Église Saint-Saturnin d'Antony | |
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Nom local | Saint Sat |
Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Île-de-France |
Département | Hauts-de-Seine |
Ville | Antony |
Culte | Catholique |
Type | église paroissiale |
Rattaché à | diocèse de Nanterre |
Début de la construction | XIIe siècle |
Fin des travaux | XXe siècle |
Style(s) dominant(s) | Gothique |
Protection | Monument historique |
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'L'église Saint-Saturnin d'Antony' est l'un des éléments principaux du riche patrimoine d'Antony, commune française de la région Île-de-France.
Typique de l'architecture gothique des églises rurales de la région, avec son plan rectangulaire, sa façade et son chevet plat, son clocher latéral, elle révèle, à l'intérieur, trois époques de construction correspondant aux trois époques de relative prospérité de l'Île-de-France : VIIIe siècle, XIIe siècle et fin du XIVe siècle après la guerre de Cent ans. C'est par ailleurs l'église d'Île-de-France qui conserve les parties les plus anciennes, car datant de l'époque carolingienne.
L'église que l’on voit aujourd’hui comprend des parties qui datent donc d’époques très différentes :
Cette église fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 19 octobre 1928.
Le vocable de saint Saturnin est attesté dans un acte du roi Henri Ier en 1049. Il pourrait remonter aux premiers âges de la chapelle carolingienne. Saint Saturnin, connu également sous le nom de Saint Sernin, fut le premier évêque de Toulouse et après son martyre le 29 novembre 250, fut l’un des premiers martyrs chrétiens honorés en France.
La façade a été modifiée en 1880 avec la création de deux fausses fenêtres.
La sacristie, dont les murs datent de 1666, a été restructurée au cours de l'année 2002 afin de dégager un vitrail de la face Nord.
La couverture a été refaite en 2002 en ardoises naturelles d’Angers posées au clou. Le beffroi a été refait dans sa totalité. Il est constitué d’un assemblage soigné de charpentes en chêne qui permet de soutenir l’ensemble des cloches et évite ainsi la transmission des vibrations dans le haut du clocher.
Le beffroi soutient quatre cloches dont la plus ancienne, Charlotte-Geneviève, date de 1730. D'un diamètre de 1m18, sonnant le mi bémol et pesant 700 kilos, elle sonne le glas et les grands carillons. C'est la seule des quatre cloches qui a survécu à la révolution. En 1923, ont été ajoutées deux cloches : Marie-Irma et Blanche-Camille.
Au début du XIXe siècle la flèche de pierre a été remplacée par une flèche d’ardoises.
En 1891, un coq de très grande dimension (près d’un mètre de largeur) est mis en place. Il a été entièrement restauré par deux artisans d'Antony et remonté le 7 avril 2001.
Hors œuvre, l’église mesure 19,5 mètres de large et 30,5 mètres de long.
Le nombre de places assises est de 600 : 320 dans l'église (nef, bas-côtés et chœur) et 280 dans l'annexe.
La base du clocher, à l'intérieur de l'église, frappe par l'épaisseur de ses murs et le caractère massif de la paroi nord du chœur. Lors des travaux de rénovation de l'église en 1981, le tracé d'un arc en plein cintre à claveaux égaux, s'est trouvé dégagé de ces murs épais. Au-dessus de cet arc, on découvrit alors une fenêtre haute, étroite, aux proportions d'un tiers pour trois tiers, sans embrasement, donc typiquement carolingienne. Il s'agit de la tour lanterne d'une chapelle attestée dès 829 dans la donation de Louis Ier le Pieux, fils de Charlemagne, à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés : Antoniacum cum ipsa capella. Cet acte étant une simple confirmation, on peut en déduire que cette chapelle devait être antérieure à cette date, ce qui fait de cette partie de l'église Saint-Saturnin, l'un des restes d'architecture religieuse les plus anciens de l'Île-de-France. Il s'agissait vraisemblablement, selon un schéma classique, de la chapelle du grand domaine d'un gallo-romain ou d'un mérovingien du non d'Antonius.
Lors de la prospérité revenue en Île-de-France sous Louis VI et Louis VII, l'agrandissement de la chapelle a commencé par le chœur et l'actuelle dernière travée des bas-côtés nord où les chapiteaux aux pommes de pin évoquent la tradition romane. Il s'est poursuivi en deux autres étapes, vers le sud, pour créer le chœur actuel : d'abord, vers 1144, la travée du fond, aux arcs à peine brisés et à la maçonnerie encore rustique, puis la travée centrale avec un ensemble d'arcs brisés et de voûtes sur croisée d'arêtes, plus élégants et de meilleure facture. Cette dernière partie pourrait correspondre aux années 1177, date à laquelle la chapelle a été élevée au titre de paroisse. L'architecture de ce chœur est un cas exemplaire de la naissance de l'art gothique et du passage de la charpente à la voûte d'arêtes.
À l’issue de la guerre de Cent ans où l’église a servi de refuge et a subi des destructions, on reconstruit la nef. C’est la nef que l’on voit aujourd’hui, construite d’un seul jet, elle forme un ensemble très harmonieux avec ses piliers hexagonaux d’où se détachent les nervures qui structurent la voûte. C’est toutefois le travail d’artisans qui découvraient ce type d’architecture comme le montre l’alignement chaotique des clefs de voûte.
L'église Saint-Saturnin contient un grand nombre de beaux vitraux de la fin du XIXe siècle, début du XXe siècle
Les vitraux suivants sont décrits dans l’ordre indiqué sur le schéma.
Les vitraux suivants étant orientés au nord, ne sont que très légèrement colorés afin de laisser passer le maximum de lumière.
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Fin XVIIIe siècle – début XIXe siècle, la nef se pare d'un dallage en pierre de liais blanche et en marbre noir. Ce pavement noir et blanc est typique des églises d’Île-de-France. À gauche et à droite de ce pavement, on aperçoit sur la photo le pavement très ancien en brique de Beauvais.
Le grand Christ en bois date de 1930. C'est l'œuvre originale d'un paroissien, qui a signé « L. Rabeau, menuisier à Antony ». Ce grand Christ était à l’origine placé sur le mur en face de la chaire. Taillé dans le chêne, il mesure 1 m90 de haut et 1m10 de large.
De l’ensemble de statues qui se trouvaient dans l’église avant la dernière rénovation n’a été conservée aujourd’hui qu’une magnifique vierge, datée de 1930, copie d’une vierge du XIIIe siècle.
En 1852, une tribune est construite au-dessus de l'entrée de l'église. Sa balustrade est constituée de la table de communion en fonte moulée, elle-même remplacée par une table en pierre.
D'une hauteur de 80 cm et d'un diamètre d'un mètre, les fonts baptismaux datent du XVIIIe siècle. La grande cuve en pierre, placée sur un pied, est décorée de côtes concaves surmontées d'une chaînette. C'est l'un des seuls souvenirs de la décoration du XVIIIe siècle dans l'église.
Dans le bas-côté nord, on peut voir une peinture murale représentant La cène, copie d'une œuvre de Philippe de Champaigne. Elle est datée de la seconde moitié du XIXe siècle. Dans l'inventaire général des œuvres d'art réalisé en 1880, vingt-sept autres copies l'accompagnaient alors, mais elles n'ont pas survécu au temps et à la séparation de l'Église et de l'État. C'était l'époque où l'on confiait à de jeunes élèves des Beaux-Arts la réalisation de copies d'œuvres sacrées, ensuite offertes aux églises, afin de donner aux fidèles le goût de la belle peinture religieuse.
Dans la sacristie, ont été restaurés en 2002 trois tableaux :
On peut également y voir un quatrième tableau, non encore restauré : Ecce Homo, daté de la seconde moitié du XIXe siècle.
La chaire en bois date de la seconde partie du XIXe siècle. Ses boiseries de chêne sculpté témoignent de l'engouement de l'époque pour le style néogothique. En 1981, lors de la restauration de l'église, l'escalier de la chaire a été retiré et la chaire a été reposée plus haut qu'elle n'était.
À droite, la mosaïque du IVe siècle provient du nord de la Syrie. Elle a été déposée en 1991 par la municipalité. Elle mesure 4,00 mètres x 3,84 mètres. Cette mosaïque faisait à l'origine partie d'un pavement multicolore, sans doute placé au centre d'une nef, dans la région d'Antioche au nord de Jérusalem. La conversion au christianisme de l'empereur Constantin en 312 permit un développement de l'art chrétien. Le thème de cette mosaïque est le triomphe de la croix. Hautement symbolique, sa composition s'ordonne autour de la croix centrale. Les boucliers hexagonaux, inspirés de ceux des légionnaires de la République romaine, soulignent le triomphe de la Croix. L'arc-en-ciel aux quatre couleurs des tresses est le symbole biblique de l'alliance entre Dieu et les hommes. La représentation végétale stylisée évoque le thème de la résurrection, entre le lierre au feuillage persistant - souvent présent dans l'iconographie funéraire - et la vigne du renouveau printanier. De même les roses - fleurs de printemps - s'allient aux grenades, fruits d'automne associés à la fertilité et à l'abondance.
Dans le médaillon central, figure une croix grecque symbolisant le monogramme du Christ (X et P) : X est représenté en entier tandis que le P n'est évoqué que sous la forme d'une courbe. De part et d'autre, l'alpha et l'oméga, première et dernière lettres de l'alphabet grec, signifient le commencement et la fin, tandis que deux roses rappellent que la Croix est un nouvel arbre de vie. Objet liturgique, c'est aussi l'une des premières apparitions connues de la Croix comme symbole de vénération du Christ et de son mystère.
Ce monument, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 19 octobre 1928, a été l'objet d'importants travaux de rénovation ces dernières années. Le presbytère a été restauré en 1989.