Béton est un terme générique qui désigne un matériau de construction composite fabriqué à partir de granulats (sable, gravillons) agglomérés par un liant (Un liant est un produit liquide qui agglomère des particules solides sous forme de poudre....).
Le liant peut être " hydraulique " (car il fait prise par hydratation ; ce liant est couramment appelé ciment) ; on obtient dans ce cas un béton (Le béton est un matériau de construction composite fabriqué à partir de...) de ciment (Le ciment (du latin caementum, signifiant moellon, pierre de construction) est une matière...). On peut aussi utiliser un liant hydrocarboné (bitume), ce qui conduit à la fabrication du béton bitumineux. Le coulis est un mélange (Un mélange est une association de deux ou plusieurs substances solides, liquides ou gazeuses...) très fluide (Un fluide est un milieu matériel parfaitement déformable. On regroupe sous cette...) de ciment et d'eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...). Enfin, lorsque les agrégats utilisés avec le liant hydraulique (L'hydraulique désigne la branche de la physique qui étudie les liquides. En tant que telle, les...) se réduisent à des sables, on parle alors de mortier (sauf si l'on optimise la courbe (En géométrie, le mot courbe, ou ligne courbe désigne certains sous-ensembles du...) granulaire du sable (Le sable, ou arène, est une roche sédimentaire meuble, constituée de petites...) et dans ce cas on parle de béton de sable).
En raison de son importance stratégique, sa recette est un secret militaire gardé confidentiel par les Cimmériens, les Phéniciens et les Égyptiens. Permettant la construction de ports artificiels, de forteresses, de temples et de monuments commémoratifs, il se répand dans les colonies grecques grâce aux conquêtes d'Alexandre le Grand, puis dans l'empire romain, après son alliance avec Neapolis avant de tomber en désuétude à la chute de celui ci.
Redécouvert par l'occident (L'Occident, ou monde occidental, est une zone géographique qui désignait initialement...) seulement depuis le XIXe siècle notamment grâce à Louis Vicat, le béton de ciment est, à l'heure (L'heure est une unité de mesure :) actuelle, le matériau de construction (Les matériaux de construction sont des matériaux utilisés dans les secteurs de la...) le plus utilisé.
La réaction chimique (Une réaction chimique est une transformation de la matière au cours de laquelle les...) qui permet au béton de ciment de faire prise est assez lente : à peine 75 % de la résistance mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...) finale au bout de 7 jours (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...). La vitesse (On distingue :) de durcissement du béton peut cependant être affectée par la nature du ciment utilisé et par la température (La température est une grandeur physique mesurée à l'aide d'un thermomètre et...) du matériau (Un matériau est une matière d'origine naturelle ou artificielle que l'homme façonne...) lors de son durcissement. La valeur prise comme référence dans les calculs de résistance est celle obtenue à 28 jours (80 % de la résistance finale). Le délai (Un délai est d'après le Wiktionnaire, « un temps accordé pour faire une...) de 28 jours a été choisi afin de pouvoir contrôler la résistance 4 semaines après avoir coulé le béton. Ainsi, un béton coulé un vendredi sera vérifié un vendredi, ce qui évitera d'avoir à faire des tests durant les week-ends. Il est possible de modifier la vitesse de prise en incorporant au béton frais des adjuvants (additifs) ou en utilisant un ciment prompt (ciment Vicat). Il existe d'autres types d'adjuvants qui permettent de modifier certaines propriétés physico-chimiques des bétons. On peut, par exemple, augmenter la fluidité (La fluidité est la capacité d'un fluide à s'écouler sans résistance.) du béton pour faciliter sa mise en œuvre en utilisant des plastifiants, le rendre hydrofuge par l'adjonction d'un liquide (La phase liquide est un état de la matière. Sous cette forme, la matière est...) hydrofuge ou d'une résine polymère (Un polymère (étymologie : du grec pollus, plusieurs, et meros, partie) est un...), ou maîtriser la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire,...) d'air (L'air est le mélange de gaz constituant l'atmosphère de la Terre. Il est inodore et...) incluse avec un entraîneur d'air.
Si un béton classique est constitué d'éléments de granulométrie décroissante, en commençant par les granulats (NF EN 12-620 - spécification pour les granulats destinés à être incorporés dans les bétons), le spectre granulométrique se poursuit avec la poudre (La poudre est un état fractionné de la matière. Il s'agit d'un solide présent...) de ciment puis parfois avec un matériau de granulométrie encore plus fine comme une fumée (La fumée, parfois appelée boucane en Amérique du Nord, est un nuage de particules...) de silice (La silice est constituée de dioxyde de silicium, un composé chimique qui entre dans la...) (récupérée au niveau des filtres électrostatiques dans l'industrie de l'acier). L'obtention d'un spectre granulométrique continu et étendu vers les faibles granulométries permet d'améliorer la compacité, donc les performances mécaniques.
L'eau a un double rôle d'hydratation (L'hydratation désigne plusieurs phénomènes liés à l'eau.) de la poudre de ciment et de facilitation de la mise en œuvre (ouvrabilité). En l'absence d'adjuvant (Un adjuvant est quelque chose ou quelqu'un qui aide à l'accomplissement d'un processus.) plastifiant, la quantité d'eau est déterminée par la condition de mise en œuvre. Un béton contient donc une part importante d'eau libre, ce qui conduit à une utilisation non optimale de la poudre de ciment. En ajoutant un plastifiant (appelé aussi réducteur d'eau), la quantité d'eau utilisée décroît et les performances mécaniques du matériau sont améliorées (BHP : béton hautes performances).
Les résistances mécaniques en compression obtenues classiquement sur éprouvettes cylindrique 16×32 mm, sont de l'ordre de :
La résistance en traction est moindre avec des valeurs de l'ordre 2,1 à 2,7 MPa pour un béton de type BFC.
La conductivité thermique (La conductivité thermique est une grandeur physique caractérisant le comportement des...) couramment utilisée est de 1,75 W·m−1·K−1, à mi-chemin entre les matériaux (Un matériau est une matière d'origine naturelle ou artificielle que l'homme façonne pour en...) métalliques et le bois.
Le choix des proportions de chacun des constituants d'un béton afin d'obtenir les propriétés mécaniques et de mise en œuvre souhaitées s'appelle la formulation. Plusieurs méthodes de formulations existent, dont notamment :
La formulation d'un béton doit intégrer avant tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) les exigences de la norme (Une norme, du latin norma (« équerre, règle ») désigne un...) NF EN 206-1, laquelle, en fonction de l'environnement (L'environnement est tout ce qui nous entoure. C'est l'ensemble des éléments naturels et...) dans lequel sera mis en place le béton, sera plus ou moins contraignante vis-à-vis de la quantité minimale de ciment à insérer dans la formule ainsi que la quantité d'eau maximum tolérée dans la formule. De même, à chaque environnement donné, une résistance garantie à 28 jours sur éprouvettes sera exigée aux producteurs, pouvant justifier des dosages de ciments plus ou moins supérieurs à la recommandation (Les industries ne fonctionnent pas correctement sans normes garantissant...) de la norme, et basée sur l'expérience propre à chaque entreprise, laquelle étant dépendante des ses matières premières dont la masse volumique (La masse volumique est une grandeur physique qui caractérise la masse d'un matériau par...) peut varier, notamment celle des granulats.
D'autres exigences de la NF EN 206-1 imposent l'emploi de ciment particuliers en raison de milieux plus ou moins agressifs, ainsi que l'addition (L'addition est une opération élémentaire, permettant notamment de décrire la...) d'adjuvants conférant des propriétés différentes à la pâte de ciment que ce soit le délai de mise en oeuvre, la plasticité, la quantité d'air occlus, etc.
Le béton utilisé dans le bâtiment, ainsi que dans les travaux publics comprend plusieurs catégories.
En général le béton peut être classé en quatre groupes, selon sa masse (Le terme masse est utilisé pour désigner deux grandeurs attachées à un...) volumique ρ :
Le béton courant peut aussi être classé en fonction de la nature des liants :
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des colorants, des traitements de surface (Une surface désigne généralement la couche superficielle d'un objet. Le terme a...) et peut ainsi s’adapter aux exigences de chaque réalisation, par ses performances et par son aspect.
Les granulats utilisés pour le béton sont soit d'origine naturelle, soit artificiels.
Parmi les granulats naturels, les plus utilisés pour le béton proviennent de roches sédimentaires siliceuses ou calcaires, de roches métamorphiques telles que les quartz et quartzites, ou de roches éruptives telles que les basaltes, les granites, les porphyres.
Indépendamment de leur origine minéralogique, on classe les granulats en deux catégories qui doivent être conformes à la norme NF EN 12-620 (granulats pour bétons) :
Les plus employés sont le laitier cristallisé concassé et le laitier granulé de haut fourneau (Un haut fourneau est un four à combustion interne, destiné à la fabrication de la...) obtenus par refroidissement à l'eau. La masse volumique apparente est supérieure à 1 250 kg/m3 pour le laitier cristallisé concassé, 800 kg/m³ pour le granulé. Ces granulats sont utilisés notamment dans les bétons routiers. Les différentes caractéristiques des granulats de laitier et leurs spécifications font l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) des normes NF P 18-302 et 18-306.
Il s'agit de granulats élaborés spécialement pour répondre à certains emplois, notamment granulats très durs pour renforcer la résistance à l'usure de dallages industriels (granulats ferreux, carborundum…) ou granulats réfractaires.
Ces granulats, très utilisés dans de nombreux pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...) comme l'URSS ou les États-Unis, n'ont pas eu en France le même développement, bien qu'ils aient des caractéristiques de résistance, d'isolation et de poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) très intéressantes. Les plus usuels sont l'argile (L'argile (nom féminin) est une roche sédimentaire, composée pour une large part de...) ou le schiste (Un schiste est une roche qui a pour particularité d'avoir un aspect feuilleté, et de se...) expansé (norme NF P 18-309) et le laitier expansé (NF P 18-307). D'une masse volumique variable (En mathématiques et en logique, une variable est représentée par un symbole. Elle...) entre 400 et 800 kg/m3 selon le type et la granularité, ils permettent de réaliser aussi bien des bétons de structure que des bétons présentant une bonne isolation thermique (La thermique est la science qui traite de la production d'énergie, de l'utilisation de...). Les grains de poids intéressants puisque les bétons réalisés ont une masse volumique comprise entre 1 200 et 2 000 kg/m3.
Ils sont d'origine aussi bien végétale et organique (La chimie organique est une branche de la chimie concernant la description et l'étude d'une grande...) que minérale (bois, polystyrène (Le polystyrène (PS en abrégé) est le polymère -(CH2-CH(Ph))n-, obtenu par la...) expansé). Très légers – 20 à 100 kg/m3 – ils permettent de réaliser des bétons de masse volumique comprise entre 300 et 600 kg/m3. On voit donc leur intérêt pour les bétons d'isolation, mais également pour la réalisation d'éléments légers : blocs coffrants, blocs de remplissage, dalles, ou rechargements sur planchers peu résistants.
d) Les bétons cellulaires (bétons très légers) dont les masses volumiques sont inférieures de 500 kg/m3. Ils sont utilisés dans le bâtiment, pour répondre aux problèmes d'isolation. Lors de sa réalisation on lui incorpore des produits moussants créant des porosités dans le béton.
e) Les bétons de fibres, plus récents, correspondent à des usages très variés : dallages, éléments décoratifs, mobilier urbain (Le mobilier urbain est, selon une expression contemporaine, une notion englobant tous les objets...).
La norme NF EN 206-1 classe les bétons en fonction de leur résistance caractéristique à la compression conformément au tableau (Tableau peut avoir plusieurs sens suivant le contexte employé :) 6.1. Dans ce tableau fckcyl est la résistance caractéristique mesurée sur cylindres 16×32 mm (c’est cette résistance qui correspond à la résistance caractéristique à laquelle il est fait référence dans l’Eurocode 2) ; fckcube est la résistance caractéristique mesurée sur cubes 15×15 mm. Les valeurs soulignées sont les valeurs recommandées.
En général il n’existe pas de méthode de composition du béton qui soit universellement reconnue comme étant la meilleure. La composition du béton est toujours le résultat d’un compromis entre une série d’exigences généralement contradictoires.
De nombreuses méthodes de composition du béton plus ou moins compliquées et ingénieuses ont été élaborées. On notera qu’une étude de composition de béton doit toujours être contrôlée expérimentalement et qu’une étude effectuée en laboratoire doit généralement être adaptée ultérieurement aux conditions réelles du chantier.
Une méthode de composition du béton pourra être considérée comme satisfaisante si elle permet de réaliser un béton répondant aux exigences suivantes :
Le béton doit présenter, après durcissement, une certaine résistance à la compression. Le béton frais doit pouvoir facilement être mis en œuvre avec les moyens et méthodes utilisées sur le chantier. Le béton doit présenter un faible retrait et un fluage peu important. Le coût du béton doit rester le plus bas possible. Dans le passé (Le passé est d'abord un concept lié au temps : il est constitué de l'ensemble...), pour la composition du béton, on prescrivait des proportions théoriques de ciment, d’agrégat fin et d’agrégat grossier. Mais l’élaboration des ciments ayant fait des progrès considérables, de nombreux chercheurs ont exprimé des formules en rapport avec les qualités recherchées :
Sur un petit chantier où l’on fabrique artisanalement et souvent bien son béton l’on utilise le vieux principe : 2/3 de gros éléments et 1/3 d’éléments fins, soit 800 litres de gravillons et 400 litres de sable par mètre (Le mètre (symbole m, du grec metron, mesure) est l'unité de base de longueur du...) cube (En géométrie euclidienne, un cube est un prisme dont toutes les faces sont carrées....) de béton pour 350 à 400 kg de ciment. La quantité d’eau de gâchage varie trop souvent au gré du savoir-faire du maçon (Le maçon est un professionnel du bâtiment qui pratique la maçonnerie. Cette...), la nature de ciment, l’humidité du granulat (Le granulat est un fragment de roche, d'une taille inférieure à 125 mm, destiné...) passant après la consistance du béton à obtenir.
Le béton peut varier en fonction de la nature des granulats, des adjuvants, des colorants, des traitements de surface, et peut ainsi s’adapter aux exigences de chaque réalisation, par ses performances et par son aspect.
La composition d’un béton et le dosage (En chimie analytique, le dosage est l'action qui consiste à déterminer la quantité...) de ses constituants sont fortement influencés par l’emploi auquel est destiné le béton et par les moyens de mise en œuvre utilisés.
Béton frais : mesure Δ (contrôle des dosages effectifs) mesure plasticité (contrôle de la consistance) mesure teneur en air (contrôle des vides) Fabrication éprouvette (contrôle de β moyen) Béton durci : mesure Δ, mesure β cube, évolution scléromètre, évolution essai gel, perméabilité, essais spéciaux...
En fonction des observations (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...), des mesures faites lors de l’essai de gâchage et des résistances mécaniques obtenues, il sera nécessaire d’effectuer des corrections.
a) Consistance : Lors de l’essai de gâchage, il est recommandé de ne pas ajouter tout de suite la quantité d’eau totale E prévue. Il est préférable d’ajouter seulement 95 % de E, de mesurer la consistance, puis d’ajouter de l’eau jusqu’à obtention de la consistance prescrite.
b) Dosage en ciment : Si le dosage en ciment effectivement réalisé est faux, on devra le corriger. S’il faut rajouter (ou enlever) un poids ΔC de ciment pour obtenir le dosage désiré, on devra enlever (ou rajouter) un volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) absolu équivalent de sable, soit un poids ΔC égal à :
Si ΔC est important, il faudra aussi corriger la quantité d’eau.
c) Résistances mécaniques : Si les résistances mécaniques sont insuffisantes, il faudra avoir recours à l’une ou plusieurs des possibilités suivantes :
Augmenter le dosage en ciment (au-delà de 400 kg/m3, une augmentation de dosage en ciment n’a plus qu’une très faible influence sur l’accroissement de résistance). Diminuer le dosage en eau sans changer la granulométrie. Corriger la granulométrie et réduire la quantité d’eau. Utiliser un autre type de granulats. Utiliser un adjuvant et réduire la quantité d’eau. Utiliser un ciment à durcissement plus rapide. On devra en tous cas toujours veiller à ce que la consistance du béton permette une mise en œuvre correcte
L'église (L'église peut être :) Sainte-Marguerite au Vésinet réalisée en 1855 par l'architecte (L'architecte est le professionnel du bâtiment dont la fonction est de concevoir et de diriger...) L.A. Boileau suivant le procédé Coignet de construction de béton aggloméré imitant la pierre, fut le premier bâtiment non industriel réalisé en béton en France. Cette église fut très critiquée lors de sa réalisation en raison de sa morphologie mais aussi du procédé Coignet qui a provoqué très rapidement des marbrures noires sur les murs (en raison de présence de mâchefer dans le béton).
Le béton armé a été inventé par Joseph Monier (Joseph Monier est un jardinier et inventeur français né le 8 novembre 1823...) qui en a déposé les brevets dès 1870. On se reportera pour plus de précision au livre Joseph Monier et la naissance du ciment armé paru aux éditions du Linteau ( Un linteau est un élément d'architecture. Patronyme Paul-André Linteau (1946-) est un...) (Paris, 2001).
De façon intrinsèque, le béton de ciment présente une excellente résistance à la compression. En revanche, il a une faible résistance à la traction donc à la flexion. Aussi est-il nécessaire, lorsqu'un ouvrage en béton est prévu pour subir des sollicitations en traction ou en flexion (comme par exemple un plancher, un pont (Un pont est une construction qui permet de franchir une dépression ou un obstacle (cours...), une poutre...), d'y incorporer des armatures en acier (L’acier est un alliage métallique utilisé dans les domaines de la construction...) destinées à s'opposer et à reprendre les contraintes de traction qui pourraient mettre en péril la pérennité de l'ouvrage. Les armatures mises en œuvre peuvent être soit en acier doux (peu utilisés pour reprendre la traction pure, par définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...) l'acier doux n'a qu'une faible adhérence au béton, il reste donc utilisé pour les éléments travaillant essentiellement en flexion tel que les pylônes, les fûts, etc.) soit en acier haute-adhérence (aciers HA anciennement dénommés TOR). On parle alors de béton armé, matériau composite (Le matériau composite est un assemblage d'au moins deux matériaux non miscibles (mais...) mis au point (Graphie) par François Hennebique en 1886.
Parfois, les sollicitations prévisibles sont telles que l'élasticité propre de l'acier ne suffit pas à assurer la sécurité de l'ouvrage. Aussi, a-t-on recours à des techniques spécifiques d'armature conduisant au béton précontraint.
En effet, le béton possède des propriétés mécaniques intéressantes en compression alors que la résistance en traction est limitée et provoque rapidement sa fissuration et sa rupture.
Il s'agit de techniques inventées par Eugène Freyssinet en 1928, qui consistent à tendre (comme des ressorts) les aciers constituant les armatures du béton, et donc à comprimer, au repos, ce dernier. Ainsi, lorsque la structure est sollicitée, ces armatures s'allongent et le béton a tendance à se décompresser sans toutefois se mettre en traction, puisqu'il était déjà en partie comprimé.
Selon que cette tension (La tension est une force d'extension.) appliquée aux armatures (appelé câble de pré-contrainte ou toron de pré-contrainte) est effectuée avant la prise complète du béton ou postérieurement à celle-ci, on distingue la précontrainte par pré-tension et la précontrainte par post-tension.
Dès lors la section de béton est uniformément comprimée (selon la position des câbles il apparaît même une contre-flèche à vide). Une fois soumis à la charge (La charge utile (payload en anglais ; la charge payante) représente ce qui est effectivement...) maximale, la précontrainte en fibre (Une fibre est une formation élémentaire, végétale ou animale, d'aspect filamenteux, se...) inférieure sera presque annulée par la tension de charge, alors que dans la partie supérieure la compression sera largement plus importante que dans une poutre en béton armé classique.
On peut améliorer la résistance mécanique (post-fissuration) du béton en y incorporant des fibres(dosages traditionnels de l'ordre de 20 à 60 kg/m3). L'incorporation de celles-ci dans le béton rend ce dernier davantage ductile (moins fragile). Différents types de fibre (Une fibre est une formation élémentaire, végétale ou animale, d'aspect filamenteux, se...) peuvent être utilisés avec des propriétés spécifiques. C'est surtout le rapport entre la longueur (La longueur d’un objet est la distance entre ses deux extrémités les plus...) et le diamètre (Dans un cercle ou une sphère, le diamètre est un segment de droite passant par le centre...) des fibres (élancement) qui aura une influence sur les performances finales du béton fibré (En mathématiques, un espace fibré est la donnée d'un espace topologique appelé...). On obtient ainsi un " béton fibré ", souvent mis en œuvre par projection (La projection cartographique est un ensemble de techniques permettant de représenter la surface de...) (tunnels) ou couramment utilisé pour les dallages industriels par exemple.
Une autre option est dite de " poudre réactive " à structure fractale : les grains qui le composent ont tous la même taille, et accessoirement la propriété de présenter la même forme à différentes échelles (fractale). L'organisation (Une organisation est) optimale des granulats au sein du béton lui octroie de meilleures propriétés mécaniques. Il s'agit toutefois d'une technique toujours au stade (Un stade (du grec ancien στ?διον stadion, du verbe...) expérimental.
Le béton bitumineux (aussi appelé enrobé bitumineux) est composé de différentes fractions de gravillons, de sable, de filler et utilise le bitume (Le bitume est une substance composée d'un mélange d'hydrocarbures, très visqueuse...) comme liant. Il constitue généralement la couche supérieure des chaussées (couche de roulement). L'enrobé est fabriqué dans des usines appelées " centrales à enrobés ", fixes ou mobiles, utilisant un procédé de fabrication continu ou par gâchées. Il est mis en œuvre à chaud (150 °C environ) à l'aide de machines appelées " finisseurs " qui permettent de le répandre en couches d'épaisseur désirée. L'effet de " prise " apparaît dès le refroidissement (< 90 °C), aussi est-il nécessaire de compacter le béton bitumineux avant refroidissement en le soumettant au passage répété des " rouleaux compacteurs ". Contrairement au béton de ciment, il est utilisable presque immédiatement après sa mise en œuvre.
Le bitume étant un dérivé pétrolier (Un pétrolier est un navire citerne servant à transporter le pétrole ainsi que ses...), le béton bitumineux est sensible aux hydrocarbures perdus par les automobiles. Dans les lieux exposés (stations services) on remplace le bitume par du goudron (Les goudrons (de l'arabeقَطْران —...). Le tarmacadam des aérodromes est l'appellation commerciale d'un tel béton de goudron (rien à voir avec le macadam, dépourvu de liant).
Le mode, la durée et les conditions de l’acheminement du béton sont des éléments déterminants dans sa formulation. Ils ont chacun une influence particulière sur sa manœuvrabilité et sa qualité.
Le béton se transporte soit par des moyens manuels (seau, brouette (La brouette est un petit tombereau « à bras » (à énergie humaine). C’est...)...), soit, pour de grandes quantités, par des moyens mécaniques. Dans ce cas, il est généralement transporté depuis la centrale à béton par camions (Le camion est un véhicule automobile à roues destiné à transporter des marchandises. Le routier...) " toupies " (capacité 7 ou 15 m3).
Une fois sur le chantier, il est transvasé soit dans des bennes à béton (750 litres à 1,5 m3) qui sont levées à la grue pour être ensuite vidées dans le coffrage, soit dans une pompe (Une pompe est un dispositif permettant d'aspirer et de refouler un fluide.) à béton qui est accouplée à un mât (Le mât est un espar vertical (mis à part le beaupré) servant à soutenir les voiles sur un...) de distribution du béton. Il peut aussi être projeté à l'aide d'un compresseur pneumatique. Cette technique est très utile afin d'exécuter plusieurs réparations sur des ouvrages en béton.
Certaines toupies sont aussi équipées d’un tapis roulant (d’une dizaine de mètres) permettant dans certains cas de se passer (Le genre Passer a été créé par le zoologiste français Mathurin Jacques...) du moyen de levage.
Le démarrage du temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) de prise du béton se fait à partir de son malaxage. Le transport (Le transport est le fait de porter quelque chose, ou quelqu'un, d'un lieu à un autre, le plus...) entame donc ce temps et doit être le plus rapide possible pour préserver un maximum de manœuvrabilité du béton pendant sa mise en place.
La température lors du transport est aussi importante. La rapidité de prise du béton est fortement influencée par la température ambiante. Par très grosses chaleurs, l’utilisation d’eau froide peut être faite lors du malaxage et d’eau chaude par temps froid (Le froid est la sensation contraire du chaud, associé aux températures basses.).
Le béton est coulé dans un coffrage (moule à béton). Pendant son malaxage, son transport et sa mise en œuvre, le béton est brassé et de l’air reste emprisonné en lui. Il faut donc enfoncer des aiguilles vibrantes dans le béton pour faire remonter ces bulles d’air en surface. La vibration a aussi pour effet de couler plus facilement le béton dans le coffrage, de répartir ses agrégats et son liant autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) des armatures et sur les faces et les angles qui seront visibles, de le rendre homogène mécaniquement et esthétiquement. Le béton est coulé par couches d’environ 30 cm pour la simple raison qu’un vibreur courant fait 30cm de haut. Lorsque l’on enfonce un vibreur dans le béton, il faut atteindre la couche inférieure pour la marier avec la dernière couche sans poches jointives.
La cure (La Cure est un village sur la frontière entre la France et la Suisse, partagé entre la...) du béton est importante au début de sa prise. Elle consiste à maintenir le béton dans un environnement propice à sa prise. Il faut éviter toute évaporation (L'évaporation est un passage progressif de l'état liquide à l'état gazeux. Elle est différente...) de l’eau contenue dans le béton (par temps chaud et/ou venteux), ce qui empêcherait la réaction chimique de prise de se faire et mettrait donc en cause la résistance du béton.
Il faut aussi éviter les chocs thermiques. La réaction exothermique du béton, éventuellement ajoutée à une forte chaleur (Dans le langage courant, les mots chaleur et température ont souvent un sens équivalent :...) ambiante fait que le béton pourrait " s’autocuire ". À l’inverse il faut protéger le béton du froid ambiant pour que la réaction chimique du béton s’amorce et qu’elle s’entretienne pendant un laps de temps minimum (jusqu’à 48h pour les bétons à prise lente). Dans le cas de grands froids, les coffrages sont isolés (laine de verre (Le verre, dans le langage courant, désigne un matériau ou un alliage dur, fragile...) ou tentes chauffées) et doivent rester en place jusqu’à ce que le béton ait fait sa prise.
Le béton peut être teinté dans la masse en y incorporant des pigments naturels ou des oxydes métalliques. Il peut aussi être traité à l'aide d'adjuvants pour être rendu (Le rendu est un processus informatique calculant l'image 2D (équivalent d'une photographie)...) hydrofuge (il devient alors étanche, empêchant les remontées capillaires). L'ajout de différents matériaux (fibres textiles, copeaux de bois, matières plastiques...) permet de modifier ses propriétés physiques. Son parement pouvant être lissé ou travaillé, le béton de ciment est parfois laissé apparent (brut de décoffrage) pour son esprit minimaliste, brut et moderne.
Le béton utilisé en revêtement de grandes surfaces (esplanades, places publiques...) est souvent désactivé : on procède en pulvérisant, à la surface du béton fraîchement posé, un produit désactivant qui neutralise sa prise. Un rinçage à haute pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) permet alors, après élimination de la laitance, de faire apparaître, en surface, les divers gravillons constitutifs.
Moulé ou banché (c'est-à-dire coulé dans une banche : un moule démontable mis en place sur le chantier et démonté après la prise), le béton peut prendre toutes les formes. Cette technique a permis aux architectes de construire des bâtiments avec des formes courbes.
En technique routière, le béton extrudé, mis en œuvre à l'aide de coffrages glissants, permet de réaliser des murets de sécurité, des bordurages et des dispositifs de retenue sur des linéaires importants.
Les bétons sont divisé en plusieurs classes de résistance nommé Cxx/xx où xx sont des nombres à deux chiffres qui représentent la résistance en compression d'un cylindre (Un cylindre est une surface dans l'espace définie par une droite (d), appelée...) et d'un cube de béton en N/mm2. Le premier nombre représentant la résistance à 28 jours sur une éprouvette cylindrique et le second celle à 28 jours sur une éprouvette cubique.
Il existe aussi la classe LC xx/xx pour les bétons légers non caverneux
C comme Concrete et LC comme Light Concrete
Selon les relevés d’enquête de l’UNICEM (lien), pour 2005 :