Terrier irlandais - Définition

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Conclusion

L'Irish Terrier a subi, depuis le début du vingtième siècle, une évolution typique.

A partir d'un type rustique et utilitaire, la race a été stabilisée, puis sélectionnée sur des critères esthétiques. La paysannerie irlandaise, utilisatrice pragmatique de la race, a cédé le pas aux cynophiles anglais du début du vingtième siècle, et l'Irish Terrier s'est progressivement détaché de ses origines. Symboliquement, l'abolition de la coupe d'oreilles, dont l'Irish Terrier fut le premier bénéficiaire, marque le passage du chien d'utilité au chien d'agrément.

Très tôt dans l'histoire de l'Irish Terrier, la race s'est scindée en deux blocs géographiques : le Royaume-Uni et l'Amérique du Nord. Suivant l'immigration irlandaise, la race, pour s'installer aux Etats-Unis et au Canada, a eu recours à des importations massives, privant le berceau de la race de ses meilleurs sujets.

Après les années fastes du début du siècle, la race et les associations qui l'encadrent ont traversé une longue période de désaffection.

L'Irish Terrier a pourtant des atouts qui peuvent séduire. C'est un excellent chien de compagnie, original, de format moyen, robuste et d'entretien relativement aisé. Cependant, sa susceptibilité vis-à-vis de ses congénères peut être un handicap en milieu urbain.

Aujourd'hui, la race reste scindée géographiquement. Les faibles effectifs européens, leur qualité moyenne, et l'isolement des sujets du Royaume-Uni pourraient être à l'origine d'une dérive du type physique de l'Irish Terrier. Le groupe nord-américain, plus nombreux, plus fidèle au standard, et sélectionné dans une ambiance de compétition plus stimulante, semble plus à même de supporter le futur de la race.

Elevage et effectifs

Elevage

Qualités et aptitudes

L'Irish Terrier, chien de toute utilité dès l'émergence de la race, a gardé, grâce à la vigilance de ses défenseurs, toutes ses potentialités intactes, et il n'est que de le replacer dans les conditions requises pour le voir exprimer totalement ses multiples capacités.

Chasse

Réputé pour son habileté à déloger les fouisseurs dans leurs terriers, l'Irish Terrier est spontanément un chasseur de vermine. Quand il chasse pour son propre compte, il laisse rarement une chance au gibier qu'il déloge. Ratier de première force, il est aussi un redoutable fourrageur, délogeant le lapin et le lièvre sans tenir compte de l'épaisseur des fourrés où ils peuvent se réfugier. En couple, l'Irish Terrier travaille méthodiquement, partageant la tâche : l'un des deux fourrage le buisson, tandis que l'autre guette la sortie du gibier. Utilisé pour une variété de gibier à poil, l'Irish Terrier était surtout reconnu pour son travail au renard et au blaireau, les logeant et les harcelant au terrier avec une hargne unanimement appréciée. "Il est fréquent de partir au renard sans avoir de chien de terrier avec soi. Simplement, quand on en a logé un, on fait chercher à la ferme la plus proche un Irish terrier, et si c'est un véritable Irish, qu'il soit dressé ou non, il fera parfaitement le travail qu'on attend de lui". Ce témoignage met l'accent sur la spontanéité des talents de la race, pour le déterrage, sinon pour le pistage. Si son nez n'égale pas celui d'un Braque ou d'un Pointer, l'Irish Terrier tient sa place au lièvre et au lapin, et cherche et rapporte le gibier comme un honnête Retriever. Mais sa tendance naturelle à abimer le gibier, bien qu'elle puisse être aisément contrecarrée, n'en fait pas le favori des chasseurs. Au travail au canard, il s'avère efficace, très bon chien de rapport, bon nageur, ne craignant pas l'eau, et pourvu d'un sous-poil suffisamment épais pour être protecteur. Ces qualités de chien d'eau l'ont aussi fait employer pour chasser la loutre et le raton-laveur en Amérique du Nord. Mais son utilisation actuelle sur le terrain reste cependant anecdotique, et c'est surtout comme chien de compagnie que l'Irish terrier est aujourd'hui reconnu.

Chien de compagnie

Depuis toujours, la loyauté de l'Irish terrier est soulignée dans le standard comme un des traits dominants de son caractère. Gardien des fermes irlandaises, il devait voisiner avec une nombreuse marmaille et tolérer, malgré un tempérament combatif, les espiègleries, et participer aux jeux des enfants sans risque de mouvement d'humeur. C'est aussi pour contrebalancer sa réputation d'irascible (vis-à-vis de ses congénères) que le standard insiste sur ses bonnes dispositions envers l'espèce humaine. C'est en effet en présence d'autres chiens que l'Irish Terrier exprime son côté "daredevil" (casse-cou). Certains défenseurs de la race tentent de minimiser cet aspect de l'Irish terrier, prétendant qu'il "ne cherche pas plus la bagarre que les autres terriers, simplement, il y prend plus de plaisir". Cette subtile distinction ne résout en rien le problème, qui se présente à chaque confrontation avec un congénère inconnu. L'Irish Terrier se montre alors à la hauteur de sa réputation, attaquant, comme le mentionne le standard, "tête la première, sans souci des conséquences". Si les deux chiens sont de même sexe, le combat est de règle, et le plus souvent, sans préliminaires. Les mâchoires de l'Irish Terrier, associées à la surprise d'une attaque à froid, jouent le plus souvent en sa faveur. Mais si il a le dessous lors du combat, il ne rompt pas, et supporte les conséquences de sa témérité, parfois jusqu'à la mort.

Ce trait de caractère peut assurément être considéré comme négatif, si l'on considère les conditions de vie du chien en milieu urbain. La densité de la population canine, le petit nombre de zones où les animaux peuvent être promenés sans laisse, les interactions fréquentes, autant de paramètres qui présagent d'innombrables algarades. Un siècle de sélection n'a pas amoindri le mordant de l'Irish terrier. En fait, ce trait figure dans tous les standards, est encouragé par les éleveurs, et pris en compte par les juges lors de la présentation des chiens. Le comportement de "sparring" fait partie des attitudes qui expriment l'allant, la vivacité, le feu de l'Irish terrier. Les sujets dominants d'une portée sont vite repérés, et si leur type physique est prometteur, rien ne sera fait pour les décourager dans leurs comportements agressifs. Les sujets esthétiquement prometteurs, mais montrant des attitudes de soumission, sont écartés des sujets dominants et encouragés à montrer plus d'allant. Laisser un jeune chien (ou une chienne), dans une portée où il (ou elle) sera harcelé(e), ne peut que compromettre ses chances en exposition, quand bien même son esthétique serait parfaite. Outre les éleveurs et les "handlers" qui favorisent le caractère vindicatif de l'Irish Terrier, les propriétaires ne sont pas les derniers à en tirer fierté. Cependant, aux Etats-Unis, où la race a été aux mains d'éleveurs de sexe féminin depuis une décennie, les amateurs masculins se plaignent d'une baisse de tempérament. Voilà peut-être un indice quant à la possibilité de socialiser l'Irish terrier, jusqu'à aujourd'hui sélectionné pour refléter les valeurs masculines traditionnelles de la culture Celte.

En fait, pour un amateur ne désirant pas exposer, il est possible de réduire la susceptibilité du chien vis-à-vis de ses congénères. Mais la politique d'élevage et le jugement en exposition étant plutôt à l'opposé, il faut s'attendre, lors de l'acquisition d'un Irish terrier, à des problèmes de cohabitation qui peuvent, en milieu urbain, constituer un handicap. En élevage, le problème ne se pose pas avec autant d'acuité. la hiérarchie au chenil étant établie petit à petit, et davantage par des affrontements ritualisés. Mais les nouveaux venus doivent être introduits avec précaution. Les rencontres entre Irish terriers de sexe opposés sont généralement dénuées d'agressivité. Les saillies ne présentent pas de difficultés particulières.

Dressage d'obéissance

L'Irish Terrier, contrairement à d'autres races, n'a pas de prédisposition à l'obéissance. Cependant, aux Etats-Unis, il est couramment présenté en compétition, et, bien mené, peut aspirer aux premières places. La tendance naturelle de l'Irish Terrier est de contourner la difficulté ou de résoudre le problème à sa manière. Facilement distrait, il s'ennuie si le travail n'est pas présenté de façon attrayante. Il peut alors se buter et devenir taquin. Enfin, s'il travaille en groupe, des interférences avec les autres chiens sont à prévoir. Ces défauts sont compensés par des qualités certaines : désir de plaire, intelligence vive, intérêt pour les tâches amusantes. Un entrainement adéquat peut amener l'Irish Terrier à la compétition dans les premiers rangs. Greenbriar Fiddler, à Mrs. Griffith. remporta en 1959 l'Utility Dog Tracking, après avoir obtenu toutes les distinctions décernées par l'American Kennel Club en obéissance. Turfbreeze Barrister, à Mr. Powers, se vit attribuer, en 1961, un score de 199 points et demi (sur un total possible de 200) sur une seule compétition. Un score moyen de 196,167 sur trois compétitions fut obtenu par un autre Irish Terrier, Gloccomara Gallan, à Mr.Childers. De nombreux autres Irish Terriers ont passé les degrés décernés par l'American Kennel Club (Utility Dog, Companion Dog, Tracking Dog), incluant des épreuves d'obéissance et de pistage. De l'avis des professionnels, l'Irish Terrier aborde les épreuves "un peu à sa façon. Il ne prête pas beaucoup d'attention à la manière dont il s'assoit, il change d'allure et dévie parfois. Mais les spectateurs adorent le regarder, et c'est le chien le plus heureux de travailler que l'on puisse voir en obéissance" .

Irish Terrier en concours d'agilité
Irish Terrier en concours d'agilité - photo Ron Armstrong - licence Creative Commons Paternité version 2.0

Qualités d'élevage

Besoins d'entretien

L'Irish Terrier , race médioligne, de format moyen, n'a pas d'exigence spéciale concernant l'alimentation. Les contraintes particulières de la race tiennent à l'exercice et à l'entretien du pelage. Pour avoir un Irish Terrier au mieux de sa condition, et psychologiquement conforme au standard, il est nécessaire de lui donner un ébat quotidien, au minimum d'une demi-heure. Un chien promené en laisse, ou laissé à lui-même dans un espace clos ne reçoit ni l'exercice. ni la stimulation, qui sont la source de l'allant dont il doit faire preuve. Le toilettage doit être commencé à trois mois, par un simple brossage sur le chiot positionné sur la table de toilettage. Trois à quatre minutes suffisent au début, le but étant seulement d'habituer le chien à la manipulation, qui doit être répété au moins une fois par semaine. A mesure que le pelage se constitue, il doit être débarrassé des poils morts, à la brosse si le poil est très rude, au peigne s'il est plus doux. Le chien doit être épilé au printemps, et de nouveau en automne, cette méthode étant la seule à conserver sa texture au poil. L'emploi de ciseaux, de même que les bains, sont déconseillés.

Longévité, prolificité

La race n'a pas de problème particulier concernant la reproduction. Une étude réalisée en Angleterre, sur 125 portées, donne les chiffres suivants : mise-bas entre quatorze mois et huit ans, six chiots vivants par portée en moyenne, mortalité périnatale très faible. La race ne présente pas d'affection particulière diminuant son espérance de vie, la longévité se situant autour de douze ans.

Soins aux chiots

Outre les soins classiques, les chiots Irish Terriers nécessitent une coupe de queue, et parfois une correction d'oreilles.

Coupe de queue

Elle est effectuée sur les chiots âgés de quatre à cinq jours. Il est recommandé de laisser les trois-quarts du fouet, une queue légèrement trop longue pouvant toujours être retaillée si nécessaire. Au Royaume-Uni, la caudectomie est interdite depuis le 6 avril 2007.

Défauts de port d'oreilles'

Il y a souvent quelques difficultés a amener l'oreille d'un jeune Irish Terrier à une position convenable. Très importante dans l'expression du chien, la façon dont l'oreille est pliée et dont son extrémité retombe sur la joue est un point de jugement essentiel. L'oreille "morte", pendant bas comme celle d'un chien de chasse, les oreilles ayant un pli inverse, qui éloigne la pointe de l'oreille vers la tempe, et les oreilles cassées trop près de leur extrémité, semi-dressées, sont les trois principaux défauts que mentionnent les standards. Sévèrement pénalisés, ces défauts sont à détecter très tôt, si l'on veut tenter une correction.

Méthodes de correction du port d'oreilles

Quel que soit le défaut, on corrige de la manière suivante : on encolle l'extrémité de l'oreille et on rapplique sur le front temporairement pour inciter la musculature à conserver la position désirée. Les colles à tissu sont indiquées pour cet usage. Une fois repérée la position idéale de l'oreille, on applique en regard de son extrémité une petite quantité de colle. L'oreille, dont l'extrémité est appliquée sur la zone encollée, est maintenue en position durant une dizaine de minutes. La vivacité des chiots contraint souvent à répéter l'opération de temps à autre, en s'assurant toujours que l'on encolle bien sur le poil et non sur la peau. Si celle-ci est dénudée par les applications de colle successives, il faut impérativement attendre la repousse du poil pour procéder à un nouvel encollage. Le même résultat peut être obtenu en utilisant une bande adhésive, passant autour de la tête et sous la mâchoire, et prenant l'extrémité des deux oreilles ramenées en position idéale. Il est également possible d'associer les deux méthodes. Le moment idéal pour ces corrections se situe entre trois et cinq mois. Des oreilles parfaites peuvent se détériorer au moment de la poussée des dents définitives, nécessitant une intervention plus tardive.

Irish Terrier
Irish Terrier - photo Pleple2000 - licence Creative Commons Attribution ShareAlike 3.0 Unported

Problèmes particuliers

Craquelures des coussinets

Toujours mentionnées au standard, les craquelures des coussinets ont été, dès les premières années de sélection, un problème pour les éleveurs d'Irish Terriers. L'Irish Terrier Association désigna en -1921 un comité chargé d'étudier l'affection et les modalités de son éradication. Une résolution fut passée, interdisant la remise de prix aux chiens atteints de l'affection. Des certificats, délivrés aux chiens indemnes et joints à leurs pedigrees, devinrent nécessaires pour concourir et se livrer à l'élevage. Ces mesures entrainèrent une diminution rapide de la maladie, très rare aujourd'hui.

L'affection, apparaissant vers le huitième mois, associe une hyperkératose des coussinets et une croissance exagérée des ongles. Le coussinet, d'abord craquelé, se fissure et se crevasse, tandis qu'apparaissent des excroissances cornées. Les ongles, poussant sans incurvation, s'éloignent du doigt sans s'user, et compliquent le tableau, occasionnant boiteries et positions vicieuses du pied. Une carence, due à une mauvaise utilisation du zinc présent dans la ration, semble être à la base de l'affection. Son éradication rapide laisse supposer un support génétique. Décrite chez l'Alaskan Malamute et le Dogue Allemand, la carence en zinc associe des troubles de croissance et des manifestations d'hyperkératose. Un apport en zinc de 50 ppm (dans une ration à 1,1% de calcium) semble suffisant pour prévenir l'affection. La mise à l'écart de la reproduction des sujets atteints est toujours de règle.

Résurgence du type primitif

Souvent signalée par les éleveurs, l'apparition dans une portée d'Irish Terriers d'un individu reproduisant le type du début du siècle est une curiosité, pas une rareté. Le chien présente alors un museau effilé, un crâne pointu, tout à fait indésirables aujourd'hui. La résurgence de ce type primitif est souvent associée à la réapparition sur le pelage de marques sombres, autour des yeux, sur les épaules et la ligne du dos, qu'il ne faut pas confondre avec le poil sombre des chiots, normal entre 4 et 8 semaines, et qui disparait avant l'âge adulte.

Effectifs et avenir de la race

Effectifs

Royaume-Uni

Le nombre de membres de l'I.T.A, en 1988, atteignait presque 200, témoignant d'un intérêt retrouvé pour l'Irish Terrier, dans son pays d'origine. Cependant, la dépression des années 1930-1940 n'a jamais vraiment été surmontée, et l'exportation d'un grand nombre de chiens de valeur vers les Etats-Unis, qui continue de nos jours, handicape lourdement la race. De 1978 à 1988, le Kennel Club a enregistré 1633 naissances d'Irish Terriers, avec un pic à 184 en 1985, et un plateau à 135 pour les trois dernières années. 15 à 25% des chiots sont exportés chaque année. Les élevages sont en grande majorité amateurs, et l'activité d'exposition reste stationnaire. La spéciale de Cheltenham, qui se tient tous les ans au mois de juin, et ne regroupe que des Irish Terriers, voit le nombre de ses participants augmenter lentement (64 chiens en 1979, 77 en 1987, 82 en 1989). Géographiquement, la race est surtout représentée dans le sud-est de l'Angleterre (Essex, Sussex, Dorset, Suffolk) et en Irlande du Nord (affixes Espérons, Ben's Heir), où elle reste très populaire. Il est difficile de déterminer le nombre exact d'Irish terriers vivant actuellement au Royaume-Uni, mats une hypothèxe plausible , compte tenu des déclarations de naissance et des exportations, situe la population totale entre 1700 et 2000 individus.

République d'Irlande

Le berceau de la race n'est plus la vraie patrie de l'Irish Terrier. La réglementation restreignant la chasse au renard et au blaireau, l'urbanisation de la population, le départ massif des meilleurs sujets, ont réduit l'élevage à un seul affixe réellement actif (Teltown, couvrant les deux élevages des frères Sweeney). Au total, la République d'Irlande produit aujourd'hui cinquante chiots par an (chiffres de l'Irish Kennel Club, moyenne des cinq dernières années). Près de 50% sont exportés (vers les Etat-Unis, mais surtout vers la RFA et l'Italie). La population est. là aussi, difficile à évaluer, mais compte tenu des exportations, une évaluation de 700 Individus semble raisonnable.

Amérique du Nord

De 1978 à 1988. l'American Kennel Club a enregistré un total de 2943 naissances d'Irish Terriers, avec un pic à 316 pour l'année 1979. Le chiffre de 1988 (248 naissances), comparé aux 10872 déclarations de Cocker Spanlel pour la même année, relègue l'Irish terrier au rang de race confidentielle. S! l'on tient compte d'un flot régulier d'importation (en moyenne une soixantaine de sujets par an), la population s'établit vraisemblablement entre 5000 et 6000 sujets. Le nord-est des Etats-Unis reste le foyer actif de la race (affixes Kilvara, BIamey. Siemish, Ahtram). Mais on trouve des élevages reconnus sur la côte ouest, en Californie (affixes Begora, Mullaghboy) et aussi au Texas, en Louisiane, et dans les deux Caroline. Le Canada est également un producteur d'Irish Terriers non négligeable. L'Irish Terrier Association of Canada recensait 60 naissances en 1988, dont la moitié localisée dans l'Ontario.

Autres pays

Hormis les Iles Britanniques, l'Irish Terrier est bien représenté en Europe dans les pays suivants : République Fédérale d'Allemagne, Suisse, Hollande. Ces trois pays sont producteurs (en 1988, 24 naissances en RFA, 19 en Suisse, 27 en Hollande) et exportateurs. Plus récemment, l'Irish Terrier semble avoir conquis l'Italie, la Finlande, et la Suède (importateurs). Mais la présence de la race dans ces pays est, pour le moment, anecdotique. Tout comme en France, d'ailleurs, où l'Irish Terrier reste confidentiel, avec 35 chiens (dont neuf importations) immatriculés, sur une période allant de 1982 à 1986. La race n'a connu qu'un seul affixe professionnel, le Devil Rosso de M.Bertoncelli, actif au début des années 80, et aujourd'hui disparu. Hors de l'Europe, l'Irish Terrier est bien installé en Australie et en Nouvelle-Zélande, et s'est implanté en Afrique du Sud. L'Australie reçut son premier sujet (originaire d'Angleterre) en 1880. En 1930, le Royal Easter Show de Sydney voyait concourir 77 Irish Terriers. En 1979, 15 Irish Terriers participaient à cette même compétition. L'Afrique du Sud a connu les même fluctuations et la même stagnation récente, avec une population d'Irish Terriers principalement constituée d'importations britanniques et irlandais. Le Transvaal Terrier Championship Show rassemblait en 1966 pas moins de 48 chiens. En 1988, 9 Irish Terriers étaient inscrits à ce même concours.

Avenir

Type physique

La prospective concernant révolution du type physique est possible. On peut au moins discerner deux grands profils qui se dessinent'dans les deux principaux lieux de sélection : Amérique du Nord et Grande-Bretagne. A partir de l'idéal médioligne, divergent deux conceptions, l'une "bréviligne", l'autre "longiligne" de la race. La première privilégie un chien solide et bien planté, assez près du sol, et en tout cas puissant. La seconde présente une version sophistiquée de l'Irish terrier, haut sur pattes, tête fine sur un cou long, apparence encore rehaussée par un toilettage parfois trop apprêté (fig 25a et 25b). Il est certain que cette version, qui résulte d'une interprétation du standard, éloigne radicalement le chien de ses origines. Des traits physiques caractéristiques, mais décrits de façon ambiguë par le standard, sont modifiés, et la silhouette de l'Irish Terrier en devient presque méconnaissable. Le toilettage et la présentation en exposition sont envisagés de manière différentes selon l'option "bréviligne" ou "longiligne". Les tenants d'un chien ramassé (pour simplifier, les éleveurs d'Amérique du Nord), défendent une présentation très simple, le chien entièrement épilé, se présentant sans artifices, sa silhouette non modifiée par les retouches du toilettage. Les éleveurs de Grande-Bretagne (et de la côte ouest des Etats-Unis), qui présentent leurs Irish terriers en exposition après un toilettage minutieux, l'utilisent souvent pour accentuer la silhouette d'une manière non conforme au standard. La tête est allongée par une barbe et des moustaches tirées vers l'avant. La poitrine, le dos, les pattes, sont "corrigées" grâce à des artifices de toilettage. La taille, bien que définie clairement, reste très variable. Les trois standards en font un paramètre relatif, à mettre en balance avec les autres qualités de l'animal. Des sujets au-dessus du standard, mais ayant d'autres traits en proportion (long cou, tête allongée, dos long) sont alors considérés conformes au standard. De tels sujets sont couramment récompensés en exposition, là où le faible nombre de compétiteurs pousse les juges à {'indulgence. C'est sans doute une erreur, alors que la race semble se reconstituer lentement, et que sa réputation et son image restent à refaire, d'encourager l'apparition d'un type fautif et sans caractère. C'est pourquoi, malgré les requêtes incessantes des amateurs de la race, aucun des trois standards n'a été relevé quant à la taille et au poids.

Les responsables de la race, aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord, préfèrent garder une limite officielle, qui. bien que dépassée, rappelle à la modération les amateurs de terriers "longilignes". Ils se réservent ainsi le droit de devenir conservateurs, au cas où la prépondérance des sujets "longilignes" mettrait en péril l'avenir de la race.

Enfin, l'Irish Terrier a dû faire face, dans son pays d'origine, à l'interdiction de la coupe de queue. Les amateurs de la race, héritiers de ceux-là même qui promulguèrent l'anti-cropping law, n'ont pas été les moins acharnés à lutter contre l'interdiction du "docking". Si la coupe de queue n'est pas rangée officiellement parmi les actes de cruauté envers l'animal, elle entre, selon ses contempteurs, dans la catégorie des "opérations esthétiques", qui, sauf nécessité absolue, sont interdites par le Kennel Club. Depuis le 6 avril 2007, la pratique est interdite, pour toutes les races, sur le territoire du Royaume-Uni.

Expansion

L'Irish Terrier est aujourd'hui une race fragile. Le succès qu'il a connu par le passé parle en sa faveur. Ses qualités sont indiscutables, et exceptée sa fougue (qui, on l'a vu. peut être domptée), il est un excellent chien de compagnie. Adaptable, très tolérant vis-à-vis des enfants, de bonne garde, d'entretien relativement aisé. il peut séduire par son originalité (robe rouge), son format, et sa rareté actuelle. L’Irish Terrier reste cependant un chien confidentiel, du moins en Europe, et. en grande partie, de la volonté même de ses défenseurs.

Les éleveurs anglais considèrent que la race est actuellement contrainte, du fait du petit nombre d'individus au-dessus du lot, à une relative discrétion. La fuite incessante des meilleurs sujets vers les Etats-Unis, sans espoir de retour (même pour une saillie, quarantaine oblige) limite les possibilités réelles d'amélioration de la race dans son pays d'origine. Sélectionnés de façon très consanguine dès les débuts de l'élevage. élevés majoritairement par des amateurs dévoués, mais souvent incertains, les Irish Terriers anglais manquent de l'émulation nécessaire. Les expositions ne rassemblent pas assez d'individus pour pénaliser sévèrement les défauts ponctuels, ou même les individus totalement fautifs, sans décourager les bonnes volontés. Les amateurs de la race tiennent d'ailleurs à cette confidentialité. S'estimant privilégiés, et constituant un groupe restreint et très soudé, ils se soucient peu de voir la race devenir populaire, et l'Irish Terrier commun. Autant de points qui semblent indiquer pour le futur une stagnation dans les effectifs, et peut-être une baisse dans la qualité des sujets anglais.

En Amérique du Nord, la situation semble très différente. Les effectifs plus nombreux, les échanges plus fréquents, les perspectives plus larges, rendent les amateurs plus optimistes quant à l'avenir de l'Irish Terrier. Pénalisant plus sévèrement les erreurs, dans un contexte d'exposition plus stimulant, les juges encouragent, pour la plupart, un type proche du standard. Le professionnalisme des éleveurs et le dynamisme des responsables de la race sont les meilleurs atouts de la race aux Etats-Unis et au Canada. L'attitude générale vis-à-vis de l'animal de compagnie, essentiellement destiné à rester à la maison, et très rarement en contact avec des congénères, élimine le point négatif constitué par le tempérament de la race. Encore localisé dans son extension géographique américaine, l'Irish Terrier a des perspectives assez larges dans son pays d'adoption. et l'on ne peut envisager de succès international pour la race sans l'intervention de reproducteurs américains.

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