Géographie de la République de Macédoine | |
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Continent | Europe |
Région | Europe du Sud |
Coordonnées | 41°N, 22°E |
Superficie | 145e rang mondial 25 713 km² Terres : 98 % Eau : 2 % |
Côtes | 0 km |
Frontières | Total: 766 km Grèce 246 km, Kosovo 159 km, Serbie 62 km, Albanie 151 km, Bulgarie 148 km |
Altitude maximale | 2 753 m (Golem Korab) |
Altitude minimale | 50 m (Vardar) |
Plus long cours d'eau | Vardar (388 km) |
Plus importante étendue d'eau | Lac d'Ohrid (349 km²) |
La géographie de la République de Macédoine est caractéristique de celle de la péninsule balkanique par l'emprise des massifs montagneux qui s'étendent sur le pays et les multiples climats qui s'y croisent. Classée parmi les plus petits États européens, la Macédoine connaît en effet aussi bien le climat de montagne que le climat méditerranéen, et elle reçoit autant l'influence de la mer Égée que celle de l'Adriatique ou de la mer Noire.
La République de Macédoine (25 713 km2 et forme un ovale plutôt régulier. Elle partage 766 km de frontière avec la Serbie, le Kosovo, l'Albanie, la Grèce et la Bulgarie. Son territoire est traversé du nord au sud par le Vardar, qui se jette dans la mer Égée, comme la plupart des autres cours d'eau. Elle n'a aucun débouché sur la mer mais possède quelques lacs naturels et artificiels qui occupent 2 % de la surface totale du pays.
) possède une superficie deLa vallée du Vardar, fertile, est soumise aux inondations et les montagnes, abondamment boisées et giboyeuses, s'ouvrent sur quelques bassins où se concentrent les villes, comme Skopje, la capitale, Prilep, Bitola. On distingue deux régions. La première, à l'ouest du Vardar, possède un relief très prononcé mais concentre la majorité de la population. La seconde, à l'est, est également montagneuse mais les sommets sont beaucoup moins hauts. Le point culminant de Macédoine est le Golem Korab, haut de 2 753 m et situé à la frontière albanaise.
Une grande partie de la République de Macédoine est montagneuse. 45 % de la surface du pays est à une altitude comprise entre 500 et 1 000 m et la plupart des sommets culminent entre 1 600 et 2 000 m. Le pays est limité au nord par les monts Šar, dont les versants nord sont en Serbie et au Kosovo, le Pinde et la dépression du lac d'Ohrid à l'ouest, les contreforts du mont Olympe au sud et par le Pirin, situé principalement en Bulgarie, à l'est. Les massifs du Kozuf et du Nidže occupent quant à eux la partie centrale du pays.
Le relief prononcé de la Macédoine s'explique par une activité tectonique importante. Le pays est en effet sur la zone de rencontre des plaques eurasienne et africaine. Les séismes sont fréquents, le dernier tremblement de terre catastrophique remonte à 1963. Skopje, la capitale, avait alors été détruite à 80 % et plus de 1 500 personnes avaient trouvé la mort. L'activité d'orogenèse provoque également la remontée d'eaux chaudes, utilisées pour le thermalisme.
Le relief accidenté s'explique aussi par les glaciations du Quaternaire, qui ont façonné des cirques, des moraines et des terrasses, et par l'érosion entraînée par des rivières comme le Drin noir.
La majorité des rivières de Macédoine appartient au bassin versant de la mer Égée. La plupart des cours d'eau, comme la Treska, quittent les montagnes par des dépressions profondes et rejoignent le Vardar dans le bassin de Skopje. Le Vardar, long de 388 km (dont 301 km en Macédoine), prend sa source dans le village de Vrutok, au nord-est du pays, longe les Monts Šar puis traverse le pays dans un axe nord-est sud-ouest et finit sa course dans l'Égée près de Thessalonique, en Grèce. Le régime hydrologique montagneux des rivières de Macédoine fait qu'elles sont sujettes à des inondations.
Le Drin noir, second fleuve par la taille, s'échappe du lac d'Ohrid puis coule vers le nord. Il rejoint l'Adriatique à la frontière entre l'Albanie et le Monténégro.
La Macédoine compte plusieurs lacs. Les lacs d'origine géologique sont les plus grands et se trouvent tous dans le sud du pays. Le plus vaste est le lac d'Ohrid, partagé avec l'Albanie. À une dizaine de kilomètres au Sud-est de celui-ci se trouve le lac Prespa, sur la frontière avec la Grèce et l'Albanie. Le lac Dojran se situe beaucoup plus à l'est, après le Vardar, et il est partagé avec la Grèce. Les lacs glaciaires sont beaucoup plus petits et souvent de forme arrondie. Ils se trouvent sur les sommets, entre 1 500 et 2 300 m. Construits sous le régime socialiste yougoslave, les barrages hydroélectriques ont formé de nombreux lacs artificiels. On en dénombre 50 et certains sont également utilisés pour l'irrigation, la plupart sont dans les monts Šar.
La Macédoine possède un climat très particulier, expliqué par sa situation géographique et son relief. Le climat des plaines est très différent du climat des sommets et le climat méditerranéen se combine avec l'influence de la mer Noire. La frontière méridionale du pays n'est d'ailleurs qu'à une soixantaine de kilomètres de la mer Égée. Le pays possède également des caractéristiques continentales, qui sont accentuées par les montagnes du sud du pays, qui empêchent l'air chaud méridional de remonter vers le nord. En sens inverse, les monts Šar freinent les vents froids septentrionaux. Globalement, le nord et l'ouest du pays sont plutôt continentaux et le sud et l'est méditerranéens.
Les saisons sont très marquées et le printemps est parfois très court. Les étés sont subtropicaux de sorte qu'il n'est pas rare d'atteindre les 40 °C durant cette saison, surtout dans les plaines et la vallée du Vardar. Les hivers sont quant à eux froids et humides et les neiges très fréquentes. La température annuelle moyenne de l'air est de 11,5 °C, mais les plaines connaissent une température plus élevée, 15 °C. Le mois le plus chaud est juillet, qui connaît une moyenne de 22,2 °C, et le plus froid est janvier, avec une température de 0,3 °C. Les records de température de Macédoine sont 44,5 °C et -31,5 °C. Les différences sont parfois importantes d'une vallée à l'autre et, en été, l'air des villes est beaucoup plus chaud que celui de la campagne.
Les précipitations sont très abondantes dans l'ouest et l'est du pays, mais diminuent significativement sur la vallée du Vardar. Cette région connaît de plus des hivers moins froids grâce au vardarec, vent qui remonte le fleuve depuis son embouchure et apporte de l'air chaud. Skopje, ville de plaine, connaît en moyenne 64 jours de pluie par an, le mois d'octobre y est le plus pluvieux, avec 61 mm, août le plus sec, 28 mm. Les précipitations sont plus abondantes au printemps et en automne.
Station | Région | Latitude | Longitude | Altitude (m) | Précipitations (mm) | Températures (°C) |
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Skopje | Nord de la vallée du Vardar | 42° 00’ | 21° 26’ | 245 | 940 | 13,5 |
Kocani | Est | 41° 50’ | 22° 00’ | 400 | 538 | 12,9 |
Lac d'Ohrid | Sud-ouest | 41° 03’ | 20° 42’ | 693 | 759 | 11,4 |
Mois | J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
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5 | 10 | 13 | 18 | 23 | 28 | 31 | 30 | 26 | 20 | 10 | 7 | |
-5 | 2 | 5 | 7 | 12 | 16 | 18 | 18 | 15 | 11 | 6 | -2 | |
100 | 103 | 113 | 175 | 201 | 123 | 132 | 102 | 109 | 127 | 124 | 141 |
La Macédoine étant restée très sauvage et agricole, elle possède une nature très riche et préservée ; certaines espèces animales et végétales sont endémiques. De plus, le pays se trouve à la jonction entre l'Europe et l'Asie et regroupe des espèces de ces deux continents.
La flore, comme le climat, est complexe. Elle comprend des espèces autant méditerranéennes que russes. La vallée du Vardar est, à l'état naturel, couverte de steppes boueuses. Les montagnes, jusqu'à une certaine hauteur, sont couvertes de forêts denses de conifères, les prairies sont parsemées de nombreuses espèces florales comme la gentiane et les collines sont le domaine des hêtres et des chênes. Le sapin est présent un peu partout et le pin de Macédoine, endémique, n'a été identifié qu'en 1893. Cette espèce est considérée comme une relique de l'ère tertiaire. Le pavot est une autre espèce typique du pays. La légende rapporte qu'une jeune fille anatolienne aurait planté un pavot en Macédoine il y a plusieurs siècles, celui-ci aurait prospéré et des gens l'auraient cultivé pour en faire de l'opium. Si cela est interdit par les lois actuelles, la production de drogue fournit encore à quelques cultivateurs un moyen efficace de subsistance.
La faune est également riche en espèces rares, et la Macédoine conserve quelques espèces animales qui ont disparu ou sont en voie d'extinction dans le reste de l'Europe. Les montagnes sont peuplées d'espèces d'Europe centrale depuis la fin des grandes glaciations et les plaines abritent des espèces méditerranéennes.
Les forêts sont habitées par des ours bruns, protégés depuis 1996, des sangliers, des loups, des renards et des chamois. Des lynx vivent des les Monts Šar et on trouve des cerfs dans la région de Demir Kapija, dans le sud du pays. La Macédoine compte également un grand nombre de lapins, faisans, perdrix, lièvres... Dans les plaines vivent des lézards, des tortues terrestres et des serpents. Si certains animaux sont protégés, la chasse est importante.
La Macédoine compte environ 300 espèces d'oiseaux en plus des migrateurs qui traversent le pays chaque année. Les montagnes sont le refuge d'aigles et de vautours, parmi lesquels se trouve le percnoptère ou « vautour d'Égypte ». Les rives des lacs Prespa et Dojran sont habités par des cormorans et des pélicans. Les cigognes peuplent les zones humides.
Les lacs sont riches en poissons, comme la carpe, le silure, la brème, le poisson-chat, la perche, le brochet et le gardon. La Macédoine compte quelques espèces endémiques, comme la truite d'Ohrid, le gardon du Dojran et la vandoise de Macédoine. Le lac d'Ohrid compte également des anguilles, malgré la construction d'un barrage sur le Drin noir, qui les empêche de rejoindre la mer Adriatique.
L'environnement macédonien est préservé des impacts humains dans les zones peu praticables et peu habitées. De plus, le pays possède trois grands parcs nationaux, créés sous le régime yougoslave de 1948 à 1958. Les parcs de Pelister, Mavrovo et Galitchitsa couvrent ensemble 108 250 hectares et permettent la protection d'espaces naturels exceptionnels par leur cadre géologique, leur faune et leur flore. La réserve ornithologique d'Ezerani, au nord du lac Prespa, fait 2 000 hectares et abrite une soixantaine d'animaux protégés par la Convention de Berne.
Cependant, si elle est protégée là où l'homme a peu accès, la nature est menacée aux abords des villes et des villages. En effet, afin de faire de la Macédoine, auparavant rurale et pauvre, un pays moderne et prospère, le régime yougoslave communiste y a implanté de nombreuses usines, souvent très polluantes. Ces usines, situées principalement dans les régions de Veles et de Skopje, fonctionnent encore aujourd'hui. Si les émissions de résidus polluants ont diminué après 1991, date de l'indépendance, c'est parce que beaucoup d'entreprises ont fait faillite ou ont réduit leur activité après le passage à l'économie de marché.
L'autre danger de dégradation de la nature réside dans les déchets. En effet, seule la ville de Skopje possède un centre de traitement des ordures ménagères ; dans le reste du pays, elles sont donc laissées dans des décharges à ciel ouvert. Le manque de moyens et de volonté politique explique ces négligences fatales pour l'environnement.
La Macédoine connaît aussi de graves problèmes dans la gestion de l'eau. Le pays, qui possède un climat estival chaud et aride, devrait pourtant pouvoir assurer ses besoins en eau grâce à ses barrages et à ses sources. En été, les restrictions d'eau sont courantes. La période estivale est également marquée par le ravage de forêts par le feu. En 2008, six millions d'arbres ont par ailleurs été plantés en Macédoine afin de régénérer les forêts sinistrées.
La dégradation de l'environnement mobilise néanmoins des associations locales et la Macédoine est signataire de traités internationaux comme le Protocole de Kyoto. L'État s'interroge également sur les risques qu'encourt le pays à cause du réchauffement climatique.
Les parcs nationaux macédoniens en images :
![]() Parc national de Pelister |