Les bovins interviennent dans de nombreuses croyances et religion. Ils symbolisent généralement la force, la virilité, l’énergie, la vigueur ou encore la fertilité. On les retrouve sous la forme du taureau dans les signes du zodiaque et sous la forme du bœuf en astrologie chinoise. Le bœuf était un animal de sacrifice largement utilisé par les civilisations gauloises, romaines et grecs. On retrouve les bovins dans les mythologies égyptiennes et greco-romaines, et dans les religions abrahamiques, mais également dans des cultes mineurs comme le culte de Mithra dans l’empire perse. Le culte du dieu-taureau est également redondant dans les civilisations mésopotamiennes : les Sumériens, les Assyriens, les Babyloniens et les Hittites le pratiquaient sous diverses formes.
Dans la mythologie égyptienne la symbolique de la vache apparaît à travers la déesse Hathor. Cette déesse, fille de Nout et de Râ, est représentée soit sous la forme d’une vache, soit sous la forme d’une femme avec des cornes de vache. Hathor est la déesse de l’amour, de la joie et de la danse, et la protectrice des nouveau-nés. C’est la mère de Pharaon et la protectrice d’Horus. La vache, symbole de fécondité, était également associée aux crues du Nil qui fécondait la terre. Il existait également plusieurs taureaux sacrés, et des cultes voués au taureau dont notamment le culte d’Apis.
Les bovins sont très présents dans la mythologie greco-romaine. L’exemple le plus connu est certainement celui du Minotaure, créature mi-homme mi-taureau issu de la reine Pasiphae et du taureau de Crète que Poséidon avait offert à Minos. Ce monstre, enfermé dans un labyrinthe créé par Dédale, se nourrissait de chair humaine. Thésée le vainquit et sortit du labyrinthe en suivant le fil qu’Ariane lui avait laissé. Hercule a lui aussi affaire avec un taureau au cours de son périple. Lors du 7ème travail commandé par Eurysthée il capture le taureau de Crète, et le ramène en Grèce
Mais les bovins ne sont pas toujours des monstres à combattre. Ainsi, Zeus se métamorphose en taureau blanc pour séduire Europe, la fille d’Agénor, roi de Phénicie. Par ailleurs, suite à une autre de ses nombreuses aventures amoureuses, il transforme Io en génisse pour la soustraire à la jalousie de sa femme Héra. Le taureau était également le symbole de Bacchus, dieu du vin.
Dans la mythologie scandinave, le géant Ymir, premier être vivant, est nourri par la vache Audhumla. Des pis de celle-ci coulaient quatre rivières de lait dont s'abreuvait Ymir. Audhumla est née de la glace et de l'aurore du temps. De la glace qu'elle léchait continuellement apparut un être, Buri, qui enfanta Bor. Ce dernier eut trois enfants avec la fille d'un géant de glace appelée Bestla. Ses fils s'appelaient Odin, Vili et Vé. Ils ne pouvaient supporter Ymir et le tuèrent, et se servir de sa dépouille pour créer le monde.
Dans les religions abrahamiques, l’adoration de bovins est une représentation du polythéisme à travers le récit du culte du veau d’or. Ces religions font tout de même elles aussi référence aux bovins. Ainsi, dans le Coran, la sourate 2 est dite la Vache (Al-Baqarah). Dans la Torah figure le songe de Joseph, qui donne la signification au pharaon des sept vaches grasses et sept vaches maigres sorties du fleuve, et le rite de la Vache rousse. Le taureau est également le symbole de Saint Luc, un des quatre auteurs des Évangiles. Au IVe siècle, le bœuf apparaît dans les représentations de la Nativité comme un symbole de la patience qui réchauffe Jésus de son souffle. Au fil des siècles, de nombreux saints sont vénérés par les paysans pour protéger leurs troupeaux comme saint Goussaud et saint Eutrope en Limousin, saint Cornély en Bretagne ou saint Etton et saint Antoine dans les régions du Nord de la France.
C'est sans conteste dans la civilisation indienne que le culte des bovins est le plus poussé. La vache y est sacrée depuis le Ve siècle av. J.-C. En effet, les hindous la considèrent comme l'incarnation de tous les dieux, et interdisent qu'on la tue. Dans la légende hindoue, Krishna, un des dieux les plus vénérés, a été élevé au milieu d'un troupeau de vaches. La vache y est également désignée sous le nom de Go, qui a surgi de la « mer de lait » primordiale. Enfin, Vishnu, en tant que sauveur de la Terre, est également appelé Govinda : le vacher.
Aujourd'hui encore, une grande partie de la population considère encore les vaches comme des animaux sacrés. Les veaux ont encore droit à une bénédiction religieuse, comme tout nouvel enfant dans la famille. L'abattage des vaches est d'ailleurs strictement interdit en Inde, à l'exception des États du Bengale-Occidental et de Kerala. Les vaches y sont libres de se promener dans les rues et jusque sur les autoroutes. Elles n'ont pas de vocation à être mangées avant leur mort naturelle. Leur lait, le lait caillé (yaourt), le beurre et le ghee (beurre clarifié), leurs bouses et même leur urine étaient utilisés. Une fois morte de vieillesse, accident ou maladie, leur peau peut être utilisée par certaines castes pour faire du cuir et d'autres peuvent en manger la viande.
Des éléments de la cosmogonie hindoue concernant les bovins ressemblent beaucoup à ceux de la mythologie scandinave concernant Audhumla.
Voici quelques blasons avec des vaches ou taureaux :
Armes de Turin en Italie | Armes de Kaunas en Lituanie |
Les bovins tiennent une place très importante dans les campagnes. En France par exemple, un agriculteur sur deux possèdent des bovins. Ceux-ci ont fortement influencé l'architecture dans le monde rural, notamment en ce qui concerne les bâtiments qui leurs étaient consacrés. Ces étables traditionnelles diffèrent selon la région, variant de la grange-étable du Livradois à l'hofstede flamande en passant par les granges ovales limousines et les maisons-cours d'Île de France. Dans le Massif Central, leur élevage a également entraîné la création des burons, où était fabriqué le fromage durant l'été et qui caractérisent aujourd'hui encore le paysage local.
Elle tient une place très importante dans certaines traditions de nos campagnes comme la transhumance, un moment fort de l'élevage en zone de montagne durant lequel les animaux retrouvent les alpages après un hiver passé à l'étable. Cette tradition était originellement riche en rituels divers (cloche portée par la plus vieille vache du troupeau,...) qui sont encore perpétués en Aubrac ou dans l'Aveyron par exemple.
Au Texas, la nécessité d'emmener des bovins sur de longues distances pour approvisionner les lointains marchés de New York a donné vie au métier de cow-boy, et avec lui à une partie intégrante de la légende du Far West.
Les diverses races locales ont également une valeur patrimoniale. Elles sont le fruit d'une longue sélection par les éleveurs de leurs contrées d'origine et sont particulièrement bien adaptées à leurs milieux d'origine.
Les bovins fascinent l'homme depuis bien longtemps déjà, comme en témoigne les diverses représentations de bovins sauvages qui ont pu être découvertes dans des grottes préhistoriques, dont la célèbre grotte de Lascaux. Les artistes ont commencé à s'intéresser aux bovins dès le IVe siècle avec l'apparition du bœuf auprès de l'âne dans la scène de la Nativité. Il se développe alors sur les bas-reliefs les vitraux et les fresques durant tout le Moyen-Âge, puis jusqu'à la Renaissance avec la multiplication des toiles vouées à ce thème. L' Epiphanie de Giotto di Bondone, la Nativité du Tintoret ou l' Adoration des bergers de Hugo Van der Goes témoignent de cette époque où le divin prenait le pas sur la nature. Les peintres paysagers des XVIe et XVIIe siècles, notamment les Hollandais, firent des bovins un élément de décoration de leurs œuvres, et plus rarement le sujet principal comme Jacob Jordaens ou Paulus Potter avec Le Taureau. Les paysages campagnards deviennent alors un thème récurrent exploité par Nicolas Poussin à travers Le Dénombrement de Bethléem et L'Enlèvement d'Europe ou Jean-Honoré Fragonard avec L'Etable ou La Charrette embourbée. Au XIXe et au début du XXe siècle, le flambeau est repris par des peintres animaliers qui consacrent parfois beaucoup de temps à ce sujet comme Julien Dupré, Rosa et Auguste Bonheur ou le peintre suisse Rudolf Koller. De manière plus anecdotique, Eugène Boudin avec Vaches au bord de la Touques, Paul Gauguin avec Les Meules ou le Champ de pomme de terre, Claude Monet avec Cour de Ferme en Normandie et Vincent Van Gogh avec Les Vaches se sont essayés à représenter les ruminants. Les peintres plus contemporains ne les laisseront pas de côté : en 1966 Andy Warhol démultiplie la tête d'une vache suivant à la façon du pop art, et Henri Cueco et Jacques Dereux y consacrent un peu de leur temps. La vache est également mise à l'honneur dans l'exposition d'art contemporain Vach'Art qui s'est tenu dans diverses grandes villes du monde.
Les sculpteurs ont également su mettre en évidence les bovins, et ce n'est pas un phénomène nouveau, comme en témoigne les cinq taureaux ailés provenant du palais de Khorsabad, bâti au Ier siècle av. J.-C., et actuellement visibles au palais du Louvres. Ces immenses statues de quatre mètres de haut et d'une dizaine de tonnes chacune montrent l'importance que pouvaient avoir les bovins pour les Assyriens. Les statues ne sont pas rares dans nos villages, comme à Saulieu, en Côte d'Or où s'élève un taureau charolais, œuvre de François Pompon, ou à Laguiole où l'on peut admirer le taureau aubrac créé par Georges Lucien Guyot. Les bovins ont également inspiré le Taureau de Picasso, ainsi qu'une série de bronzes d'Henri Bouchard. Les photographes ne demeurent pas en reste, et ont également participé à ancrer la vache dans la culture, à l'image notamment de Yann Arthus-Bertrand.
La vache est un animal de fiction courant, présente dans toutes les formes d'expression. Dans la bande dessinée, Benjamin Rabier, le dessinateur de la Vache qui rit, fait de la vache Hortense un personnage essentiel de la série animalière Gédéon dont le héros est un canard. L'agent secret qui est le principal protagoniste de la bande dessinée La vache de Stephen Desberg et Johan De Moor est également une vache. Dans les dessins animés, on retrouve plusieurs vaches célèbres comme Azalée, une amie de Pollux dans Le Manège enchanté, ou Clarabelle, une comparse de Mickey créée par Walt Disney en 1929.
Au cinéma, la vache Marguerite tient une place majeure dans La vache et le prisonnier de Henri Verneuil au cours duquel elle accompagne un prisonnier de guerre français joué par Fernandel dans son évasion d'Allemagne. En 1979, Serge Pénard met en scène Jean Lefebvre dans Tendrement vache, un film narrant la réincarnation d'une paysanne du pays de Caux en vache normande. L'Américain Ron Underwood fera d'un veau surnommé Norman l'animal fétiche du héros de La Vie, l'amour... les vaches en 1991, un film aux couleurs du Far West. Dans La vache et le président, de Philippe Muyl, un jeune enfant tente de sauver une vache à laquelle il est très attaché de l'abattage de tout le troupeau dans lequel s'est déclaré un cas de vache folle. La chorégraphie Cows de Anthony Morgan mettait en scène des danseurs portant des masques de vache, et le théâtre montre qu'il peut se prêter aussi à représenter les bovins d'une manière originale sous les traits de Maurice Baquet dans Cette vache de Marie. Dans le domaine musical, les Pink Floyd ont fait apparaître une mamelle percée d'un anneau sur leur album Atom Heart Mother.
Les bovins sont également très présents dans la publicité et les marques commerciales. Les cas les plus célèbres sont certainement la vache Milka et la vache qui rit, mais la vache a également participé aux campagnes de publicité de Monsavon au lait ou de Kiri, et bien d'autres encore dans le domaine agricole.