Église Saint-Saturnin d'Antony - Définition

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Introduction

Église Saint-Saturnin d'Antony
Vue générale de l'édifice

Nom local Saint Sat
Latitude
Longitude
48° 45′ 11″ Nord
       2° 17′ 51″ Est
/ 48.753, 2.2975
 
Pays France  France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Ville Antony
Culte Catholique
Type église paroissiale
Rattaché à diocèse de Nanterre
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XXe siècle
Style(s) dominant(s) Gothique
Protection Monument historique

'L'église Saint-Saturnin d'Antony' est l'un des éléments principaux du riche patrimoine d'Antony, commune française de la région Île-de-France.

Typique de l'architecture gothique des églises rurales de la région, avec son plan rectangulaire, sa façade et son chevet plat, son clocher latéral, elle révèle, à l'intérieur, trois époques de construction correspondant aux trois époques de relative prospérité de l'Île-de-France : VIIIe siècle, XIIe siècle et fin du XIVe siècle après la guerre de Cent ans. C'est par ailleurs l'église d'Île-de-France qui conserve les parties les plus anciennes, car datant de l'époque carolingienne.

L'église que l’on voit aujourd’hui comprend des parties qui datent donc d’époques très différentes :

  • une excavation rectangulaire avec deux cuves, au-dessous du grand vitrail central : le lavabo, qui date de l'époque carolingienne
  • la tour qui soutient le clocher est pré-romane
  • le chœur a été construit dans la seconde partie du XIIe siècle
  • le clocher date du XIVe
  • la nef de la fin du XVe siècle
  • la façade du XVIe siècle
  • et la chapelle sud de 1967.


Cette église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 octobre 1928.

Dédicace

Le vocable de saint Saturnin est attesté dans un acte du roi Henri Ier en 1049. Il pourrait remonter aux premiers âges de la chapelle carolingienne. Saint Saturnin, connu également sous le nom de Saint Sernin, fut le premier évêque de Toulouse et après son martyre le 29 novembre 250, fut l’un des premiers martyrs chrétiens honorés en France.

Le bâtiment

L’aspect extérieur

La façade a été modifiée en 1880 avec la création de deux fausses fenêtres.

La sacristie, dont les murs datent de 1666, a été restructurée au cours de l'année 2002 afin de dégager un vitrail de la face Nord.

La toiture, le beffroi, le clocher

La couverture a été refaite en 2002 en ardoises naturelles d’Angers posées au clou. Le beffroi a été refait dans sa totalité. Il est constitué d’un assemblage soigné de charpentes en chêne qui permet de soutenir l’ensemble des cloches et évite ainsi la transmission des vibrations dans le haut du clocher.

Le beffroi soutient quatre cloches dont la plus ancienne, Charlotte-Geneviève, date de 1730. D'un diamètre de 1m18, sonnant le mi bémol et pesant 700 kilos, elle sonne le glas et les grands carillons. C'est la seule des quatre cloches qui a survécu à la révolution. En 1923, ont été ajoutées deux cloches : Marie-Irma et Blanche-Camille.

Au début du XIXe siècle la flèche de pierre a été remplacée par une flèche d’ardoises.

En 1891, un coq de très grande dimension (près d’un mètre de largeur) est mis en place. Il a été entièrement restauré par deux artisans d'Antony et remonté le 7 avril 2001.

Dimensions

Hors œuvre, l’église mesure 19,5 mètres de large et 30,5 mètres de long.

Le nombre de places assises est de 600 : 320 dans l'église (nef, bas-côtés et chœur) et 280 dans l'annexe.

À l’intérieur

La base du clocher

La base du clocher, à l'intérieur de l'église, frappe par l'épaisseur de ses murs et le caractère massif de la paroi nord du chœur. Lors des travaux de rénovation de l'église en 1981, le tracé d'un arc en plein cintre à claveaux égaux, s'est trouvé dégagé de ces murs épais. Au-dessus de cet arc, on découvrit alors une fenêtre haute, étroite, aux proportions d'un tiers pour trois tiers, sans embrasement, donc typiquement carolingienne. Il s'agit de la tour lanterne d'une chapelle attestée dès 829 dans la donation de Louis Ier le Pieux, fils de Charlemagne, à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés : Antoniacum cum ipsa capella. Cet acte étant une simple confirmation, on peut en déduire que cette chapelle devait être antérieure à cette date, ce qui fait de cette partie de l'église Saint-Saturnin, l'un des restes d'architecture religieuse les plus anciens de l'Île-de-France. Il s'agissait vraisemblablement, selon un schéma classique, de la chapelle du grand domaine d'un gallo-romain ou d'un mérovingien du non d'Antonius.

Le chœur

Lors de la prospérité revenue en Île-de-France sous Louis VI et Louis VII, l'agrandissement de la chapelle a commencé par le chœur et l'actuelle dernière travée des bas-côtés nord où les chapiteaux aux pommes de pin évoquent la tradition romane. Il s'est poursuivi en deux autres étapes, vers le sud, pour créer le chœur actuel : d'abord, vers 1144, la travée du fond, aux arcs à peine brisés et à la maçonnerie encore rustique, puis la travée centrale avec un ensemble d'arcs brisés et de voûtes sur croisée d'arêtes, plus élégants et de meilleure facture. Cette dernière partie pourrait correspondre aux années 1177, date à laquelle la chapelle a été élevée au titre de paroisse. L'architecture de ce chœur est un cas exemplaire de la naissance de l'art gothique et du passage de la charpente à la voûte d'arêtes.

La nef

À l’issue de la guerre de Cent ans où l’église a servi de refuge et a subi des destructions, on reconstruit la nef. C’est la nef que l’on voit aujourd’hui, construite d’un seul jet, elle forme un ensemble très harmonieux avec ses piliers hexagonaux d’où se détachent les nervures qui structurent la voûte. C’est toutefois le travail d’artisans qui découvraient ce type d’architecture comme le montre l’alignement chaotique des clefs de voûte.

Les vitraux

Le grand vitrail central

L'église Saint-Saturnin contient un grand nombre de beaux vitraux de la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle

  • Le premier vitrail que l’on voit en entrant dans l’église est celui du chœur, inscrit à l'inventaire des monuments historiques. Il représente le « Jugement dernier ». Après la réouverture de cette baie dans le fond du chœur en 1892, la présence d’un grand vitrail s’imposait. C’est Monsieur Bidoire, propriétaire d’un château bâti au XVIIIe siècle, château détruit en 1937, qui en fit don à l’église en 1900, comme on peut le lire en bas du vitrail : « BIDOIRE DEDIT 1900 / Pinxit CH. Champigneulle / 40, rue Denfert-Rochereau ». Le Christ est au centre du vitrail, de face, les bras en croix, assis sur son trône, auréolé d’une couronne de lumière, entre deux cercles concentriques. Au-dessus, deux anges. À ses pieds, deux personnages : sa mère, la vierge Marie et saint Jean-Baptiste. En dessous du Christ, à droite, un diable cornu conduit les pécheurs en enfer, tandis qu’à gauche, un ange au milieu de personnages auréolés prend la direction du Paradis.

Les vitraux suivants sont décrits dans l’ordre indiqué sur le schéma.

  • Le premier vitrail représente sainte Geneviève. Il a été réalisé en 1923 par le maître-verrier E. Janiaud. À gauche du vitrail, le puits de Nanterre, ville natale de sainte Geneviève. Elle est représentée ici conformément à la tradition, filant de la laine au milieu de ses moutons.
  • Le deuxième vitrail représente saint Louis et sa mère, Blanche de Castille. Derrière saint Louis, en bas à droite, on distingue la Sainte-Chapelle qu’il avait fait construire en 1243 pour conserver les reliques du Christ ramenées de Jérusalem. Derrière Blanche de Castille, en bas à gauche, on distingue une partie de la façade de la Cathédrale Notre-Dame de Paris dont la construction fut terminée vers 1240. Au-dessus des deux personnages, le vitrail est composé d’un soufflet en forme de trèfle à quatre lobes, dans lequel on peut voir deux anges tenant une inscription caritas, fides, justicia (charité, foi, justice).
  • Le troisième vitrail représente la descente de croix. Il a été réalisé en 1922 par le maître-verrier Jacques Grüber. On avait initialement posé en dessous de ce vitrail les plaques rappelant les noms des morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. L'hommage aux morts est en effet exprimé dans ce vitrail à travers l'iconographie de la Passion sous la forme d'une piéta éplorée devant la descente de croix, surmontée de l'archange portant épée et bannière sur laquelle on lit Mors et Vita (la mort et la vie), évoquant la victoire du Christ sur la mort. À droite du vitrail, le Christ est descendu de la Croix, porté par quatre personnages. Tout en bas du vitrail, on peut lire : « Don de M. Ch. Barié 1922 ».
Les deux saints
  • Le quatrième vitrail représente saint François-Xavier à gauche et saint Louis de Gonzague à droite. Tous les deux étaient membres de la Compagnie de Jésus (les jésuites). Au-dessus de ces deux saints, le vitrail est composé d’un soufflet en forme de trèfle à quatre feuilles dans lequel on remarque trois cercles concentriques. Dans le cercle extérieur, on lit la devise des jésuites : Ad Majorem Dei Gloriam (pour la plus grande gloire de Dieu).
  • Les deux vitraux suivants se situent dans la chapelle de la Vierge. Le cinquième vitrail représente l’Annonciation. Il a été réalisé en 1926 par le maître-verrier Jacques Grüber. Ce vitrail, magnifique, est un véritable tableau. Jacques Grüber s’étant inspiré des peintres italiens. Quant au sixième vitrail, posé en 1982 au moment de la restauration de l’église, c’est un vitrail moderne non figuratif dû à M. Guevel, maître-verrier à Valmondois. La seule indication que l’on puisse reconnaître est le sigle, placé en bas et à gauche, des Marianistes dont le siège à l'Institution Sainte-Marie d'Antony se situe sur le territoire de la paroisse Saint-Saturnin.
  • Après le vitrail central, le huitième vitrail est placé dans la chapelle dédiée à saint Joseph. Ce vitrail est une grisaille peinte à la main et datée des environs de 1860.

Les vitraux suivants étant orientés au nord, ne sont que très légèrement colorés afin de laisser passer le maximum de lumière.

  • Le neuvième vitrail contient deux médaillons. Celui de gauche représente une tête de vieillard. En dessous de ce médaillon, un autre médaillon où on lit les deux lettres LS, initiales de la famille donatrice Sauvanaud-Lieffroy. Louis Sauvanaud fut curé de la paroisse alors que dans les années 1920, un membre de la famille Lieffroy en fut son vicaire. Quant aux médaillons de droite, en haut le portrait d’une jeune femme et en bas les initiales PB, en souvenir du don de la famille Bertholat.
  • Le dixième vitrail est dédié à saint Saturnin. À gauche, saint Saturnin est représenté en train de prêcher tandis que le médaillon de droite représente son martyre où il est tiré par un taureau. En dessous, deux médaillons : à gauche StS pour saint Saturnin et à droite les initiales BR de la donatrice Blanche Roy que l’on connaît par ailleurs comme marraine de la cloche Blanche-Camille installée en 1923.
  • Le onzième vitrail est également constitué de médaillons, mais celui-ci possède un médaillon supplémentaire placé dans la partie haute du vitrail. Ce médaillon représente le Sacré-Cœur de Jésus, autour duquel on peut lire « Monastère de la Visitation, Paris ». Autour dans un autre cercle, on peut également lire « À la mémoire de Mlle Eugénie Rougeoreille 1920 ». En dessous, sur le médaillon de gauche, on voit une femme éplorée. Ce médaillon se trouve au-dessus du médaillon où se trouve les initiales MMs et en dessous, on lit « À la mémoire de Mlle Madeleine Baudry-Legaigneur », enfant morte le 15 janvier 1922, âgée de 8 ans. Dans le médaillon de droite, la même femme se trouve au pied de la Croix. Le médaillon du bas contient des initiales AFs dont on ne connaît pas la signification, le nom du donateur – indiqué en dessous – étant François Delange.
  • Le douzième et dernier vitrail contient seulement deux médaillons : celui du centre représente Notre-Dame, Mère de Miséricorde. Le médaillon du dessous contient les lettres ND pour Notre-Dame. Ce vitrail a été donné vers 1920 par la famille Danton, au retour d’un pèlerinage (apparition de la vierge à Pellevoisin dans l’Indre).

Le pavement

Le pavement de la nef

Fin XVIIIe siècle – début XIXe siècle, la nef se pare d'un dallage en pierre de liais blanche et en marbre noir. Ce pavement noir et blanc est typique des églises d’Île-de-France. À gauche et à droite de ce pavement, on aperçoit sur la photo le pavement très ancien en brique de Beauvais.

Le grand Christ

Le Christ en bois de la nef

Le grand Christ en bois date de 1930. C'est l'œuvre originale d'un paroissien, qui a signé « L. Rabeau, menuisier à Antony ». Ce grand Christ était à l’origine placé sur le mur en face de la chaire. Taillé dans le chêne, il mesure 1 m90 de haut et 1m10 de large.

Les statues

La statue de la Vierge

De l’ensemble de statues qui se trouvaient dans l’église avant la dernière rénovation n’a été conservée aujourd’hui qu’une magnifique vierge, datée de 1930, copie d’une vierge du XIIIe siècle.

La tribune et l’orgue

En 1852, une tribune est construite au-dessus de l'entrée de l'église. Sa balustrade est constituée de la table de communion en fonte moulée, elle-même remplacée par une table en pierre.

Les fonts baptismaux

D'une hauteur de 80 cm et d'un diamètre d'un mètre, les fonts baptismaux datent du XVIIIe siècle. La grande cuve en pierre, placée sur un pied, est décorée de côtes concaves surmontées d'une chaînette. C'est l'un des seuls souvenirs de la décoration du XVIIIe siècle dans l'église.

Les peintures et tableaux

Dans le bas-côté nord, on peut voir une peinture murale représentant La cène, copie d'une œuvre de Philippe de Champaigne. Elle est datée de la seconde moitié du XIXe siècle. Dans l'inventaire général des œuvres d'art réalisé en 1880, vingt-sept autres copies l'accompagnaient alors, mais elles n'ont pas survécu au temps et à la séparation de l'Église et de l'État. C'était l'époque où l'on confiait à de jeunes élèves des Beaux-Arts la réalisation de copies d'œuvres sacrées, ensuite offertes aux églises, afin de donner aux fidèles le goût de la belle peinture religieuse.

Dans la sacristie, ont été restaurés en 2002 trois tableaux :

  • Le Christ en croix, tableau du peintre Antar Teofil Kwiatkowski (1809 – 1891), copie du tableau de Philippe de Champagne
  • La vierge à la grappe, tableau anonyme daté XIXe siècle, copie du tableau de Pierre Mignard
  • La vierge avec Saint Étienne, Saint Jérôme et Saint Maurice, tableau du peintre Adèle Marguerite Arente, copie du tableau de Le Titien

On peut également y voir un quatrième tableau, non encore restauré : Ecce Homo, daté de la seconde moitié du XIXe siècle.

La chaire

La chaire en bois date de la seconde partie du XIXe siècle. Ses boiseries de chêne sculpté témoignent de l'engouement de l'époque pour le style néogothique. En 1981, lors de la restauration de l'église, l'escalier de la chaire a été retiré et la chaire a été reposée plus haut qu'elle n'était.

La mosaïque

La mosaïque
La croix de la mosaïque

À droite, la mosaïque du IVe siècle provient du nord de la Syrie. Elle a été déposée en 1991 par la municipalité. Elle mesure 4,00 mètres x 3,84 mètres. Cette mosaïque faisait à l'origine partie d'un pavement multicolore, sans doute placé au centre d'une nef, dans la région d'Antioche au nord de Jérusalem. La conversion au christianisme de l'empereur Constantin en 312 permit un développement de l'art chrétien. Le thème de cette mosaïque est le triomphe de la croix. Hautement symbolique, sa composition s'ordonne autour de la croix centrale. Les boucliers hexagonaux, inspirés de ceux des légionnaires de la République romaine, soulignent le triomphe de la Croix. L'arc-en-ciel aux quatre couleurs des tresses est le symbole biblique de l'alliance entre Dieu et les hommes. La représentation végétale stylisée évoque le thème de la résurrection, entre le lierre au feuillage persistant - souvent présent dans l'iconographie funéraire - et la vigne du renouveau printanier. De même les roses - fleurs de printemps - s'allient aux grenades, fruits d'automne associés à la fertilité et à l'abondance.

Dans le médaillon central, figure une croix grecque symbolisant le monogramme du Christ (X et P) : X est représenté en entier tandis que le P n'est évoqué que sous la forme d'une courbe. De part et d'autre, l'alpha et l'oméga, première et dernière lettres de l'alphabet grec, signifient le commencement et la fin, tandis que deux roses rappellent que la Croix est un nouvel arbre de vie. Objet liturgique, c'est aussi l'une des premières apparitions connues de la Croix comme symbole de vénération du Christ et de son mystère.

Inscriptions à l’inventaire des monuments historiques

Plaque en mémoire de l'Abbé Sauvanaud

Ce monument, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 19 octobre 1928, a été l'objet d'importants travaux de rénovation ces dernières années. Le presbytère a été restauré en 1989.

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