Bregille - Définition

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Patrimoine et bâtiments administratifs

Lieux de culte

Le quartier de Bregille comporte deux lieux de culte tous affectés au culte chrétien : l'église Sainte-Jeanne-d'Arc et la chapelle Saint-Michel. Le secteur comprenait jadis une abbaye connue sous le nom de Saint-Martin, qui aurait été fondée dés le VIe siècle, ainsi qu'une ancienne paroisse établie au début du XXe siècle dans une ancienne usine bregillote.

Les bâtiments encore affectés au culte

L'église Sainte-Jeanne-d'Arc.

C'est à partir de 1914 qu'une bregillote achète un terrain à Bregille-village pour y faire construire un édifice religieux, la futur église Sainte-Jeanne-d'Arc. L'abbé Quinnez est chargé de dessiner les plans de ce nouveau bâtiment, et en 1930 la première pierre est posée. Pour des raisons encore inconnues, les travaux sont interrompus en 1933 alors que le chœur est achevé, et ils ne reprendront qu'en 1948 grâce à l'abbé Court. Puis l'architecte M. Dumas redessine l'église à partir des fondations construites par son prédécesseur, pour donner naissance en 1961 à un édifice associant le style néogothique et le style moderne, où s'intègre un clocher droit de 31 mètres de haut surmonté d'une croix tout à fait remarquable. Enfin, en 2006, une communauté religieuse orthodoxe voit le jour et dispose d'une paroisse située sur le flan de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc de Bregille. La communauté, qui a pris le nom de Protection de la Mère de Dieu et Saint Georges, est majoritairement originaire de Roumanie, de Russie et de toute l'Europe de l'Est. Ce groupe orthodoxe est reconnu et intégré à la Métropole orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale. Il constitue l'une des seules églises orientales de la ville.

La chapelle Saint-Michel.

Il existe également une chapelle située à Bregille-Plateau : la chapelle Saint-Michel, imaginée par le chanoine Mourot qui avait l'intention, en 1936, de construire une chapelle en pierre dans le secteur. Mais après le décès de ce dernier durant la Seconde Guerre mondiale, le projet fut oublié. Cependant en 1964, après que Bregille-Plateau a gagné bon nombre d'habitants, un édifice préfabriqué sur un terrain donné par la famille Mathey voit le jour. Dédiée à Saint-Michel, cette chapelle fut construite sans recherche architecturale particulière, et dépend actuellement de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc.

Les bâtiments désaffectés ou disparus

L'ancienne paroisse Saint-Lin.

Le quartier compte une ancienne chapelle fondée en 1901. L'archevêque de Besançon Fulbert Petit aménage une chapelle (la paroisse dite Saint-Lin) dans une usine désaffectée, qui est devenue par la suite un restaurant. L'édifice fut fermé en 1902 par le préfet du Doubs et rouvert en lieu de culte en 1906. Louis Pourchet, le premier curé de la paroisse mourut pour la France en 1916. La décision d'un véritable lieu de culte se fait cependant ressentir par la population bregillotte. L'édifice perdra sa vocation de lieu de culte peu après la construction de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc.

Enfin, n'oublions pas l'église Saint-Martin, qui aurait été fondée dés le VIe siècle. Cette dernière, qui fut reconstruite à plusieurs reprises, fut définitivement détruite lors du siège de Besançon par l'armée liechtensteinoise, le 2 mai 1814. Le général Marulaz prit la décision très controversée de raser entièrement le quartier de Bregille ainsi que son église et son cimetière adjacent. Le quartier sera privé d'églises pendant environ un siècle avant la construction de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc.

Le cimetière juif

La communauté juive de Besançon décide à la fin du XVIIIe siècle d'édifier un cimetière pour ses morts, à la limite de Bregille et de Palente. Il accueille d'imposantes tombes, comme celles de la famille Weil, de la famille Veil-Picard, de la famille Haas ou encore de Mayer Lippman. Le lieu comporte également à son entrée un monument aux morts, dédié à la mémoire des membres de la communauté juive bisontine tués au combat durant la Première Guerre mondiale.

Patrimoine militaire

Le site de la colline de Bregille occupe dés le début de l'Époque moderne une place militaire stratégique, car cette hauteur dépasse largement la colline Saint-Étienne et donc la Citadelle de Besançon, qui est la principale place forte de la ville. Si cette place était occupée par l'ennemi, elle pouvait ainsi constituer un véritable danger pour Besançon, à cause notamment des boulets de canons pouvant sévir sur la capitale comtoise et sa citadelle. Ce fut le cas en 1674 lorsque la Franche-Comté, alors sous domination espagnole, se voit reconquise par Louis XIV, et également en 1814 lorsque Napoléon fit face aux Autrichiens. Depuis, le quartier de Bregille compte deux forts : le Fort de Bregille et le Fort Beauregard.

Le fort de Bregille

Le fort Beauregard.

Le fort de Bregille, de son nom officiel fort Morand, fut construit de 1820 à 1832 est constitue l'édifice militaire le plus imposant de Bregille. Un ouvrage existait déjà en 1791 à l'endroit même où est situé le fort, mais ce dernier, trop rapidement pris par l'ennemi en 1814, fut complètement repensé afin de donner naissance à l'édifice tel qu'on le connait actuellement. Ce bâtiment est actuellement considéré comme le magasin central de la ville, avec une capacité minimale de 175 000 kilos de poudre dépassant de loin toutes les autres fortifications de la ville. Le fort de Bregille fut également utilisé durant la Seconde Guerre mondiale afin de baser des batteries anti-aériennes, avant d'être désaffecté comme grand nombre des forts bisontins. Actuellement, une partie de l'édifice sert à une fourrière animale de la SPA ainsi que de la police municipale de la ville, et ne peut être visité qu'avec une autorisation.

Le fort Beauregard

Le fort Beauregard fut quant à lui construit à partir de 1791, et fut achevé en 1870 sur une petite butte à 314 mètres d'altitude. Mais c'est à partir de 1841, date à laquelle de nouveaux terrains adjacents sont acquis, que l'édifice fut réellement modifié de 1845 à 1870 pour constituer une fortification digne de ce nom. Ce fort est connu pour être l'un des premiers, si ce n'est le premier à avoir utilisé le système polygonal, et devait couvrir le fort de Bregille. Le bâtiment, en état de ruine, fut réhabilité en un square/espace vert offrant un superbe panorama sur la vieille ville.

La tour de Bregille

La tour bastionnée de Bregille est située au niveau du pont de Bregille dans le secteur historique de Besançon, et ne fait pas géographiquement partie du patrimoine du quartier bien que ce bastion avait un rôle central concernant les échanges entre Bregille et la Boucle. La tour fut construite dans les années 1680 et avait pour but de défendre la position nord-est de la ville et couvrait notamment le flanquement du bastion de la Porte Rivotte ainsi que le moulin Saint-Paul. L'édifice fut durant le XIXe siècle jusqu'en 1920, affecté à l’élevage et au séjour des pigeons d'où son surnom de « colombier » militaire. La tour de Bregille fait le titre d'un classement aux Monument historique depuis 1942.

Lieux d'enseignement

L'école de Bregille-Village

Cette ancienne école, située rue Fabre, commence son histoire en avril 1875. C'est à cette date que des archives municipales mentionnent la vente par M.Jouchoux d'un terrain à la Ville de Besançon pour la réalisation d'une école aux Mandeliers. L'année qui suit, des souscription volontaires sont engagées pour la construction d'une école à deux niveaux comprennent un logement de fonction. C'est ainsi que pendant plus d'un siècle cette école accueillit des enfants et a fait vivre le secteur. En 1910, une classe supplémentaire de garçons est créée à l'initiative du conseil municipal et en 1947 une classe maternelle est créée. Au début des années 1960 d'importants travaux sont réalisés dans l'école et les effectifs restent stables, jusque dans les années 1970. C'est en 1974 que la première classe fut fermée, et on regroupe alors les 22 élèves du primaire mais l'école n'est pas menacée. Une cantine est créée en 1978 et en 1979 on compte une dizaine d'élèves en maternelles et plus d'une vingtaine en primaire. Après restructuration sur restructuration, et ce malgré la forte mobilisation des parents d'élèves et des habitants, l'école maternelle est définitivement fermée en 1992, et suit la primaire en 1994.

L'école de Bregille-Plateau

École maternelle de Bregille plateau.

Des archives mentionnent l'existence d'une école administrative à Bregille-Plateau dés le début du XXe siècle, mais des témoignages rapportent la probable existence d'un lieu d'enseignement à la fin du XIXe siècle. Le 17 janvier 1901, des conseillers municipaux recherchaient une maison spacieuse située dans un cadre agréable pour y installer une école accueillant les écoliers du plateau. Après des recherches infructueuses, l'école est finalement installée dans une maison louée à un habitant du quartier, mais des constructions devront être réalisées notamment pour y établir un préau, des murs de clôtures... ce qui sera chose faite dès 1911. La nouvelle école est totalement achevée et agrandie en 1929, devant les effectifs grandissants. Une école maternelle adjacente est créée dans les années 1970, et les effectifs restent stables ou grandissants jusqu'au début des années 1990. Durant les années 1950, une autre école devait être construite rue Heitz, ce qui fut chose faite en 1962, et accueillait les élèves provenant du secteur des Vareilles alors en pleine construction. Mais en 1996, avec seulement 36 élèves programmés, la première menace de fermeture intervient pour l'ancienne école de Bregille-Plateau, et en 2007-2008, l'établissement qui compte un total de 27 élèves programmés est définitivement regroupée avec l'école des Prés-de-Vaux. Ne reste alors que la nouvelle école de la rue Heitz, qui est encore aujourd'hui en fonctionnement.

Autres

Le funiculaire de Bregille

Le funiculaire de Bregille, en 2008.

Le funiculaire de Beauregard-Bregille, appelé communément funiculaire de Bregille, fut imaginé et construit de 1899 à 1912 pour relier Bregille aux nouveaux bâtiments du complexe thermal de la Mouillère. Ce fut Émile Picard qui proposa en 1899 la création d'un funiculaire dans le secteur, mais le projet ne fut validé qu'en 1908 à cause de difficultés liées à l'acquisition des terrains nécessaires à sa construction ainsi qu'à des problèmes financiers. Après que le funiculaire fut achevé, celui ci connut des débuts difficiles, notamment à cause de la Guerre mais aussi après l'arrêt des activités thermales. Pourtant, la fréquentation augmenta jusqu'en 1935, dépassant même les prévisions avant que la compagnie du funiculaire ne s'endette pendant les années 1930 et se voit rachetée par la ville de Besançon.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les activités du funiculaire sont interrompues, et reprennent en 1945 pour atteindre des sommets inédits, avec 220 000 voyages effectués en 1948. Puis, après une nouvelle baisse d'activité, le funiculaire est définitivement arrêté en 1987 pour des raisons de sécurité liées à l'usure des rails. Puis en 2005, une association naît pour la rénovation et la remise en route du funiculaire : Les Amis du Funiculaire de Besançon, qui tente de faire classé l'édifice aux monument historique et de le réhabiliter.

La Gare de Besançon-la Mouillère

Gare de la Mouillère, vue d'ensemble.
La gare en pierre au début du XXe siècle.

L'idée d'une construction de gare dans la capitale comtoise naquit dans les années 1840 grâce à des hommes d'affaires bisontins, lorsque l'expansion du réseau ferroviaire français indique que la ville deviendra un carrefour. Après que le site de la Mouillère a été choisi pour accueillir la futur gare bisontine, il est finalement décidé que celle-ci sera établie sur le site de la Viotte, pour donner naissance à la gare de Besançon-Viotte. Pourtant la construction d'une autre gare est envisagée pour desservir les villes situées du côté de la Suisse, et c'est ainsi qu'en 1884 l'architecte Alfred Ducat construit la gare de Besançon-la Mouillère inaugurée la même année. L'édifice en pierre sera finalement détruit en 1962 pour être remplacé par une petite halte voyageur, faute de voyageurs suffisants. Cette gare est toujours en activité de nos jours

Les fours à chaux de Chalezeule

Les fours à chaux de Chalezeule.

Les fours à chaux de Chalezeule sont situés à la limite des communes de Besançon (Bregille) et de Chalezeule, et à proximité du château de la Juive. En 1844, un artisan-chaufournier connu sous le nom de Pierre Bertin constuit un premier four destiné à préparer la chaux pour le village ainsi que pour l'approvisionnement des chantiers des quais du Doubs à Besançon, alors en pleine construction, puis suiveras la construction d'un second four en 1864. Après plusieurs années d'activités, les fours ont été abandonnés à partir de 1914 puis restaurés en 1997 par l'association Calisiola.

Les salins de Bregille

Les salins de Bregille, années 1920.

Les salins de Bregille est un institut créé au lendemain de la Première Guerre mondiale par le chanoine Mourot, désireux de venir en aide aux enfants orphelins ou victimes de la tuberculose. Après avoir acquis une demeure dans le Var dans les années 1920 pour offrir des vacances aux enfants malades, l'association est visitée en 1933 par le président de la République Albert Lebrun. Puis durant la Seconde Guerre mondiale, les salins sont réquisitionnés avant d'être rendus à l'association en 1945. Après le recul significatif des maladies enfantines dans les années 1950, les salins furent un centre de soin général avant d'être dans les années 1990 jusque à aujourd'hui un lieu spécialisé pour l'accueil de seniors.

Le château de la Juive

Le château de la Juive.

Construit au XVIIIe siècle, le château de Clementigney - plus connu sous le nom de château de la Juive - doit son nom au fait qu'il appartient pendant longtemps à une famille juive de la ville, la famille Lipmann. Mayer Lippman (alors connu pour être le Juif le plus riche de la ville) fait du bâtiment sa maison de campagne, le décore et le meuble richement avant que l'architecte Alphonse Delacroix n'en fasse un véritable château de style gothique. Marié à Babette Levy, Lipmann a quatre enfants : Alfred, Auguste, Nathalie et Dina. Cette dernière meurt après avoir donné naissance en 1827 à Reine Précieuse Léonie Allegri, appelée la Juive, et qui laisse ce surnom à la demeure. L'édifice est depuis le 27 décembre 2002 classé aux monuments historiques ; le château de la Juive est donc le seul bâtiment du quartier faisant l'objet d'un classement particulier.

Autres villas et demeures remarquables

Villa des Fontenottes.

Bregille fut de tout temps convoité par les bisontins de La Boucle pour son site remarquable proche de la ville, malgré les obstacles rencontrés pour construire de véritables demeures. Le premier d'entre eux est lié à la topographie du site, même ci cela n'empêche pas réellement la construction de logis, le terrain escarpé de la colline oblige parfois les architectes à se limiter dans leurs œuvres. Mais le principal obstacle à l'édification de maisons de campagne, château et villas reste l'interdiction totale de construction en dur sur le site de Bregille après que le secteur a été rasé de nombreuses maisons lors du siège de 1814. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la numérotation des rues n'existait pas à Bregille, et les villas de l'époque étaient alors identifiées par des noms souvent fantaisistes, évocateurs ou parfois énigmatiques : Marguerite Rose, Villa des Roses, La Pibolle, Villa Jeanne d'Arc, Villa Laurette, La Pergola, Beau Site, La Pauline, Villa Narcisse, Arvettes, Bellevue, Les Mandeliers.

La première villa encore présente à Bregille est celle du peintre Émile Isenbart (1846-1921) qui comprenait un immense parc qui s'étendait de la vaste villa de l'artiste jusqu'au parc Micaud. La vue qu'il avait sur la rivière du Doubs l'inspira dans ses œuvres jusqu'à sa mort, de même que ses murs, qu'il avait fait recouvrir de toiles marouflées historiant les fables de La Fontaine. Une autre vaste demeure existe au numéro quatre de la rue des Fontenottes, là où l'horloger Tibaudeau avait installé son industrie et ses milliers de montres et pendules, ainsi qu'une villa de style néogothique située à l'angle de la rue Fabre et des Fontenottes, possédant de remarquables façades ornées de tourelles et de faïences.

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