Motoneige - Définition

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Utilisations

Quatre-vingts pourcent des motoneigistes utilisent les sentiers balisés pour faire de la randonnée. Vingt pourcent l'utilisent pour le travail, la chasse ou la pêche blanche. La course et les expéditions sont d'autres utilisations populaires de ce véhicule des neiges.

Loisir

Un Ski-Doo Bombardier XRS 800 cm³ sautant une dune de neige

Les premières motoneiges sont achetées dans la région autour de Valcourt, soit celle de l'Estrie au Québec. Les ventes se répandent rapidement à toute la province, aux provinces environnantes comme l'Ontario et le Nouveau-Brunswick ainsi qu'aux états américains du nord.

Conçu à l'origine pour le transport utilitaire, ce sont surtout les randonneurs qui l'achètent en grand nombre et dès le début des années 1960, les premiers clubs de motoneige se forment. Ce sont d'abord des regroupements en général très peu structurés. Cependant, dès 1962, les premiers clubs avec charte et l'Association canadienne de l'autoneige (ACAN) sont créés. En 1968, on assiste à la fondation du Conseil international de la motoneige (ISC) qui regroupe les fédérations de motoneigistes du Canada et des États-Unis.

Les premiers adeptes de la motoneige ont été séduits par la liberté de déplacement à travers champs et forêts mais bientôt les propriétaires riverains, surtout des fermiers, se plaignent des dégâts faits à leurs clôtures et terrains ainsi que du bruit. Les clubs et les fabricants de motoneiges commencent à promouvoir l'aménagement de sentiers spécialisés. Par exemple, en 1971, Bombardier lance l'Opération Sentiers de Ski-Doo en offrant des surfaceuses à prix de rabais. Les clubs s'entendent donc avec les propriétaires intéressés pour obtenir des droits de passage moyennant des redevances et s'équipent pour entretenir les sentiers. Ils se financent en levant des péages sur les sentiers et dans plusieurs juridictions, reçoivent des redevances sur les droits d'immatriculations par les provinces et les États.

Finalement, un grand nombre des sentiers à travers le Canada et les États-Unis seront reliés entre eux pour former de véritables routes qui traversent ces pays d'Ouest en Est et du Nord au Sud. Le sentier trans-canadien date ainsi de 1998 mais fut précédé de nombreuses sections dans chacune des provinces et territoires. Il y a maintenant un total d'environ 400 000 kilomètres de sentiers en Amérique du Nord. Plusieurs de ceux-ci empruntent la voie de lignes de chemins de fer désaffectés ce qui est un tracé idéal pour les pistes cyclables en été et pour la motoneige en hiver.

Les motoneigistes, comme les automobilistes, se classent en plusieurs sous groupes. Le plus grand nombre étant des promeneurs du dimanche mais on compte également des casse-cous, des collectionneurs et des adeptes de la modification. Ils sont un important agent économique pour plusieurs régions par leurs dépenses en équipement, en hébergement et en restauration. L'association des manufacturiers estime qu'une motoneige coûte en moyenne 9 000 $US (en 2006) et roule 1 600 kilomètres par saison. Son propriétaire dépense annuellement 4 000 $US pour ses sorties, dont sept à huit nuits à l'hôtel ou au motel.

Un grand nombre de motoneigistes vont parcourir de grandes distances avec leur motoneige, ou en louer une à destination, afin de découvrir de nouveaux paysages. Une des attractions de plus en plus populaire pour les touristes européens au Canada en hiver va être une randonnée à motoneige ou même une expédition de plusieurs jours pour découvrir une région. La même chose peut être dite des touristes allant en Scandinavie. La motoneige devient donc un outil de promotion touristique important.

Transport

Berger de rennes en motoneige (Source Altapulken.no)
Motoneige à doubles chenilles pour le travail en centre de ski

Dans les zones isolées arctiques, la motoneige est devenue le moyen de transport numéro un en hiver. L'absence de route rend difficile l'accès d'un autre véhicule et sa rapidité a supplanté le traditionnel traîneau à chien dans bien des régions. Non seulement les Inuits et les Saami, mais également les prospecteurs et trappeurs les utilisent.

Dans les domaines skiables, on voit les pisteurs-secouristes (patrouilleurs de ski au Québec) et le personnel se déplacer sur ces véhicules très polyvalents qui peuvent affronter des pentes abruptes. On s'en sert notamment pour le transport des blessés, par traction des civières, et pour la recherche des skieurs perdus hors des pistes. De plus grosses motoneiges vont être utilisées par les hôtels, restaurants et refuges en montagne, autour des stations de ski, pour le transport des invités ainsi que comme moyen de faire visiter leurs installations. On peut leur atteler des remorques légères sur skis pour le ravitaillement des postes isolés dans la montagne. Entre autres, la compagnie Alpina fabrique en Italie des motoneiges à deux chenilles robustes spécialisées pour ce travail.

Il est devenu le moyen de locomotion dans les bases de recherche de l'Antarctique et des expéditions arctiques. À ce propos, l'Américain Ralph Plaisted, un vendeur d'assurances du Minnesota, organisa la première expédition à atteindre le Pôle Nord par voie terrestre depuis Robert Peary (1909) et Frederick Cook (1908). En 1966, il obtint la permission du gouvernement canadien pour tenter d'atteindre le Pôle à partir d'Eureka, dans le Nunavut. En avril 1967, son expédition partit avec dix motoneiges Ski-Doo fournies par Bombardier mais ne put atteindre que 83º 50' Nord, soit à environ 600 kilomètres de son but, à cause des conditions météorologiques.

L'année suivante, il tenta à nouveau sa chance avec de nouvelles motoneiges plus puissantes, des Ski-Doo SUPER Olympique 300 cm³, ayant une traction améliorée grâce à l’insertion de crampons de fer à l’intérieur des chenilles de caoutchouc pour assurer une meilleure traction sur la glace. Plaisted est commandité par Bombardier, le réseau de télévision américain CBS, l'armée canadienne et plusieurs autres groupes d'intérêts canadiens et américains. Il choisit ses coéquipiers en fonction de leurs spécialités dont Gerry Pitzl (navigateur), Walt Pederson (ingénieur mécanique) et Jean-Luc Bombardier, neveu de Joseph-Armand Bombardier (technicien et éclaireur).

Ils s'envolent de Montréal vers l'île de Ward Hunt, juste au nord de l'Île d'Ellesmere, soit un point plus au nord que son départ précédent. Ils partent donc sur les glaces de l'Océan Arctique le 7 mars 1968. Ils doivent affronter des froids extrêmes, des crêtes de glace de plus de 12 mètres de hauteur et des crevasses qu'ils doivent contourner. Ils arrivent finalement à leur but le 19 avril à 15 h, après un périple de 1 330 kilomètres. Un avion de la US Air Force les survole et confirme leur position. Plaisted affirme même que son expédition est vraiment la première à atteindre le Pôle Nord par la voie terrestre au vu des doutes sur la position atteinte lors des voyages de Perry et Cook.

Compétitions

Course de snocross

Les premiers motoneigistes, veulent comparer leur adresse et se lancent des défis entre amis. Lorsque les premiers clubs de motoneiges se forment, on organise des courses au niveau local, de façon plutôt spontanée. La popularité de ses courses, et la forte compétition entre les très nombreux constructeurs, amène assez rapidement des compétitions nationales et internationales.

Dès le milieu des années 1960, les constructeurs les commanditent, produisent des modèles spécialement pour ces courses et parrainent des équipes. Tout cela afin d'augmenter leurs ventes. Il y a création de catégories selon la cylindrée et le type de courses : courses de vitesses, de cross, etc. Une réglementation apparaît pour la sécurité des participants en Amérique du Nord qui divise ceux-ci entre amateurs et professionnels. Les champions deviennent aussi connus que les pilotes de Formule 1 en sport automobile.

La première crise du pétrole freine l'expansion du réseau de courses et leur nombre va se stabiliser. Les constructeurs se raréfient et les commanditaires diminuent mais les courses demeurent populaires. On voit le remplacement des équipes liées aux fabricants par des coureurs propriétaires qui doivent chercher des commanditaires au cours des années 1970 et 1980. Les fabricants, quant à eux, trouvent encore ainsi dans les courses une base solide pour leurs activités de recherche et de développement mais sans avoir à investir autant d'argent. Les machines évoluent avec un plus grand aérodynamisme, un profil bas, des moteurs plus puissants et des améliorations techniques. Les années 1990 introduisent les sports extrêmes et la motoneige n'y échappe pas. La vitesse devient le facteur dominant. Les motoneiges récentes peuvent atteindre des vitesses de 200 km/h. En compétition, les modèles préparés pour la course peuvent aller jusqu'à 260 km/h.

Types de course

Les courses d'hiver sont :

  1. Course sur piste ovale : elle remonte au tout début lorsque les compétitions se déroulaient sur des lacs gelés. D'abord sur neige durcie, elle se fait depuis les années 1970 sur glace. La piste est d'environ 1 kilomètre et l'on doit faire un nombre déterminé de tours. La course sur piste ovale la plus connue est celle d’Eagle River dans le Wisconsin (États-Unis) ;
  2. Cross-country : elle date de la même époque et consiste en un parcours à travers bois et champs enneigés aménagé. La fiabilité est le facteur le plus important de ces compétitions. La plus connue est l’International 500 qui part de Saint Paul (Minnesota) (États-Unis) et se termine à Winnipeg (Manitoba, Canada) ;
  3. Course de montagne : comme son nom l'indique, le parcours se passe en terrain accidenté avec des montées et pentes raides, de la neige profonde, des zones de glace et le tout non aménagé. Les machines doivent être robustes, rapides, coller à la piste et la technique du pilote est très importante. Le championnat mondial se déroule à Jackson Hole dans le Wyoming (États-Unis) ;
  4. Course d’accélération : sur une piste droite d'une longueur déterminée de neige durcie ou de glace, le pilote doit faire le temps le plus rapide, en partant du repos. Les moteurs y atteignent plus de 1 000 centimètres cubes et 230 chevaux-vapeur. Les plus connues sont le World Series of Ice Drags et la Minocqua Ice Drags ;
  5. Course de relais : ce type s’apparente à un raid automobile. On peut parcourir par étapes des milliers de kilomètres sur un parcours non aménagé en pleine nature. L’une des plus prestigieuses est la course Harricana (« long chemin » en algonquin), au Québec. Il s’agit d’un raid de plus de 2 000 kilomètres. L’idée fut lancée en 1988 par le Français Nicolas Hulot et son compatriote René Metge, l’un des gagnants du Paris-Dakar. Le premier Harricana eut lieu en 1990 et se déroulait de Montréal à Radisson (Baie James) ;
  6. Course de snocross : c'est une course sur piste ayant des obstacles, des sauts et des virages serrés. Similaire au motocross, elle est devenue très populaire. La plus importante course de snocross est la X-Games qui a lieu à différents endroits chaque année.

Il existe aussi des courses hors saison sur d'autres types de terrains, notamment gazon et asphalte, ainsi que des compétitions de sauts au-dessus d'obstacles. On note également des compétitions de distance sur plan d'eau avec une prise d'élan initiale sur la terre ferme ; dans ce cas les skis sont remplacés par un contreplaqué. Toutes ces compétitions sont en général des spectacles plutôt que des sports mais sont populaires.

Un des grands rassemblements de ce genre est celui du Hay Days de Minneapolis, dans le Minnesota, qui met en vedette des courses d'accélération sur gazon. La compétition Wisconsin Snowmobile Watercross & Summerfest de Granstburg (Wisconsin), qui met en vedette des professionnels et des semi-professionnels dans des courses de cross et d'accélération sur lac, peut cependant être considérée comme un sport.

Temple de la renommée

On retrouve plusieurs musées dédiés à la motoneige dont l'un en particulier axé sur le sport. Il s'agit du Snowmobile Hall of Fame and Museum (Temple de la renommée des courses de motoneige) de Saint-Germain au Wisconsin. On y retrouve une collection de machines de course et autres objets de collection reliés à ce sport. On y voit également une galerie de photos des champions, dont Gilles Villeneuve qui deviendra un célèbre coureur de Formule 1.

Motoneige dans les arts

Plusieurs films ont utilisé des motoneiges dans des scènes d'action, citons :

  • Les films de James Bond :
    • Meurs un autre jour où on retrouve un Ski-Doo MX Z-REV ;
    • Dangereusement vôtre où il enfourche une motoneige lors du pré-générique ;
    • Rien que pour vos yeux dans une poursuite à Cortina d'Ampezzo ;
  • 58 Minutes pour vivre, de la série Die Hard, avec Bruce Willis ;
  • Le film québécois Gina de Denys Arcand.
  • Le film Contre-attaque de Jackie Chan où ce dernier est poursuivit en planche à neige et en motoneige en Ukraine ;
  • Séries de films d'enthousiastes du hors-piste :
    • Turnagain Hardcore ;
    • Slednecks.
  • Babylon A.D. de Mathieu Kassovitz

On retrouve la motoneige dans des jeux vidéo dont :

  • Arctic Thunder : jeu sur PlayStation 2 (2001) et XBox (2002) (article en anglais Arctic Thunder) ;
  • ESPN Winter X Games Snocross : jeu sur PlayStation 2 et XBox (2002) ;
  • Polaris SnoCross : un jeu sur Nintendo 64 (2000) (article en anglais Polaris SnoCross) ;
  • Ski-Doo: X-Team Racing : un jeu sur PC (2001) ;
  • Sled Storm : un jeu sur Playstation (1999) et sur PlayStation 2 (2002) de course en motoneige ;
  • SnoCross Championship Racing : jeu sur PlayStation, Dreamcast et PC (SnoCross Extreme) (2001) ;
  • Snow Cross : sur PC (2001) ;
  • SnoCross 2 : jeu sur PlayStation 2 (2005 et en France 2007) et XBox (2006, inédit en France) ;
  • Tomb Raider II : jeu sur PC (1997)
  • Whiteout : jeu sur PC, XBox et PlayStation 2 (2002 aux États-Unis et 2003 en France pour la version PlayStation 2) ;
  • Call of Duty : Modern Warfare 2

Jouets et autres miniatures

Il existe diverses miniatures utilisant la motoneige comme thème. Citons :

  • divers trophées reliés aux courses de motoneiges ;
  • la compagnie française de jeux de construction Meccano fabrique un ensemble qui permet de monter un scooter des neiges jouet à l'aide de pièces et de boulons ;
  • la compagnie Lego offre un ensemble similaire à monter avec des pièces détachées ;
  • des modèles miniatures de motoneiges de production et qui sont des jouets téléguidés.
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