Bregille - Définition

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Sociologie

Le quartier de Bregille compte environ 3 100 habitants, ce qui en fait un petit quartier, par rapport à Planoise (plus de 20 000 habitants), aux Chaprais (environ 15 500 habitants) et à La Boucle (environ 10 000 habitants). De ses origines jusqu'aux années 1960, Bregille était un petit village comptant pas plus d'un millier d'habitants, mais après le boom démographique de Besançon (63 508 habitants en 1946 et 113 220 en 1968) le site est peu à peu urbanisé et l'ancien village devient un quartier peuplé et vivant. Le revenu moyen par an et par habitant des bregillots est de 19 500€/an, ce qui en fait un des quartiers plus plus aisés de la ville.

Les habitants de Bregille, avec ceux des Clairs-Soleils, des Chaprais, de Chalezeule et de Chalèze doivent élire tous les sept ans un conseiller général pour le canton de Besançon-Est. Au premier tour des élections municipales bisontines de 2008, quatre candidats s'étaient présentés aux élections du canton de Besançon-est: Jacques Grosperrin (UMP) qui obtint 43,80% des suffrages, Éric Alauzet (Les Verts) qui eut 40.07% des votes, Odile Faivre-Petitjean (UDFC) qui obtint 8.74% des voix et Elsa Maillot (PC) qui parvint à comptabiliser 7.39% des suffrages. Lors du second tour, Éric Alauzet gagna l'élection avec 51.75% des voix, face à Jacques Grosperrin qui ne réussi qu'à comptabiliser 48.25% des votes. Sur les 25 000 habitants du canton, 9713 ont voté au premier tour et 8206 au second tour, soit un peu moins de la moitié de la population.

Tissus urbain

Bregille-village avant 1900.
Bregille-village vers 1900.

Le village de Bregille connu une expansion urbaine jusque au début du XIXe siècle, mais après le siège de 1814 la petite ville de l'agglomération bisontine est en déclin. En effet, la construction du fort de Bregille entre 1820 et 1833 puis du fort de Beauregard en 1831 bloqua considérablement l'expansion urbaine du secteur durant tout le XIXe siècle. Ce fut également durant cette période que la viniculture déclina dans la région de Besançon, notamment lorsque le mildiou s'attaqua aux vignes bregillotes en 1851 avant que le Phylloxéra ne vienne achever les cultures les années qui suivirent. Ces événements expliquent que le village le plus peuplé de l'agglomération bisontine au Moyen Âge passe au quatrième rang en 1836, loin derrière Saint-Ferjeux, Saint-Claude et le secteur des Chaprais. Roland Galli a réalisé en 2007 une étude sur l'urbanisation du quartier de Bregille :

« Sur le cadastre dit Napoléon (1836), on constate que Bregille est encore réduit à quelques maisons, entièrement rassemblées au creux et en bas de la courte vallée ouverte sur la rivière. Sur ce document, le ruisseau principal court encore, pour sa plus grande part, à ciel ouvert. De même, les nombreux réservoirs nous indiquent des sources et des fontaines secondaires. On sait, pour une pétition auprès des autorités de l'époque, que les propriétaires de terres ou des plaisances se plaignent des contraintes militaires qui réduisent de beaucoup la valeur des terrains, rendus inconstructibles. On aperçoit quatre maisons groupées à l'angle de l'actuel chemin du Crotot et du chemin du Fort, une autre série de maisons mitoyennes, au carrefour de l'actuelle rue Fabre et de la rue de la Fontaine (où le carrefour dessine une petite place) deux autres séries, mais de moindre importance, de l'autre côté de la rue et, un peu au-delà du carrefour, encore quelques maisons isolées en remontant vers la source du ruisseau : en tout, trente-cinq maisons de taille importante et une dizaine de ce qui semble être de petits pavillons au milieu d'un petit parc ou de jardins. Sur des représentations photographiques que nous possédons faites quelque trente années plus tard, on remarque, entre la vue prise du chemin des Forts dans l'axe de la vallée (aux Gravirots) et celles données plus haut, que des constructions nouvelles se sont ajoutées aux groupes existants Sur la première, photo, mis à part la maison du premier plan qui n'existe pas sur le cadastre, les autres semblent être sensiblement les mêmes. Après, on voit s'ajouter d'autres constructions, qui d'ailleurs font plutôt penser à des petits immeubles qu'à des maisons rurales.

Sûrement, la contrainte spatiale pousse t-elle à ce développement compact et vertical mais n'assiste-t-on pas aussi à une conquête progressive de cet espace à proximité de la ville. Le paysage, comme on le voit sur les photos, est des plus simples : un groupement de maisons dense et compact, très minéral, dominé par le fort de Beauregard qui balance sa fière et rigoureuse géométrie au-dessus des terrasses, entièrement dégagées. Sur les terrasses, la troupe nombreuse et bien rangée des échalas court jusqu'au bord des maisons. Les arbres, rares, sont repoussés à mi-côte sur le mont, sur les crêtes, du coté du plateau et au bord de la rivière, dans une zone non inondable. Sur le plateau, quelques maisons, éparses et, nettement distantes les unes des autres. La vue, faite du chemin des Ragots, nous montre un endroit nettement bucolique : un chemin creux, courant entre les murets qui encadrent les clos où se récoltent les meilleurs crus de Besançon. En fond, la silhouette imposante du fort Beauregard et, en bas, dans le creux propice des terres alluviales, les jardins maraîchers sont encore là. Ce qui n'est plus le cas sur le plan de 1883, où la paysage ferroviaire se trace à la place des jardins. Sur le même plan la porte de Bregille et la défense avancée qui protégeait la passerelle ont aussi fait place au tout nouveau moyen de transport, qui nécessite lui aussi un nouveau pont. En 1884, la gare de la Mouillère monumentale et en dur - qui a bien l'air de vouloir supplanter ou du moins faire oublier celle, en bois, de la Viotte - rapproche un peu plus encore l'ex village et la ville. Sûrement cette partie de la ville est-elle alors celle qui change le plus, et passe d'un coup du monde rural à la modernité.

Panorama de Bregille-Village, en 2010.
Vue général du secteur à la fin du XIXe siècle.

Pourtant, il faudra attendre encore un peu pour que le quartier se construise et pour voir la colline se remplir un peu. La rue des Fontenottes, le versant nord, le plateau, le chemin des Ragots, sont plus concernés par cette nouvelle urbanisation que la vallée elle-même. L'éloignement est encore un handicap suffisant, et cette campagne proche n'a pas encore l'attrait qu'elle aura plus tard. Pour l'instant, les Salins de Bregille - construits en 1918 à l'arrière du fort Beauregard pour les cures climatiques - nous rappellent, comme le sanatorium de Brûlefoin et des Tilleroyes, la recherche d'un bon air et des bienfaits du soleil qui semblent manquer à l'intérieur de la ville, pourtant proche. De nouvelles rues sont tracées, sur le versant nord principalement, face aux Chaprais. Mais pour le reste, l'accès reste difficile, malgré la construction en 1913, du funiculaire, qui relie le plateau à la ville. Cependant, mis à part ce pittoresque petit train, les transports en commun resteront longtemps absents de ce quartier, où aujourd'hui encore la circulation n'est pas des plus aisées. Le groupe principal d'habitations de Bregille-village se situe au fond de vallon.

C'est un groupe compact de constructions alignées sur les rues plutôt étroites. Les gabarits et les types sont, depuis un certain temps déjà, passés de la maison villageoise, dont il ne reste que quelques exemples, à des types plus massifs, plus hauts et plus urbains. Vers l'église - peu avenante avec sa nef néogothique et son clocher bétonné que l'on a heureusement coiffé il y a quelques années - dans le bas de la rue Fabre, dans la rue du Crotot, des formes différents d'habitat prolongent, vers la rue des Fontenottes et la montée du chemin du Fort, les cœur compact des l'ancien village. Ailleurs sur les versants, au bout de passages, parfois compliqués, on trouve aussi, outre les pavillons et des immeubles neufs, quelques vergers, des jardins, d'anciennes bergeries, des lambeaux de campagne de plus en plus restreints, et en tout cas plus assez présents pour teinter de manière évidente le paysage. L'ensemble à l'air plus faubourien que villageois, avec des constructions dépareillées dont certaines trouveraient place dans quelques extensions du XIXe siècle, rue de Lorraine ou Gambetta, ou dans quelques faubourgs, rue de Belfort ou Rivotte. Les versants, autrefois dégagés et mis en culture et en pâtures, sont aujourd'hui largement boisés, et la masse sombre des arbres, qui vient parfois jusqu'à l'arrière des maisons, restreint encore la profondeur de l'espace.

Cet ensemble de phénomènes (relief accidenté, boisement, compacité et hauteur du bâti, étroitesse des rues, enclavement ou circulation compliquée ou difficile) donne à l'endroit une dimension étriquée... Il faut sortir du fond de vallon, grimper les versant, pour que les lignes dressées de toits, l'organisation compacte et dense reprennent cet aspect habituel à nos yeux : un village vu d'en haut, assemblé et tenu au creux d'une vallée. Image que l'on voit cent fois répétée dans notre région, Cussey sur Lison, Vuillafans, Chariez... Ici, toutefois, la ville est en fond de décor, toute proche et visible, poussant jusqu'ici son influence. Sur ses flancs, au-dessus des ces rues étroites, à la vue de la ville (et surtout mieux exposés) les immeubles gagnent peu à peu le terrain sur les pavillons et les anciennes bergeries ou cabanes devenues maisons. Ici une cascade de terrasses, solariums étagés, occupent un bas de pente à l'inclinaison plus tranquille. Là un autre immeuble, qui s'accroche au mur de soutènement de la route, allonge ses baies comme autant de regards vers la ville et les collines en fond (vue imprenable). Un autre encore, plus récent, joue des mêmes atouts. Accroché dans la pente, collant moins avantageusement au relief, il surplombe le vallon, irrémédiablement visible, malgré un bardage de bois. Enfin, inaugurant l'arrivée sur le plateau, une copropriété enceinte de hauts murs semble répéter l'inaccessible fort, tout proche. Dans le village, la circulation et la stationnement paraissent bien compliqués, et le chemin du Fort a depuis longtemps perdu sa tranquillité, bus et voitures s'y croisent difficilement. Quant au piéton, il n'a guère sa place sur cette voie circulante. Sans doute tient-on là une des limites à la densification de cet endroit, dont la transformation ne semble pourtant pas achevée. »

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