Le précurseur principal de la MDMA est l'huile essentielle de Sassafras, une huile essentielle issue des racines du Sassafras, un arbre qui pousse en Asie, Amérique du Nord et du Sud, principalement cultivé au Brésil et dans certains pays de la péninsule indochinoise (Thaïlande, Vietnam). Le Safrole est extrait de l'huile par distillation, transformé en isosafrole, puis en MDP2P qui est le produit intermédiaire servant à la fabrication des différentes molécules (MDA, MDEA, MDMA) vendues comme Ecstasy. Le produit final dépendra du produit chimique (de l'amine) utilisé lors de la prochaine étape.
Sa structure chimique est proche du MDA. L'atome de carbone qui porte la fonction amine est chiral. La 3,4-méthylène-dioxy-méthylamphétamine est donc un mélange racémique de ses deux énantiomères :
On trouve la MDMA sous forme de cristaux, sa pureté dépend de la volonté et du savoir faire du chimiste, la couleur des cristaux peut varier du blanc au brun en passant par le rose. L'ecstasy se présente le plus souvent sous forme d'un comprimé de couleur, de forme et de taille variables, souvent orné d'un motif. On le trouve aussi en gélule. Il est courant que le nom du motif serve à nommer l'ecstasy. La dose connue (des autorités) de principe actif (MDMA) contenu dans un comprimé varie de 1 à 268 milligrammes.
Les effets apparaissent entre une demi-heure et une heure et demie après l'ingestion et se poursuivent jusqu’à 6 heures pour se terminer par une phase d'épuisement et de dépression - « descente » - d'environ 8 heures mais qui peuvent se poursuivre sur plusieurs semaines.
La MDMA traverse la barrière placentaire. En mai 2004 le Centre de Pharmacovigilance publiait un article du docteur S. Courtin, établissant qu’aucune étude, à ce jour (en mai 2004), ne pouvait démontrer de lien direct entre la consommation d'ecstasy au cours d'une grossesse et de quelconques malformations fœtales. Ce même article mettait en valeur de forts soupçons d’un lien entre des malformations cardiaque et osseuse et l’exposition des fœtus à de la MDMA. Une expérimentation scientifique a montré que « chez la femelle du rat gestante, la consommation d’ecstasy entraîne des conséquences à long terme sur le développement cérébral de sa progéniture. » C’est la conclusion principale de l’étude menée par Sylvie Chalon (Unité Inserm 619« Dynamique et pathologie du développement cérébral », Tours) dont les résultats sont accessibles en ligne dans la revue Developmental Brain Research.
Contrairement à la croyance populaire, l'ecstasy n'a pas d'effet aphrodisiaque. Il peut augmenter la sensation de désir pour quelqu'un mais n'augmente pas les performances sexuelles, il se peut aussi que l'ecstasy rende difficile l'érection ainsi que l'éjaculation.
La plus petite dose connue ayant conduit à un décès est de 150 mg de MDMA, en association avec de l'alcool.
On l'appelle aussi "pilule d'amour", car elle donne le sentiment d'amour universel et de paix intérieure.
La MDMA étant un produit psychotrope, il se peut que les effets ressentis soient gênants ou douloureux pour l'usager. Si cela se généralise on parlera alors de bad trip.
Certains usagers utilisent des opiacés (héroïne, rachacha) pour amoindrir les effets de la phase d'épuisement et de dépression (« descente »). Il est alors question de polyconsommation.
Trois à quatre jours après la prise, on constate souvent un état d'angoisse, de dépression et de grande fatigue qui serait dû au « manque » de sérotonine.
Souvent la journée suivant la prise d'ecstasy est pénible et paraît ennuyeuse pour le consommateur. Celui-ci peut parfois même sombrer dans une légère dépression.
Il peut apparaitre une épilepsie liée à la prise d'extasy.
En cas d'usage régulier : amaigrissement, affaiblissement, irritabilité, insomnie, anxiété, dépendance voire troubles de la personnalité.
Il peut aussi être toxique pour le foie, allant parfois jusqu’à la cirrhose.. Il peut provoquer des anomalies des valves cardiaques (insuffisance tricuspidienne).
Il existe un effet retour ou flash back récurrent qui peut replacer l'usager dans l'état généré par la consommation de la substance psychotrope sans en consommer, et ce plusieurs mois après la dernière prise.
Plusieurs cas de « syndrome post-hallucinatoire persistant » ont été recensés, à savoir angoisses, phobies, état confusionnel, dépression voire bouffées délirantes aiguës.
Certains travaux scientifiques tendent à mettre en évidence une possible dégénérescence des cellules nerveuses pouvant entraîner des maladies dégénératives (troubles de la mémorisation à long terme type maladie de Parkinson) ou des dépressions. Des expériences sur le singe ont mis en évidence que la consommation d'ecstasy provoque une destruction irréversible des neurones de l'individu.
Les cas de décès imputés à l'ecstasy sont dus à :
La consommation d'ecstasy est particulièrement dangereuse en cas de troubles du rythme cardiaque, d'asthme, d'épilepsie, de diabète, de problèmes rénaux et d'asthénie.
Cependant le risque de mort lié à la consommation d'ecstasy est faible comparé à d'autres drogues. Par exemple en France, on enregistre environ 4 décès par an liés à la consommation d'ecstasy.
Les analyses des comprimés vendus sous le nom d'ecstasy montrent qu'un tel comprimé peut contenir :
Selon une étude publiée en 2004 au Québec et effectuée d'après les échantillons des saisies, 35% des pilules vendues sous le nom d'ecstasy contiennent de deux à sept substances différentes.
Face à la réalité de ce que contiennent les comprimés vendus sous le nom d'ecstasy et en l'absence de contrôle sanitaire sur le produit, les associations de réduction des risques ont mis en place des stands dits de testing (contrôle rapide des produits) où l'usager peut venir tester son comprimé. Ce test ne permet pas de connaître ni la pureté, ni le dosage, ni les proportions de MDMA dans le comprimé mais il permet de mettre en évidence la présence de molécules proches ou d'amphétamines. Ces tests sont pratiqués à l'aide du réactif de Marquis (mélange à base de formol et d'acide sulfurique). Ces tests sont illégaux dans la plupart des pays.
Drogue générationnelle, l'ecstasy a marqué son époque. Ainsi, dans le cinéma et la littérature :
L'ecstasy est habituellement associée avec les raves ou free parties et les musiques électroniques mettant l'accent sur une structure musicale dite psychédélique (présence de montées, c'est-à-dire intensification progressive d'un motif musical répétitif, pouvant mettre l'auditeur en transe). Il faut éviter l'amalgame consistant à croire que les DJs doivent prendre de la drogue chimique pour pouvoir composer ce genre de musique, citons l'exemple de Laurent Garnier entre autres.