Mont Erebus - Définition

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Présence humaine

Missions scientifiques

Généralités

Depuis le début des années 1970, le mont Erebus fait l'objet de campagnes de recherche scientifique soutenues financièrement par la National Science Foundation, une agence gouvernementale américaine. Initialement composées de scientifiques du Département de la Terre et des sciences environnementales ainsi que du Bureau de Géologie et des ressources minérales de l'Institut des mines et des technologies du Nouveau-Mexique, les équipes de scientifiques sont désormais composées de scientifiques et d'étudiants d'universités variées.

Elles ont pour mission d'étudier l'histoire éruptive du volcan, sa pétrologie, sa géophysique, les caractéristiques de son lac de lave ainsi que des gaz volcaniques qui s'en échappent et qui peuvent affecter le climat de la Terre, et plus particulièrement de l'Antarctique. Les recherches actuelles sont axées sur la mesure de l'émission de dioxyde de soufre et de dioxyde de carbone par le sommet du volcan et notamment son lac de lave, l'établissement d'une géochronologie des coulées de lave, la récolte et l'interprétation de données sismiques et enfin l'installation d'un réseau GPS permettant à terme d'étudier les déformations de la montagne.

Étude de la géologie

Du fait de sa localisation en Antarctique qui rend difficile son accès, de son climat polaire qui ne permet de se rendre à son sommet que six semaines maximum par an et qui recouvre le volcan de neige et de glace ainsi que de l'absence d'une importante présence humaine à proximité, le mont Erebus intéresse moins les scientifiques que d'autres volcans sur Terre, notamment ceux situés dans des régions très peuplées. Pour ces raisons, la très grande majorité des connaissances concernant le mont Erebus sont emmagasinées seulement depuis le début des années 1980.

Néanmoins, les coulées de lave de l'intérieur de la caldeira sommitale ont fait l'objet de campagnes d'échantillonnage, d'analyse, de datation et de cartographie grâce à la méthode isotopique 40Ar / 39Ar tandis que les pentes du volcan sont moins connues en raison de leur recouvrement partiel par de la glace et de la neige. Le lac de lave fait quant à lui l'objet de campagnes spécifiques qui se déroulent tous les ans depuis le début des années 1980 afin d'étudier ses caractéristiques physiques et géologiques permettant de constituer un historique.

Étude de la faune et de la flore

La crête du Tramway Ridge, située à 1,5 kilomètre au nord-ouest de la caldeira du mont Erebus, présente un terrain d'études botaniques, phycologiques et microbiologiques riche pour les espèces se développant autour des fumerolles du volcan. La crête est une zone aux pentes relativement douces dépourvue de glace en raison de la température du sol, atteignant par endroit 75 °C. En raison de ces caractéristiques d'un grand intérêt mais de la fragilité de l'écosystème, sa partie basse, située entre 3 350 et 3 400 mètres d'altitude, est protégée depuis 1985 suite à une recommandation officielle de la Nouvelle-Zélande. La zone en question est un carré de 200 mètres de côté coupé en deux parties de superficie égale, avec au nord une « zone prohibée » et au sud la zone réservée aux études scientifiques. La végétation couvre 16 % de la zone protégée.

Cette mesure de classement à long terme a pour but d'éviter toute dégradation ou risque de dégradation, d'empêcher toute perturbation humaine non nécessaire, de permettre des recherches sur cet environnement unique et les espèces végétales et microbiales qu'il abrite tout en s'assurant de leur protection, de minimiser la possibilité d'introduction de plantes, animaux ou microbes étrangers, de préserver une partie de la zone déclarée « zone prohibée » comme site de référence pour les études futures, et enfin de permettre des visites dans le cadre des objectifs fixés par le plan de gestion.

Un site se trouvant 300 mètres au nord est réservé à l'atterrissage en hélicoptère, par ailleurs strictement interdit dans la zone protégée et dont le survol doit être évité. La distance entre les deux points doit être parcourue à pied, en évitant de marcher sur la végétation ou sur les sols plus chauds, afin de ne pas perturber les sols. Un permis est requis pour se rendre dans la zone.

Accès et conditions de vie

L'accès du mont Erebus n'est possible qu'aux équipes scientifiques et logistiques jouissant d'une bonne santé et d'une bonne condition physique. Les personnes autorisées à se rendre sur le mont Erebus doivent tout d'abord se rendre aux installations de la National Science Foundation en Nouvelle-Zélande. Là, elles y reçoivent des consignes d'acheminement en Antarctique ainsi que les vêtements qui leur permettront de résister au froid polaire. En fonction de l'avion militaire qui les achemine vers l'île de Ross, les scientifiques s'embarquent alors pour un vol de quatre à dix heures au cours duquel ils sont revêtus en permanence de leur équipement de survie. En effet, si l'avion venait à se poser en catastrophe en Antarctique et que les passagers se retrouvaient livrés à eux-mêmes, ils ne pourraient survivre plus de quelques minutes à l'extérieur sans ces équipements. En Antarctique, l'avion se pose sur une piste aménagée sur la barrière de Ross, le prolongement de l'inlandsis sur la mer de Ross, et située juste au sud de la péninsule de Hut Point de l'île de Ross, à proximité de la station américaine de McMurdo et de la base néo-zélandaise de Scott. Les passagers sont alors acheminés par bus jusqu'à ces deux stations où ils passent plusieurs jours au cours desquels ils participent à des réunions de préparation à la poursuite de leur voyage. Leur ascension du mont Erebus débute par un vol de quinze minutes en hélicoptère qui les mène jusqu'à la station d'acclimatation de Fang Ridge, à environ 2 700 mètres d'altitude, et où ils doivent séjourner au moins deux jours afin de limiter l'apparition et les effets du mal aigu des montagnes. Ce n'est qu'au bout d'un second voyage effectué soit en hélicoptère soit en motoneige que les scientifiques atteignent les deux refuges situés au sommet de la montagne.

Les campagnes scientifiques sont menées durant l'été austral, de début décembre à début janvier, ce qui permet aux équipes de gravir le volcan pour y vivre et l'étudier pendant quelques semaines. Les conditions de vie y sont particulièrement rudes car la moyenne des températures sous abri est de -20 °C durant l'été austral et les équipes ne disposent que de deux refuges situés à quelques kilomètres du sommet. Servant de base logistique, de cuisine, de salle à manger, de salle de bain et de toilettes, ils ne retrouvent leur fonction première de refuge qu'au cours de conditions climatiques trop rigoureuses, la plupart des personnes dormant sous des tentes à l'extérieur. Afin de préserver l'écosystème du lieu, l'intégralité des déchets générés par les activités humaines sont collectés dans des bidons redescendus à la station McMurdo située sur la côte sud de l'île de Ross.

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