En analyse numérique, la méthode des éléments finis est utilisée pour résoudre numériquement des équations aux dérivées partielles. Celles-ci peuvent par exemple représenter analytiquement le comportement dynamique de certains systèmes physiques (mécaniques, thermodynamiques, acoustiques, etc.).
Concrètement, cela permet par exemple de calculer numériquement le comportement d'objets même très complexes, à condition qu'ils soient continus et décrits par une équation aux dérivées partielles linéaire : mouvement d'une corde secouée par l'un de ses bouts, comportement d'un fluide arrivant à grande vitesse sur un obstacle, déformation d'une structure métallique, etc.
La méthode des éléments finis fait partie des outils de mathématiques appliquées. Il s'agit de mettre en place, à l'aide des principes hérités de la formulation variationnelle ou formulation faible, un algorithme discret mathématique permettant de rechercher une solution approchée d’une équation aux dérivées partielles (ou EDP) sur un domaine compact avec conditions aux bords et/ou dans l'intérieur du compact. On parle couramment de conditions de type Dirichlet (valeurs aux bords) ou Neumann (gradients aux bords) ou de Robin (relation gradient/valeurs sur le bord).
Il s'agit donc avant tout de la résolution approchée d'un problème, où, grâce à la formulation variationnelle, les solutions du problème vérifient des conditions d'existence plus faibles que celles des solutions du problème de départ et où une discrétisation permet de trouver une solution approchée. Comme de nombreuses autres méthodes numériques, outre l'algorithme de résolution en soi, se posent les questions de qualité de la discrétisation :
La partie 2 va présenter le cadre général de la méthode des éléments finis, ainsi que le cas pratique le plus courant considérant des équations aux dérivées partielles linéaires dont on cherche une approximation par des fonctions affines.
La présentation en partie 3 est essentiellement physique, notamment mécanique. Elle ne doit être considérée que comme une présentation des éléments constitutifs de la modélisation discrète utilisée en résistance des matériaux via la méthode des éléments finis. C'est une approche tout à fait valide, un bon exemple pédagogique. Elle apporte un biais certain quant à une approche plus générale, du fait notamment de la linéarité supposée des matériaux.
En petites déformations, on a
Comme
, on a
On néglige les termes d'ordre 2 :
Remarque : est sans dimension
Équations d'équilibre local :
Relations déformations-déplacements :
Si on applique au barreau une contrainte
, on observe un rétrécissement dans la direction y correspondant à une déformation
Quelques valeurs usuelles :
Remarques : On a toujours -1
0,5
Quand
0.5, le matériau est dit incompressible.
On suppose que le déplacement en tout point de la barre est donné par un polynôme du 1er degré :
qu'on écrit symboliquement :
avec
On en déduit :
D'autre part, on a par définition :
On pose :
On obtient finalement :
Soit une relation du type :
En explicitant :
On voit que la matrice de rigidité se calcule comme le produit de 3 matrices :
Remarques :
La symétrie de qui s'écrit correspond mécaniquement au théorème de réciprocité de Maxwell-Betti.
Qu'est-ce qui va différencier les différents types d'éléments finis ?
Remarques :
Nous avons décrit le processus de formulation d'un élément fini dans le cadre de la méthode directe.(dite aussi méthode des déplacements) Il existe d'autres approches :
Toutes ces approches sont équivalentes et aboutissent à la construction de la même matrice de rigidité.
Au lieu de rechercher une solution approchée en déplacement, on peut aussi rechercher la solution approchée en contrainte.
Dans le cas de la mécanique, l'application du principe des puissances virtuelles donne de manière non triviale les théorèmes énergétiques. On peut aboutir au même résultat en quelques lignes en écrivant l'erreur en relation de comportement.
L'approche en contrainte consiste à rechercher dans l'espace des champs de contraintes admissibles celui qui réalise le minimum de l'énergie complémentaire.
Cette approche est plus précise que l'approche en déplacement mais elle est peu développée du fait de la difficulté que l'on a à générer des champs de contraintes de divergence donnée.
Les fonctions N(x) sont appelées fonctions de forme ou fonctions d'interpolation de l'élément.
Pour construire la matrice de raideur d'un élément à géométrie variable, on va utiliser des fonctions d'interpolation pour décrire non seulement le champ de déplacement de l'élément mais également sa géométrie. De plus, on va travailler en coordonnées locales.
Idem pour les autres coordonnées. |
Un élément est dit isoparamétrique si on prend les mêmes fonctions d'interpolation pour le déplacement et la géométrie.
La forme générale s'écrit :
On passe en variables locales
On a
On est alors amené à calculer des intégrales du type :
On s'est ramené à un domaine d'intégration simple et invariant pour lequel on peut appliquer les formules de quadrature de gauss :
les
et
étant tabulés.
Les
sont appelés points d'intégration de l'élément ou encore points de Gauss de l'élément.
Décomposition en série de Fourier :
L'axisymétrie correspond à la restriction
de cette décomposition.
Remarque importante : Pour utiliser ce type d'élément, le problème doit être globalement axisymétrique :