Web 2.0 - Définition

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Cartographie sensible du web 2.0
Cartographie sensible du web 2.0

Web 2.0 est un terme souvent utilisé pour désigner ce qui est perçu comme une transition importante du World Wide Web, passant d'une collection de sites Web à une plate-forme informatique à part entière, fournissant des applications Web aux utilisateurs. Les défenseurs de ce point de vue soutiennent que les services du Web 2.0 remplaceront progressivement les applications de bureau traditionnelles.

Présentation

Dans sa conception originale, le Web (nommé dans ce contexte le " Web 1.0 ") comprenait des pages Web statiques qui étaient rarement mises à jour, voire jamais. Les succès de solution se basant sur un Web dynamique (parfois appelé " Web 1.5 "), où des systèmes de gestion de contenu servaient des pages Web dynamiques, créées à la volée à partir d'une base de données en constant changement. Le Web était considéré principalement comme un outil de diffusion et de visualisation de données, où des aspects comme le nombre de pages vues et l'esthétique revêtaient une très grande importance.

Les partisans de l'approche Web 2.0 pensent que l'utilisation du Web s'oriente de plus en plus vers l'interaction entre les utilisateurs, et la création de réseaux sociaux rudimentaires, pouvant servir du contenu exploitant les effets de réseau, avec ou sans réel rendu visuel et interactif de pages Web. En ce sens, les sites Web 2.0 agissent plus comme des points de présence, ou portails Web centrés sur l'utilisateur plutôt que sur les sites web traditionnels.

Origine du terme

Le terme a été inventé par Dale Dougherty de la société O'Reilly Media lors d'une réflexion avec Craig Cline de MediaLive pour développer des idées pour une conférence conjointe. Il a suggéré que le Web était dans une période de renaissance, avec un changement de règles et une évolution des modèles d'entreprise. Dougherty a donné des exemples au lieu de définitions : " DoubleClick, c'était le Web 1.0. Google AdSense, c'est le Web 2.0. Ofoto, c'était le Web 1.0. Flickr, c'est le Web 2.0. ", et recruté John Battelle. Puis, O'Reilly Media, Battelle et MediaLive ont lancé la première conférence Web 2.0 en octobre 2004. La seconde conférence annuelle a eu lieu en octobre 2005.

Dans l'exposé d'ouverture de leur conférence, O'Reilly et Battelle ont résumé les principes clés qu'ils estiment caractéristiques des applications Web 2.0 : le Web en tant que plate-forme ; les données comme " connaissances implicites " ; les effets de réseau entraînés par une " architecture de participation ", l'innovation comme l'assemblage de systèmes et de sites distribués et indépendants ; des business models poids plume grâce à la syndication de contenus et de services ; la fin du cycle d'adoption des logiciels (" la version bêta perpétuelle ").

Caractéristiques générales

La définition précise d'une application Web 2.0 est encore chaudement débattue. Cependant, il est généralement admis qu'un site Web 2.0 doit montrer certaines caractéristiques :

  • le site ne doit pas être un jardin secret, c'est-à-dire qu'il doit être aisé de faire rentrer ou sortir des informations du système ;
  • l'utilisateur doit rester propriétaire de ses propres données ;
  • le site doit être entièrement utilisable à travers un navigateur standard ;
  • le site doit présenter des aspects de réseaux sociaux.

Technologies

L'infrastructure du Web 2.0 est complexe et changeante, mais elle inclut les logiciels de serveur, la syndication de contenu, les protocoles de messagerie, des standards de navigation, et des applications clientes diverses (les plugins, ou greffons, non-standards sont généralement évités). Ces approches complémentaires fournissent au Web 2.0 les capacités de stockage, de création et de diffusion qui vont au-delà de ce qui était précédemment attendu des sites Web.

Un site pourrait être appelé comme utilisant une approche Web 2.0 s'il fait la part belle à un certain nombre des techniques suivantes :

  • l'utilisation de CSS, d'un balisage XHTML sémantiquement valide et des microformats ;
  • les techniques d’applications riches telles qu'AJAX ;
  • la syndication et l'agrégation de contenu RSS/Atom ;
  • la catégorisation par étiquetage ;
  • l'utilisation appropriée des URL ;
  • une architecture REST ou des services Web XML.

Application Internet riche

Récemment, des techniques d'application Internet riches telles qu'AJAX ont été mises au point pour améliorer l'expérience utilisateur des applications utilisant un navigateur Web. Une application Web utilisant AJAX peut échanger des informations entre le client et le serveur afin de mettre à jour le contenu d'une page Web sans rafraîchir la page entière, grâce au navigateur.

RSS

La première et la plus importante évolution vers le Web 2.0 concerne la syndication de contenu, en utilisant des protocoles standardisés permettant aux utilisateurs de faire usage des données d'un site dans un autre contexte, allant d'un autre site Web au plugin d'un navigateur, ou même d'une application de bureau séparée. Les protocoles permettant la syndication comprennent RSS, RDF (comme dans RSS 1.1) et Atom, tous étant basés sur le langage XML. Des protocoles spécialisés telles que FOAF et XFN (tous deux pour les réseaux sociaux) étendent les fonctionnalités des sites et permettent aux utilisateurs d'interagir de façon décentralisée. Voir les microformats pour des formats de données plus spécialisés.

À cause du développement récent de cette tendance, beaucoup de ces protocoles deviennent des standards de facto plutôt que des normes formelles.

Étiquetage

Utilisation des balises ou étiquettes ou mots clefs (tag en anglais) pour améliorer la recherche sémantique. De plus en plus présentés sous la forme d'un nuage de mots clefs (Tag cloud en anglais).

Ces étiquettes sont des petites expressions de texte qui décrivent un concept, sont attachées à un concept et utilisées pour chercher dans un contenu (exemples typiques : un forum, un blog, un annuaire de blogs) et ce qui est plus important interconnecter les choses entre elles. C'est un peu comme dans un réseau de neurones : plus une étiquette est utilisée, plus le concept attaché à l'étiquette est présent et plus il a de poids. Plus les étiquettes sont présentes ensembles et plus les concepts attachés sont reliés entre eux.

Les balises peuvent inclure des Méta-éléments (éléments de métadonnées).

Étiquetage social, folksonomie

Utilisation des étiquettes, plus d'un système de pondération généralement défini par un facteur humain (le côté social) pour mettre en valeur les articles intéressants dans des systèmes d'informations, typiquement des répertoires de blogs (Social Bookmarking en anglais).

L'étiquetage permet un tri préalable des articles recherchés et soit le nombre de références, soit une note donnée par les lecteurs crée l'ordre d'apparition des articles..

Protocoles Web

Les protocoles de communication Web sont un élément clé de l'infrastructure Web 2.0. Les deux approches principales sont REST et SOAP.

  • REST (REpresentational State Transfer) indique une façon d'échanger et de manipuler des données en utilisant simplement les verbes HTTP GET, POST, PUT et DELETE.
  • SOAP implique de poster à un serveur des requêtes XML comprenant une suite d'instructions à exécuter.

Dans les deux cas, les accès aux services sont définis par une interface de programmation (API). Souvent, l'interface est spécifique au serveur. Cependant, des interfaces de programmation Web standardisées (par exemple, pour poster sur un blog) sont en train d'émerger. La plupart, mais pas toutes, des communications avec des services Web impliquent une transaction sous forme XML (eXtensible Markup Language).

Voir aussi WSDL (Web Services Description Language), un standard de publication des interfaces de services Web.

Quelques services Web 2.0

Critique

Comme il n'existe pas d'accord unanime sur ce que le Web 2.0 signifie précisément, le terme peut désigner des choses radicalement différentes suivant les personnes. Par exemple, beaucoup de personnes faisant la promotion du Web 2.0 parlent de HTML bien formé et valide. Cependant, peu de sites actuels adhèrent à ce standard. De même, alors que le Web devrait tendre vers plus d'accessibilité, l'utilisation d'AJAX peut rendre les sites complètement inutilisables aux personnes naviguant sans le support du JavaScript, ou avec un navigateur ancien. Beaucoup se sont plaints du mauvais emploi de scripts AJAX, conduisant à une " soupe de balises ", c'est-à-dire à la prolifération de balises