Musicothérapie - Définition

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Introduction

La musicothérapie est une des composantes de l'art-thérapie qui consiste à utiliser la musique comme outil thérapeutique, pour rétablir, maintenir ou améliorer la santé mentale, physique et émotionnelle d'une personne.

Une autre conception de la musicothérapie est proposée par Benenzon, qui considère que la musicothérapie est une psychothérapie non-verbale. Elle s'adresse donc à des sujets qui n'ont pas accès au langage. Benenzon considère le sujet dans un espace relationnel, s'inspire de l'école de Palo-Alto et s'appuie sur les conceptions psychanalytiques de Rosolato .

Les origines de la musicothérapie

Bien que la musicothérapie, ou les thérapies musicales, existent depuis l'Antiquité sous une forme empirique, ce n'est qu'au vingtième siècle, dans les années soixante, que la notion d'une profession dans ce domaine fait son apparition à l'état expérimental, notamment au Canada et aux États-Unis.

Des origines préhistoriques

La musique semble avoir toujours existé. Chants, battements de mains, choc de pierres ou de morceaux de bois etc. Il est donc très difficile de dater, même approximativement, son origine.

Néanmoins quelques travaux existent en préhistoire ; et la coexistence de deux espèces et l'apparition d'instruments de musique, sont aujourd'hui attestés.

«  50 000 ans avant J.-C., différents humains sont installés partout dans l’ancien monde, ils sont cueilleurs, chasseurs, et sont dotés d’une conscience, mais ils ne sont pas nos ancêtres, car celui qui l’est c’est l’Homo sapiens qui veut dire homme sage, mais on ne sait pas d’où il vient. Neandertal qui domine alors le monde va faire la rencontre de l’Homo sapiens plus évolué que lui, différent, mais rien n’empêchera ces deux " Hommes " de vivre paisiblement durant des millénaires et de s’apprendre mutuellement savoirs techniques et culturelles, l’Homo sapiens héritera même de beaucoup de l’Homme de Neandertal. Mais le déclin de celui-ci est en marche, quelques générations suffiront pour le voir disparaître sans que l’on sache vraiment pourquoi, les causes sont sans doute nombreuses. Il laissa pourtant beaucoup de lui après sa fin il y a 25 000 ans, ses croyances, ses progrès technologiques… » in Homo sapiens : livre, bd et film. Film Homo sapiens de Jacques Malaterre (2004), scénario de Jacques Malaterre, Frédéric Fougéa et Pierre Pelot, sous la direction scientifique d’Yves Coppens, coproduit par Boréales, Productions Pixcom, France 3, France 5, TSR, RTBF, To Do Today Productions, Discovery Channel, ZDF, Sagrera, TVE et Rainbow Angels.

La découverte qu'il a existé des instruments de musique, chez une autre espèce que "la notre", est attestée : Il s'agit des néanderthaliens.

«  Il y a beaucoup de comportements culturels qui distinguent l’Homo sapiens des animaux. Aucun autre organisme, vivant ou fossile, n’a créé des outils pour faire d’autres types d’outils plus complexes, enterré ses morts, maitrisé l’usage du feu, pratiqué des cérémonies religieuses, utilisé une syntaxe complexe avec des règles de grammaire parlée, a joué des instruments de musique. Pourtant, l’étude des fossiles montre que les Néandertaliens s’adonnaient à tout cela. " "Neanderthals are still humans!» in Vital Articles on Science / Creation May 2000. Impact No. 323. Institute for Creation Research

Cependant des auteurs contemporains parlent de plus en plus des aspects préhistoriques de la musique et utilise aussi les apports des sciences de la préhistoire pour donner du sens, et ceci même à une pratique, aussi contemporaine, que celle de la musicothérapie.

L'ouvrage « les chamanes de la préhistoire, texte intégral : polémique et réponses, Jean Clottes et David Lewis Williams ed. La Maison des Roches (25 janvier 2001)» , montre la difficulté à s'exprimer sur le sujet. Les polémiques vont bon train dans ce domaine de la recherche et certaines découvertes liées aux capacités intellectuelles, psychiques ou physiques qui n'avaient pas été envisagées chez ces hommes des temps anciens, se heurtent paradoxalement à une inacceptation du fait scientifique.

Néanmoins, force est de constater que les recherches sur les pratiques chamaniques ou les hommes préhistoriques ne nous apportent pas, pour le moment, de preuve "de musique qui soigne" apparue explicitement à l'époque de la préhistoire. La recherche dans ce domaine, explicitement centrée sur la musique, est de fait marginale.

Dans l'ouvrage de Clottes J. & Lewis-Williams D., il existe plusieurs images de danse et d'instrument de musique, par exemple celle du "Chaman de la pluie se transformant en hirondelle". «La manière dont nombre d’images furent réalisées […] suggère que les artistes [de la préhistoire] recréaient – ou en un certain sens re-rêvaient – leurs visions et les fixaient sur la paroi, considérée comme la membrane qu’elles avaient dû franchir pour se matérialiser. […] Cette matérialisation a pu avoir lieu au cours d’un état altéré de conscience, lorsque le chamane s’efforçait de toucher et de concrétiser les images qui flottaient devant lui sur les parois.» in Les chamanes de la préhistoire, Clottes J. & Lewis-Williams D., Ed. La Maison des Roches, 2000, p 105.

Des origines antiques

Les liens entre la musique et la médecine datent de la genèse, mais la musique ne s’appelait même pas encore musique, elle était un assemblage de sons souvent associé à la magie. Ainsi chaque peuple a attribué aux sons et à la musique un pouvoir magique jusqu’à ce que la musique puisse être étudiée et devienne une discipline. Dans l'antiquité les questions liés au mental, à la psyché ne sont pas traitées en tant que telles pour deux raisons majeures : D'une part la pensée religieuse qui englobe tout, ne reconnait pas les troubles psychiatriques mais des manifestations du divin, d'autre part il n'y a pas dans ces époques de différenciations entre psychisme et soma. Tout est traité dans le corps. C'est Hippocrate qui apportera un début de différentiation en distinguant des troubles mentaux tels la phrénétis, la manie ou la mélancolie.

Ve siècles avant J.-C chez les Grecs antiques : La Musicothérapie

La musique était étudiée chez les Grecs comme une science associée aux mathématiques, à la physique, à la médecine.

Achille donnant des soins Patrocle, kylix à figures rouges du peintre de Sôsias, v. 500 av. J.-C., Staatliche Museen de Berlin

Probablement inspirée par la médecine égyptienne, la médecine en Grèce antique est censée remonter à l'époque homérique. Elle ne prend toutefois son véritable essor qu'au Ve siècle av. J.-C. avec Hippocrate.

De nombreux témoignages écrits nous parlent de la pensée helléniste en ce qui concerne les maladie de l'esprit, mais aussi les maladies de l'esprit en lien avec la musique. Comme nous l'apprend l'ouvrage de Jackie Pigeaud «  Folie et cures de la folie chez les médecins de l'Antiquité gréco-romaine ».

Parmi les auteurs grecs antiques il y a par exemple, Hippocrate :

Hippocrate (Ve siècle avant Jésus Christ) était un médecin qui a effectué la première synthèse des connaissances de son temps. C'est lui qui est à l'origine de la théorie dites de la "théorie humorale". Selon celle-ci, la santé est fonction de l'équilibre des humeurs (sang, bile ...). Dans cette conception, il n'y a pas de différence entre maladies de l'esprit et maladies du corps mais la distinction commence à naître. Les troubles des humeurs altèrent le fonctionnement du cerveau et provoquent ainsi la folie. Le médecin cherche alors à restaurer l'équilibre, notamment par une alimentation et des médicaments appropriés, ce qui n'exclut pas l'écoute du malade.

Les traités qui composent le Corpus hippocratique ne sont pas toujours rédigés par ce que nous appellerions un médecin. Aristote in Politique, III, 11, 11. reconnaît ainsi trois catégories de personnes habilitées à parler de médecine : le praticien (δημιουργός / dêmiourgós), le professeur de médecine ou médecin savant (ἀρχιτεκτονικός / arkhitektonikós) et l'homme cultivé qui a étudié la médecine au cours de son cursus général. Les sophistes prétendent également pouvoir enseigner, entre autres disciplines, la médecine.

Cependant, une distinction se fait jour, dans le Corpus hippocratique lui-même, entre d'une part le médecin et le profane (Sur l'ancienne médecine), d'autre part le médecin et le charlatan (Sur la maladie sacrée). Nous avons connaissance d'une école spécialisée à Cnide et la famille des Asclépiades, à Cos, peut être considérée comme une école.

Si les médecins sont souvent des hommes libres, il arrive que des esclaves apprennent la médecine, soit au contact de leur maître, lui-même médecin, soit sur demande de leur maître qui souhaite bénéficier d'un médecin privé.

La formation des médecins se fait la plupart du temps par apprentissage. Les disciples apprennent l'art du diagnostic et du pronostic auprès de leur maître, de même que les actes médicaux : saignées, lavements par clystères, pose de ventouses mais aussi actes chirurgicaux comme la trépanation.

A ces textes fondamentaux, à cette démarche, s'ajoutent aussi d'autres auteurs qui poursuivent cette perspective. Ainsi chez les Grecs, ils existaient déjà des "musicothérapeutes" qui influençaient "l'humeur et les humeurs en utilisant divers instruments, rythmes et sons". Patrick l'Echevin, dans son ouvrage Musique et Médecine - Stock Musique, 1981 nous apprend que "selon le mal, ils choisissaient l'aulos au jeu extatique et émouvant ou celui doux et harmonieux de la lyre".

Parmi les auteurs grecs antiques il y a aussi par exemple,Pythagore :

Pythagore et ses disciples considéraient que toute chose se compose de nombres et de figures mathématiques y compris la musique. Pour eux, les mouvements des planètes généraient une musique des sphères, ils ont alors contribué à l'élaboration d'une "musicothérapie" pythagoricienne afin de mettre en symbiose l'humanité et les sphères célestes.

Les Grecs attribuaient toutes sortes de vertus à la musique, un pouvoir merveilleux sur les âmes. Leurs philosophes avaient défini très minutieusement l'expression ou le caractère moral (êthos) de chaque mode. Le dorien était austère, l’hypodorien fier et joyeux, l’ionien voluptueux, le phrygien bachique, etc.

Telle musique disposait au courage, à l'action ; telle autre, à la sobriété, à la retenue ; telle autre, à la mollesse, au plaisir. Dans l'éducation des enfants et des jeunes gens, la musique avait une place de première importance, et elle était considérée comme indispensable pour former le caractère.

Platon et Aristote ont longuement développé la théorie de l'influence de la musique sur les passions et sur la moralité. Ils ont soigneusement distingué la musique qui relâche les mœurs de celle qui tend l'âme vers le bien de l'individu et vers celui de la Cité.

Ils ont fait même de l'éducation musicale une question d'État à proprement parler, et, en cela, ils étaient absolument d'accord avec leurs contemporains. L'État a le devoir de veiller au maintien de la morale, et, pour cela, de règlementer l'usage de la musique. Platon propose, à cet égard, l'Égypte pour modèle : il voudrait que fussent fixés par des lois les chants qui sont absolument beaux et que ceux-là seuls fussent appris à la jeunesse. Les anciens Grecs n'avaient-ils pas appelé les mélodies de leurs chants des lois (nomoi), indiquant par là que c'étaient des formules-types, des formules consacrées, auxquelles il était interdit de rien changer. Et nous voyons ainsi combien cet art musical de l'antiquité restait encore voisin des pratiques religieuses avec lesquelles il avait été d'abord intimement uni et même confondu.

La Musicothérapie et les hébreux

Les hébreux (du latin Hebraei, du grec ancien Ἑϐραῖοι / Hebraioi, lui-même issu de l'hébreu Ivri עברי) sont un ancien peuple sémitique du Proche-Orient.

Les hébreux apportent une conception religieuse monothéiste, s'inscrivant en faux contre le polythéisme et la magie.

La maladie est pour eux la punition des péchés, et les prêtres apparaissent comme des guérisseurs. Bible. Deut. 28.28 "Yahvé te frappera de délire, d'aveuglement et d'égarement des sens, au point que tu iras à tâtons en plein midi comme l'aveugle va à tâtons dans les ténèbres, et tes démarches n'aboutiront pas".

La musicothérapie apparaît parmi les traitements ainsi David joue de la harpe à Saül (שאול - Šā’ûl, Sha'ul « Désiré ») agité :

David fut envoyé à Saül pour lui jouer de la cithare quand l'esprit de ce dernier le troublait et il gagna ainsi la bienveillance du roi. Après un certain temps, il regagna la maison paternelle et reprit son travail de berger pendant quelques années. Les Philistins envahirent une fois de plus le pays et s'installèrent entre Soko et Azéqa, à Éphès-Dammim. Saül, Abner, son général et ses hommes partirent les affronter et David se joignit à son armée. C'est à cet endroit que David terrassa Goliath, le champion des Philistins, un exploit qui fit fuir l'ennemi et assura la victoire aux hommes de Saül. Le roi prit David à son service mais en devint jaloux. Il développa pour le nouveau héros une animosité qui l'incita plusieurs fois à tenter de le tuer, sans toutefois accomplir le geste.

Avec le temps, les Hébreux se teintent de culture grecque au cours des siècles ; ils en assurent le maintien et la transmission aux Arabes.

V siècles avant J.C en Chine : La Musicothérapie

S’il est un pays ou la musique est l’essence de la vie, c’est bien la Chine ! Les Chinois avaient déjà répertorié une centaine de sortes de musicothérapies cinq siècles avant J.C.

D’après François Picard, « la substance de la musique réside pour les chinois dans le son … elle équivaut à une résonance, réponse spontanée, mise en mouvement de l’air, des souffles … elle est aussi le lien établissant l’harmonie de l’homme entre le ciel et la terre ».

Les sages avaient découvert que chaque organe interne de notre corps a son propre rythme et par conséquent vibre à un son qui lui est propre. A ces différents organes correspondaient les six sons suivants : Chui, Hu, Xi, Ke, Xu, Xia.

Plus tard sous la dynastie Tang (618-907) la théorie des cinq éléments fait son apparition.

Tableau des Cinq éléments (non-exhaustif - source : Wikipedia chinois)
- Bois Feu Terre Métal Eau
Note de musique chinoise
(système pentatonique)
Júe 角 (mi) Zhǐ 徵 (sol) Gōng 宫 (do) Shāng 商 (ré) Yù 羽 (la)

Ces cinq éléments, le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau, étaient associés aux cinq sons précédents. Puis ces sons furent aussi associés aux saisons, aux organes Yin et organes Yang. Par exemple le Do correspond aux organes cœurs et intestin grêle ainsi qu’à l’élément feu et à la saison été. Cette correspondance n’est pas le fruit du hasard, mais choisie en fonction des sons de la nature. Ainsi, les coups de tonnerre en automne correspondent à la note Shang et à la saison automne.

Ce n’est pas le nom de la note qui détermine la correspondance mais son timbre, ou plutôt la fréquence qui fait réagir tel ou tel organe. Les sons graves résonnent dans la région de l’abdomen ainsi que dans les organes qui lui correspondent tandis que les sons aigus résonnent au niveau de la tête.

Les origines de la musicothérapie en France

Dans les années 1940 et 1950, cette nouvelle méthode de musique thérapeutique fut utilisée sur les soldats convalescents pour tenter de soulager les traumatismes de la guerre : insomnies, dépressions post combat, anxiété ...

Par la Suite, des recherches approfondies ont été réalisées dans différents instituts, en France comme à l'étranger. Tels l'institut Karajan à Salzbourg qui étudie le pouvoir physiologique de la musique, ou encore le centre de recherche et d'application des techniques psychomusicales de Paris, l'institut Jacques Dalcroze à Genève, créé en 1915.

En France, les études concernant l'action de la musique sur le corps sont récentes et datent de 1970. Elles ont permis de mettre en évidence que l'écoute de certaines musiques pouvaient avoir des répercussions physiologiques et psychologiques sur l'organisme notamment au niveau cardio-vasculaire, respiratoire, musculaire et végétatif.

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