Rosa | |||||||||
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Classification de Cronquist | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Sous-classe | Rosidae | ||||||||
Ordre | Rosales | ||||||||
Famille | Rosaceae | ||||||||
Genre | |||||||||
Rosa L., 1753 | |||||||||
Classification APG III | |||||||||
Ordre | Rosales | ||||||||
Famille | Rosaceae | ||||||||
Sous-famille | Rosoideae | ||||||||
![]() Fleur d'églantier | |||||||||
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Les rosiers, ou églantiers, forment un genre de plantes, le genre Rosa de la famille des Rosaceae, originaires des régions tempérées et subtropicales de l'hémisphère nord. Ce sont des arbustes et arbrisseaux sarmenteux et épineux. Suivant les avis souvent divers des botanistes, le genre Rosa comprend de 100 à 200 espèces qui s'hybrident facilement entre elles.
Plusieurs espèces et de nombreux cultivars, issus de mutations ou de croisements, sont cultivés comme plantes ornementales pour leurs fleurs, les roses. Celles-ci constituent la plus importante catégorie des fleurs coupées, vendues chez les fleuristes, mais les rosiers sont aussi cultivés pour la production d'essence de parfumerie.
Les plantes du genre Rosa sont des arbustes ou de petits arbrisseaux épineux au port dressé, grimpant et parfois rampant, atteignant en général deux à cinq mètres de haut. Rosa ×odorata nothovar. gigantea peut toutefois atteindre 15 mètres de haut dans son aire d'origine (Birmanie) et 10 mètres en culture en climat tempéré, tandis que des espèces naines, telle Rosa minutifolia ne dépassent pas les 75 cm de haut.
Elles forment des tiges aériennes arquées, portant des aiguillons (ainsi que parfois les pétioles des feuilles). Ces aiguillons sont des excroissances de l'épiderme et finissent par tomber sur les tiges les plus âgées. La souche émet chaque année de nouvelles tiges. Certaines espèces sont très drageonnantes, telle Rosa rugosa, qui tend à former de véritables fourrés.
Les feuilles sont alternes, caduques (parfois persistantes), composées imparipennées (avec une foliole terminale), présentant le plus souvent de cinq à sept folioles au limbe elliptique acuminé, au bord denté. Elles sont munies de stipules à la base du pétiole. Ces stipules sont des appendices foliacés qui sont le plus souvent « adnés », c'est-à-dire adhèrent au pétiole sur leur longueur, et parfois libres, rarement absents. Leur forme est variable selon les espèces : entière, dentée, pectinée ou lobée.
Les fleurs à la corolle de couleur voyante, rose, rouge, jaune mais aussi blanche, sont groupées en corymbes de quelques fleurs, parfois réduites à une fleur isolée. Le réceptacle floral prend la forme d'un hypanthe, espèce d'urne qui contient les carpelles, dont les styles émergent par l'ouverture centrale resserrée, et porte à son sommet les autres pièces florales. Ce sont des fleurs simples, actinomorphes, en général de symétrie pentamère :
Le calice dialysépale est composé de cinq pièces de couleur verte. Les sépales peuvent être simples ou de forme plus complexe, lobés latéralement ;
La corolle dialypétale, à symétrie radiale, comprend en règle générale cinq pétales réguliers, caducs, à onglet étroit et au limbe étalé souvent échancré en forme de cœur. Rosa sericea et Rosa omeiensis, deux espèces chinoises apparentées, qui n'ont que quatre sépales et quatre pétales constituent une exception. La corolle peut être « double » ou « pleine » par transformation d'étamines en pétales, du fait de mutations spontanées, conservée par sélection dans les formes cultivées ;
L'androcée est composé de très nombreuses étamines disposées en verticilles concentriques, généralement en nombre multiple des celui des pétales (x 5) ;
Le gynécée est formé de pistils séparés (polycarpe) et comprend de nombreux carpelles uniovulaires et libres (apocarpique). Les carpelles sont couverts de poils et portent un long style qui se termine par des stigmates ouverts au niveau des étamines au centre de la fleur. Les styles sont libres, sauf chez les espèces de la section des Synstyleae dont les styles sont soudés en une colonne qui émerge de façon proéminente au centre de la fleur. Chaque carpelle contient un unique ovule anatrope pendant. Les nectaires attirent les insectes et favorisent la pollinisation, principalement entomophile.
À maturité, ce réceptacle se transforme en un faux-fruit charnu, le cynorrhodon, souvent surmonté par les sépales desséchés. Celui-ci est arrondi, ovale ou piriforme, en général de couleur rouge ou rouge orangé, mais peut parfois être plus sombre, pourpre foncé à noir, comme par exemple chez Rosa pimpinellifolia. Il contient de nombreux akènes, fruits secs indéhiscents contenant une seule graine issus de la transformation des carpelles. Chez de nombreuses espèces, en particulier Rosa canina (l'églantier) et Rosa rugosa (le rosier rugueux), les cynorrhodons sont très riches en vitamine C, dont ils sont l'une des sources végétales parmi les plus riches. Ces fruits sont consommés par les oiseaux frugivores tels que les grives et les jaseurs, qui contribuent ainsi à la dispersion des graines. Certains oiseaux granivore, comme les pinsons, consomment aussi les graines.
La principale modification observée chez les rosiers cultivés est la multiplication des pétales, qui sont en fait des étamines transformées.
Les rosiers sont des plantes ligneuses pérennes qui peuvent survivre facilement plusieurs dizaines d'années, même si en culture il est fréquent de devoir les renouveler au bout d'une quinzaine d'année. Cependant, l'églantier de Hildesheim (Allemagne) passe pour être le plus vieux rosier du monde. Cet églantier qui a survécu aux bombardements de 1945 aurait plus de 700 ans (400 ans attestés par les chroniques), mais son âge réel n'est pas connu avec certitude.
Les plantes du genre Rosa sont originaires des régions tempérées et subtropicales de tout l'hémisphère nord. On les trouve aussi bien dans le nouveau monde que dans l'ancien, où l'on peut distinguer deux grandes aires de répartition, l'Europe et le bassin méditerranéen d'une part, l'Extrême-Orient d'autre part. La zone de plus grande biodiversité pour ce genre est la Chine où se trouvent 95 espèces dont 65 endémiques. L'espèce la plus nordique est Rosa acicularis que l'on trouve notamment dans la forêt boréale et dont l'aire de répartition atteint le cercle polaire.
Ces plantes sont apparues il y a une quarantaine de millions d'années (Oligocène) ce qui est attesté par la présence de fossiles d’une espèce proche de Rosa nutkana trouvés dans l’Oregon (États-Unis).
La répartition des différentes sections du genre Rosa n'est pas homogène. Celle qui a la plus vaste distribution est la section des Cinnamomeae : elle est présente dans les trois continents (Asie, Europe, Amérique) sauf dans l'extrême ouest de l'Europe. C'est aussi celle qui présente la plus grande variabilité et à ce titre a probablement eu un rôle central dans l'évolution du genre.
Les espèces les plus anciennes seraient Rosa beggeriana, Rosa berberifolia (Rosa simplicifolia, jaune d'or) et Rosa spinossissima. C'est de Rosa beggeriana qu'auraient dérivé Rosa canina, Rosa acicularis et sa variété fille Rosa alpina qui sont elles-mêmes très anciennes. Rosa beggeriana et Rosa berberifolia cohabitent toujours dans le Xinjiang en Chine.
Les espèces indigènes d'Europe sont, dans l'état actuel de nos connaissances, Rosa canina, Rosa rubiginosa, Rosa villosa, Rosa arvensis et Rosa pimpinellifolia ‘spinosissima’.
Les espèces les plus récentes, les plus évoluées avec leurs styles soudés en colonne, sont celles de la section des Synstylae. Toutefois, d'un point de vue phylogénétique, cette section, dont la distribution se caractérise par des aires disjointes en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, pourrait regrouper artificiellement des formes spécialisées d'autres sections.
Comme chez toutes les plantes de la sous-famille des Rosoideae, le nombre chromosomique de base est 7, cependant le niveau de ploïdie varie de 2n = 2x = 14 à 2n = 8x = 56.
Parmi les diploïdes (14 chromosomes) on trouve Rosa arvensis, Rosa banksiae, Rosa blanda, Rosa bracteata, Rosa brunonii, Rosa chinensis, Rosa filipes, Rosa foliolosa, Rosa hugonis, Rosa laevigata, Rosa moschata, Rosa multiflora, Rosa nitida, Rosa odorata, Rosa palustris, Rosa roxburghii, Rosa rugosa, Rosa setigera, Rosa wichuraiana, Rosa woodsii, Rosa xanthina, ainsi que les espèces de la section des Synstylae.
Parmi les polyploïdes,
Chez certaines espèces complexes, on trouve différents niveaux de ploïdie :
Chez les Caninae, la méiose est particulière, car le pollen, quel que soit le niveau de ploïdie du parent donneur, ne transmet que sept chromosomes, ce qui donne à la descendance une ressemblance avec la plante-mère, celle-ci étant d'autant plus grande que le niveau de ploïdie est élevé. On assiste ainsi à la constitution, non loin du pied-mère d'une « micro population » d'apparence assez homogène.
Le genre Rosa appartient à la sous-famille des Rosoïdeae et à la tribu des Roseae, dont il est l'unique genre. Les plantes les plus proches appartiennent aux tribus des Potentilleae, des Ulmarieae et des Sanguisorbeae. On peut citer notamment le genre Rubus composé aussi d'arbrisseaux épineux.
Le genre Rosa fut décrit pour la première fois par Linné dans son Species Plantarum, tome 1, page 491, publié à Stockholm le 1er mai 1753. L'espèce type décrite est Rosa cinnamomea L. S'agissant de la première référence publiée pour ce nom générique, elle est conservée pour toutes les dénominations postérieures. Ci-après la liste chronologique des synonymes de Rosa, avec les références de leur publication :
Le genre Rosa est divisé en quatre sous-genres inégaux, dont trois ne comprennent qu'une ou deux espèces, et le quatrième, Eurosa, toutes les autres.
Le sous-genre Eurosa est divisé en 10 ou 11 sections.
Rosa multiflora qui a été vue au Japon dès 1696, forme des grands buissons aux fleurs blanches et possède plusieurs variétés : Rosa multiflora ‘Adenochaeta’ à grandes fleurs, Rosa multiflora ‘Carnea’ à fleurs roses, Rosa multiflora ‘Platyphylla’, la seven sisters rose rapportée du Japon par Sir Charles Greville en 1815.
Et Rosa arvensis Huds., qui est le rosier des champs.
Le sous-genre Plathyrhodon, est constitué d'une seule espèce,Rosa roxburghii, originaire de Chine
Le sous-genre Hesperhodos, originaire d'une aire limitée d'Amérique du Nord aux confins de la frontière entre les États-Unis et le Mexique comprend deux ou trois espèces adaptés au milieu aride.
Le genre Hulthemia a été séparé du genre Rosa car ses feuilles sont simples au lieu d'être composées.