« Le suif végétal est la matière dont les Chinois fabriquent leurs chandelles , en y mêlant seulement un peu d'huile de lin pour en rendre la pâte plus molle et plus douce. S'ils a voient l'art de purifier cette substance comme nous purifions le suif en Europe, leurs chandelles ne seroient point inférieures aux nôtres ; mais ils négligent de prendre cette précaution : aussi l'odeur en est-elle plus forte, la fumée plus épaisse et la lumière beaucoup moins vive. Ces chandelles sont naturellement d'une grande blancheur. Les Chinois en font de rouges , en mêlant du vermillon dans la pâte du suif. Quelquefois aussi on les trempe dans de la cire fondue , dont quelques couches s'attachent au suif, l'enveloppent et l'empêchent de couler. Les Chinois emploient différentes matières pour fabriquer les mèches. Les habitants des campagnes tirent celles qu'ils brûlent dans les lampes de l'armoise, de quelques chardons, et sur-tout de la moelle de jonc desséchée, avec laquelle ils préparent et composent des mèches , qu'ils nomment hian. Celles-ci sont d'une grande commodité pour conserver à peu de frais du feu et de la lumière pendant la nuit, et elles ont de plus la propriété de pupnétés utiles pour purifier l'air des étables où on les fait briller lorsque que les bêtes à cornes sont attaquées de maladies épidémiques. Les mèches dont on se sert pour les chandelles sont faites d'un bois léger et inflammable, dont l'extrêmité inférieure est percée d'un trou : celui-ci s'adapte à une pointe de fer qui termine le haut du chandelier , et y fixe ainsi la chandelle. »
— De la Chine: ou Description générale de cet empire Jean-Baptiste Grosier 1818
« Les Chinois emploient surtout le suif végétal pour en faire des chandelles et des cierges. Durant la chaleur de l'été, le contact de l'atmosphère ferait fondre ce suif, si les chandelles qu'il sert a fabriquer n'étaient pas envelloppées d'une mince couche de cire d'abeilles, ordinairement colorée le jaune, le rouge, le vert et le bleu sont les nuances qu'on préfère. Les cierges destinés aux cérémonies religieuses sont très volumineux, et décorés soigneusement avec des caractères en or. »
— Travaux de la Commission française sur l'industrie des nations Exposition internationale 1851 , Londres
« La matière grasse extraite des parenchymes de l'arbre àsuif sert à confectionner des chandelles; on fend longitudinalement un bambou cylindrique après en avoir extrait la moelle, on dispose une mèche dans son axe, et on réunit les deux moitiés séparées, à l'aide de cordes en osier. On obtient ainsi un moule cylindrique dans lequel on verse la matière grasse en fusion ; quand elle est refroidie, on sépare les deux moitiés-du cylindre: et la chandelle est fabriquée. La matière adhère assez énergiquement au bois, et il faut avoir soin d'éviter cette adhérence, en laissant les moules s'imbiber au contact de l'eau, et en ne les employant que très-humides, Les moules en bambou sont fréquemment remplacés, par des moules en carton qui fournissent identiquement les mêmes
résultats. »
— Industries anciennes et modernes de l'empire chinois Julien, Stanislas 1869
« Les graines du Stillingia sebifera Sieb. et Z., Crotonsébiferum Lin., Ngân-Shu, dé la famille des euphorbiacées, fournissent à la matière médicale une huile fixe, blanche, solide à la température ordinaire, et dont on se sert pour fabriquer des chandelles. Le Croton sébiferum ou arbre a suif est très abondant clans les provinces centrales de la Chine, sur les versants des montagnes, et s'acclimate très bien à Shang-haï. C'est au dessous de Pépiderme des graines nommées Pi-ya-kouo-tsé, c'est-à-dire fruits à peau huileuse, et. quelquefois aussi Où-tien-tzé, fruits qui engendrent la lumière, que se .trouve le corps gras dont nous parlons. Lors- que les fruits sont parvenus à maturité et-dépouillés de leur épidémie, ils sont tout à fait blancs et de la grosseur d'un pois. Pour en retirer l'huile, on écrase les graines décortiquées au moulin; les baies, incisées et ramollies à la vapeur.d'eau, sont ensuite disposées en tourteaux avec de la paille, battues au pilon, et soumises à l'action de l'eau chaude. L'huile liquéfiée, par la chaleur vient surnager à la surface de l'eau, et elle se solidifie par le refroidissement. C'est dans le Kiang- nan et le Tssë-Kiang que l'on. obtient le plus beau suif végétal. Les chandelles faites avec cette substance sont plus fermes que celles de suif animal, et n'ont aucune espèce d'odeur; mais les Chinois sont toutefois obligés d'y mêler un
peu.d'huile de lin. ou de. sésame pour le rendre moins grumeleux et surtout moins cassant. »
— Essai sur la pharmacie et la matière médicale des Chinois, Debeaux, Jean Odon