RMS Titanic | |
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Type | Paquebot transatlantique de la classe Olympic |
Histoire | |
Quille posée | 31 mars 1909 |
Lancement | 31 mai 1911 |
Mise en service | 10 avril 1912 |
Statut | Naufrage dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 269 m |
Maître-bau | 28,50 m |
Tirant d'eau | 10,54 m |
Tirant d'air | 45,5 m |
Déplacement | 52 250 t |
Tonnage | 46 328 tjb |
Propulsion | Mixte : 2 machines alternatives à vapeur, 1 turbine à basse pression, 3 hélices |
Puissance | 45 000 ch |
Vitesse | 23 à 24 nœuds (vitesse de croisière) |
Ponts | 10 |
Autres caractéristiques | |
Passagers | 2 435 |
Équipage | 885 |
Chantier naval | Harland & Wolff, Belfast |
Armateur | White Star Line |
Pavillon | Royaume-Uni (Liverpool) |
Coût | 7,5 millions d'USD (soit 150 millions dans les années 2000) |
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Le RMS Titanic est un paquebot transatlantique britannique de la White Star Line, construit sous l'initiative de Joseph Bruce Ismay en 1907. Il a été conçu par l'architecte Thomas Andrews des chantiers navals Harland & Wolff. La construction débute en 1909 à Belfast et se termine en 1912. C'est le plus luxueux et le plus grand paquebot jamais construit au moment de son lancement. Il appartient à la classe Olympic avec ses deux sister-ships, l’Olympic et le Gigantic (rebaptisé plus tard Britannic). Le Titanic est pourvu de seize compartiments étanches servant à protéger le navire d'avaries importantes. Les médias lui ont ainsi donné une réputation de navire fiable.
Lors de son voyage inaugural de Southampton à New York, il percute un iceberg sur le flanc tribord le 14 avril 1912 à 23 h 40 et coule le 15 avril 1912 à 2 h 20 au large de Terre-Neuve. Entre 1 490 et 1 520 personnes périssent, ce qui fait de cet événement une des plus grandes catastrophes maritimes en temps de paix et la plus grande pour l'époque. Le drame met en évidence les faiblesses des navires de l'époque concernant le nombre de moyens de sauvetage et les carences des procédures d'urgence. Des conférences internationales sont par la suite organisées, entraînant des changements de règlementation encore en vigueur un siècle après la catastrophe.
L'épave du Titanic est localisée le 1er septembre 1985 par le professeur Robert Ballard. Elle gît à 3 843 mètres de profondeur à 650 km au sud-est de Terre-Neuve. L'histoire du paquebot a marqué les mémoires, entraînant la rédaction de nombreux ouvrages (historiques ou de fiction) et la réalisation de longs métrages dont le film éponyme Titanic de James Cameron, sorti en 1997 et ayant entraîné un important regain d'intérêt pour le paquebot et son histoire.
Durant la fin de l'été 1907, pour concurrencer le Lusitania et le Mauretania, deux rapides paquebots de la Cunard Line, Lord William James Pirrie, associé de la société des chantiers navals Harland & Wolff à Belfast, et Joseph Bruce Ismay, directeur général de la compagnie maritime White Star Line, prennent la décision de construire une série de trois paquebots capables de surpasser en confort, sécurité et élégance ceux des autres compagnies maritimes concurrentes, qu'elles soient britanniques ou allemandes. Leurs noms, Olympic, Titanic et Gigantic (rebaptisé Britannic après le naufrage de son jumeau) sont choisis par la suite.
Les plans de l'Olympic et du Titanic (la construction du Gigantic devant débuter plus tard) sont dessinés dans les bureaux des chantiers navals Harland & Wolff sur Queen's Island à Belfast, en Irlande du Nord. À la tête des opérations se trouvent Alexander Montgomery Carlisle, directeur général des chantiers navals et responsable des aménagements, de la décoration et des dispositifs de sauvetage des paquebots et Thomas Andrews, chef du Département Dessin et architecte naval. Au départ en retraite d'Alexander Montgomery Carlisle, en 1910, Thomas Andrews prend sa place et devient ainsi Directeur Général des chantiers et de la conception.
Le 31 juillet 1908, Joseph Bruce Ismay approuve le projet lors d'un déplacement à Belfast et signe une lettre d'accord avec les chantiers navals. Aucun contrat officiel n'est signé, les liens entre les deux firmes étant très forts depuis plusieurs décennies. Conscient de l'importance de l'événement, Pirrie engage le photographe Robert Welch qui est chargé d'immortaliser les moments forts de la construction. La qualité n'est pas négligée, et les meilleurs matériaux sont commandés.
À l'automne 1908, les plans sont achevés et les approvisionnements spéciaux ainsi que les équipements non réalisables par les chantiers Harland & Wolff sont commandés. Lord Pirrie fait agrandir les chantiers navals, notamment par la construction d'un immense portique qui est le plus grand échafaudage du monde à l'époque (256 m de long, 82 m de large et 52,60 m de haut ainsi que des grues de 69,50 m). Le 16 décembre 1908, la quille de l’Olympic est posée sur la cale de construction no 2. Elle porte le numéro de chantier 400, la 400e commande reçue par Harland and Wolff.
Le 22 mars 1909, la quille du Titanic est posée sur la cale no 3, le numéro de chantier étant le 401. Les travaux avancent très vite et deux ans plus tard, au printemps 1911, la coque du Titanic est achevée. Elle est constituée de 2 000 tôles de trois centimètres d'épaisseur maintenues par 3 millions de rivets.
L’Olympic est lancé le 20 octobre 1910 et le Titanic le 31 mai 1911, jour de l'anniversaire de Lord Pirrie qui assiste à la mise à l'eau du paquebot avec plus de 100 000 personnes : les employés des chantiers et leurs familles, des visiteurs, quelques personnalités et la presse sont présents. Pour aider le Titanic à « glisser » dans l'eau, 20 tonnes de suif, d'huile de vidange, de graisse de baleine et de savon sont étalées sur 2 cm le long des cales. Le navire n'est pas baptisé avec la traditionnelle bouteille de champagne : c'est une habitude au sein des chantiers, Pirrie considérant qu'un problème dans la cérémonie peut entraîner des superstitions parmi passagers et équipages.
Le Titanic, après avoir réussi son lancement, est stoppé par six ancres retenues elles-mêmes par vingt-trois aussières en acier de 80 tonnes chacune et remorqué à quai par cinq remorqueurs. Après le lancement, invités, représentants de la presse et personnalités sont conviés à un déjeuner donné au Grand Central Hôtel de Belfast. Au menu, pas moins de six plats et cinq desserts ou mises-en-bouche de cuisine française sont servis. Quant à Joseph Bruce Ismay et John Pierpont Morgan, ils quittent le repas pour se rendre sur l’Olympic qui doit subir ses essais en mer.
Entre juin 1911 et mars 1912, plus de 3 000 professionnels (mécaniciens, électriciens, plombiers, ébénistes, peintres, décorateurs, etc.) équipent le Titanic des dernières techniques navales et l'aménagent avec des éléments décoratifs et un mobilier somptueux. Le 18 septembre 1911, on annonce la date du voyage inaugural du paquebot, le 20 mars 1912.
Mais, le 20 septembre, suite à une collision entre le croiseur de la Royal Navy, Hawke et l’Olympic lors de sa cinquième traversée transatlantique, le Titanic doit être déplacé et les 14 000 ouvriers travaillant à sa construction sont affectés aux travaux de réparation de l'Olympic, ce qui retarde considérablement la construction du paquebot. La White Star Line reporte le voyage inaugural au 10 avril. Le 30 novembre, une fois les réparations de la coque de l’Olympic terminées, celui-ci reprend son service et le Titanic rejoint sa cale sèche où son armement se poursuit. En janvier 1912, on installe les 4 cheminées et le 3 février, les 3 imposantes hélices sont posées sur le navire. Le 24 mars 1912, le Titanic est immatriculé à Liverpool, son port d'attache, bien qu'il ne navigue jamais dans les eaux de celui-ci.
Le 2 avril 1912, 78 chauffeurs et soutiers ainsi que 41 officiers et membres d'équipage se trouvent à bord. À 6 h 0, le Titanic quitte son dock, tiré par quatre remorqueurs appartenant à la Red Funnel Line, sous le commandement d'Edward Smith, précédemment commandant de l’Olympic. Toute la journée, le Titanic procède à des essais de vitesse et de manœuvrabilité (arrêts d'urgence, mesures des qualités manœuvrières à différentes vitesses). Durant ces essais, le navire montre qu'il peut stopper sur une distance de seulement trois fois sa longueur.
À midi, les ingénieurs, les représentants du chantier et les représentants du ministère du commerce britannique inaugurent, en y déjeunant, la salle à manger de première classe. Après d'autres essais, le Titanic rentre à Belfast vers 18 h 0. Le nouveau paquebot ayant rempli toutes les exigences du gouvernement britannique, Francis Carruthers, inspecteur du Board of Trade, signe le certificat de navigabilité no 131428, valable pour une durée d'un an. Vers 20 h 00, le paquebot vire de bord et met le cap sur Southampton où il est attendu dans la nuit du 3 au 4 avril.
Après avoir parcouru les 570 milles qui l'en séparent, le Titanic arrive, peu avant minuit, au port de Southampton où six remorqueurs de la Red Funnel Line l'attendent. Le navire accoste le quai no 44. Pour accueillir les nouveaux navires, le port de la ville a dû subir de nombreux travaux. Durant l'escale les cheminées sont repeintes ainsi que le flanc bâbord de la coque. Une fois achevé, le Titanic a coûté 1,5 millions de livres soit 7,5 millions de dollars américains à l'époque (150 millions au début des années 2000).
Le 10 avril 1912, à 12 h 15, le Titanic appareille de Southampton en Angleterre avec à son bord 953 passagers dont 31 trans-Manche et 889 membres d'équipage. Lors de son départ, il manque de peu de heurter le paquebot New York amarré à un quai. Les remous causés par les hélices du Titanic font rompre les amarres du New York, et ce dernier se rapproche rapidement du Titanic jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que 2 mètres qui les séparent. Le commandant Edward Smith donne alors l'ordre de mettre les machines en arrière toute, ce qui a pour effet de repousser le New York. Le Titanic quitte enfin Southampton avec une heure de retard. À 18 h 35, le Titanic étant arrivé à Cherbourg en Normandie, 24 passagers trans-Manche débarquent et 274 embarquent, principalement des 1re classes. Cependant le Titanic ne peut pas atteindre le port, car celui-ci n'est pas assez profond pour la taille du paquebot. Ce sont donc deux navettes de la White Star Line, le Nomadic et le Traffic, qui se chargent de transborder les 274 passagers qui embarquent sur le Titanic. À 20 h 10, le paquebot appareille de Cherbourg pour Queenstown (aujourd'hui Cobh) en Irlande.
Le 11 avril 1912, à 11 h 30, le Titanic arrive à Queenstown où débarquent sept passagers inter-ports. 120 passagers embarquent. Les passagers qui embarquent à ce moment-là sont en grande majorité des passagers de 3e classe émigrant vers les États-Unis. À 13 h 30, le RMS Titanic quitte Queenstown pour New York avec à son bord 1 324 passagers et 889 membres d'équipage. Il est parfois dit qu'Edward Smith envisageait de prendre sa retraite après cette traversée et qu'il ne devait par conséquent assurer le commandement du Titanic que pour cette unique fois. Il est cependant parfois considéré que Smith n'avait encore rien décidé : des sources laissent en effet penser que la White Star souhaitait qu'il assure également le commandement du Gigantic, dont la mise en service était prévue pour 1914.
Le 12 avril 1912, à 19 h 45, le Titanic reçoit un message de La Touraine lui signalant un brouillard dense, une couche de glace épaisse, des icebergs et un navire abandonné sur plusieurs points de l'Atlantique Nord. Ce message a été immédiatement remis au commandant Edward Smith.
Dans la journée du 13 avril 1912, le Titanic reçoit plusieurs messages lui signalant des icebergs, des growlers (petits icebergs de 1 mètre par 5) et quelques champs de glace. Dans l'après-midi, un incendie est éteint dans la salle des chaudières no 5. Il faisait rage depuis plusieurs jours (peut-être depuis le 2 avril) et avait été décelé le jour du départ. Il ne s'agissait pas d'un fait inhabituel sur les navires de l'époque mais celui-ci était d'une rare intensité et une douzaine d'hommes ont été nécessaires pour le maîtriser. À 22 h 30, le paquebot reçoit un avis du Rappahannock lui signalant un épais champ de glace et plusieurs icebergs, la réception de ce message est confirmée par un officier.
Le 14 avril 1912 vers 9 h 0, le Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 335 kilomètres). Durant cette journée, le Titanic reçoit une dizaine de messages venant de plusieurs navires, parmi lesquels le Baltic et le Californian, lui signalant des avis de glace. À 22 h 55, le Californian, alors pris dans la glace à 20 milles au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour, parmi lesquels le Titanic : à bord de ce dernier, Jack Phillips l'interrompt en lui demandant de se taire, ce qui pousse son correspondant à couper sa radio pour se coucher.
À 23 h 40, par 41°46' N et 50°14' O, alors que le Titanic avance à 22,5 nœuds (41,7 km/h), le veilleur Frederick Fleet aperçoit un iceberg droit devant et le signale à la passerelle. Le 1er officier William Murdoch, alors officier de quart, essaie de faire virer le navire vers bâbord et fait stopper les machines ou demande une marche arrière. Quelque 37 secondes plus tard, le navire vire mais heurte l'iceberg par tribord et le choc fait sauter les rivets ouvrant ainsi une voie d'eau dans la coque sous la ligne de flottaison. Les portes étanches sont alors immédiatement fermées par Murdoch afin d'éviter une voie d'eau plus importante. Mais l'eau commence à envahir les cinq premiers compartiments du bateau. Or, le Titanic ne peut flotter qu'avec au maximum quatre de ses compartiments remplis d'eau.
À 0 h 5, le commandant fait enlever les tauds des embarcations et rappeler l'équipage. À 0 h 15, le premier appel de détresse est envoyé en signal CQD par TSF sur la longueur d'onde des 600 mètres. À 0 h 25, l'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants en premier dans les canots de sauvetage. À 0 h 45, le premier canot est affalé avec 28 passagers contre 65 possibles et le signal CQD est transformé en SOS. Les officiers s'occupent de faire monter les femmes et les enfants en priorité dans les canots, et les première et deuxième classes, étant plus près des canots, y ont plus facilement accès. Mais la capacité des canots n'est que de 1 178 personnes au total et il y a environ 2 200 personnes à secourir. À 2 h 5, le canot pliable D est le dernier mis à la mer avec succès contenant 24 personnes à son bord contre 47 possibles. À intervalles réguliers, jusqu'à 1 h 40, des fusées de détresse sont envoyées. Il en est de même pour les SOS qui sont envoyés jusqu'à 2 h 17, heure à laquelle l'eau atteint la cabine radio.
À 2 h 17, l'orchestre s'arrête de jouer juste avant la chute de la cheminée avant selon la plupart des témoignages. D'autres, comme Archibald Gracie, ont cependant déclaré que les musiciens ont cessé de jouer plus tôt dans la soirée. Peu après, la grande verrière se brise en entraînant la destruction du Grand Escalier et donnant accès à l'eau à toutes les pièces de l'avant. À 2 h 18, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois puis s'éteignent. Un instant plus tard, le paquebot se brise en deux. Alors que la partie avant coule, la partie arrière flotte pendant quelques instants et se remplit d'eau lentement jusqu'à ce qu'elle sombre à 2 h 20. La température de l'eau est alors de -2 °C. Beaucoup plus tard, à 3 h 30, les passagers des canots aperçoivent les feux du Carpathia. À 5 h 30, le Californian prévenu par le Frankfürt arrive sur les lieux du désastre. Le dernier canot, est récupéré à 8 h 30, le deuxième officier Charles Lightoller est le dernier à monter à bord. Le Carpathia met ensuite le cap sur New York à 10 h 50.
Le naufrage du Titanic fait environ 1 500 morts, les chiffres variant entre 1 491 et 1 513 naufragés. Il y a donc environ 700 rescapés. Les membres d'équipage sont les plus touchés puisque 76 % d'entre eux sont morts. Également 75 % des troisièmes classes ont trouvé la mort. D'une façon plus générale, la principale différence se situe entre les hommes et les femmes. Seules 25 % des femmes sont mortes dans le naufrage contre 82 % des passagers masculins. Cependant, près de la moitié des rescapés sont des hommes. Proportionnellement, les enfants sont davantage victimes que les femmes, 53 des 109 enfants à bord ayant péri.
Le naufrage du Titanic a de nombreuses causes, tant naturelles qu'humaines. Son bilan, qui est l'un des plus lourds de l'histoire maritime, s'explique également par plusieurs facteurs. Les circonstances du naufrage sont en effet particulières. Il est en effet rare de trouver des icebergs dans cette région de l'Atlantique au mois d'avril, mais la présence de nombreuses glaces cette année là s'explique par un hiver particulièrement doux. Ceci explique que le Titanic, qui navigue pourtant plus au sud que la route conseillée, se soit dirigé droit vers un champ de glaces. De plus, la nuit est sombre, sans lune et sans vent, ce qui rend plus difficile le repérage des icebergs. Ceci est aggravé par l'absence de jumelles dans le nid-de-pie, suite à une négligence des officiers : selon Frederick Fleet, le veilleur qui a aperçu et signalé l'iceberg, des jumelles auraient permis de le voir à temps.
De plus, les compartiments étanches ne montent pas assez haut pour empêcher la progression de l'eau, et l'acier composant certaines parties de la coque est très cassant. La vitesse du navire au moment du choc était également trop élevée pour les circonstances (bien qu'en accord avec les règles de navigation de l'époque). Malgré une tentative de la part de la commission américaine qui enquêta sur le naufrage, il n'a pu être prouvé qu'Ismay a poussé le commandant à aller plus vite. Enfin, le nombre élevé de morts s'explique par le faible nombre de canots de sauvetage du navire, qui ne peuvent contenir que 1 178 personnes, mais aussi par le manque d'organisation dans leur chargement. Certains canots, comme le no 1, partent presque vides et refusent de revenir sur les lieux du naufrage. Ceci explique que les canots sont, au final, remplis aux deux tiers.
Le désastre est un choc pour la communauté internationale car il prouve à tous que l'homme et ses réussites technologiques peuvent être dépassés par les puissances de la nature à une époque où le progrès scientifique semblait impossible à arrêter. Il met également la lumière sur les insuffisances techniques de l'époque : les examens modernes montrent en effet que l'acier de la coque et encore davantage les rivets autres que sur la partie centrale de la coque, contiennent trop de soufre mais pas assez de manganèse, ce qui le rend trop cassant. La commission britannique de Lord Mersey a fait de nombreuses propositions sur la sécurité en mer, de même que la commission américaine du sénateur Smith. L'attitude jugée désinvolte et insouciante de ceux qui décident de la route et de la vitesse contribue fortement à la perte du navire, selon les deux commissions sur le naufrage.
Pour éviter qu'une telle catastrophe ne se reproduise, la communauté internationale prend plusieurs mesures. La première est la création d'une patrouille internationale des glaces le 20 janvier 1914. Depuis, aucune mort suite a un naufrage dû à un iceberg n'est à déplorer. De plus, la procédure à appliquer en vue d'une collision avec un iceberg est changée. Désormais, il est considéré que les dégâts seront moindres en cas de collision frontale. La chose est prouvée en 1914 lorsque survient la collision du Royal Edward avec un iceberg, qui ne fait aucune victime parmi les 800 passagers.
Concernant les moyens de communication, il est décrété que la veille radio doit être assurée 24h/24 (ce qui était le cas sur le Titanic, mais ni sur le Californian ni sur le Carpathia) et devra bénéficier de batteries de secours. Cependant, la conséquence la plus importante du naufrage concerne les embarcations de sauvetage. Désormais, tout navire se doit d'être équipé de canots en nombre suffisant. La loi demandait jusqu'alors un équipement selon le tonnage, et n'avait pas suivi la rapide augmentation de la taille des navires. Dès la commission américaine, Ismay déclare que tous les navires de l'IMM Co. seront équipés de canots en nombre suffisant. Des conférences internationales sur la sécurité en mer se sont tenues en 1914, 1929, 1948 et 1960 et ont notamment rendu obligatoire pour tous les navires de pouvoir être évacués en une demi-heure.