Treno ad Alta Velocità ou TAV est le réseau ferré de lignes à grande vitesse (LGV) en construction en Italie.
Le TAV achevé, l'Italie sera dotée d'un lien à grande vitesse entre Naples et Turin. Les tronçons Novare-Milan, Milan-Bologne et Bologne-Florence sont en construction.
D'autres lignes (Milan-Venise, Milan-Gênes, liaison Turin-Lyon avec le réseau français) sont à l'étude.
Les motivations sont nombreuses.
Le projet de LGV entre dans le cadre de la réorganisation des nœuds ferroviaires urbains et la mise à quatre voies des lignes à fort trafic, à savoir les plus importantes du pays :
Les premières à être réalisées seront celles situées sur la dorsale, et la ligne entre Padoue et Venise-Mestre.
Conçues selon les nouveaux standards technologiques et les récentes directives européennes, les lignes à grande vitesse seront dédiées au transport de passagers et de marchandises sur des trajets de moyenne ou longue distance, dans le but de s'intégrer au sein du réseau de transport européen.
L'objectif principal est de transformer le réseau ferré italien en un réseau de grande capacité. En effet, la construction de lignes nouvelles permettra, outre l'amélioration des conditions de sécurité, un doublement du nombre de sillons. La fréquence des trains sera donc améliorée.
Une fois allégées, les lignes existantes pourront être entièrement dédiées au trafic régional et au transport de marchandises. Le transport Fret pourra donc être relié aux principaux points modaux, ports comme aéroports.
Le système de transport italien est fortement déséquilibré en faveur du réseau routier et autoroutier, avec inévitablement des coûts environnementaux, sociaux et économiques : bouchons, et nombreux accidents de la route entrainant une pénalisation de la productivité et de la distribution.
En 2004, les données relatives aux flux internes de marchandises et de passagers mettent en évidence la prédominance du transport routier qui comprend 45% de la marchandise transportée et 92,5% du trafic des voyageurs.
Les pourcentages des marchandises transportées par voie maritime diminuent (17,8%) et la part du trafic marchand réalisée par moyen aérien est très faible (0,4%) puisqu'elle touche surtout le transport international de marchandises.
Développer et améliorer le service ferroviaire italien à travers la réalisation de nouvelles lignes ferroviaires est par conséquent l'objectif indispensable pour rééquilibrer le système des transports et contribuer au développement et à la compétitivité sur le marché international en rattrapant le retard accumulé au cours des dernières décennies par rapport au reste de l'Europe, où depuis un certain temps déjà l'offre de transport ferroviaire peut compter sur l'attractivité, l'efficacité et la sécurité de lignes à Grande Vitesse.
En suivant la ligne des plans communautaires de développement d'un réseau européen à Grande Vitesse, le Groupe des Chemins de Fer de l'État italien réalise actuellement de nouvelles lignes ferroviaires à la pointe de la technologie, et dans la lignée des standards européens d'interopérabilité, sur lesquels pourront voyager aussi bien des passagers que des marchandises, avec l'objectif de transformer le réseau ferroviaire italien dans son ensemble en un réseau à Haute Capacité.
Au sein de la nouvelle Europe élargie, les nouvelles lignes AV/AC (Grande Vitesse/Grande Capacité) joueront un rôle fondamental pour valoriser la centralité, l'accessibilité et l'intégration du territoire italien et de son système productif et logistique.
Les deux lignes directrices au long desquelles se développent les nouvelles voies, du nord au sud et de l'ouest à l'est, représentent en fait le croisement idéal de rencontre entre les systèmes portuaires méditerranéen et nord-européen et entre l'Europe occidentale et les marchés en expansion en Europe de l'est.
Le système Grande Vitesse/Grande capacité italien se développera avec environ 1250 km de voies (interconnexions comprises) le long des axes ferroviaires les plus fréquentés et les plus saturés du pays à travers la transversale Turin-Venise, la dorsale Milan-Naples, avec son "antenne" vers le port de Gênes, et donc au-delà de 1500 km le long des liaisons avec l'Europe du nord, à travers les cols des Alpes, et avec le sud de l'Italie, entre Naples, Bari et Reggio Calabre jusqu'à Palerme.
Pour rendre le projet de Grande Vitesse italien entièrement fonctionnel par rapport au renforcement des chemins de fers du pays dans leur ensemble en transformant le système ferroviaire en un système à Haute Capacité avec accès immédiat aux principaux systèmes de transport et d'échange, les nouvelles lignes seront destinées surtout au transport de long trajet de passagers et de marchandises.
Les standards de construction utilisés, les paramètres géométriques du tracé, les charges maximales et le gabarit d'encombrement limite admis, sont réalisés afin de rendre accessible la nouvelle infrastructure à différents types de trains et de garantir la compatibilité avec le réseau à Grande Vitesse européen tout comme avec les lignes nationales déjà existantes.
L'échange entre ces dernières et les nouvelles lignes est rendu possible par les interconnexions : grâce à elles, il sera possible non seulement de garantir les liaisons directes et rapides entre des grands terminaux, mais également d'élargir la zone d'usage des lignes rapides aux villes de taille moyenne qui ne sont pas directement traversées par ces nouvelles lignes. Enfin, cela permettra de créer des liaisons plus efficaces avec les grands terminaux logistiques.
Avec l'activation du nouveau service, le nombre de trains en circulation sur les lignes directrices quadruplées sera presque doublé. Les lignes existantes, allégées pour la plus grande partie du trafic actuel, pourront être entièrement dédiées au transport des marchandises et au transport local et métropolitain.
Grâce à la séparation des trafics, il sera possible :
Les services ferroviaires régionaux seront redessinés et, avec l'entrée des lignes rapides dans les grandes villes, il sera possible de compléter le processus de réorganisation des grands nœuds ferroviaires, en modifiant les schémas de mobilité urbaine, désormais parvenue à un point de rupture car non supportée par des infrastructures adéquates à la croissance des villes dans les dernières décennies.
Pour réguler les temps et les modalités d'intégration des lignes rapides avec le réseau ferroviaire historique et, de manière plus générale, avec toute l'infrastructure de transport, les Trains à Grande Vitesse et le réseau des chemins de fer italien ont passé des accords formels avec les régions intéressées par la construction du nouveau réseau et avec les sujets institutionnels compétents.
Chaque région a ainsi l'opportunité d'améliorer son propre système de transports, conformément aux objectifs poursuivis au niveau national :
L'utilisation des technologies les plus avancées et l'adoption des meilleurs standards de sécurité pour les trains, mêlée aux caractéristiques particulières des tracés, permettront aux Trains à Grande Vitesse de réduire les temps de trajet, aussi bien entre les différentes villes concernées par les nouvelles lignes que de manière générale, entre les différents centres desservis par le réseau ferroviaire.
Les interconnexions des nouvelles lignes avec les voies existantes permettront d'étendre les bénéfices des nouvelles liaisons sur tout le système ferroviaire, en rapprochant le nord du sud de l'Italie et l'Italie du reste du l'Europe.
Pour aller de Milan à Rome, il faudra 3 heures au lieu de 4h15 actuellement, et le trajet de Turin à Naples durera seulement 5 heures au lieu d'environ 8h30 aujourd'hui.
Le tableau indique les temps de trajet actuels et futurs, avec les lignes à Grande Vitesse complètement opérationnelles.
Ligne | Temps sur ligne traditionnelle[2] | Temps sur nouvelle ligne[3] |
---|---|---|
Turin-Milan | 1h30' | 50' |
Milan-Bologne | 1h42' | 56' |
Bologne-Florence | 59' | 30' |
Florence-Rome | 1h35' | 1h20' |
Rome-Naples | 1h45' | 1h05' |
Ligne | Distance actuelle (Km) | Temps actuels [4] | Temps sur les nouvelles lignes |
---|---|---|---|
Milan-Venise S. Lucia | 212 | 2h43' | 1h25' |
Milan-Gênes Terzo Valico | 54 | 1h32' | 1h32' [5] |
Le territoire italien est extrêmement compliqué de par sa nature orographique, ses paysages, sa forte modification de la part des hommes, son importance notable de témoignages archéologiques et historico-artistiques.
De telles caractéristiques imposent l'adoption d'une politique marquée au regard du respect maximal de l'environnement et des biens cultures et archéologiques, richesses défendues par le projet de Trains à Grande Vitesse qui y tient tout particulièrement, dans une optique d'harmonisation entre passé et futur, entre nature et technologie.
Le quadruplement rapide des principales lignes ferroviaires représente une opportunité considérable de développement pour le système économique du pays. Offrir à des personnes et à des marchandises des infrastructures de transport fluides, rationnelles et accessible, signifie en fait développer la productivité générale et acquérir une compétitivité majeure sur le marché international.
L'impact social et économique des investissements d'infrastructures dans les transports doit être considéré sous divers aspects.
Déjà dans la phase de construction, la réalisation des nouvelles lignes admet d'activer plusieurs secteurs de l'industrie nationale, celui du partage des travaux publics, celui relatif aux matériaux et aux fournitures électriques, et celui concernant les moyens de transport. Du côté de l'emploi, cela produit des bénéfices en termes d'emploi direct, indirect et induit.
Les effets les plus intéressants, et naturellement les plus difficiles à estimer pour le moment, seront toutefois visibles une fois la restructuration du réseau de transports réalisée. Il est évident en fait que la réorganisation des services de mobilité, inclus ceux se trouvant au niveau local et régional, pourra favoriser l'économie italienne sur le plan national et international, puisqu'il permettra la circulation des marchandises et des passagers à des coûts compétitifs, et offrira aux entreprises un service distributif rapide, pratique, sûr, et écologique.
Les interventions sur les nœuds ferroviaires situés dans les environnements urbains à forte densité humaine, en tant que points de changement et d'alimentation du réseau ferroviaire aussi bien à l'échelle locale que nationale, occupent un rôle central sur le plan des investissements du Groupe FS. De l'efficacité de leur organisation dépend en fait la fluidité du trafic ferroviaire dans son ensemble, tout comme la possibilité de redessiner le système de mobilité urbaine, aujourd'hui congestionnée par le trafic routier.
Pour les grandes villes traversées par les nouvelles lignes rapides, la nouvelle infrastructure devra représenter le point d'appui de la réorganisation des systèmes de transport. Au sein des grands nœuds ferroviaires, les nouvelles lignes, en accueillant les trafics sur long trajet, rendront disponibles les lignes existantes, par un service de type métropolitain et régional à haute fréquence et à horaire rythmé.
Parallèlement, les gares destinées à accueillir les trains qui voyageront sur les nouvelles lignes seront restructurées en fonction du nouveau service et dans certains cas seront intégrées avec des gares complètement nouvelles (Naples-Afragola, Bologne, Reggio Emilia).
Des interventions pour l'intégration et l'échange entre les différents systèmes de transports seront réalisées : trains rapides, trains au service de la zone métropolitaine, tramways, autobus et voiture privée.
Une attention particulière sera accordée à l'insertion urbanistique, environnementale et sociale des nouvelles œuvres ferroviaires. A Rome par exemple, où la ligne rapide utilisera une partie d'une ligne régionale existante heureusement replacée, la continuité urbaine entre les zones actuellement divisées par la voie ferrée sera restaurée.
Les interventions principales ont été projetées en plans globaux de réorganisation du transport métropolitain entier. L'attention principale a été réservée aux engagements imposés par la valeur environnementale, historique, monumentale et archéologique des villes italiennes touchées par le passage des nouvelles lignes.
Les principales missions de la société TAV SpA sont de quatre ordres :
TAV SpA a obtenu diverses certifications pour la qualité de mise en œuvre de ses processus :