Elbrouz - Définition

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Culture populaire

Le mont Elbrouz sert de décor à un épisode de Koubatsou et les jeux du siècle, le tome 2 des Écrans de brume (série de fantasy pour la jeunesse de Robert Belfiore). Chevauchant sa gargouye Macha, la jeune guerrière Ophéline tente d'échapper à Guttur, une gargouye férox chargée de les éliminer.

Activités

Remontées mécaniques

Les deux pics du mont Elbrouz.

De 1959 à 1976, un téléphérique est construit afin d'emmener les visiteurs jusqu'à une altitude de 3 800 mètres. Il est constitué de trois tronçons. Le premier, démarrant de la route d'Azau à 2 180 mètres d'altitude dans la vallée, mène à l'ancien point de vue à 2 970 mètres d'altitude au pied de la langue terminale du glacier Maly Azau qui a reculé depuis la construction de l'installation. Le deuxième tronçon mène à la station Mir à 3 470 mètres d'altitude. Le dernier tronçon est en fait un télésiège qui permet d'éviter une heure de marche aux randonneurs jusqu'aux refuges Garabashi, à 3 800 mètres d'altitude. Ces installations sont toujours en service et sont partie intégrante de la station de ski qui fait le gros de son chiffre d'affaire en avril et mai.

Alpinisme

Il existe de nombreux itinéraires parcourant la montagne. La voie normale, dépourvue de crevasses, continue de manière quasi rectiligne sur les pentes de la montagne depuis l'extrémité du téléphérique jusqu'au sommet. L'été, il n'est pas rare de compter une centaine de personnes réaliser l'ascension par la voie normale chaque jour. Le parcours n'est pas difficile techniquement mais physiquement éprouvant, de par la forte pente et les vents violents. Les ascensions hivernales sont rares et entreprises principalement par des alpinistes chevronnés en raison des conditions climatiques extrêmes. Le tribut annuel moyen est de quinze à trente morts, principalement à cause du manque d'organisation, du faible équipement et de la mauvaise acclimatation entraînant le mal aigu des montagnes lors de certaines tentatives. En 2004, quarante-huit victimes ont été décomptées.

Les deux pics du mont Elbrouz vus d'une altitude de 4 200 mètres.

La voie normale, sur le versant méridional, est la plus facile, la plus sûre et la plus rapide en faisant usage des remontées mécaniques jusqu'aux refuges Garabashi proposant 11 cabines cylindriques (Bochki en russe, les « tonneaux ») de 6 lits chacune et un total de 80 couchettes, avec l'eau issue de la fonte du glacier en été et du chauffage électrique. À une heure et demie de marche, à 4 690 mètres d'altitude, se trouve le refuge Diesel, proposant 50 places et construit en 2001 sur le site de l'ancien refuge Priyut 11 accidentellement incendié le 16 août 1998, à 4 157 mètres d'altitude. À deux heures de marche supplémentaire, la voie normale passe à proximité des rochers Pastukhova, jusqu'où il est possible de se rendre en autoneige. Le reste de l'ascension vers les deux pics principaux ne peut se faire qu'à pied en une dizaine d'heures. L'itinéraire est bien balisé mais il peut s'avérer risqué de s'éloigner de plus de cinquante mètres de celui-ci en raison des quelques crevasses ou en cas de sous-équipement. Une variante permet de rejoindre le refuge Diesel depuis le camp de Glace, à 3 680 mètres d'altitude.

Une autre voie permet d'atteindre le sommet depuis Kiukiurtliu-Kolbashi (4 639 m) via le dôme de Kupol à 4 912 mètres, sur le versant occidental de la montagne. Cet itinéraire, beaucoup plus long, est accessible soit depuis le premier tronçon du téléphérique en traversant les moraines en direction du nord-ouest via le col de Khotiutau puis en obliquant vers le sommet, soit depuis la vallée de Khurzuk en république de Karatchaïévo-Tcherkessie. Il n'existe aucun refuge mais le terrain est plus propice pour camper.

Le mont Elbrouz vu depuis l'est.

D'autres voies par l'est depuis la vallée, le glacier et le col d'Iryk (3 667 m), ou par le nord sont envisageables mais sont plus hasardeuses en raison de l'absence ou de l'obsolescence des facilités.

À l'époque soviétique, le mont Elbrouz abritait des compétitions de vitesse d'ascension et constituait un entraînement pour les expéditions nationales en Himalaya (1982 et 1989). Les meilleurs alpinistes éprouvaient leur endurance durant cette épreuve prestigieuse. En septembre 1987, Vladimir Balyberdin organise la première course officielle entre Priyut et le col. En 1990, Anatoly Boukreev établit un record en grimpant du refuge au sommet oriental en un temps de 1 heure et 47 minutes. En 2005, avec l'engouement croissant des sports extrêmes et l'accroissement du nombre d'alpinistes en Russie, cette tradition est relancée et une nouvelle course est organisée entre Bochki et le sommet occidental. En 2006, les meilleurs alpinistes des anciennes républiques soviétiques participent à la compétition : Denis Urubko du Kazakhstan, Sergueï Seliverstov et Alexander Kerimov du Kirghizistan, Sergueï Sourmonin de Russie. Pour la première fois, un des itinéraires propose un dénivelé supérieur à 3 000 mètres avec un départ aux clairières d'Azau à 2 400 mètres d'altitude et une arrivée au sommet occidental. Denis Urubko établit un temps de 3 heures 55 minutes et 58 secondes sur ce parcours. Sur l'itinéraire partant des refuges Garabashi, Svetlana Sharipova est la meilleure féminine avec un temps de 3 heures 21 minutes et 29 secondes.

Il est possible d'effectuer le tour du mont Elbrouz. L'itinéraire le plus facile demande entre huit et dix jours de randonnée, avec la traversée de plusieurs glaciers et le franchissement de nombreux cols. Il démarre du village de Baksan dans la vallée du Kirtyk, passe ensuite par le col de Kirtykaush (3 242 m), redescend vers la rivière Malka où il est possible de découvrir les chutes du Sultan d'une hauteur de 40 mètres près des sources du Jilasu, puis relie Khurzuk après le col de Buruntash (3 072 m) et enfin franchit la rivière Ullu-Kam, le col Khotiutau (3 456 m), le glacier d'Azau pour redescendre vers Terskol et enfin retourner au point de départ.

À la suite de l'éclatement de l'URSS, l'entretien des refuges a pâti des enjeux politiques, remplacés par une activité plus mercantile avec la création de gros complexes hôteliers privés, offrant pour certains les soins des sources chaudes. Toutefois, cette tendance semble se résorber et les autorités ont repris les choses en main.

Protection environnementale

Un parc national a été fondé en 1986 sur le versant oriental du mont Elbrouz, autour du bassin de la rivière Baksan, afin de préserver à long terme la vie sauvage tout en promouvant le tourisme. Le parc national de Prielbrusye couvre une superficie de 1 004 km2 divisée en trois zones à réglementation progressive auxquelles s'ajoute une zone tampon de 278 km2. Les glaciers recouvrent 15% de la superficie du parc.

Pourtant, la pollution détritique reste un problème environnemental majeur au mont Elbrouz. Les itinéraires les plus fréquentés sont jalonnés de déchets tout le long de l'ascension, les crevasses servent de vide-ordures à ciel ouvert et les toilettes étant dans un état sanitaire déplorable, la neige est parsemée d'excréments.

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