostile à une union avec l'Unef-ID ayant réussi à bloquer le processus dans leur syndicat.
À l'annonce des élections à la LMDE, Carine Seiler quitte au début de l'année 2001 sa place de présidente de l'Unef-ID pour mener la liste Unef. Elle est remplacée à ce poste par Yassir Fichtali.
Le 24 juin 2001, une assemblée générale de l'Unef-ID et de l'Unef dite Solidarité étudiante à Paris aboutit à la fusion de l'Unef-ID et d'une minorité de l'Unef dite Solidarité étudiante menée par son ancienne direction nationale sous le nom d'Unef. La majorité des AGE de l'Unef dite Solidarité étudiante, désormais disparue, refuse cette « réunification ».