Tramways suisses - Définition

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Tramway zurichois
Tramway zurichois "Cobra" à la station Milchbuck (VBZ ligne 9), à la sortie du prémétro (voir ci-dessous)

Depuis l'ouverture du premier tramway hippomobile jusqu'à nos jours, les tramways suisses ont connu une évolution riche et mouvementée qui justifierait, à elle seule, un ouvrage de grande envergure. La Suisse, considérée par les ferrophiles comme étant le paradis du chemin de fer par excellence, n'a pas été en reste concernant ce chemin de fer sur route, Genève a même possédé durant quelques années le plus grand réseau de tramways d'Europe.

Pratiquement la totalité des tramways suisses sont (ou ont été) à écartement métrique et à traction électrique, courant continu (entre 500 et 900 V pour la plupart). Dans les premières années on vit aussi le cheval, la vapeur, le gaz de ville ou encore l'air comprimé comme moyen de propulsion.

Quelques dates

  • 19 juin 1862 : inauguration du premier tramway (Genève-Carouge). Voies à écartement standard de 1'435 mm et traction hyppomobile.
  • 1877 : premier tramway à vapeur de Suisse (Genève).
  • 4 juin 1888 : premier tramway électrique du monde entre Vevey, Montreux et Territet. Tension 480 volts courant continu, ligne de contact bipolaire Siemens formée de deux conducteurs en tubes creux et prise de courant par navettes captrices tirées par les automotrices. Cette ligne de contact est remplacée en 1913 par un système plus conventionnel (ligne unipolaire, archet sur les véhicules et tension portée à 600 volts).
  • Août 1893 - 12 mai 1894 : essais de traction à gaz à Neuchâtel.
  • 1901 : essais à Berne de tramways à propulsion par air comprimé (système Mekarski).
  • 7 mars-3 juin 1904 : exploitation à Genève de la ligne de la Cité (Rue de la Monnaie - Bourg de Four - Rue Verdaine - Rue d'Italie) avec une rampe maximale de 118 ‰ (la plus raide de Suisse en adhérence), rampe qui a eu raison de la ligne trois mois après son ouverture.
  • 1923-1924 : extension maximale du réseau genevois, alors le plus grand d'Europe. 119,7 km, dont 15,6 km sur territoire français.
  • 2 juin 1991 : renaissance du tramway à Lausanne après 27 ans d'absence. Cependant, le TSOL (Tramway du Sud-Ouest Lausannois) s'apparente davantage au métro léger : tracé en site propre, gabarit large et véhicules accessibles au public par quai surélevé.

Tramways urbains

Les tramways urbains en Suisse
Ville (+ nom allemand) Canton Mise en service Mise hors service Long. max. du réseau Rampe max.
Bâle (Basel) BS 06.05.1895 en service 51,66 km (1958)     73 ‰
Berne (Bern) BE 01.10.1890 en service 18,20 km (1932-1935)     65 ‰
Bienne (Biel) BE 18.08.1877 09.12.1948 7,97 km (1924-1940)     48 ‰
La Chaux-de-Fonds NE 01.01.1897 15.06.1950 5,34 km (1937-1949)     79 ‰
Fribourg FR 28.07.1897 01.04.1965 6,78 km (1936-1951)     93 ‰
Genève GE 19.06.1862 en service 119,71 km (1923-1924)     74 ‰ (1)
Lausanne VD 01.09.1896 06.01.1964 66,13 km (1933-1934)   113 ‰
Locarno TI 03.07.1908 30.04.1960 4,61 km (1914-1926)     78 ‰
Lucerne (Luzern) LU 01.01.1899 11.11.1961 11,51 km (1928)     60 ‰
Lugano TI 01.06.1896 17.12.1959 7,48 km (1927-1954)     93 ‰
Martigny VS 24.10.1906 31.12.1956 1,90 km (1906-1956)     13 ‰
Neuchâtel NE 16.09.1892 en service (2) 27,32 km (1921-1926)     89 ‰
Saint-Gall (St. Gallen) SG 20.05.1897 01.10.1957 12,20 km (1916-1935)     78 ‰
Schaffhouse (Schaffhausen) SH 11.05.1901 23.09.1966 8,96 km (1913-1914)     77 ‰
Winterthour (Winterthur) ZH 13.07.1898 03.11.1951 11,14 km (1931-1934)     44 ‰
Zurich (Zürich) ZH 05.09.1882 en service 68,74 km (1931-1933)     77 ‰

(1) exception faite de la ligne de la Cité (118 ‰) qui dura moins de trois mois (voir ci-dessus)

(2) 1976 : suppression de la dernière ligne urbaine (ligne 3, Neuchâtel-Peseux-Corcelles)

Tramways urbains actuels

De nos jours, seules cinq villes suisses exploitent toujours des tramways :

  • Bâle : 8 lignes urbaines (65,9 km) BVB + 3 lignes suburbaines (51,8 km) BLT
  • Berne : 3 lignes urbaines (13,5 km) BernMobil
  • Genève : 5 lignes urbaines (12,6 km) TPG
  • Neuchâtel : 1 ligne suburbaine (8,9 km) TN
  • Zurich : 13 lignes urbaines (112,3 km) VBZ

Contrairement au tableau ci-dessus, la longueur comprend la totalité des lignes, et non du réseau. Ainsi les tronçons parcourus par plusieurs lignes sont comptés plusieurs fois.

Zurich : le plus grand réseau actuel

Avec 68,45 km de voies et 109,30 km de lignes, Zurich peut se vanter de posséder aujourd'hui le plus vaste réseau de tramways de Suisse, ce qui est logique, car avec ses 370 000 citoyens, c'est la plus grande ville helvétique.

Le réseau possède aussi la plus forte rampe pour une ligne ferroviaire suisse à adhérence (sans avoir recours à la crémaillère) avec 77 ‰ sur la ligne 13 (Frankental-Albisgütli) entre Utohof et Albisgütli.

Autre curiosité : sur les lignes 7 (Bahnhof Stettbach-Wollishofen) et 9 (Hirzenbach-Triemli), entre les stations Schwamendingerplatz et Milchbuck, les tramways empruntent un tunnel long de 2 213 m qui comprend 3 stations souterraines (Tierspital, Waldgarten et Schörlistrasse). Ceci est en quelque sorte un prémétro comme on peut en rencontrer en Belgique à Bruxelles, et en Autriche à Vienne. À l'origine, ce tunnel était une étude de l'école polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ-EPFZ) pour le futur métro zurichois. Lorsque le projet tomba à l'eau pour des raisons de coûts, il a été décidé de réutiliser le tunnel pour la desserte par tramway des quartiers au nord du Zürichberg. Les tramways circulent dans le souterrain depuis 1986. Plan des voies de ce " prémétro " sur ce lien

Avec l'entrée en vigueur du nouvel horaire le 10 décembre 2006, les VBZ ont ouvert à l'exploitation la première partie du réseau de tramways de la Vallée de la Glatt au nord de la ville. La ligne 11 est ainsi prolongée de Messe/Hallenstadion à Auzelg, soit trois kilomètres et cinq stations supplémentaires. A terme, les tramways circuleront jusqu'à l'aéroport.

Lignes exploitées par les VBZ
parcours
2 Farbhof – Letzigrund – Stauffacher – Paradeplatz – Bellevue – Bahnhof Tiefenbrunnen
3 Albisrieden – Stauffacher – Hauptbahnhof – Central – Kunsthaus – Klusplatz
4 Werdhölzli – Hardturm – Escher-Wyss-Platz – Hauptbahnhof – Central – Bellevue – Bahnhof Tiefenbrunnen
5 (Zoo –) Kirche Fluntern – Kunsthaus – Bellevue – Bahnhof Enge
6 Zoo – Kirche Fluntern – ETH – Central – Hauptbahnhof (– Paradeplatz – Bahnhof Enge)
7 Bahnhof Stettbach – Schwamendingerplatz – Milchbuck – Central – Hauptbahnhof – Paradeplatz – Bahnhof Enge – Wollishofen
8 Hardplatz – Stauffacher – Paradeplatz – Bellevue – Kunsthaus – Klusplatz
9 Hirzenbach – Schwamendingerplatz – Milchbuck – ETH – Kunsthaus – Bellevue – Paradeplatz – Bahnhof Wiedikon – Heuried (– Triemli)
10 Bahnhof Oerlikon – Milchbuck – ETH – Central – Hauptbahnhof
11 Auzelg – Glattpark – Bahnhof Oerlikon – Bucheggplatz – Hauptbahnhof – Paradeplatz – Bellevue – Kreutplatz – Hegibachplatz – Rehalp
13 Frankental – Escher-Wyss-Platz – Hauptbahnhof – Paradeplatz – Bahnhof Enge/Bederstr. – Albisgütli
14 Seebach – Bahnhof Oerlikon Ost – Hauptbahnhof – Stauffacher – Bahnhof Wiedikon – Heuried – Triemli
15 Bucheggplatz – Central – Bellevue – Kreuzplatz – Klusplatz

Plan du réseau zurichois (format pdf)

Bâle : paradis du tramway suburbain

Troisième ville de Suisse après Zurich et Genève, la cité rhénane dispose d'un dense réseau de tramways urbains et suburbains. Les premiers, de couleur verte, sont exploités par la compagnie BVB (Basler Verkehrsbetriebe : transports publics bâlois) ; les seconds, jaunes à bande rouge, appartiennent aux BLT (Baselland-Transport : transport de Bâle-Campagne, l'autre demi-canton, avec celui de Bâle-Ville)

De nos jours, les 8 lignes urbaines des BVB totalisent 65,9 km et les véhicules circulent sur 46,58 km de voies.

Pendant le Fasnacht, le célébre carnaval de Bâle, lorsque le centre-ville est complétement bloqué par les festivités, les BVB mettent alors en service des lignes spéciales avec des itinéraires détournés et portant des numéros en vingtaine (21, 24...).

A partir de 1907, le campagne bâloise est sillonnée de lignes de tramways vicinaux. Fait rare dans l'histoire des transports ferroviaires, toutes ces lignes sont encore en service. Les quatre compagnies ont fusionné au 1er janvier 1974 pour devenir les transports de Bâle-Campagne. Les agglomérations de Bâle et de Pratteln se sont tellement étendues qu'elles finirent par se rencontrer. Par ce fait l'exploitation de la ligne de Pratteln, entièrement en site urbain, a été cédée aux BVB.

Les trois lignes des BLT (lignes 10, 11 et 17) traversent également la ville en empruntant les voies des BVB et sont aussi par ce fait des tramways urbains.

Un élément étonnant à relever, la ligne 10 des BLT dessert, d'assez loin malheureusement, le village Français de Leymen. La gare elle même est en territoire Français et lorsque l'on quitte la station d'Ettingen on peut apercevoir un panneau annonçant que l'on sort du territoire fédéral, ainsi on roule pour quelques minutes sur sol Français. Le terminus, Rodersdorf, est de nouveau en territoire Suisse.

Lignes exploitées par les BVB
parcours
1 Dreirosenbrücke – Voltaplatz – Kannenfeld – Zoo (Bachletten) – Bahnhof SBB (–Wettsteinplatz – Messeplatz – Badischer Bahnhof)
2 Biningen Kronenplatz – Zoo (Dorenbach) – Bahnhof SBB – Wettsteinplatz – Messeplatz – Bad. Bahnhof – Eglisee (– Riehen Dorf)
3 Birsfelden Hard – Aeschenplatz – Barfüsserplatz – Spalentor – Burgfelden Grenze
6 Allschwil – Heuwaage – Barfüsserplatz – Schifflände – Messeplatz – Bad. Bahnhof – Eglisee – Riehen Grenze
8 Neuweilerstrasse – Zoo (Bachletten) – Bahnhof SBB – Aeschenplatz – Barfüsserplatz – Schifflände – Dreirosenbrücke – Kleinhüningen
14 Pratteln – Muttenz Dorf – St. Jakob – Aeschenplatz – Barfüsserplatz – Schifflände – Messeplatz – Dreirosenbrücke
15 Bruderholz – Wolfschlucht – Aeschenplatz – Wettsteinplatz – Messeplatz– Schifflände – Barfüsserplatz – Aeschenplatz – Wolfschlucht – Bruderholz
16 Bruderholz – Jakobsberg – Gundeldingen (Bahnhof SBB) – Heuwaage – Schifflände
Lignes exploitées par les BLT
parcours
10 Dornach – Arlesheim – Münchenstein – Dreispitz – Bahnhof SBB – Aeschenplatz – Heuwaage – Zoo – Binningen – Oberwil – Ettingen – Leymen (F) – Rodersdorf
11 Aesch – Reinach Dorf – Dreispitz – Bahnhof SBB – Aeschenplatz – Barfüsserplatz – Schifflände – Voltaplatz – St-Louis Grenze
17 Wiesenplatz – Dreirosenbrücke – Schifflände – Barfüsserplatz – Heuwaage – Zoo – Binningen – Oberwil – Ettingen

Plan du réseau bâlois (format pdf)

Genève : la renaissance des tramways

Genève vit en 1862 les premiers tramways suisses. La ville et le canton possédèrent dans les années 20 le plus grand réseau européen de tramways, urbains et suburbains confondus.

En 1904, durant près de trois mois, la CGTE (Compagnie genevoise des tramways électriques) exploita la ligne la plus raide de Suisse en adhérence. La rampe atteignait 118 ‰, mais le danger que représentait un tel dénivelé signifia rapidement la fin de cette ligne. (voir ci-dessus, chapitre " Quelques dates ").

Dans les années 60, l'automobile prit l'avantage et, de toutes les lignes, seule la ligne 12 (Carouge-Moillesulaz) subsista.

Le 1er janvier 1977, la CGTE est devenue les TPG (Transports publics genevois).

En 1995 le tram entama sa renaissance. De nos jours cinq lignes (12, 13, 15, 16 et 17) sillonnent la ville, et les travaux de prolongement vont bon train (voir à ce lien). Actuellement, à l'instar des lignes 15 et 16 de Bâle, les tramways genevois changent de lignes arrivés à certains de leurs terminus. Ainsi, le 12 devient 17 au Bachet-de-Pesay, et le 13 devient 15 aux Palettes, et vice-versa.

Depuis 2004 les plus longs tramways d'Europe sillonnent les rues de Genève (ils ont été depuis dépassés par les tramways de Strasbourg (plus long du monde), de Grenoble, Paris, Bordeaux,...) : les 21 Cityrunners du canadien Bombardier, fabriqués dans les usines de Vienne en Autriche, mesurent 42 mètres de long et peuvent transporter 409 voyageurs. Ils sont en outre les seuls trams urbains bidirectionnels de Suisse, avec portes disposées des deux côtés et cabine à chaque extrémité. Ainsi, en cas d'interruption du trafic, le convoi peut repartir sans autre dans le sens inverse.

Une nouvelle double voie de 9km est en construction entre la Gare Cornavin et le CERN, via Meyrin et les Avanchets. La ligne 16 sera prolongée entre Gare Cornavin et les Avanchets en décembre 2007 avec la création de la ligne 14, le reste des travaux se terminant en 2009 jusqu'à l'arrêt "Gravière" et 2010 jusqu'au CERN. Une prolongation sur le territoire français (Saint-Genis, Thoiry et Ferney) est envisagée.

Deux nouvelles concessions ont été demandées, pour une extension du réseau vers Bernex (via Onex, Lancy, Pont de l'Île), pour une prolongation de la ligne 14 et la création de la ligne 18) et pour une prolongation de la ligne 13 vers le Grand-Saconnex. Une prolongation sur le territoire français vers Ferney est envisagée.

Deux autres extensions sont à l'étude (avec une date de réalisation 2015-2020): une ligne entre les Eaux-Vives et Vésenaz et une ligne desservant la commune de Vernier et le Lignon.

Lignes exploitées par les TPG
parcours
12 Bachet-de-Pesay – Carouge – Augustins – Plainpalais – Bel-Air – Rive – Gare des Eaux-Vives – Chêne-Bourg – Moillesulaz
13 Nations – Av. de France – Gare Cornavin – Stand – Plainpalais – Augustins – Carouge – Bachet-de-Pesay – Palettes
15 Nations – Av. de France – Gare Cornavin – Stand – Plainpalais – Acacias – Pont-Rouge – Grand-Lancy – Palettes
16 Gare Cornavin – Stand – Bel-Air – Rive – Gare des Eaux-Vives – Chêne-Bourg – Moillesulaz
17 Bachet-de-Pesay – Palettes – Grand-Lancy – Pont-Rouge – Acacias – Plainpalais – Bel-Air – Rive – Gare des Eaux-Vives

Plan du réseau genevois (format pdf) comprenant aussi les trolleybus, bus, trains et Mouettes

Plan des lignes de tramways seules (format html)

Berne : le réseau de la capitale

Avec une longueur actuelle de 13.43 km de doubles voies, le réseau de tramways de Bern n'a guère changé depuis son apogée dans les années 30. Récemment, la robe verte et crème des véhicules a cédé sa place au rouge foncé/noir de BERNMOBIL.

Le 24 novembre 2002, alors que le peuple vaudois se prononçait en faveur du futur métro lausannois m2, les Bernois refusaient par votation cantonale la prolongation du tramway vers Bümpliz et Bethlehem. Les crédits prévus par la Confédération à la construction du tramway Berne-Ouest ont finalement été versés à la construction du métro lausannois. Un nouveau projet a été préparé et le 26 novembre 2006, le peuple bernois a accepté la prolongation vers Bümpliz et Brunnen.

Lignes exploitées par les SVB
parcours
3 Weissenbühl – Kocherpark – Bahnhof – Zytglogge – Brunnadernstrasse – Egghölzli – Saali
5 Fischermätteli – Kocherpark – Bahnhof – Zytglogge – Brunnadernstrasse – Ostring
9 Wabern – Gurtenbahn – Schönegg – Monbijou – Bahnhof – Zytglogge – Viktoriaplatz – Breitenrain – Guisanplatz (BEA Expo)

Plan du réseau bernois (format pdf)

Neuchâtel: une seule ligne rescapée

En service depuis la fin du XIXe siècle, le réseau neuchâtelois posséda jusqu'à sept lignes dont la majeure partie était à voie unique. Durant toute la durée d'exploitation des lignes urbaines le matériel utilisé fut celui d'origine, hormis trois motrices (81-83) rachetées par la suite. La vétusté des appareils de voie, l'ancienneté du matériel roulant et les nombreux tronçons à contre-sens en voie unique furent les principaux arguments en faveur de la fermeture des lignes de tramways, reconverties au fur et à mesure en ligne de trolleybus. La dernière ligne de tramways urbains fut supprimée en 1976.

  • La ligne 5 : du NCB au Littorail

Actuellement, seule la ligne 5, qui longe le lac de Neuchâtel en direction du sud-ouest, reste en service. Bien qu'amputée de sa branche Areuse - Cortaillod depuis 1984, cédée elle aussi à l'autobus suite aux nombreuses plaintes des habitants de Cortaillod qui trouvaient que la station de tramway était trop éloigné. L'arrêt se situait à environ un kilomètre du village, et qui plus est au bas d'une pente sévère.

La ligne cinq, ouverte en 1892, fut tout d'abord exploitée par le NCB (Neuchâtel-Colombier-Boudry) à l'aide de deux petites locomotives à vapeur. La ligne reliait alors Boudry / Cortaillod - Areuse - Colombier - Serrières et enfin Neuchâtel, le terminus des trains étant situé sur la place d'arme. Un tronçon à crémaillère parcourant la rue des Terreaux et l'avenue de la gare permettait aux trains du NCB de poursuivre jusqu'à cette dernière. Ce tronçon fut converti en tramway électrique en 1898 déjà, moyennant la suppression de la crémaillère. Le NCB fut racheté par les TN en 1901, et la ligne fut raccourcie jusqu'à la place Pury, noeud du réseau en étoile de la ville.

En 1981, le matériel roulant, datant de l'électrification de 1902 , fut remplacé par matériel roulant neuf de type Be 4/4, livré par Schlieren. Les boucles de la Place Pury et de Boudry furent alors supprimées, le block automatique lumineux installé et la vitesse de ligne porté à 75km/h. Ces améliorations permirent de porter la cadence des trains aux vingts minutes (elle était de trente depuis les débuts du NCB) et la ligne fut baptisée "Litorail" en référence au littoral qu'elle longe, néanmoins les rames continuèrent d'afficher le numéro 5.

La ligne 5 est aujourd'hui plus une ligne de trains légers suburbains qu'une ligne de tramways au sens strict du terme, d'ailleurs les TN en classent le matériel roulant sous la catégorie "Trains". Néanmoins les usagers continuent de parler de "Tram".

Ligne exploitée par les TN
parcours
5 Neuchâtel-Place Pury – Port de Serrières – Auvernier – Colombier – Areuse – Boudry

Plan du réseau neuchâtelois (format pdf)

Tramways suburbains ou interurbains

A l'instar des autres pays européens (Belgique, Pays-Bas, France), la Suisse possédait autrefois de nombreux réseaux de tramways régionaux, dits parfois " vicinaux ". Tout comme ailleurs, l'automobile condamna la plupart de ces lignes régionales, si bien qu’aujourd’hui très peu de tramways suburbains subsistent en Suisse.

Les initiales en rouge signifient que le tramway n'est plus en service de nos jours (il y en a hélas beaucoup !)

Sauf avis contraire, toutes ces lignes sont à écartement métrique et traction électrique.

Suisse romande

  • AAG (Allaman-Aubonne-Gimel) : d'abord AA (Aubonne-Allaman) durant 2 ans. Ligne de 9,93 km exploitée entre 1896 et 1952.
  • AL (Aigle-Leysin): exploitation d'un tramway entre 1900 et 1946 pour tracter les trains à crémaillière sur le tronçon en adhérence Aigle Gare-Dépôt, et prolongation jusqu'au Grand-Hôtel jusqu'en 1945. La ligne est exploitée aujourd'hui par des trains des TPC sur la totalité du parcours.
  • BVB (Bex-Villars-Bretaye) : à ne pas confondre avec les " Basler Verkehrsbetriebe ", les tramways bâlois. Anciennement BGVC (Bex-Gryon-Villars-Chesières). Exploitation de tramways sur les tronçons en adhérence Bex-Bévieux et Gryon-Chesières dès 1898. Suppression du tronçon Villars-Chesières en 1961 et déferré 2 ans après. Exploitation encore de nos jours (1 aller et retour entre Bex et Bévieux en 2006)
  • CCB (Clarens-Chailly-Blonay) : entre 1911 et 1955 sur 5,63 km. Relié à son terminus aval au VMCV, et à Fontanivent au Montreux-Oberland Bernois (MOB) qui assure l'entretient du matériel roulant. En revanche, pas de jonction à Blonay avec les CEV (Chemins de fer électrique veveysans) alors que les voies et courant de traction, pourtant identiques, n'étaient séparés que de quelques mètres.
  • CGTE (Compagnie genevoise des tramways électriques) : cette compagnie, créée en 1900, engloba la même année les TS (Tramways suisses) et la VE (Société genevoise de chemins de fer à voie étroite). Les tramways genevois desservaient tout le canton, notamment les localités de Veyrier, Chancy, Chevrier et Hermance en Suisse, Annemasse, St-Julien, Ferney et Gex en France voisine. Les tramways ont depuis déserté la campagne genevoise et la CGTE est devenue les TPG au 1er janvier 1977.
  • GB (Gland-Begnins) : une petite ligne de 3,73 km, en service entre 1906 et 1954, construite en 4 mois, elle passait par Vich. 2 automotrices, 1 remorque, 2 wagons à marchandises et 1 petit fourgon constituèrent à eux seuls le parc durant ces 48 années.
  • MCM (Monthey-Champéry-Morgins, puis AOMC Aigle-Ollon-Monthey-Champéry dès 1946) : chemin de fer, mais exploita un tronçon routier à travers Monthey entre 1909 et 1976.
  • NCB (Neuchâtel-Cortaillod-Boudry) : en service dès 1892, rattaché aux TN (Tramways de Neuchâtel) en 1901. A l'exception du tronçon d'Areuse à Cortaillod fermé en 1984, circule toujours aujourd'hui comme ligne 5 des TN et dénommé "Littorail".
  • REJ (Régionaux électriques du Jorat) : mis en service en 1902 et rattachés dès 1910 aux TL (Tramways lausannois). Relièrent Moudon, Savigny et Montheron au chef-lieu vaudois. Mise hors service du dernier tronçon (Lausanne-Mézières) en 1963.
  • RG (Rolle-Gimel) : relia entre 1898 et 1938 les bords du Lac Léman au plateau de Gimel, gros village déjà relié par l'AAG. Ces deux tramways, pourtant compatibles en tout points, ne furent jamais reliés entre eux, malgré leurs voies respectives séparées de quelques mètres seulement.
  • TP (Trait-Planches) : tramway à crémaillière reliant deux quartiers de Montreux entre 1898 et 1912. Longueur de la ligne : 392 mètres !
  • VMCV (Vevey-Montreux-Chillon-Villeneuve) : VMC dès 1888 et CBV (Chillon-Byron-Villeneuve) dès 1903, fusion en 1913. 12,99 km exploités dès l'origine à l'électricité (voir ci-dessus). Remplacé par trolleybus entre 1957 et 1958.
  • VR (Tramway du Val-de-Ruz) relia Les Hauts-Geneveys à Villiers entre 1903 et 1948. Remplacé par un trolleybus, puis par un autobus.

Suisse alémanique

  • ABB (Altstätten-Berneck-Bahn), devient RhStB (Rheintalische Strassenbahn) en 1915, puis enfin RhV (Rheintaler Verkehrsbetriebe) dès 1958 : réseau de tramway qui se développa à partir de 1897 dans la vallée du Rhin en amont du Bodensee et desservit les localités d'Altstätten (SG), Berneck, Diepoldsau et Heerbrugg. L'autobus remplacera définitivement le tram en 1973.
  • AF (Altdorf-Flüelen) : tracé parallèle à la ligne CFF du Gotthard, exploité entre 1906 et 1951.
  • ARB (Arth-Rigi-Bahn) : tronçon exploité par tramway à voie normale entre Arth am See et Arth-Goldau (1875-1959). Electrifié en 1906.
  • BEB (Birseckbahn) : Bâle Dreispitz-Dornach dès 1902. Aujourd'hui ligne 10 des BLT.
  • BLT (Baselland-Transport) : fusion au 1er janvier 1974 des compagnies BEB, BTB, BUeB et TBA.
  • BMGWB (Bern-Muri-Gümligen-Worb-Bahn), puis BWB (Bern-Worb-Bahn), VBW (Vereinigte Bern-Worb-Bahnen), et enfin RBS (Regionalverkehr Bern-Solothurn) dès 1984 : en service dès 1897, aujourd'hui ligne G du réseau RBS.
  • BTB (Birsigtalbahn) : Bâle Steinen-Therwil dès 1902, puis Rodersdorf dès 1910 (dessert le village de Leimen en territoire allemand, puis français dès 1918). Aujourd'hui lignes 10 et 17 des BLT.
  • BUeB (Basellandschaftliche Überlandbahn) : Bâle Schänzli-Muttenz dès 1922, puis Pratteln (1923). Aujourd'hui ligne 14 des BVB.
  • ESZ (Elektrische Strassenbahnen im Kanton Zug : Tramways électriques dans le canton de Zoug). Réseau en exploitation de 1913 à 1955.
  • MRA (Meiringen-Reichenbach-Aareschlucht) : en service de 1912 à 1956.
  • RiT (Riffelalp-Tramway) : relia entre 1899 et 1960 le chemin de fer du Gornergrat au Grand-Hôtel Riffelalp, au dessus de Zermatt. Longueur de 675 m, voie étroite de 80 cm et courant triphasé de 550 V. Remis en service dès 2001, les voitures originales sont aujourd'hui dotées d'accumulateurs. Considéré comme le tramway le plus haut d'Europe. Site internet (en allemand)
  • SG (Sissach-Gelterkinden) : mis en service en 1891, il circule pour la dernière fois la veille de l'ouverture de la ligne CFF Bâle-Olten par le tunnel de base de l'Hauenstein et qui dessert les deux localités (1916).
  • SSS (Strassenbahn Schwyz-Seewen), devenu SStB (Schwyzer Strassenbahnen) : un réseau développé autour du chef-lieu du canton du même nom (Schwyz) entre 1900 et 1963, allant jusqu'à Brunnen, au bord du lac des Quatre-Cantons.
  • STI (Steffisburg-Thun-Interlaken) : construit entre 1913 et 1914, circulait sur la rive nord du lac de Thoune avant d'être remplacé entre 1939 et 1958 par un trolleybus. Aujourd'hui, le trolleybus a à son tour cédé sa place à un autobus.
  • StSS (Strassenbahn Schaffhausen-Schleitheim) : relia dès 1905 le chef-lieu à la localité de Schleitheim située à proximité de la frontière allemande. Supprimé en 1964.
  • StSt (Strassenbahn Stansstad-Stans) : construit en 1893, ce petit tramway eu une courte existence et fut supprimé en 1903 déjà.
  • SVB (Spiezer-Verbindungsbahn ; tramway de liaison de Spiez, à ne pas confondre avec les Städtische Verkehrsbetriebe Bern, les tramways de Berne, voir ci-dessus) : circula entre 1905 et 1960 entre le débarcadère et la gare BLS située sur les hauteurs de la ville.
  • TBA (Trambahn-Basel-Aesch) : Bâle Ruchfeld-Aesch dès 1907. Aujourd'hui ligne 11 des BLT.
  • UOe (Uster-Oetwil) : tramway de l'arrière pays zurichois, en service entre 1909 et 1949. Il offrait une correspondance avec le FB (Forchbahn) à Esslingen, et avec le WMB à Langholz, son terminus sud.
  • WMB (Wetzikon-Meilen-Bahn) : en service entre 1903 et 1950 dans l'Oberland (arrière pays) zurichois.
  • ZBB (Zuger Berg- und Strassenbahn) : amena entre 1907 et 1959 les touristes venant de Zoug à Schönegg, au départ du funiculaire qui mêne au Zugerberg.

Tessin et Grisons

  • TEM (Tram elettrici mendrisiensi) : Riva San Vitale-Mendrisio-Chiasso Confine (1910-1950)
  • TLo (Tranvie locarnesi) : Locarno-Solduno - Minusio (1908-1960) Ouvert en 1908 pour relier la gare de Locarno-St-Antonio du chemin de fer du Valmaggia (LPB) à Minusio via la gare de la Gotthardbahn (aujourd'hui Locarno FFS. En 1923, avec l'ouverture du chemin de fer des Centovalli, il fut prolongé jusqu'à Locarno-Solduno.

Petits tramways devenus grands

Plusieurs chemins de fer, établis sur la chaussée lors de leur construction, ont lentement "immigré" sur le bas-coté devant la toute puissante automobile. Autrefois entièrement sur route, ces trains circulent aujourd'hui en site propre, et leur gabarit s'est quelque peu élargit. Ce ne sont donc plus des tramways. (Tous sont situés en Suisse alémanique.)

  • BD (Bremgarten-Dietikon) : relie la "banlieue" zurichoise à Wohlen dans le Freiamt depuis 1902.
  • FB (Forchbahn) : part du centre de Zurich et dessert les localités de Forch et d'Esslingen. Le FB formait avec le UOe et le WMB (voir ci-dessus) un dense réseau desservant tout l'Oberland zurichois. Aujourd'hui, seul le Forchbahn subsiste. A noter qu'entre son terminus de Zurich Stadelhofen et Zurich-Realp, il emprunte les voies des tramways zurichois VBZ. Plus loin, les stations "Zumikon" et "Maiacher" sont établies en souterrain, dans un tunnel à double voie long de 1'758 m.
  • FW (Frauenfeld-Wil) : en service depuis 1887, il relie en 17,44 km le chef-lieu du canton de Thurgovie à Wil dans le canton de St-Gall.
  • TB (Trogenerbahn) : sur, 1,75 km, ce train parcours encore le centre-ville de St-Gall à la façon tramway : double voie et véhicules au gabarit étroit. Construit en 1903, c'est aujourd'hui le chemin de fer à adhérence le plus raide de Suisse avec 75 ‰ (3).
  • WSB (Wynental- und Suhrentalbahn) : né de la fusion en 1957 des compagnies AS (Aarau-Schöftland ; 1901) et WSB (Wynentalbahn ; 1904), cette ligne de 32 km est en passe de perdre son dernier tronçon routier entre Aarau et Suhr. En effet, le nouveau tracé empruntera bientôt la plateforme libérée par la suppression de la ligne CFF parallèle.

(3) : les tramways zurichois VBZ exploitent une ligne dont la rampe atteint 77 ‰

Musées, clubs et associations

Bâle : TCB Tramclub Basel
Berne : BTG Berner Tramway-Gesellschaft
TVB Tramverein Bern
Verein Freunde des Berner Dampftrams
Fribourg : CTF Club du Tramway de Fribourg
Genève : AGMT Association Genevoise du Musée des Tramways
AT70 Association du Tram 70
Lucerne : VHS Musée suisse des transports
Neuchâtel : ANAT Association Neuchâteloise des Amis du Tramway
Vevey-Montreux : BC Chemin de fer musée Blonay-Chamby
Zurich : APS Aktion Pro Sächsitram
TMZ Tram Museum Zürich
VHF Verein zur Förderung historischer Forchbahnfahrzeuge
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