Astronomie amateur - Définition

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Astronomes amateurs célèbres

Il est toujours difficile de trancher entre professionnel et amateur lorsque l'on évoque certains personnages historiques. Par exemple Clyde Tombaugh (1906-1997) a été un amateur passionné avant d'être recruté à l'observatoire Lowell où il fit la découverte de Pluton : ce n'est donc pas en tant qu'amateur que Tombaugh a trouvé le premier objet transneptunien. Dès lors, doit-on le compter tout de même ? Doit-on aussi compter les professionnels qui ont beaucoup apporté aux amateurs, tel André Couder (1897-1979) ?

Dans un but d'économie, on ne mettra ici que les astronomes n'ayant connu aucune carrière professionnelle en tant que telle.

  • Johann Bayer (1572-1625) : a créé le premier véritable catalogue d'étoiles par constellation, encore fréquemment utilisé aujourd'hui, ainsi que le premier atlas complet de la voûte céleste : l'Uranometria.
  • John Herschel (1792-1871) : fils de William Herschel, a découvert des milliers d'étoiles doubles et créé de nombreux instruments.
  • William Lassell (1799-1880) : a découvert de nombreux satellites à l'aide d'instruments de sa conception.
  • William Parsons, troisième comte de Rosse (1800-1867) : a construit un télescope immense pour son époque, ce qui lui permit de découvrir la structure spirale de certaines galaxies.
  • Camille Flammarion (1842-1925) : est l'auteur de l'ouvrage Astronomie populaire et de quelques travaux sur le Système solaire.
  • Percival Lowell (1855-1916) : a été l'ardent défenseur de la théorie des canaux martiens et le fondateur de l'observatoire qui porte son nom (et où Pluton fut découverte).
  • John Dobson (né en 1915) : a inventé un concept de télescope manuel de conception rudimentaire mais rendant la construction de télescope possible pour tous.
  • Pierre Bourge (né en 1921) : a inventé un concept de télescope capable d'assurer un suivi équatorial fiable à peu de frais.
  • Sir Patrick Moore (né en 1923) : est l'auteur de dizaines d'ouvrages et présente depuis 1957 (!) l'émission de télévision The Sky at Night sur la chaîne de télévision britannique BBC.
  • Yuji Hyakutake (1950-2002) : a découvert l'une des comètes les plus spectaculaires du XXe siècle ; mort prématurément des suites d'un cancer.
  • Donald Machholz (né en 1952) : est l'auteur de nombreux ouvrages pour les amateurs et demeure l'un des découvreurs de comètes les plus prolifiques de sa génération.
  • Alan Hale (né en 1958) et Thomas Bopp (né en 1949) : ont découvert la comète qui porte leur nom, l'une des plus spectaculaires du XXe siècle.
  • Takao Kobayashi (né en ?) : a découvert de nombreux astéroïdes et quelques comètes.

(Liste non exhaustive.)

  • Anthony Wesley (né en ?) Murrumbateman (Australie) : a été le premier à observer et photographier l'astéroïde qui a percuté Jupiter les 19-20 juillet 2009, et il a également prévenu les professionnels de la NASA.
  • Jean Meeus a popularisé le calcul astronomique sur calculatrice scientifique.

Le marché de l'astronomie amateur

Les mutations de l'entrée de gamme

Le marché du télescope d'amateur est devenu très concurrentiel : si quelques majors (presque tous étasuniens) dominent le marché depuis les années 1970, ceux-ci commencent à décliner dès le début du XXIe siècle au profit de la production chinoise et taïwanaise. L'évènement le plus symbolique de ce glissement reste le rachat en 2005 de Celestron, célèbre marque américaine qui introduisit les premiers télescopes de type Schmidt-Cassegrain fabriqués en série, par l'un des plus gros sous-traitants d'optique pour l'astronomie (y compris pour Celestron) : Synta Optical Technology, siégeant à Suzhou en Chine.

La raison de cette évolution récente est double.

  • D'une part, sous la pression croissante de la concurrence, les majors ont fait le choix de se démarquer en introduisant l'électronique en masse dans leurs instruments. Il est indéniable que le confort apporté, notamment par les systèmes de pointage automatique (GoTo en anglais), a, sinon révolutionné la pratique de l'astronomie, du moins changé les habitudes de nombreux amateurs ; une part non négligeable d'entre eux ont cependant connu des problèmes de fiabilité qu'ils ne connaissaient pas auparavant et auraient préféré un saut qualitatif global plutôt qu'une surenchère high-tech.
  • D'autre part, malgré la réputation de loisir élitiste puisque onéreux qu'on lui a prêté, l'astronomie a connu un gain croissant d'intérêt auprès du grand public, notamment avec le premier pas de l'Homme sur la Lune, les sondes envoyées vers Mars et les confins du système solaire (Viking, Pioneer, Voyager...) ou encore les images spectaculaires du Télescope spatial Hubble. Cette popularisation de l'astronomie a déclenché l'apparition d'une nouvelle génération d'astronomes amateurs, nombreux, souvent jeunes et pas nécessairement fortunés mais désireux de faire entrer l'observation astronomique (visuelle et parfois imagerie webcam) dans le cercle de leurs activités. D'où une demande importante en instruments simples, peu coûteux et permettant de faire des observations intéressantes ; les seuls industriels capables de répondre à cette demande étaient alors de nationalités chinoise et taïwanaise.

Désormais, moyennant un budget n'excédant pas celui d'un téléviseur d'entrée de gamme, un débutant peut aujourd'hui s'offrir un instrument permettant d'observer sans difficulté les anneaux de Saturne avec la division de Cassini, de séparer des étoiles doubles serrées (écartement de l'ordre de la seconde d'arc) ou encore de résoudre en partie les amas globulaires les plus brillants comme M22 ou M13.

Cette évolution récente ne laisse pas indifférent. Si de nombreux amateurs sont aujourd'hui ravis de voir leur activité se populariser, d'autres redoutent que l'apparition de ce type de matériel tire vers le bas la qualité générale non seulement des instruments, mais aussi des amateurs et de leurs observations.
Il n'en demeure pas moins que certains amateurs adeptes d'observation visuelle parviennent à réaliser des travaux très intéressants avec du matériel sino-taïwanais ; il faut reconnaître que ces instruments existent depuis les années 2000 dans des dimensions jusque là réservées aux plus fortunés (jusqu'à 300 mm de diamètre) ; en contrepartie, les amateurs peuvent par exemple investir dans des oculaires à grand champ ou des filtres interférentiels. En outre et d'une manière plus générale, ces nouveaux instruments servent souvent de tremplin vers des accessoires et/ou instruments complémentaires plus haut de gamme qui permettront au débutant d'aller plus loin dans son activité en se spécialisant dans un technique d'observation particulière.

Le dynamisme du haut de gamme

En ce qui concerne l'instrumentation haut de gamme pour l'astronomie amateur, le choix devient extrêmement vaste. Un instrument d'optique est toujours perfectible et l'amateur exigeant n'hésitera pas à mettre le prix pour se rapprocher le plus possible de cet idéal. Une bonne optique n'est rien sans une bonne mécanique pour la servir, et si quelques sociétés — souvent de taille modeste — allient de telles prestations, l'artisanat conserve de nombreuses cartes en mains, a fortiori en Amérique du Nord et en Europe. Certains acteurs de ce secteur se voient d'ailleurs devenir les victimes de leur succès puisqu'ils connaissent plus ou moins régulièrement quelques difficultés à tenir leurs délais.

Ainsi, à l'opposé du jeune débutant, un amateur confirmé — et éventuellement fortuné — pourra investir dans son observatoire bien plus qu'il n'investirait, par exemple, dans une voiture. Travail de maçonnerie, installation d'une coupole, d'instruments, d'équipements informatiques, etc. : l'astronome amateur pourra faire appel à de nombreux savoir-faire pour pratiquer son loisir dans les meilleures conditions.

La persistance de l'ATM

La construction du télescope d'amateur (amateur telescope making ou ATM en anglais) représente depuis les années 1970 — en Amérique du Nord surtout — un marché à ne pas négliger. Les fabricants de pièces détachées optiques ou mécaniques permettent aux amateurs désireux de construire leur instrument de trouver les éléments qu'ils ne seraient pas capables de fabriquer eux-mêmes, par exemple les optiques ou les organes mécaniques critiques.

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