Voguéo - Définition

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Exploitation

Desserte

Un afficheur lumineux sur le totem annonce l'heure, la destination et la durée d'attente, à l'escale de Bercy.

La fréquence des navettes lors de la mise en service était de 20 minutes en heure de pointe (de 7 h à 10 h et de 17 h à 20 h 30), de 25 minutes le reste de la journée en semaine, et de 30 minutes le week-end et les jours feriés.

Afin de tirer plus d'éléments de l'expérimentation, le STIF décide en mai 2009 d'augmenter la fréquence du service : la desserte s'effectue dès lors à raison d'une navette toutes les 15 minutes au lieu de 20 aux heures de pointe, et de 20 minutes au lieu de 30 aux heures creuses ainsi que les week-ends et jours fériés. Le service est assuré entre 7 h et 21 h 03 en semaine, et entre 10 h et 20 h 35 le week-end et les jours fériés.

Assuré toute l'année, le service est cependant arrêté les jours de crue. Ceux-ci varient de dix à quarante jours par an.

Initialement d'une durée de 38 minutes entre Austerlitz et Maisons-Alfort et de 33 minutes entre Maisons-Alfort et Austerlitz, le trajet est a été réduit à l'occasion de la mise en place des nouveaux horaires à une durée respective de 28 et 25 minutes, la différence s'expliquant par le fait que les navettes qui remontent vers Maisons-Alfort avancent à contre-courant, contrairement à celles qui descendent vers la gare d'Austerlitz.

La durée est essentiellement limitée par la réglementation en vigueur limitant la vitesse de circulation des navettes à 12 km/h dans Paris (18 km/h en dehors). Le STIF compte cependant demander une dérogation afin de circuler à 18 km/h sur tout le parcours.

Le tracé choisi, à cheval entre Paris et la proche banlieue, redonde avec une partie de la ligne de bus 24, saturée, tout en permettant la correspondance avec un nombre significatif d'arrêts du réseau ferré (ces cinq arrêts sont en liaison avec quatre lignes de métro (lignes 5, 8, 10 et 14) et avec la ligne C du RER).

Matériel

Le catamaran Voguéo III à Charenton-le-Pont.

Pour l'équipement de la ligne, le STIF a commandé quatre catamarans à la société Yacht Concept, avec à peine six mois de délai de livraison. Ceux-ci ont été baptisés Voguéo I, Voguéo II, Voguéo III, et Voguéo IV.

Ils ont été construits par le chantier naval Fountaine-Pajot situé à La Rochelle, premier constructeur mondial de catamarans de croisière. Le modèle IRIS 37 est retenu, mais des modifications sont demandées par le STIF pour l'adapter au service Voguéo, en particulier l'agrandissement des baies vitrées, l'adaptation des sièges et la création d'une plage arrière. Les deux architectes nautiques, Michel Joubert et Franck Darnet, ont ainsi dessiné des bateaux de 12,30 mètres de long (40 pieds), 5,20 mètres de large et 1,20 mètres de tirant d'eau. Les bateaux peuvent accueillir 75 personnes dont 35 assises le long de deux couloirs de circulation, et 2 marins (un capitaine et un matelot) à bord au sein d'un habitacle couvert et chauffé. Les bateaux comportent une porte d'accès par face à l'avant.

Fabriqués en matériaux composites insensibles à la corrosion, et d'un poids de 9,3 tonnes, ils sont motorisés par deux moteurs de 110 chevaux (soit 81 kW par moteur) qui les propulsent à la vitesse limite de 30 km/h. La consommation de gazole atteint 7 litres par heure à 2000 tours minute, et 13 litres par heure à 2500. Le niveau sonore atteint 65 dB à 12 km/h et 72 dB à 18 km/h.

Le premier bateau a été livré à la base logistique de Charenton-le-Pont le 10 avril 2008 et a commencé ses essais dès le lendemain, en vue d'une mise en service le 1er juin 2008, toutefois reportée ensuite au 28 juin 2008.

Atelier

La base logistique de Charenton-le-Pont.

La flotte de quatre catamarans est entretenue à la base logistique de Charenton-le-Pont située entre les deux ponts Nelson-Mandela, lieu de maintenance et de stationnement des bateaux. La base accueille également le poste de contrôle d'exploitation de la ligne, qui surveille le trafic et contrôle le système d'affichage en temps réel.

Charte graphique

Le matelot surveille la descente des voyageurs à l'escale de Maisons-Alfort.

Les bateaux sont blancs avec quelques touches de noir et d'habillage de bois autour des fenêtres. Mais l'identité visuelle du service repose sur un large bandeau vert et bleu clairs.

Cette identité reprend beaucoup au service Mobilien, financé, comme Voguéo, par le STIF.

Le personnel d'exploitation

L'exploitation du service est confiée par le STIF à la Compagnie des Batobus et emploie 34 personnes en 2008, dont 28 à bord des bateaux et 6 à la base logistique. Voguéo a nécessité le recrutement de 14 capitaines et 14 matelots. Les premiers sont des matelots de la compagnie des Batobus, les seconds ont été recrutés à l'extérieur après diffusion d'annonces dans la presse. Les équipes ont été formées de novembre 2007 à février 2008 au siège de Batobus. Les matelots assurent le nettoyage courant des bateaux, l'accueil de la clientèle lors des embarquements et le contrôle des billets.

Tarification et financement

Les titres de transport acceptés sur Voguéo sont les forfaits longs franciliens valables dans les zones 1, 2 et 3 (selon les arrêts) tels que la carte Intégrale, la carte Orange mensuelle ou hebdomadaire, sur passe Navigo ou Navigo Découverte, la carte Imagine'R, les cartes Améthyste et Émeraude, la carte Solidarité Transport incluant le forfait gratuité transport.

Pour les voyageurs occasionnels, un ticket à l’unité d’un montant de trois euros donnant droit à un voyage est délivré à bord des bateaux, le ticket t+ n'étant pas accepté à bord. Ce système viserait ainsi à ne pas détourner Voguéo en bateau-mouche touristique, ce qui pourrait être perçu par les sociétés commerciales en place comme une concurrence déloyale.

Le matelot assure la gestion de la billetterie, à bord du catamaran.

La tarification du terminus Maisons-Alfort en zone 3 est critiquée par les usagers : en effet, la station de métro à proximité est accessible avec les abonnements valables dans les seules zones 1 et 2, comme tout le métro de Paris, ce qui n'est pas le cas de Voguéo, qui nécessite un abonnement valable en zone 3, ou d'acquitter un billet à 3 euros, pour y accéder. Cette anomalie (présente aussi pour les changements métro-bus en banlieue) pourrait réduire le nombre d'usagers réguliers jusqu'à cette escale.

Toutefois, afin d'éliminer cette incohérence tarifaire et d'en mesurer l'impact, et d'encourager les utilisateurs à emprunter le service fluvial, le STIF décide en mai 2009 d'autoriser à partir du 1er juin 2009 l'accès à l'ensemble des escales avec tous types de forfaits couvrant les zones 1 et 2.

L'investissement se monte à 10,5 millions d'euros et le coût annuel de fonctionnement de Voguéo est de 4,6 millions d'euros hors taxes. Le financement du fonctionnement de la ligne (entretien, matériel et charges de personnel) est assuré par la Compagnie des Batobus. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limité par décision politique ne couvrent pas les frais réels de transport. Le manque à gagner est compensé par l'autorité organisatrice, le STIF, présidé depuis 2005 par le président du Conseil régional d'Île-de-France et composé d'élus locaux. Il définit les conditions générales d'exploitation ainsi que la durée et la fréquence des services. L'équilibre financier du fonctionnement est assuré par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la région grâce au versement transport payé par les entreprises et aux contributions des collectivités publiques.

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