Grand Palais (Paris) - Définition

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Introduction

Grand Palais
GD-FR-Paris-Grand Palais.jpg
Informations géographiques
Coordonnées 48° 51′ 58″ Nord
       2° 18′ 45″ Est
/ 48.8661611, 2.3125528
  
Pays France  France
Localité Paris
Informations générales
Date d'ouverture Exposition universelle de 1900
Superficie 77 000 m² dont 13 500 m² pour la nef
Informations visiteurs
Visiteurs/an 1,5 millions par an
Adresse Avenue Winston-Churchill
75008 Paris
Site internet www.grandpalais.fr
 
Grand Palais (Paris)

Le Grand Palais est un monument parisien célèbre situé en bordure des Champs-Élysées, face au Petit Palais, dans le 8e arrondissement. Ses 77 000 m² abritent régulièrement salons et expositions prestigieuses.

L'établissement public du Grand Palais des Champs Elysées (EPGPCE), créé le 25 janvier 2007, est présidé par Jean-Paul Cluzel depuis le 11 septembre 2009.

Historique

Verrière du Grand Palais, restaurée en 2004

Le « Grand Palais des Beaux-Arts » est édifié à Paris à partir de 1897, pour l'Exposition universelle prévue du 15 avril au 12 novembre 1900, en lieu et place du vaste mais inconfortable Palais de l'Industrie de 1855. « Monument consacré par la République à la gloire de l’art français », comme l'indique l'un de ses frontons, sa vocation originelle consiste à accueillir les grandes manifestations artistiques officielles de la capitale.

Par arrêté du 12 juin 1975, la nef est classée au titre des monuments historiques. Un nouvel arrêté du 6 novembre 2000, protège le Grand Palais dans sa totalité.

Le concours d'idées

L'établissement d'un programme est rédigé et l'organisation d'un concours d'idées entre architectes est décidée par arrêté du 22 avril 1896. Contrairement à ce qui avait été prévu pour le palais du Trocadéro ou encore l'Opéra Garnier, il n'est pas envisagé que la compétition soit internationale. Le concours ne s'adresse, ici, qu'aux seuls architectes de nationalité française.

Les architectes lauréats

Après une suite d'épreuves très disputées, de péripéties et un âpre débat au sein des représentants des autorités, de la presse et du grand public, les architectes Henri Deglane, Albert Louvet, Albert-Félix-Théophile Thomas et Charles Girault ne peuvent être départagés et sont choisis pour réaliser une synthèse de leurs propositions respectives et faire œuvre commune.

La répartition des tâches
  • Henri Deglane est chargé des nefs nord et sud de la grande nef et de sa partie transversale dénommée "paddock", des façades et décors qui l'entourent et plus particulièrement de l'entrée principale et des péristyles situés de part et d'autre, sur la « nouvelle avenue », l'avenue Alexandre-III, actuelle avenue Winston-Churchill.
  • Albert Louvet, auteur du plan, se voit confier la responsabilité d'édifier la partie centrale dont le "Salon d'honneur" et, en coordination avec Deglane, le grand escalier d'honneur et le décor peint et sculpté du mur de fond de la nef transversale.
  • Albert Thomas doit mener à bien la construction de l'aile ouest, dite "Palais d'Antin" et des élévations correspondantes sur l'avenue d'Antin (future avenue Victor-Emmanuel III, aujourd'hui avenue Franklin D. Roosevelt).
  • Quant à Charles Girault, il est désigné pour la mise au point définitive des plans et la coordination générale des travaux. Il doit assurer, en même temps, la maîtrise d'œuvre du Petit Palais (actuel musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris).

Le constructeur est l'entreprise Daydé & Pillé.

Analyse du projet définitif

L'axe républicain

Avant l'exposition universelle de 1900, l'amorce d'une longue perspective est déjà marquée par le Dôme, l'Église des soldats, l'Hôtel et l'Esplanade des Invalides. Mais, de l'autre côté de la Seine, le regard bute de façon malheureuse sur une des façades latérales du Palais des Arts et de l'Industrie. Longeant l'avenue des Champs-Élysées, cette imposante construction est, de plus, aperçue de biais.

Lors de la période de préparation des modalités du concours et, en particulier, du dessin des gabarits définissant l'emplacement précis de chaque bâtiment devant succéder à l'ancien palais, l'intention est d'inscrire ce projet dans une réalisation urbanistique plus large.

Il est ainsi prévu de prolonger l'axe des Invalides jusqu'au palais de l'Élysée et d'offrir, par là-même, une ossature à la future grande exposition.

L'axe républicain est né, tracé auquel se doivent d'obéir l'organisation et l'implantation des pavillons étrangers et à thème installés sur l'esplanade des Invalides comme l'ensemble formé par le Grand Palais, le Petit Palais devant lui faire face, de l'autre côté de l'avenue nouvelle ainsi créée, et le pont Alexandre-III lancé, en cette occasion, au-dessus du fleuve.

Cet axe, qui perdurera au-delà des festivités de 1900, constitue encore aujourd'hui la dernière réalisation d'envergure dans l'urbanisme parisien.

L'architecture

Le vaisseau principal, d'une longueur de près de 240 mètres, est constitué d'un espace imposant surmonté d'une large verrière. La voûte en berceau légèrement surbaissée des nefs nord et sud et de la nef transversale (paddock), la coupole sur pendentifs et le dôme pèsent environ 8.500 tonnes d'acier, de fer et de verre. Le poids de métal utilisé, égal à environ 6.000 tonnes, équivaut à celui de la tour Eiffel. Le sommet de cet ensemble culmine à une altitude de 45 mètres.

Verrière à l'endroit de la coupole et des pendentifs

La colonnade de Deglane, inspirée de celle de Claude Perrault au Louvre, mais sans en avoir la grâce, dissimule prudemment, comme à la gare d'Orsay édifiée par Victor Laloux pour la même exposition, la splendide innovation de la structure métallique.

Ce type de bâtiment marque l'aboutissement de l'éclectisme, propre au « style Beaux-Arts ». Le Grand Palais constitue, à lui seul, un résumé des goûts de la « Belle Époque », mais marque en même temps la fin d'une certaine conception de l'architecture où le maître d'œuvre, à la fois artiste et technicien, occupe un rôle prépondérant.

L'ouvrage est l'un des derniers jalons d'une époque antérieure à l'ère de la fée électricité. Il témoigne de ce moment des grandes structures transparentes, héritières du Crystal Palace de Londres conçu par Joseph Paxton en 1851, où l'apport en lumière naturelle est encore indispensable à tout grand rassemblement humain.

À l'origine, la construction et son fonctionnement interne sont organisés selon un axe est-ouest. La communication entre la grande nef et les autres parties du palais (salon d'honneur, aile centrale et palais d'Antin) se fait par un ample escalier de fer d'inspiration classique teintée d'Art nouveau. En 1937, le Palais de la Découverte, exposition temporaire pour l'Exposition internationale, occupe l'espace du palais d'Antin (partie ouest du Grand Palais). Cette exposition attire 2 millions de visiteurs et conquiert ainsi le droit de rester dans le Grand Palais à partir de 1940. Une porte mure alors le passage entre le grand escalier d'honneur et le palais d'Antin, en rupture avec le schéma de circulation est/ouest originel. L'établissement public du Grand Palais a prévu dans son plan d'action 2008/2010 de rouvrir ce passage. Les visiteurs pourront ainsi accéder directement de la nef au palais d'Antin. De même, le salon d'honneur sera rénové et redeviendra le cœur du Grand Palais.

Façade principale conçue par Henri Deglane, après restauration
Les sculptures
Quadrige, côté Seine
  • Les quadriges en cuivre repoussé de Georges Récipon couronnent les deux entrées et leur fronton, au nord-est et sud-est, sur l'avenue nouvelle. Ces œuvres allégoriques, s'imposant au piéton à une altitude de quarante mètres, représentent :
    • Du côté des Champs-Élysées : « L’Immortalité devançant le Temps » ;
    • Du côté de la Seine : « L’Harmonie triomphant de la Discorde ».
  • Les groupes en bronze sont dus aux sculpteurs Victor Peter et Alexandre Falguière.
Les mosaïques
  • Intérieurement, les pavements du hall elliptique sont en mosaique de grès céram. On trouve un large motif floral en symétrie centrale, constitué de tesselles aux couleurs peu soutenues (beige, marron et vert), mais se détachant bien sur un fond blanc. Ces mosaïques ont été réalisées par la Société Simons et Cie selon des cartons de Louis Hista.
  • Les frises extérieures, situées sous le péristyle de Deglane (façade sur l'avenue Winston Churchill), se composent d'une longue bande aux vives couleurs rehaussées d'or utilisant la technique traditionnelle de la mosaïque.

Fractionné en dix panneaux symbolisant l'art à différentes époques, cet ouvrage mesure soixante-quatorze mètres de long (273 m²) et du fait de sa grande hauteur, il est souvent peu connu. Ces mosaïques ont été réalisées par Auguste-Maximilien Guilbert-Martin et René Martin selon des cartons de Louis-Edouard Fournier, pour célébrer l'art au travers des civilisations connues, à l'occasion de l'exposition universelle de 1900.

Le jeu des tesselles est animé par des opus très réguliers et souligné par des contours marqués ainsi que de subtils dégradés. On y trouve ainsi des représentations des grandes civilisations de l'Histoire telles que perçues à la fin du XIXè siècle, dont l'Égypte, la Mésopotamie, la Rome d'Auguste à la Grèce du siècle de Périclès, la Renaissance italienne et française au Moyen Âge, l'Europe industrieuse à celle des arts classique et baroque.

Les civilisations plus lointaines ne sont pas oubliées, glorifiant au passage la période alors à son apogée des grandes nations colonisatrices : l'Afrique méditerranéenne et subsaharienne, l'Orient et le sous-continent indien, l'Asie du sud-est et l'Indochine avec les Khmers et les temples d'Angkor, la Cochinchine et les paysages annamites autour de la ville de Hué, l'Extrême-Orient avec des représentations de la Chine mystérieuse et du Japon (alors en vogue depuis le récent engouement des peintres impressionnistes et d'écrivains pour ce pays), des évocations des deux Amériques.

La cérémonie d'inauguration

L'inauguration du Grand Palais a lieu avec tout le faste propre à la IIIe République. Une plaque de l'un des frontons d'angle porte encore, gravé dans la pierre, le témoignage de l'événement.
La cérémonie se tient le 1er mai 1900, en présence d'Émile Loubet, président de la République, de Pierre Waldeck-Rousseau, alors président du Conseil et ministre de l'Intérieur et des Cultes, de Georges Leygues, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts, d'Alexandre Millerand, ministre du Commerce, de l'Industrie, des Postes et Télécommunications et, enfin, d'Alfred Picard, commissaire général de l'Exposition universelle.

Un siècle de salons et d'expositions

Dès 1901, le Grand Palais abrite, parallèlement aux Salons artistiques, de nombreuses autres manifestations. C'est notamment pour le concours hippique, accueilli jusqu'en 1901 au palais de l'Industrie, que le Grand Palais est doté d'une nef et d'une piste sablée. D'avril 1901 à 1957, le concours hippique, avec concours d'attelages, épreuves de vitesse et sauts d'obstacles, est un moment très prisé de la vie parisienne. À partir de 1901, d'autres Salons se succèdent. Ils sont majoritairement dédiés à l'innovation et la modernité: Salon de l'automobile de 1901 à 1961), Salon de l'aviation de 1909 à 1951, Salon des arts ménagers, etc.

Les salons artistiques

Les salons consacrés aux beaux-arts connaissent leur âge d'or pendant les trente premières années de fonctionnement du palais. Avec l'avènement du Front populaire en 1936, ces présentations, considérées par certains comme l'expression d'un art réservé à une élite bourgeoise, perdent progressivement de leur prestige et voient leur surfaces réduites d'une manière considérable avec l'installation définitive du Palais de la découverte l'année suivante.

Après la guerre, on leur préfère les salons techniques et commerciaux, plus rentables. Les salons artistiques perdurent encore un moment avant de voir leur espace d'exposition diminuer comme peau de chagrin et d'être relégués dans des endroits moins nobles et moins visibles du Grand Palais.

À partir de 1947, l'édifice perd sa fonction de Palais des Beaux-Arts, ce pour quoi il a été construit.

  • Le Salon des artistes français (1901) ;
  • Le Salon des Artistes indépendants (1901) ;
  • Le Salon de la Société nationale des Beaux-Arts (1901) ;
  • Le Salon des Orientalistes (1901) ;
  • Le Salon des peintres, graveurs et lithographes (1901) ;
  • Le Salon de l'Union des Femmes peintres et sculpteurs (1901) ;
  • Le Salon d'automne (1903 à 1993) ;
  • Le Salon des Arts décoratifs (1925) ;
  • "Horizon Jeunesse"
  • Le Salon Art Paris (2006)
  • La Force de l'art (2006).

Les salons techniques

Ce type de manifestations se raréfie au Grand Palais à partir des années 1960. Devenu trop petit, on lui préfère le tout nouveau Palais du CNIT ou le parc des expositions de la porte de Versailles.

  • Le Salon de l'Automobile (1901 à 1961) ;
  • Le Salon des Machines agricoles et horticoles ;
  • L'Exposition Internationale de la Locomotion Aérienne (1909) à (1952), fait ses débuts au sein du Salon de l'Automobile.

En prenant son indépendance cette exposition prend le nom de « Salon de l'Aéronautique » puis celui de « Salon de l'Industrie aéronautique » avant de partir pour l'aérogare du Bourget.

Les salons commerciaux

Ces expositions quittent également le Grand Palais par manque de surface disponible.

  • Le Salon des Arts ménagers, ancien Salon des Appareils ménagers (de 1926 à 1960, avec une interruption de 1940 à 1947) ;
  • Le Salon de l'Habitat ;
  • Le Salon de la Qualité française ;
  • Le Salon de la France d'Outre-mer (en 1939 et 1940) ;
  • Le Salon de l'Enfance ;
  • La Foire de Paris ;
  • La Foire Internationale d'Art Contemporain (FIAC) ;
  • Le Salon du Livre (de 1981 à 1991) ;
  • Le Salon de la musique classique et du jazz (Musicora).

Les événements ponctuels

  • Les concours et présentations du « Salon de la Société hippique » (de 1901 à 1937) ;
  • Les expositions des colonies ;
  • Les concerts, spectacles de cirque ou de music-hall, floralies, congrès, défilés de mode et soirées diverses.

Le Palais de la Découverte

Le Palais de la découverte de l'exposition universelle de 1937 est installé dans l'aile ouest du Grand Palais. Il est conçu à l'origine comme une présentation temporaire, mais fort de son succès, il reste finalement dans la partie ouest du Grand Palais. Il constitue aujourd'hui une véritable institution dont la popularité ne s'est jamais démentie.

Les Galeries nationales

En 1964, Reynold Arnould transforme une partie de l'aile nord du Grand Palais, à la demande d'André Malraux alors ministre des Affaires culturelles, en Galeries nationales destinées à recevoir de grandes expositions temporaires. Sont ainsi présentées en 1966, une rétrospective du peintre Pablo Picasso et une importante présentation d’art africain.

De très nombreuses expositions de peintres classiques, impressionnistes (Renoir), et modernes (Zao Wou-Ki, Prassinos, Music, Bazaine, Manessier) sont organisées par la suite.

Des réutilisations surprenantes

Au cours du XXe siècle, le Grand Palais est, tantôt témoin des drames de l'Histoire, tantôt victime de réutilisations souvent malvenues.

  • Au début de la Grande guerre, le grand palais est utilisé comme casernement pour les troupes coloniales s'apprêtant à partir au front. Il devient rapidement hôpital de fortune pour les blessés de la Marine ne pouvant trouver de place dans les hôpitaux bondés de la capitale.
  • Durant la Seconde Guerre mondiale, le grand vaisseau est réquisitionné par les Allemands pour y abriter des véhicules militaires. En août 1944, la nef est bombardée et un incendie se déclare, sans grandes conséquences, dans une partie de l'édifice ; les pompiers sont toutefois gênés dans leur travail par le sauvetage des animaux d'un cirque qui a élu domicile sous la grande verrière. Ils doivent aussi protéger les œuvres envoyées pour une exposition par des artistes mobilisés ou prisonniers.

Jusqu'à la création de l'établissement public du Grand Palais, plusieurs institutions et services s'installent au cœur du Grand Palais :

  • Le commissariat de police du VIIIe arrondissement, chargé de la surveillance du Palais de l'Élysée et de ses abords ;
  • Un bureau de douane ;
  • Des ateliers d'architecture décentralisés de l'École nationale supérieure des beaux-arts devenus, après 1968, une Unité pédagogique d'architecture ;
  • L'UER d'études germaniques et slaves, antenne de l'université Paris-IV ;
  • Un restaurant universitaire ;
  • La Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC) d'Île-de-France ;
  • Une partie des bureaux de la Mission du patrimoine photographique ;
  • Divers bureaux ;
  • Un parc de stationnement automobile en sous-sol.

La création de l'établissement public du Grand Palais, en 2007, a permis de rationaliser les espaces. Désormais, le Grand Palais accueille l'administration de l'établissement public du Grand Palais, les Galeries nationales du Grand Palais, le Palais de la Découverte, le commissariat de police du VIIIe arrondissement et, jusqu'en juillet 2009, des salles de répétition de la Comédie-Française.

Le 13 juillet 2008, 43 chefs d'État se sont réunis sous la grande nef à l'occasion du sommet de l'Union pour la Méditerranée.

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