L'éducation dans la période de la Rome antique était municipale, tout en étant contrôlée par le pouvoir impérial. Avec l'écroulement de l'Empire, en occident, les écoles ne ferment pas immédiatement. Néanmoins, on peut distinguer plusieurs phases dans le passage de l'éducation antique à l'éducation médiévale. L'Empire romain d'Orient continue à développer quant à lui, son propre système.
Le Christianisme, devenu une religion officielle de l'Empire romain en 392, n'abolit pas l'école païenne. Les empereurs avaient besoin des écoles grecques et romaines pour la formation essentiellement hellénistique surtout au sein des élites romaines, qui n'ont pas disparu avec la chute de l'Empire en Occident. Les clercs qui occupent des postes importants dans la hiérarchie catholique, notamment celui d'évêque, tel Césaire d'Arles, sont issus de cette aristocratie.
L'effondrement de l'empire d'Occident oblige l'Église à prendre en main cette formation, qui est réservée d'abord aux futurs clercs. Cette école nouvelle associe l'instruction littéraire et l'éducation religieuse. Selon Durkheim, c'est la véritable naissance de l'école, c'est-à-dire d'un milieu moral organisé, voué autant à façonner les idées et les sentiments de l'élève qu'à la transmission des connaissances.
Des différences apparaissent au sein de l'Occident chrétien. Tandis que des régions entières connaissent une absence totale ou presque d'éducation, d'autres innovent (Irlande, Espagne) et mettent en place ce qui deviendra le système éducatif médiéval, fondé sur le savoir religeux, enseigné au sein de monastères (Irlande) ou d'écoles épiscopales et paroissiales.
Le modèle de l'éducation médiévale se diffuse dans tout l'Occident, notamment grâce aux missions des moines irlandais. Le modèle d'une culture enseignée aux seuls clercs se généralise. De ce fait, la culture devient chrétienne, ce qui marque la fin de la paideia antique, y compris au sein de l'aristocratie du Haut Moyen Âge.
P. Riche considère donc la culture et l'éducation romaines avec la chute de l'Empire ne s'éteint pas.
Au temps de la renaissance carolingienne et jusqu'au XIe siècle, les écoles situées dans les monastères sont particulièrement brillantes. Les abbayes conservent et transmettent le savoir, grâce à l'enseignement, mais aussi grâce à leur scriptorium et à leur bibliothèque. Parmi les écoles monastiques de l'époque, les plus réputées sont celle de l'abbaye du Bec (en Normandie), de l'abbaye de Cluny (en Bourgogne), des abbayes parisiennes de Saint-Victor et Sainte-Geneviève. Les abbayes étant souvent établies à la campagne, l'enseignement qui y était dispensé pouvait apparaître comme lointain et isolé. Au XIIe siècle, les écoles épiscopales, situées en ville près de la cathédrale, connurent un succès et un rayonnement qui éclipsèrent la renommée des écoles monastiques.
Les écoles épiscopales étaient à la charge des chanoines de la cathédrale. Elles étaient dirigées par un écolâtre. L'enseignement était assuré par des maîtres (magister en latin), c'est-à-dire les professeurs de l'époque. Ces maîtres étaient des clercs ayant terminé leurs études et ayant obtenu la « licence d'enseigner » (licencia docendi). À la fin du XIIe siècle, cette autorisation était attribuée par le chancelier de la cathédrale. Ce dernier avait en outre un fort pouvoir juridictionnel sur les étudiants et les maîtres. L'enseignement dans les écoles cathédrales était en principe gratuit. Mais les maîtres recevaient aussi des cadeaux de la part des étudiants.
L'école épiscopale de Paris était située sur l'île de la Cité et existait déjà sous Charlemagne. Une partie des étudiants et des maîtres supportaient de moins en moins l'autorité du chancelier et la discipline rigoureuse qui règnait dans cette école. Dès le XIIe siècle, les étudiants étrangers n'étaient plus hébergés dans l'école, mais dans des collèges (voir : collèges médiévaux) qui leur proposaient les services de répétiteurs. Ils fréquentèrent donc de plus en plus les écoles de la rive gauche de Paris (le Quartier latin). C'est de cette scission qu'est née l'université de Paris. La communauté formée par les étudiants et les maîtres s'organisa contre l'école épiscopale de l'île de la Cité. Leur objectif était d'échapper à l'ascendant du chancelier de l'évêque et à obtenir des privilèges de la part du pouvoir.
D'autres écoles épiscopales ont connu un fort rayonnement, lorsqu'elles avaient de bons maîtres : celle de Chartres en est un bon exemple.
Il est impossible de cerner une date ou encore une année précise à la naissance des premières universités puisqu’il s’est toujours agit d’un processus graduel qui a transformé des écoles déjà existantes en véritables universités.
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Ils sont appelés dans les textes médiévaux écoliers ; ils sont de plus en plus nombreux. Ils appartiennent à la catégorie des clercs et sont donc tonsurés. Ils peuvent venir d'autres « pays » : ils se regroupent alors en nations, qui sont des sociétés d'entraide. Chaque nation choisit un procureur qui la représente dans l'administration de l'université. Les étudiants sont turbulents, et leurs tapages nocturnes dérangent les bourgeois de la ville. Le coût des études est important : logement, livres, taxes d'examen, cadeaux aux maîtres…
Au XIIIe siècle, les ordres mendiants (dominicains et franciscains) cherchent à accaparer les chaires dans les facultés, en particulier dans les facultés de théologie. Cela entraîne des conflits et des invectives avec le clergé séculier.
L'université se compose d'une faculté généraliste (faculté des arts) et de trois facultés spécialisées (droit, médecine et théologie). Un docteur est celui qui va jusqu'au bout d'une faculté spécialisée.
Les arts libéraux désignent l'enseignement général dispensé dans les écoles et les universités médiévales. Ils se composent de deux cycles :