Duchesse Anne (trois-mâts carré) - Définition

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Le Duchesse Anne aujourd'hui

La renaissance comme bateau musée

Amarré définitivement dans le bassin du commerce du port de Dunkerque, quai de la citadelle, le Duchesse Anne est régulièrement ouvert au public depuis la célébration de son centenaire en 2001 dans le cadre de la collection à flot du Musée portuaire de Dunkerque dont il est le fleuron, aux côtés de cinq autres bâtiments plus récents, dont un remorqueur et un bateau-feu. Conformément aux motivations de ses acquéreurs, le voilier, d'ailleurs baptisé du nom d'un ancien cap-hornier (), contribue à faire revivre le florissant passé maritime de Dunkerque, rappelant ainsi « un temps pas si lointain où les bassins du port étaient animés par les nombreux grands voiliers dont ceux de la compagnie Bordes qui avait fait de Dunkerque son port d'attache » et dont « les mâtures élancées des trois et quatre-mâts (…) dominaient les bassins ».

Le centenaire en 2001

Le centenaire du Duchesse Anne a été célébré officiellement les 30 juin et 1er juillet 2001 en présence de l'ancien ministre d'État Michel Delebarre, député-maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine, de Jean Deweerdt, président du Musée portuaire, et de Benoît Venturini, président de l'Association des Amis de la Duchesse Anne. Cette commémoration a vu se succéder réceptions à bord, avec une modeste reconstitution en costume d'époque, et visites de gréements traditionnels. Les festivités, plus étalées dans le temps, du 27 juin au 9 juillet 2001, bénéficièrent de la synergie d'autres événements comme le départ du Tour de France cycliste, le festival de musique et chants marins "La Citadelle en Bordées" et une parade nautique en mer (5 et 6 juillet).

À l'invitation de la Fédération Régionale pour la Culture et le Patrimoine Maritime du Nord-Pas-de-Calais (FRCPM), le vieux trois-mâts carré a ainsi reçu l'hommage d'une vingtaine de voiliers traditionnels, Dunkerque ayant, en outre, profité de pouvoir constituer une escale pour les gréements traditionnels en route pour Anvers où devait se prendre le départ de la prestigieuse course de la Cutty Sark (Tall Ships' Races) prévu début juillet 2001. Il fut ainsi possible, parfois de s'embarquer, en tout cas de contempler sur une dizaine de jours : les plus belles répliques de bateaux historiques français que sont la goélette La Recouvrance, emblème de la ville de Brest et le Le Renard, réplique du cotre malouin de Surcouf; le plus ancien bateau de travail français, le cotre-pilote Marie-Fernand du Havre de 1894; de nombreux autres bateaux traditionnels tels le Sint Pieter, scute de Blankenberge, réplique d'un vieux bateau de pêche flamand, la Brise, chaloupe de Courseulles de 1921, le Dehel, cotre-pilote d'Ouistreham de 1931, Raymonde Janine, un picoteux de 1938 basé à Caen, la Vierge de Lourdes, un caïque de Fécamp de 1949, le Christ-Roi, un dundee crevettier de 1942 et plus ancien bateau naviguant du Nord-Pas-de-Calais ; les plus beaux yachts classiques de la Manche datant de 1914 avec l' Étoile Polaire basé à Saint-Malo et le Lys Noir en provenance de Granville; deux grands voiliers de la classe du Duchesse Anne, le trois-mâts goélette belge de 1932, l'ancien navire école Mercator basé à Ostende et le trois-mâts barque hollandais Arthémis de 1926 qui faisait là son voyage inaugural après une longue restauration à Harlingen, son port d'attache.

C'est à cette occasion que le Duchesse Anne qui arborait le grand pavois (Cf. illustration ci-contre) fut officiellement ouvert au public, bien qu'il était déjà possible de visiter ponctuellement le voilier depuis bien plus longtemps sous l'égide de l'association, notamment lors des festivités marines et autres. Aujourd'hui, l'association gère encore directement les visites gratuites à l'occasion de la Fête de la mer et du nautisme (un week-end de mai) et des Journées du patrimoine (un week-end de septembre).

Un « monument » qui s'offre à la visite

Avec son grand mât culminant à 48 mètres au-dessus du pont et ses 92 mètres de long (hors tout), le Duchesse Anne est le plus grand voilier conservé en France et l'exemple rare d'un navire-école ayant gardé son authenticité originelle. Il est aussi le premier bateau classé monument historique. Enfin, c'est le seul trois-mâts français visible en permanence et pouvant être visité régulièrement même l'hiver.

Couplée ou non à celle du Musée Portuaire, sa visite s'effectue par groupe, sous la conduite et avec les commentaires d'un guide puisqu'elle n'est pas encore scénarisée. Elle permet de découvrir la totalité habitable du navire, l'organisation un peu spartiate d'un voilier école, la qualité de sa restauration et d'avoir des informations sur ce qu'était la vie à bord.

Il s'agit d'un trois-mâts à coffre d'un type particulier, avec en proue une étrave à guibre décorée d'une frise et une poupe à voûte ornée de son pavois doré où figure le nom actuel du voilier. Le pont central est ainsi délimité par une très longue dunette arrière de 24,50 m, peu surélevée, avec un rouf en boiserie apparente servant de chambre de quart placée entre la double barre du milieu et la barre de poupe adossée à la tortue (soigneusement refaite) protégeant l'appareil à gouverner, tandis qu'à l'avant se situe le modeste gaillard avant de 12 m, au sommet duquel se trouve le cabestan (mécanisme de levage des ancres) relié par un arbre vertical au guindeau situé en dessous (Cf. ). Les demi-barres qui servaient à la manœuvre sont de nouveau là. À cet endroit se trouvent également les deux toilettes et les deux douches communes d'eau douce froide, à l'usage fort restreint compte tenu des effectifs. Derrière le mât de misaine, un rouf tout en acier abrite la cuisine, la menuiserie et la cambuse (remise pour les denrées du jour) avec leurs doubles portes à bâbord et à tribord, utilisées en alternance suivant le côté d'où venaient les paquets de mer (Cf. ). Six cents repas par jour étaient servis. Dans l’entrepont avant se trouvent les logements de l’équipage. Les grandes salles, situées sous le pont principal, étaient réservées aux apprentis. Le jour, elles servaient de salles de cours et de réfectoire grâce à des tables escamotables. Aujourd'hui, en ce lieu, en plus de quelques tables et bancs, deux vielles photos de l'époque agrandies en posters géants illustrent la vie à bord, dont une où l'on voit les cadets à table (Cf. ). La nuit, les dites tables étaient remplacées par des hamacs, suspendus aux crochets des poutrelles, sur lesquels on laissait courir un grand drap en guise de couverture. Quelques exemplaires de hamacs sont d'ailleurs présentés aux visiteurs (Cf. ). Sous la dunette, on trouve parfaitement reconstitués à l'identique, le salon avec sa banquette rotonde, le bureau (Cf. ) et la cabine du commandant avec sa salle de bain bénéficiant de l'eau chaude, ainsi que les cabines des officiers, deux cabines pour invités, deux infirmeries (l'une pouvant servir de salle d'opération), une pharmacie et la salle d’études des cadets. Également sous la dunette s’étend une grande salle à cartes tout en teck, ainsi qu’une salle de repos pour le commandant.

Sur le parcours de la visite se trouvent aussi une vitrine dans laquelle trônent notamment un loch à hélice, un sextant et une longue vue ; Les pavillons permettant de hisser le grand pavois sont rangés dans leurs casiers. Dans l'entrepont, les visiteurs sont généralement accueillis (suivant l'usage qu'a eu la salle récemment) par une maquette du voilier-école (Cf. ) qu'entourent quelques panneaux résumant ses origines et depuis la saison 2010, quelques photos inédites du voilier.

À l'issue de la visite, il est possible de se procurer à la boutique du Musée portuaire, une lithographie encadrée sur le Duchesse Anne par Jean Bellis (et même un magnet, un marque-page aimanté et un porte-clefs à son effigie).

Un centre événementiel et de pédagogie

Le voilier qui offre notamment ses deux grandes salles parquetées à l'entrepont est parfois également utilisé pour des expositions temporaires, des séminaires ou diverses manifestations. Ainsi, en 2005 le lancement du guide d’informations pour les marins faisant escale dans le port de Dunkerque a lieu à bord. Le 17 février 2006, l'émission Thalassa diffusée sur France 3 se déroule en direct en partie à bord à l'occasion du carnaval. Le 30 septembre 2006, l'une des matinées du Forum L’Esprit de l’Innovation II se termine par un déjeuner à bord. Du 15 septembre au 5 novembre 2007, le voilier abrite deux expositions le concernant « Du navire-école Grossherzogin Elisabeth à la Duchesse Anne » et « Histoire du chantier Tecklenborg », sous l'égide du Musée Portuaire de Dunkerque, en partenariat avec le Musée Maritime de Bremerhaven. Des événements musicaux : ainsi en avril 2006, l'émission « En avant la musique », diffusé sur France 3 région, consacre un documentaire à l'Harmonie de Dunkerque au cours duquel celle-ci interprète à bord du trois-mâts une adaptation de « La foule » d’Édith Piaf; le 17 novembre 2006, le trois-mâts accueille une conférence/concert sur les « Chants des pêcheurs à la morue »; le 19 octobre 2008, a lieu la soirée de clôture du Festival international Albert Roussel avec en première mondiale, « Le Voyage sans retour », une suite lyrique exaltant les cap-horniers de Raymond Berner (1899-1944).

Le voilier est aussi un point de ralliement, notamment lors de la nuit des musées : ainsi, en mai 2007, a lieu devant le voilier le départ d'un rallye découverte et, un an plus tard, un spectacle poétique de trapézistes entre les mâts du bateau. Ce même mois de mai 2008 se déroule devant le navire le baptême de la promotion « Jean-Bart » de la préparation militaire marine et le RIAD (Rencontre Idéale des Arts Décalés) réalise depuis l'une de ses performances vidéo-acoustiques à bord.

De façon permanente, le Musée portuaire permet tous les mercredis à de jeunes enfants, déguisés en corsaires ou en matelots pour l'occasion, de venir s'initier et découvrir les activités des marins à bord, par exemple en jouant les gabiers autour de la confection des principaux nœuds marins. Plus ponctuellement sont organisés à bord diverses animations pédagogiques, comme des lectures d'histoires suivies d'un goûter pour les enfants de 6 à 10 ans, des chasses au trésor à la boussole pour l'anniversaire des 7-12 ans, ou des spectacles déambulatoires et poétiques pour tous et depuis septembre 2009, un apéro littéraire organisé régulièrement une fois par mois le jeudi.

En 2007/2008 le Duchesse Anne est au centre d'une anecdote archéologique. Des plongeurs de la gendarmerie maritime à l'entraînement crurent avoir découvert de vieux canons enfouis dans la vase du port sous sa coque. Une inspection en janvier 2008 infirme cette hypothèse.

L'état actuel du voilier restauré

Fruit d'une soigneuse reconstitution initiée par des bénévoles

Sous la conduite de l'ingénieur A. Bryche (précité), le voilier a été soigneusement restauré au plus près de son état d'antan par une équipe de bénévoles de l'association Les amis de la Duchesse Anne, renforcée à partir de 1985 par deux permanents salariés de la ville, Roger Blavoët et Hervé Poumaër, eux-mêmes aidés ponctuellement de quelques autres employés municipaux.

Le travail fut « titanesque ». Du navire initial ne subsistait que peu de chose en état. Ainsi aujourd'hui, en dehors de la coque, des ponts, des roufs et des mâts tronçonnés au-dessus des hunes qui, malgré leur détérioration extrême, ont été sauvés et restaurés, il ne reste d'origine que la cloche de quart, le guindeau, le cabestan, les feux de navigation en cuivre (Cf. ), les bossoirs, la pompe de cale située sur le râtelier de grand mât et une des deux ancres. La figure de proue est l'originale mais sa décoration résulte d'une reconstitution. Par contre, la seule barre connue serait restée au foyer du cercle naval de Brest.

A l'intérieur, certaines parties du mobilier sont également d'origine et ont été restaurées, en particulier, les deux escaliers du logement officiers et le carrelage de la salle de bain du commandant. Le reste en piteux état a été démonté et a servi, autant qu'il était possible, de modèle pour reconstruire à l'identique, telle la rotonde de la salle à manger du commandant, par exemple (Cf. ).

L'association Les amis de la Duchesse Anne avait néanmoins pu récupérer les plans originels et de nombreuses photos auprès de l’ancien armateur, l'association des grands voiliers école allemands. Ce ne fut pas toujours suffisant et, par exemple, la tortue a du être reconstruite une seconde fois grâce à des témoignages photographiques postérieurs.

Certains accommodements ont du être trouvés pour leur facilité d'entretien. Ainsi l'usage de l'acier plutôt que le bois pour la mâture haute et le bout du dehors reposant sur le beaupré. De même, le pont, n'est plus recouvert que par un parquet de 3 cm, soutenu désormais par des plaques métalliques renforcées.

Enfin, le voilier n'est pas en état de naviguer et n'a pas été restauré à cet effet du fait des coûts et des aménagements qu'auraient entraîné cette séduisante perspective. Actuellement, le gouvernail est bloqué et le bateau est tout juste lesté pour être à quai dans une partie envasée du port, raison pour laquelle il est au-dessus de sa ligne de flottaison et ne pourrait être bougé que difficilement.

Depuis sa prise en charge par le Musée portuaire de Dunkerque

Depuis que la Communauté urbaine de Dunkerque (en 2000), via le Musée portuaire, gère le trois-mâts, ce dernier n'a pas encore retrouvé en totalité ses parures extérieures d'antan, comme il était prévu par l'association Les Amis de la Duchesse Anne ni, semble-t-il, l'attention dont son entretien aurait bénéficié auparavant. La mise en valeur du navire dans son environnement poserait également question.

En effet, la double frise de proue n'a été que partiellement restaurée. Il en manque encore une partie et, surtout, la frise arrière est toujours absente. Le bateau n'étant plus navigable, la voilure semble également de peu d'intérêt pour ses gestionnaires. Ainsi, le projet initié par l’association consistant à se servir des anciennes voiles du Mercator (pourtant récupérées) pour habiller quelques vergues du navire les jours de fêtes n'a toujours pas abouti. Cela s'ajoute au fait que l'intérieur du bateau est peu garni malgré l'ébauche de quelques mises en scène (hamacs et posters géants; vareuse du commandant dans son bureau. Cf. Galerie ). Par exemple, si le portrait de la duchesse d'Oldenbourg qui trônait par le passé dans les appartements du commandant a fini par être exposé dans la nouvelle présentation historique occupant l'entrepont, il n'y a pratiquement pas d'objets usuels en situation, excepté pour les minuscules coins pharmacie-infirmerie et cuisine du commandant; pas de reconstitution non plus, ni de moyens audio-visuels. Cependant, si l'attrait historique et touristique du navire gagnerait à une meilleure scénarisation, cela nécessite notamment des mesures de sécurité et de surveillance lourdes.

S'agissant de l'entretien du trois-mâts, le temps est passé où des bénévoles de l'association se relayaient pour « bichonner » amoureusement chaque détail du navire mais, à leur suite, le défi qu'a du relever le gestionnaire public n'était pas banal comparé à ses attributions habituelles.

De fait, après le départ progressif à partir de 2003 (effectif en 2007) du dernier permanent qui était à bord pour soigner la Duchesse et parfaire sa restauration, le trois-mâts n'a plus aujourd'hui d'équipe spécialisée dans la marine à voile qui lui soit spécifiquement dédiée. Cependant, l'entretien courant des navires a continué d'être assuré a minima par deux employés affectés à l'ensemble de la flotte du Musée. Depuis 2009 l'équipe comprend désormais quatre personnes (dont un gréeur et un chef d'atelier ancien militaire navigant) encadrée par un responsable. Quelques problèmes parmi ceux observés ont ainsi pu être solutionnés. Comme le révèlaient partiellement certaines photos, l'apparence extérieure et intérieure du navire (Cf. ci-contre) montraient quelques signes de faiblesse, au minimum inesthétiques (coulures de rouille, humidité dans certaines cabines, dorures s'effritant, etc.).

La communauté urbaine (CUD) à qui incombe de se soucier de l'état structurel du navire, a pour sa part commandité en 2005 une expertise de la mâture, la rénovation en peinture de celle-ci ainsi que le contrôle des cordages, poulies et du gréement dormant et en 2007 un diagnostic de la coque par ultrason du fait de la difficulté à l'observer de l'intérieur. Cependant, le carénage devait exiger une sortie du bateau pour un passage en cale sèche tous les trois ans, ce qui ne s'est pas produit depuis 1998 et semble même devenu extrêmement complexe en raison du lestage du bateau, de l'encombrement des ports et des moyens à mettre en œuvre. Or une inspection en 2007 aurait montré une carène à nouveau prise dans une gangue de coquillages, sans compter que l'étrave prendrait l'eau. Il semble finalement que des travaux de structure et de carénage soient programmés pour fin 2010-début 2011. Un appel d'offre a d'ailleurs été lancé le 30 juin 2010 par la CUD.

Pour les nostalgiques soucieux de préserver, avec les exigences qu'inspire la passion, l'âme et le prestige du vieux voilier, et malgré les sommes finalement engagées pour l'entretien de la flotte depuis notamment 2000, le trois-mâts pourrait souffrir de sa prise en charge par une structure ayant une vocation et des contraintes nettement plus larges que celles consistant à se consacrer exclusivement à la valorisation d'un gréement traditionnel, contrairement à la situation du Belem qui a sa propre fondation, soutenue, dès l'origine, par une grande banque et des aspirations plus « parisiennes » et médiatiques qu'attise le maintien de sa navigabilité. Pour d'autres, le voilier pourrait pâtir aussi de ce que la volonté politique de faire revivre l'histoire maritime des lieux portuaires semble avoir manqué d'ambition alors qu'elle aurait pu s'étendre de façon plus visible qu'aujourd'hui, par exemple à l'épopée des corsaires dunkerquois, notamment celle de Jean Bart, à celle des cap-horniers avec la compagnie Bordes et à la mémoire de l'opération Dynamo afin de créer la synergie nécessaire autour du Musée portuaire et de son trois-mâts historique, au sein d'un même quartier, aménagé et animé en conséquence. Ainsi, combien de promeneurs, par une chaude soirée d'été prometteuse, se sont retrouvés décontenancés après la fermeture du Musée sur un quai isolé et totalement désert, le long duquel le vieux trois-mâts paraissait comme abandonné ?

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