Parc national de Yellowstone - Définition

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Biologie et écologie

Écosystème

Peinture représentant le Yellowstone, Heinrich Berann (NPS)

Le parc national de Yellowstone fait partie d’un écosystème étendu sur près de 80 937 km² qui comprend également d’autres réserves naturelles telles que le Parc national de Grand Teton et des forêts nationales. Cet écosystème constitue la plus grande étendue vierge d’un seul tenant aux États-Unis, en dehors de l’Alaska. Il est généralement considéré comme le plus vaste milieu encore intact de la zone tempérée nord. Grâce au programme de réintroduction du loup mis en place dans les années 1990, toutes les espèces qui vivaient dans la région avant l’arrivée des Européens en Amérique sont encore présentes.

80 % de la superficie du Yellowstone est recouverte par la forêt. Le reste du parc est constitué de zones humides (5 % de lacs, étangs et cours d'eau) ou tapissé de prairies (15 %). Les milieux naturels sont différents d'un secteur à l'autre et dépendent de plusieurs facteurs : altitude, exposition des versants, etc.

Le Yellowstone comporte plusieurs centaines d'espèces de plantes et de 186 espèces de lichens. Le parc abrite plusieurs espèces menacées (pygargue à tête blanche, grizzli, lynx, grue américaine). La faune est riche de sept espèces d'ongulés, deux espèces d'ours et environ 50 autres espèces de mammifères. 311 espèces d'oiseaux, 18 espèces de poissons, six de reptiles, quatre d'amphibiens ont été recensées dans le parc.

Flore

Pins tordus

Le parc compte environ 1 700 espèces endémiques d’arbres, de plantes et de lichens, auxquelles il faut ajouter 170 espèces introduites. On peut trouver huit espèces différentes de conifères dont le pin tordu (Pinus contorta) qui est le plus répandu. Les autres conifères, tels que le sapin de Douglas ou le pin à écorce blanche sont dispersés dans plusieurs secteurs du Yellowstone. 7 % des pins à écorce blanche (Pinus albicaulis) sont actuellement affectés par un champignon, le Cronartium ribicola. Les feuillus les plus fréquents sont le tremble et le saule. Les forêts de trembles ont considérablement reculé depuis le début du XXe siècle ; cependant, d’après une étude de l'université d'État de l'Oregon, la réintroduction du loup a limité la population de wapitis et arrêté du même coup le déclin du peuplier tremble (Populus tremula). En effet, les wapitis se nourrissent des jeunes pousses de peuplier tremble et empêchent leur croissance. Les forêts de peupliers et de saules regagnent du terrain. Le retour des arbres le long des cours d'eau pourrait diminuer l'érosion qui affectent leurs rives.

Il existe par ailleurs des dizaines d’espèces de plantes à fleur, dont la plupart éclosent entre mai et septembre. La Yellowstone Sand Verbena, une abronie, est une plante à fleur très rare (environ 8 000 specimens) qui pousse dans le sable des rives du Lac Yellowstone.

Des plantes invasives menacent les espèces autochtones en consommant les ressources nutritives. On les trouve surtout dans les secteurs les plus fréquentés par les touristes. Les responsables du parc consacrent beaucoup de temps et d’énergie à les arracher et à les éliminer.

Faune

Le Yellowstone abrite une soixantaine d’espèces de mammifères parmi lesquelles le loup gris (espèce en danger et réintroduite), le lynx et le grizzli (espèces menacées). Les autres grands mammifères du parc sont le bison, l’ours noir, le puma, le wapiti, l’élan, le cerf hémione, le pronghorn, la chèvre des montagnes rocheuses et le mouflon canadien.

Réintroduction du loup

Un loup dans le parc de Yellowstone

À la suite d'une loi votée en 1994, une trentaine de loups capturés au Canada ont été réintroduits dans le parc, après avoir été chassés et disparus de la région dans les années 1930.

Au début du XXe siècle, le coyote était devenu l’un des principaux prédateurs. Mais celui-ci ne peut tuer les plus gros herbivores comme les wapitis qui ont commencé à prospérer, menaçant l’équilibre de l’écosystème. À partir de 1914, le Congrès américain octroya des fonds pour éliminer les animaux nuisibles à l’agriculture et l’élevage, tels que les loups et les chiens de prairie. Vers 1926, 136 loups avaient été tués et l’espèce avait déjà disparu du Yellowstone. Le Service des Parcs Nationaux arrêta la chasse au loup en 1935 et le vote de l’Endangered Species Act de 1973 permit d’en faire une espèce protégée.

Dans les années 1990, des loups de la Vallée du Mackenzie (Canis lupus occidentalis) au Canada ont été relâchés dans le Yellowstone sur une décision controversée de l’U.S. Fish and Wildlife Service. Une action en justice a forcé le Wildlife Service à remettre temporairement les loups sur la liste des espèces menacées. Depuis la réintroduction des loups, la tendance s'est inversée : en 2001, ils étaient environ 130. Une étude de 2005 comptait 13 bandes de loups soit 118 individus dans le parc, 326 dans toute la région. Ces chiffres, inférieurs à 2004, peuvent s’expliquer par la migration des loups vers d’autres régions. Presque tous les individus actuels descendent des 66 loups réintroduits en 1995-1996. Le nombre de wapitis a diminué de moitié entre 1995 et 2005. Mais les loups sont désormais craints par les éleveurs de bétail, qui redoutent de les voir proliférer et s'attaquer à des animaux domestiques : entre 1995 et 2001, les loups ont tué 12 vaches et 50 moutons dans la région ; les propriétaires de ranchs sont indemnisés, bien qu'il leur soit souvent difficile de prouver qu'il s'agisse de loups plutôt que de coyotes ou de chiens sauvages. La réintroduction fut considérée comme une réussite si bien que l’U.S. Fish and Wildlife Service enleva le loup de la liste des espèces menacées, ce qui autorise les fermiers à abattre les loups qui s'attaquent aux troupeaux. Mais, sous la pression des organisations écologistes, le loup gris est de nouveau une espèce protégée depuis le 14 octobre 2008 dans trois états du nord des Montagnes Rocheuses (Montana, Wyoming et Idaho). Fin 2008, les États du nord des Montagnes Rocheuses abritaient plus de 1 645 loups répartis en 217 meutes.

Bisons

Bisons pâturant près d'une source chaude

Le Yellowstone est un sanctuaire pour les bisons, présents depuis la préhistoire et récemment sauvés de l'extinction. En 1902, on pouvait compter moins de 50 bisons dans le Yellowstone ; il en restait 3 000 en 1998, ils sont aujourd'hui environ 4 000 dans ce parc. Chaque année, environ 90 de ces grands mammifères meurent sous les roues des véhicules automobiles.

Les éleveurs et les propriétaires de ranch de la région redoutent une contamination de leurs troupeaux de bovins par les bisons. La moitié environ des bisons du Yellowstone ont été exposés à la brucellose, une bactérie originaire d’Europe et qui provoque des fausses couches parmi le bétail. Cependant, la maladie cause peu de problème parmi les bisons du Yellowstone et aucun cas de transmission du bison au bœuf n’a été constaté jusqu’à présent. Les services sanitaires (Animal and Plant Health Inspection Service ou APHIS) ont établi que le bison était susceptible d’être à l’origine de l’infection dans le Wyoming et le Dakota, de même que le wapiti serait porteur de la maladie et pourrait la transmettre aux chevaux et au cheptel.

Afin de prévenir tout déclin des troupeaux, les employés forcent les bisons qui s’aventurent en dehors à retourner à l’intérieur du parc. Pendant l’hiver 1996-1997, 1 079 bisons qui étaient sortis du parc ont dû être abattus pour satisfaire les éleveurs. Les protecteurs des animaux considèrent cette pratique comme cruelle et répètent que le risque de contamination du bétail demeure faible. Ils rappellent également que les terrains de pâture des bisons dans la région se sont réduits au profit de l’élevage. L’APHIS fait valoir que la brucellose peut être éradiquée parmi les animaux du Yellowstone grâce à la vaccination.

Autres mammifères

Un grizzly dans le parc de Yellowstone

Le parc abrite plusieurs autres espèces animales représentant très bien la faune du continent nord-américain. Le visiteur pourra ainsi apercevoir le cerf de Virginie, le mouflon canadien, la marmotte.

Le grizzli (Ursus arctos horribilis) n’est plus considéré depuis 2007 comme une espèce menacée au Yellowstone. En effet, la population de grizzlis, qui était estimée entre 136 et 312 individus en 1975, dépasse aujourd’hui le seuil des 500 individus. Certains craignent que ce déclassement entraîne l’autorisation de chasser le grizzli qui menacerait à nouveau l’animal. On compte par ailleurs plus de 600 ours noirs dans le parc.

Aucun lynx n’a été directement observé dans le Yellowstone depuis 1998, même si les analyses de l'ADN de poils en 2001 ont confirmé que le félin traverse le parc. En 2003, des traces d’une femelle et de son petit ainsi que des déjections fécales ont été identifiées.

Il y a environ 25 pumas dans le parc. Le carcajou est également très rare et on ignore son effectif.

La population de wapitis est estimée à 30 000 dans le Yellowstone. Les troupeaux du nord ont considérablement diminué depuis la réintroduction du loup en 1995. Les troupeaux du sud passent l’hiver dans le National Elk Refuge qui se trouve juste au sud du Parc national de Grand Teton. Cette migration de mammifères est la plus importante des États-Unis, en dehors de l’Alaska.

Les activités économiques et les installations humaines perturbent la migration des pronghorns (Antilocapra americana) dans la région du Yellowstone. Leur population estimée est comprise entre 200 et 300 individus.

Poissons, reptiles, amphibiens et oiseaux

18 espèces différentes de poissons vivent dans le Yellowstone. Depuis 2001, les pratiquants de la pêche sportive doivent relâcher leurs prises dans les cours d’eau ou les lacs. Parmi les six espèces de reptiles vivant dans le parc peuvent être cités le crotale et la tortue peinte. Quatre espèces d’amphibiens sont également recensées, dont la Rainette faux-grillon boréale (Pseudacris maculata).

311 espèces d’oiseaux sont présentes au Yellowstone et la moitié y niche. En 1999, 26 couples de pygargues à tête blanche ont été recensés. Les grues blanches restent extrêmement rares et demeurent une espèce menacée. D’autres oiseaux sont assez rares et surveillés comme le plongeon huard, l’arlequin plongeur, le balbuzard pêcheur, le faucon pèlerin, le cygne trompette ou le pélican blanc d’Amérique.

Bactéries

Castle Geyser, Yellowstone

Des bactéries thermophiles et des cyanobactéries vivent autour des geysers et des sources d'eau chaude du parc et leur donnent des couleurs variant du bleu au jaune en passant par le rouge. Moins d’un pour cent des micro-organismes du parc ont à ce jour été identifiés. Certains de ces micro-organismes vivent dans des conditions extrêmes. On en a par exemple retrouvé dans l’environnement acide et chaud (70 °C) du Norris Geyser Basin.

Les bactéries qui tapissent les sources chaudes forment des amas de plusieurs milliards d’individus. Ces bactéries constituent les formes de vie les plus primitives de la planète. Des mouches et d’autres arthropodes sont présents dans ce milieu y compris pendant l’hiver. Pendant longtemps, les chercheurs pensaient que ces bactéries vivaient grâce au soufre ; mais en 2005, des scientifiques de l’Université du Colorado de Boulder ont mis en évidence le rôle de l’hydrogène dans le développement de ces bactéries.

Thermus aquaticus est une bactérie thermophile qui a été décrite par Thomas Brock en 1969. Il s’agit d’une bactérie gram-négative, aérobie et hétérotrophe qui produit une enzyme utilisée en laboratoire pour diagnostiquer des maladies génétiques et infectieuses, ainsi que pour déterminer une empreinte génétique. Les scientifiques étudient d’autres bactéries présentes dans le Yellowstone dans l’espoir de trouver de nouveaux remèdes et traitements médicamenteux.

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