Science et conscience - Définition

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On nomme conscience l'impression qu’ont les êtres vivants de "se sentir exister". Ce phénomène a été longtemps négligé sur le plan scientifique faute d'outils conceptuels et expérimentaux tandis qu'il faisait l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) d'intenses débats dans les sphères de la métaphysique ou de la religion. À l’heure actuelle (2006), s'il n’existe pas encore d’explication complète concernant ce phénomène de l'esprit, les sciences cognitives fournissent de plus en plus d'information à ce sujet. Un philosophe, Daniel Dennett, a été jusqu'à intituler un de ses livres La Conscience expliquée.

Note : Cet article tente une approche scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) du phénomène appelé conscience. Les personnes intéressées par une approche philosophique peuvent consulter l’article : conscience.

Position du problème

Plusieurs approches existent.

L'une, issue du matérialisme, ne postule pas de projet (Un projet est un engagement irréversible de résultat incertain, non reproductible a...) divin ou autre dans la conscience. Cette approche est bien représentée par Richard Dawkins (Richard Dawkins, né le 26 mars 1941 à Nairobi, est un biologiste et éthologiste...).

Une autre admet, dans différentes variantes, l'existence d'un éventuel monde (Le mot monde peut désigner :) immatériel, ou d'un "monde des idées". C'est celle de Denys Turner, Sir John Eccles, Roland Omnès ou Alain Connes (Alain Connes est un mathématicien français, né le 1er avril 1947 à...).

Une troisième est celle de Daniel Dennett.

Pour être complet, il convient de citer aussi celle de Roger Penrose (Sir Roger Penrose (né à Colchester le 8 août 1931) est un physicien et...), pour l'originalité de ses vues qui se démarquent des trois précédentes (il admet l'existence d'un monde des idées, tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) en le faisant entrer dans un cadre physique/mathématique, donc in fine matérialiste).

Les approches hors matérialisme pur restent considérées à ce jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...), 2006, comme marginales.

Contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) matérialiste

Dans ce paragraphe, nous nous plaçons dans l’hypothèse où tout ce qui est observé dans l’univers peut s’expliquer sans faire appel à une intervention divine ou spirituelle (matérialisme). Tout ce qui existe est formé de matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...). L’être humain a atteint le niveau d’évolution qu’il a actuellement grâce au jeu de la sélection naturelle (En biologie, la sélection naturelle est l'un des mécanismes qui guident l'évolution...). On peut alors logiquement penser dans ce contexte que la conscience fait partie des mécanismes de sélection naturelle. En effet, la conscience aura sans doute été nécessaire à un moment ou à un autre de son évolution pour assurer sa survie dans un milieu hostile.

Le scientifique, tentant d’expliquer la conscience, la définit comme étant une fonction du cerveau (Le cerveau est le principal organe du système nerveux central des animaux. Le cerveau traite...). Mais à ce niveau-là, deux possibilités s’offrent à nous :

  • Le cerveau étant considéré comme un superordinateur (Un superordinateur (ou supercalculateur) est un ordinateur conçu pour atteindre les plus...), la conscience serait alors un logiciel (En informatique, un logiciel est un ensemble d'informations relatives à des traitements...).
  • Il existe des propriétés de la matière que les scientifiques n’ont pas encore découvertes et qui peuvent expliquer le phénomène de la conscience.

Nous allons envisager successivement ces deux possibilités.

La conscience en tant que logiciel

Cette possibilité est très à la mode dans les films de science-fiction (La science-fiction, prononcée /sjɑ̃s.fik.sjɔ̃/ (abrégé en...) où l’on nous présente des ordinateurs qui absorbent pendant un certain temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) la conscience et les connaissances de certaines personnes dont le corps reste inanimé durant tout le temps du transfert.

Beaucoup de scientifiques ont imaginé très sérieusement que l’on pourrait dans l’avenir assurer la survie de l’être humain en transférant l’ensemble de son contenu mental dans des réseaux de neurones artificiels. Ils espèrent en faisant cela que la conscience va suivre. La conscience est très clairement perçue dans ces scénarios comme un logiciel qui peut éventuellement quitter le corps pour être transféré sur un autre support, ordinateur (Un ordinateur est une machine dotée d'une unité de traitement lui permettant...) ou corps artificiel.

Une question vient à l’esprit : un logiciel peut être tout simplement recopié. Que va-t-il se passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) si l’on recopie le logiciel conscience sur plusieurs supports en plusieurs exemplaires ?

Si la conscience est un logiciel, nous devrions être en mesure de créer des ordinateurs conscients (à titre d'exemple, le roman : Destination vide). Envisageons cette possibilité dans le cadre de l'intelligence artificielle (L'intelligence artificielle ou informatique cognitive est la « recherche de moyens...). Supposons que l’on demande au plus grand programmeur (En informatique, un développeur (ou programmeur) est un informaticien qui réalise du logiciel en...) du monde de programmer le plus puissant ordinateur connu des hommes de façon à ce que celui-ci soit conscient. Que va-t-il faire ? Un programme informatique (Un programme informatique est une liste d'ordres indiquant à un ordinateur ce qu'il doit faire. Il...) est une suite d’instructions. Comment une suite d’instructions peut-elle faire en sorte que l’ordinateur soit réellement conscient de son existence. On peut, bien sûr, faire en sorte que l’ordinateur simule la conscience en lui faisant reproduire le comportement d’un être conscient. Mais si l’on veut qu’il soit réellement conscient, comment imaginer la suite des instructions du programme en question ?

Cette approche pose un certain nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de problèmes fondamentaux, soulevés notamment par Roger Penrose.
De la même manière qu'un système formel est fondamentalement limité dans les propositions qu'il peut démontrer (voir Théorème (Un théorème est une proposition qui peut être mathématiquement démontrée, c'est-à-dire une...) de Gödel), une machine de Turing (Une machine de Turing est un modèle abstrait du fonctionnement des appareils mécaniques...) (sur laquelle un logiciel s'exécute) est également fondamentalement limitée : un ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) important de problèmes ou de propositions seront inaccessibles à logiciel donné. Or l'esprit humain se distingue précisément par sa capacité à constamment dépasser ses limites.
De plus, toujours à l'image d'un système formel où tout théorème se ramène en dernière analyse à un axiome (et donc, avec celui-ci, à une tautologie), un logiciel ne peut "créer" ou "inventer" autre chose que ce qui est contenu dans ses données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...) initiales ou dans ses règles d'inférence logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...). Tel ne semble pas être le cas (bien au contraire) de l'esprit humain.

On peut noter également les échecs récurrents de l'intelligence artificielle à émuler une conscience, même élémentaire, malgré des puissances de calcul toujours en croissance exponentielle (En mathématique, en économie et en biologie, on parle d'un phénomène à croissance...).

La conscience en tant que propriété de la matière

Si l’on n’arrive pas à imaginer la conscience en tant que logiciel et si l’on veut malgré tout essayer d’expliquer la conscience dans un contexte purement matérialiste, on est alors obligé d’accepter l’hypothèse qu’il existe des propriétés de la matière que les scientifiques n’ont pas encore découvertes. Ces propriétés permettraient à la matière, dans une certaine configuration, de générer le phénomène de la conscience. La mécanique quantique (La mécanique quantique est la branche de la physique qui a pour but d'étudier et de...) semble à l’heure actuelle être la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) la plus favorable à la naissance d’une hypothèse pouvant expliquer comment la matière peut générer le phénomène de la conscience car :

  • Les phénomènes quantiques permettent d'envisager d'implémenter des "algorithmes" qui seraient non implémentables sur des machines de Turing, qui possèdent les limitations soulignées au paragraphe précédent (voir aussi ordinateur quantique).
  • L'aspect non encore totalement élucidé de la décohérence quantique (La décohérence quantique est un phénomène physique susceptible d'expliquer la...) permet d'imaginer que celle-ci pourrait être influencée par des paramètres cachés, qui pourraient être source de conscience (l'état des neurones serait ainsi influencé par ces paramètres cachés)

Johnjoe Mac Fadden pense que la conscience est une propriété des champs électromagnétiques généré par le cerveau humain (voir (lien)).

Roger Penrose explore la possibilité que la conscience puisse être générée par des superpositions quantiques à grande échelle (La grande échelle, aussi appelée échelle aérienne ou auto échelle, est un...), notamment situées dans les microtubules constitutifs du cytosquelette des neurones.

Supposons que la conscience soit due à des propriétés de la matière et analysons ce que cela implique. Les biologistes ont établi qu’il faut environ sept ans pour que toute la matière présente dans le corps humain (Le corps humain est la structure physique d'une personne.) soit renouvelée. [réf. nécessaire] La conscience étant une propriété de la matière, elle doit aussi par conséquent être entièrement renouvelée tous les sept ans. À un certain instant (L'instant désigne le plus petit élément constitutif du temps. L'instant n'est pas...) de notre vie (La vie est le nom donné :), nous nous souvenons de notre enfance et nous croyons avoir vécu ces instants alors que nous ne faisons qu’observer le contenu de notre mémoire (D'une manière générale, la mémoire est le stockage de l'information. C'est aussi le souvenir...). Les atomes (Un atome (du grec ατομος, atomos, « que l'on ne peut...) qui étaient là lors de notre enfance ont été éliminés et remplacés par d’autres. Nous sommes un nouvel être qui a pris la place de l’ancien et nous avons l’illusion d’avoir vécu depuis notre naissance à cause de l’identification au contenu de notre mémoire sans cesse recopié. Nous ne devrions pas nous inquiéter pour notre mort (La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre (même si...) physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) car si celle-ci a lieu dans plus de sept ans nous ne la connaîtrons pas car nous allons être remplacé par un autre être qui va prendre notre place et qui croira être nous car il héritera de la recopie de notre mémoire. Et c’est cet être qui, peut-être, subira la mort physique et pas nous, à moins que ce ne soit son successeur.

Contexte spiritualiste

La difficulté à expliquer la conscience dans un contexte matérialiste nous amène naturellement à émettre l’hypothèse que la conscience est, peut-être, la caractéristique de quelque chose qui sort du contexte matériel.

Cette nouvelle conception permet d’éviter certaines des difficultés rencontrées dans le contexte matérialiste, mais ouvre tout un monde d’énigmes car il sous-entend qu’il existe tout une partie de l’existentiel qui n’a pas encore été abordé par la physique. Il n’est, bien sûr, pas question ici d’essayer de savoir quelle religion détient la vérité. Il est bien évident que s’il existe un monde spirituel, les lois qui le gouvernent ont toutes les chances de dépasser en difficulté toutes les théories les plus élaborées de la physique.

L’avantage d’une telle conception est de se dire que si la conscience n’appartient pas au corps physique, elle peut ainsi survivre au renouvellement matériel évoqué plus haut. Et si la conscience survit au renouvellement matériel du corps, il y a des chances qu’elle survive à la destruction finale de celui-ci qu’est la mort physique. On peut aussi supposer que la conscience après la mort réintègre un autre corps puisque certains hypnotiseurs prétendent avoir amené certaines personnes à se rappeler de leurs vies précédentes sous hypnose (Le terme hypnose désigne un état modifié de conscience ainsi que les techniques...). Le gros point (Graphie) d’interrogation dans ce cas consiste à se demander pourquoi un doute subsiste sur la réincarnation alors qu’il suffit grâce à l’hypnose de faire une étude sérieuse sur un grand nombre de cas pour pouvoir déterminer scientifiquement la réalité du phénomène.

Un des problèmes soulevés par une conception spirituelle de la conscience est de savoir comment celle-ci communique avec le corps physique. Comment la volonté peut-elle agir sur le corps en induisant des influx nerveux dans les nerfs. Sir John Eccles, prix Nobel de physiologie (La physiologie (du grec φύσις, phusis, la nature, et...) en 1963, invoque la mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) quantique en postulant l’hypothèse selon laquelle l’esprit interviendrait en modifiant la probabilité (La probabilité (du latin probabilitas) est une évaluation du caractère probable d'un...) d’émission du transmetteur chimique. Le champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) de probabilité en physique quantique (La physique quantique est l'appellation générale d'un ensemble de théories physiques...) par l’indétermination qu’il génère au niveau physique permettrait au monde spirituel de contrôler le monde physique.(voir(lien) )

Autres considérations

Rapport entre la conscience et l'écoulement du temps

Tout le monde a très probablement remarqué le fait suivant :

  • Lorsqu’on vit une expérience désagréable, le temps semble s’écouler plus lentement.
  • Lorsqu’on vit une expérience agréable, le temps semble s’écouler plus rapidement.

Cette constatation nous mène à nous poser une question fondamentale (En musique, le mot fondamentale peut renvoyer à plusieurs sens.). Puisque l’écoulement du temps nous paraît si différente (En mathématiques, la différente est définie en théorie algébrique des...) selon les moments, qu’en est-il de l’écoulement réel du temps indépendamment de nous ?

Nous avons une sensation de l’écoulement du temps, mais cette sensation étant différente selon les moments, nous pouvons penser que l’écoulement du temps que nous croyons réelle n’est peut-être qu’une illusion, une sensation programmée dans notre cerveau. À quelle vitesse (On distingue :) le temps peut-il s’écouler si nous-même avons une perception si variable (En mathématiques et en logique, une variable est représentée par un symbole. Elle...) de son écoulement ?

Frank Tipler introduit une notion de temps subjectif qui se distingue du temps physique. Selon Tipler, une unité de temps subjectif correspond à une information traitée (l'esprit étant considéré comme un programme informatique). La sensation d'écoulement du temps serait donc différente selon la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) d'information que l'esprit humain est en mesure de traiter et donc dépendrait du stade (Un stade (du grec ancien στ?διον stadion, du verbe...) d'évolution de celui-ci.

Des considérations en théorie des cordes (La théorie des cordes est l'une des voies envisagées pour régler une des questions...) amènent à penser que le temps physique ne s'écoule pas. La conscience parcourrait le temps qui est figé, un peu comme une voiture parcourt une route (Le mot « route » dérive du latin (via) rupta, littéralement « voie...).

La situation (En géographie, la situation est un concept spatial permettant la localisation relative d'un...) se complique lorsque l'on se place dans le cadre de la théorie d'Everett. Dans ce cadre, l'évolution du monde n'est pas linéaire mais arborescente. À chaque instant l'évolution emprunte simultanément toutes les possibilités prévues par la mécanique quantique, et on peut alors légitimement se poser la question de savoir ce qu'il advient de la conscience individuelle. Notre conscience se divise-t-elle aussi pour coexister simultanément dans des mondes parallèles ? Paul Jorion répond négativement à cette question. Selon lui, la conscience emprunterait le chemin d'évolution qui est le plus favorable pour elle. (voir (lien))

Niveaux de conscience

Il existerait plusieurs niveaux de conscience :

  • La conscience primaire (consciousness), au sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) général, qui serait l'état le plus primaire et le plus basique du phénomène de conscience (représentation consciente de l'environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) et du corps du sujet).
  • La conscience introspective ou réflexive, qui correspondrait à une représentation consciente des représentations (être conscient d'avoir conscience).
  • La conscience de soi (self-awareness), qui serait un état supérieur de conscience, où le psychisme accède à une connaissance claire et immédiate, non seulement de son activité (Le terme d'activité peut désigner une profession.), mais en plus de son identité propre et singulière, et tel que l'auteur de sa propre activité (capacité du sujet à se percevoir comme étant l'auteur de ses pensées).

(remarque : la conscience de soi est à distinguer de la reconnaissance de soi (self-recognition), capacité cognitive – généralement inconsciente – d'un organisme à se reconnaître à partir d'informations sensorielles olfactives, auditives, visuelles, ...)

Les états de conscience

La conscience n’est pas constamment présente dans la vie de l’individu. Elle semble s’estomper dans certaines circonstances. C’est notamment le cas dans le sommeil (Le sommeil est un état naturel récurrent de perte de conscience (mais sans perte de la...), le coma (Le terme « coma » signifie « sommeil profond » en grec...) ou l'évanouissement.

Des études particulières ont été entreprises par différents chercheurs sur les différents états de conscience. Les états les plus classiques étant la veille, le rêve et le sommeil. Il semblerait toutefois qu'il existe d'autres états de conscience.

Déjà, Freud parlait d'un état de rêve éveillé. Les études sur le rêve éveillé ont été reprises par Robert Desoille ainsi que par d'autres chercheurs comme Patricia Garfield et Frederick Van Ecden.

Certains chercheurs, comme Bernard Auriol, ont défini un état de veille paradoxale de même que l'on définit le sommeil paradoxal (Le sommeil paradoxal fait suite au sommeil lent ("sommeil à ondes lentes" désignant les...) (voir (lien)).

D'autres états de conscience plus évolués semblent être obtenus par des yogis. Le docteur Herbert Benson, après avoir reçu l'autorisation du Dalaï Lama, a procédé à des études sur des moines tibétains qui pouvaient, grâce à la méditation, se mettre dans des états de conscience particuliers (voir (lien)).

La sophrologie, créée par Alfonso Caycedo, est une science (La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire...) qui étudierait les modifications de la conscience humaine.

Neurobiologie de la conscience

Historique

À peu près tout le monde semble d’accord pour localiser la conscience dans le cerveau. Des divergences apparaissent si l’on cherche à localiser de façon plus précise la conscience dans le cerveau.

Descartes localisait la conscience dans la glande pinéale (La glande pinéale ou épiphyse est une petite glande endocrine conique, médiane, attachée à la...).

Sigmund Freud (Sigmund Freud (prononciation allemande : ˈsiːkmʊnt...) localisait la conscience sur la couche externe (  Ne pas confondre couche de valence et valence) du cerveau. La couche interne (En France, ce nom désigne un médecin, un pharmacien ou un chirurgien-dentiste, à la...), selon lui, correspondait à l’inconscient.

Plus récemment le prix Nobel Roger Sperry, après avoir sectionné le corps calleux et la commissure antérieure reliant les deux hémisphères du cerveau dans le but de soulager les personnes atteinte de l’épilepsie, constata une forme de dédoublement de la conscience. Une des deux consciences était verbale et analytique et semblait correspondre à l’hémisphère gauche du cerveau. L’autre conscience, plus subjective, semblait correspondre à l’hémisphère droit du cerveau. Roger Sperry en déduisit que la conscience n'est pas localisée à un endroit particulier dans le cerveau. Selon lui, c’est comme si toutes les parties du cerveau y contribuaient en concert (voir (lien)).

Synthèse actuelle

La conscience n'existerait que chez les primates (Les primates (du latin primas, atis signifiant « celui qui occupe la première...) ayant un système nerveux (Le système nerveux est un système en réseau formé des organes des sens, des...) très développé et elle apparaîtrait progressivement dans l'enfance, consécutivement au développement des réseaux de neurones connectant entre elles les régions les plus complexes du cerveau (aires associatives polymodales). Sous toutes réserves, la fonction de la conscience serait le contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de...) supérieur des activités cérébrales les plus complexes.

Il semblerait, en fonction des données actuellement disponibles, que les structures neurales dont l'organisation (Une organisation est) spécifique serait à l'origine du phénomène de conscience seraient un ou des réseaux de circuits spécialisés, phylogénétiquement récents, localisés dans les régions frontales (cortex frontal) et dans les régions corticales associatives postérieures (précunéus et gyrus cingulaire postérieur) de l'hémisphère dominant ou langagier (l'hémisphère gauche chez 95% des personnes).

Au niveau fonctionnel, pour qu'il puisse exister la conscience d'un objet spécifique, il faudrait, à la fois, que le module cérébral qui traite de cet objet soit intensément et durablement actif (durée supérieure à 250 ms), et, en plus, que les réseaux de circuits spécialisés localisés dans les régions frontales et corticales associatives postérieures de l'hémisphère dominant ou langagier soient également et simultanément actif.

Pour donner un exemple, la vision consciente d'un objet impliquerait une activité intense et supérieure à 250 ms dans le cortex (En biologie, le cortex (mot latin signifiant écorce) désigne la couche superficielle ou...) occipital (qui est le cortex visuel) et également dans le réseau (Un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des...) impliqué dans la conscience (le cortex frontal (Un frontal est un équipement informatique.), ainsi que le précunéus et le gyrus cingulaire postérieur de l'hémisphère dominant).

Les données scientifiques étayant ce court résumé proviennent, principalement, d'une synthèse des travaux de Edelman G.M. , Delacour J. , Sperry R.W., Laureys S. , Jeannerod M. , et Gazzaniga M.S.

Bibliographie

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  • Gerald Edelman :
    • La biologie (La biologie, appelée couramment la « bio », est la science du vivant....) de la conscience.
    • Comment la matière devient conscience.
    • Plus vaste que le ciel : Une nouvelle théorie générale du cerveau.
  • Johnjoe Mac Fadden : L'évolution quantique, une nouvelle théorie de la vie.
  • Jacques Demaret, Dominique Lambert : Le principe anthropique (Le principe anthropique (du grec anthropos, homme) est le nom donné à l'ensemble des...).
  • Roger Penrose : Les ombres de l'esprit.
  • Dalaï Lama : Espritscience dialogue (Le dialogue est une communication entre deux ou plusieurs personnes ou groupes de personnes. Il...) orient-occident.
  • John Carew Eccles :
    • Évolution du cerveau et création de la conscience.
    • Comment la conscience contrôle le cerveau.
  • Revue Pour la Science :
    • N°220 Qu'est-ce que la conscience. (Février 1996).
    • N°267 Le cerveau et l'esprit. (Janvier 2000).
    • N°302 La conscience. Numéro spécial, 2002 (avec Delacour J, Laureys S, etc.)
  • Roger Sperry
  • Marc Jeannerod. Traitement conscient et inconscient de l'information perceptive. Revue internationale de psychopathologie (La psychopathologie est l'étude raisonnée des troubles mentaux ou psychologiques. Ce mot...), I:13-34, 1990
  • Michael S Gazzaniga, Richard B Ivry, George R Mangun. Cognitive neuroscience : the biology of the mind. Norton & Company, 2nd edition, 2002
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