Il est toujours difficile de trancher entre professionnel et amateur lorsque l'on évoque certains personnages historiques. Par exemple Clyde Tombaugh (1906-1997) a été un amateur passionné avant d'être recruté à l'observatoire Lowell où il fit la découverte de Pluton : ce n'est donc pas en tant qu'amateur que Tombaugh a trouvé le premier objet transneptunien. Dès lors, doit-on le compter tout de même ? Doit-on aussi compter les professionnels qui ont beaucoup apporté aux amateurs, tel André Couder (1897-1979) ?
Dans un but d'économie, on ne mettra ici que les astronomes n'ayant connu aucune carrière professionnelle en tant que telle.
(Liste non exhaustive.)
Le marché du télescope d'amateur est devenu très concurrentiel : si quelques majors (presque tous étasuniens) dominent le marché depuis les années 1970, ceux-ci commencent à décliner dès le début du XXIe siècle au profit de la production chinoise et taïwanaise. L'évènement le plus symbolique de ce glissement reste le rachat en 2005 de Celestron, célèbre marque américaine qui introduisit les premiers télescopes de type Schmidt-Cassegrain fabriqués en série, par l'un des plus gros sous-traitants d'optique pour l'astronomie (y compris pour Celestron) : Synta Optical Technology, siégeant à Suzhou en Chine.
La raison de cette évolution récente est double.
Désormais, moyennant un budget n'excédant pas celui d'un téléviseur d'entrée de gamme, un débutant peut aujourd'hui s'offrir un instrument permettant d'observer sans difficulté les anneaux de Saturne avec la division de Cassini, de séparer des étoiles doubles serrées (écartement de l'ordre de la seconde d'arc) ou encore de résoudre en partie les amas globulaires les plus brillants comme M22 ou M13.
Cette évolution récente ne laisse pas indifférent. Si de nombreux amateurs sont aujourd'hui ravis de voir leur activité se populariser, d'autres redoutent que l'apparition de ce type de matériel tire vers le bas la qualité générale non seulement des instruments, mais aussi des amateurs et de leurs observations.
Il n'en demeure pas moins que certains amateurs adeptes d'observation visuelle parviennent à réaliser des travaux très intéressants avec du matériel sino-taïwanais ; il faut reconnaître que ces instruments existent depuis les années 2000 dans des dimensions jusque là réservées aux plus fortunés (jusqu'à 300 mm de diamètre) ; en contrepartie, les amateurs peuvent par exemple investir dans des oculaires à grand champ ou des filtres interférentiels. En outre et d'une manière plus générale, ces nouveaux instruments servent souvent de tremplin vers des accessoires et/ou instruments complémentaires plus haut de gamme qui permettront au débutant d'aller plus loin dans son activité en se spécialisant dans un technique d'observation particulière.
En ce qui concerne l'instrumentation haut de gamme pour l'astronomie amateur, le choix devient extrêmement vaste. Un instrument d'optique est toujours perfectible et l'amateur exigeant n'hésitera pas à mettre le prix pour se rapprocher le plus possible de cet idéal. Une bonne optique n'est rien sans une bonne mécanique pour la servir, et si quelques sociétés — souvent de taille modeste — allient de telles prestations, l'artisanat conserve de nombreuses cartes en mains, a fortiori en Amérique du Nord et en Europe. Certains acteurs de ce secteur se voient d'ailleurs devenir les victimes de leur succès puisqu'ils connaissent plus ou moins régulièrement quelques difficultés à tenir leurs délais.
Ainsi, à l'opposé du jeune débutant, un amateur confirmé — et éventuellement fortuné — pourra investir dans son observatoire bien plus qu'il n'investirait, par exemple, dans une voiture. Travail de maçonnerie, installation d'une coupole, d'instruments, d'équipements informatiques, etc. : l'astronome amateur pourra faire appel à de nombreux savoir-faire pour pratiquer son loisir dans les meilleures conditions.
La construction du télescope d'amateur (amateur telescope making ou ATM en anglais) représente depuis les années 1970 — en Amérique du Nord surtout — un marché à ne pas négliger. Les fabricants de pièces détachées optiques ou mécaniques permettent aux amateurs désireux de construire leur instrument de trouver les éléments qu'ils ne seraient pas capables de fabriquer eux-mêmes, par exemple les optiques ou les organes mécaniques critiques.