Le cerf-volant est un engin volant plus lourd que l'air, c'est-à-dire un aérodyne, sans pilote ni passager, et manœuvré ou simplement rattaché au sol à l'aide d'un ou plusieurs fils. Il est généralement fabriqué avec de la toile et éventuellement une armature rigide.
Pluriel : des cerfs-volants.
D'après le dictionnaire de l'Académie française, le mot " cerf-volant " viendrait de "serp-volante" mot d'origine meridionnale signifiant " serpent volant ".
En occitan, cerf-volant se dit sèrp-volanta et désigne bien un serpent-volant, (non pas un cerf). Boissier de Sauvages, Pierre-Augustin (1710-1795) dans son "dictionnaire languedocien-françois" donne même deux variantes "ser" ou "serp" pour désigner le serpent.
Cette appellation serpent-volant ferait allusion aux textes et légendes mentionnant des serpents ailés et des dragons volants (déjà dans la Bible, Isaïe 30, 6, et encore en France au XVIIIe s.) et aurait été appliquée par métaphore au cerf-volant artificiel. À l'appui de cette hypothèse les noms du cerf-volant en différentes langue, où ils font penser à quelque chose qui vole, à un oiseau, à un serpent ou à un dragon.
Cette étymologie est confirmée par la forme des premiers cerfs-volants apparus en Europe, qui étaient décrits comme des "dragons", ressemblant à des serpents avec leur longue queue (voir la première trace écrite d'un cerf-volant en Europe, dans "Bellifortis" de Conrad Kyeser, 1405). Voici une description due à François de Belle-Forest, d'un dragon qui survola Paris le 17 février 1579 : " Il estait de merveilleuse grandeur ayant... environ dix brasses de longueur... avec quelques pieds et une grosse teste, ou deux, car lorsqu'il se retournait, ce qui estoit souvent, il paraissoit avoir deux testes, ayant une queue fort longue laquelle ondoyoit au vent... les ailes ayant fort grandes et membraneuses [...] Mon opinion n'est autre, sinon que sa peau est partie de la boutique d'un marchend de soye (qui est un léger taffetas) et puis, par quelque bon rieur, artificiellement accommodée en forme de dragon (chose toutefois qui ne se devroit tollérer) et porté au haut de quelque tour, puis envoyé au vent estant tousjours tenu d'un petit cordeau... par l'artisan ou maistre de telle sottise, est faite pour aguerrir un simple peuple qui ne faut à dire que c'est un dragon comme je l'ai ouy de plusieurs: et perce, j'ai voulu escrire ce petit discours pour les en oster d'avoir. " Il est bien clair que Belle-Forest décrit là un cerf-volant, et on notera la mention de cette "queue fort longue ondoyant au vent", qui nous renvoie au serpent volant.
Le cerf, mammifère, animal à la symbolique très forte au moyen-âge, que l'on a même parfois représenté ailé (à la manière d'un Pégase) n'a pas de rapport avec le cerf-volant: si ce n'est par cette confusion introduite lorsque le mot a été emprunté à la "langue d'Oc" pour être transcrit en bon "François", probablement au 17eme siècle. Les mots "sèrp" et "cerf" se prononçant de la même façon on comprend aisément pourquoi "sèrp-volante" ou "ser-volante" (signifiant serpent-volant en langues occitanes) a été transcrit phonétiquement, mais de façon erronnée, par "cerf-volant" en Français.
Il n'existe strictement aucun lien étymologique entre le jouet cerf-volant et l'insecte communément nommé "cerf-volant", le lucane, qui tient cette appellation populaire du fait que les grandes mandibules du mâle ont une forme qui ressemble à celle des cornes d'un cerf.
D'anciens textes chinois font remonter l'origine du cerf-volant au IVe siècle av. J.-C.. Il est sans doute une invention antérieure, d'un peuple de pêcheurs et navigateurs des îles d'Asie du Sud-Est. Le cerf-volant était un moyen de communication pour les chinois.
Il existe aussi un festival international du cerf-volant, qui se déroule tous les deux ans à Dieppe (France, Seine-maritime) et dans d'autre villes.
Les Chinois en ont fait toutes sortes d'utilisations :
Les premiers vols humains, ont dû avoir lieu avant même le premier millénaire. Dans ses récits, Marco Polo rapporte comment les Chinois étaient capables de faire des cerfs-volants assez grands pour emporter un homme.
Son introduction en occident remonterait à la fin du XIIe siècle. À partir du XVIIIe siècle, son utilisation se développa dans les domaines militaires et scientifiques :
Les cerfs-volants en forme de caisse, composés de panneaux verticaux et horizontaux afin de stabiliser le vol, ont donné naissance aux premiers avions.
Actuellement, il s'est développé dans le sport avec trois pratiques distinctes :
Le cerf-volant s'élève et tient en l'air grâce à la force de pression que le vent exerce sur la surface de sa voilure. En vol stationnaire, la force de pression du vent, le poids du cerf-volant et la force de tension du fil de retenue s'équilibrent.
Certains cerfs-volants utilisent en plus le même principe que l'aile d'avion, c'est-à-dire la force de sustentation créée par la vitesse de l'écoulement de l'air sur un profil d'aile courbe. Un cerf-volant dont la voilure se creuse peut fonctionner un peu de la même manière qu'un bateau à voile, c’est-à-dire que sa vitesse propre s'ajoutant à celle du vent, il peut dépasser la verticale sur son élan.
La voilure est habituellement maintenue oblique par rapport au vent selon un angle précis, donné par le bridage, c'est-à-dire des fils en V maintenant l'avant et l'arrière de l'appareil.
Un cerf-volant plat, non pilotable, doit être stabilisé s'il a tendance à s'incliner ou tournoyer lorsque le vent forcit. On peut pour cela :
Les cerfs-volants pilotables fonctionnent comme deux cerfs-volants côte-à-côte. En tirant le fil d'un côté, le cerf-volant se met en virage.
Les cerfs-volants pilotables à quatre fils se comportent aussi comme deux cerfs-volants côte-à-côte, mais le pilote peut agir sur l'angle de bridage des deux demi-ailes, ce qui fait qu'une aile peut, par exemple, avancer pendant que l'autre recule, produisant un mouvement rotatoire, ou les deux ailes avoir une incidence neutre, permettant le vol stationnaire, ou encore une incidence négative, autorisant la marche arrière.
On rencontre des cerfs-volants sans armature (ou contenant une simple baguette souple à l'avant (exemple: le modèle CQUAD de Peter Lynn)). Inventé dans les années soixante, le parafoil est constitué de deux plans de toile l'un au-dessus de l'autre, réunis par des cloisons qui donnent son profil à l'aile. Ces cloisons délimitent des caissons, qui sont ouverts à l'avant, et qui se gonflent avec la pression du vent et la vitesse relative du cerf-volant, donnant à l'aile sa rigidité. C'est l'ancêtre des parapentes et parachutes modernes. Ces ailes sont le plus souvent utilisées pour la traction terrestre.
Plus récemment sont apparus des cerfs-volants où des boudins gonflables servent d'armature. Généralement en forme d'arche, ces ailes sont le plus souvent utilisées en kitesurf pour leur capacité à redécoller de l'eau.
Les cerfs-volants les plus simples sont constitués d'un simple plan de toile, tendu sur un croisillon de baguettes.
On peut citer le classique cerf-volant losangique, le Eddy (le précédent, légèrement modifié pour voler sans queue), ou le Rokkaku japonais hexagonal, servant aux combats.
Citons ensuite les cerfs-volants caisses, composés d'un nombre variable de cellules, avec des plans de toile porteurs, verticaux, et d'autres stabilisateurs, horizontaux. (Cody, Saconney, Météo, etc.)
Une mention à part pour le Sled (luge), qui peut être fabriqué en quelques minutes par un enfant avec des matériaux simples, comme deux roseaux collés à l'adhésif sur un sac en plastique correctement découpé.
Le cerf-volant en Delta, dérivé de l'aile Rogallo, utilisée pour le Deltaplane et les ULM
Traditionnellement, le cerf-volant est composé d'une armature de bois, de canne ou de bambou (entier ou refendu) sur laquelle est tendue une voilure de papier ou de tissu léger.
Encore de nos jours en Asie, dans le Pacifique ou aux Antilles, on fabrique des cerfs-volants avec des feuilles d'arbres ou de fougères épiphytes.
Les cerfs-volants modernes privilégient les matériaux composites, baguettes en fibre de verre (souple) ou de carbone (rigide), toile de spi en Nylon enduit de polyuréthane.
Les lignes de retenue doivent être solides et légères, et, dans le cas des cerf-volants pilotables, inextensibles et glissantes. Dans ce cas, les fines drisses de polyéthylène donnent les meilleurs résultats.
Dans le cas le plus classique, le cerf-volant est retenu par un pilote immobile au moyen d'un ou plusieurs fils.
Le pilote se tient dos au vent, et le cerf-volant est susceptible d'évoluer dans un quart de sphère situé dans l'axe du vent (on appelle cette zone la fenêtre de vol). Plus le cerf-volant est situé dans l'axe du vent, plus la traction sur le fil et la vitesse seront grandes. C’est-à-dire que la zone où la voile tire le moins est un demi cercle partant de la gauche du pilote à sa droite, et passant au dessus de lui, au zénith. La zone où la traction est maximum se situe en face du pilote, au raz du sol. La traction augmente ou diminue suivant la position du cerf-volant entre ces deux zones extrêmes.
Lorsque la longueur de fil déroulée est courte, la vitesse angulaire du cerf-volant par rapport au pilote est très importante, rendant l'appareil impossible à stabiliser. Beaucoup de débutants font l'erreur de vouloir décoller un cerf-volant avec un fil insuffisamment déroulé. Plusieurs dizaines de mètres sont une bonne base.
Le décollage se fait dos au vent, en déroulant du fil, et en plaçant le cerf-volant contre un obstacle naturel, ou en le faisant tenir par un assistant, ou encore en fixant au sol la ou les poignées de pilotage, en tendant le ou les fils, et en posant le cerf-volant en incidence négative, afin qu'il ne décolle pas tout seul.
Une fois ces préparatifs faits, il suffit au pilote d'exercer une traction sur le fil tout en reculant de quelques pas pour que l'engin s'élève.
Il faut savoir qu'un cerf-volant ne se préoccupe pas de savoir où sont le haut et le bas. Il cherche simplement à remonter le vent. Il ne va s'élever que si le pilote le dirige vers le haut (cerf-volant pilotable) ou s'il a du poids à l'arrière, afin de lui orienter le nez vers le haut.
Beaucoup de débutants croient que le fait de tirer sur le fil fait monter le cerf-volant. Il n'en est rien. Cela ne fait que l'accélérer. Si le cerf-volant a son nez orienté vers le bas, une traction sur le fil est le plus sûr moyen de l'obliger à se fracasser au sol. De la même manière, si le pilote relâche du fil ou avance, la vitesse et la traction du cerf-volant diminuent.
Dans tous les cas, lorsqu'un cerf-volant se précipite vers la terre, au risque de se casser, il faut donner du mou à la ligne, voire carrément la lâcher. Le cerf-volant tombera alors mollement au sol sans dommage.
Les cerfs-volants pilotables obéissent aux mêmes lois.
Dans le cas du cerf-volant à deux fils, s'ajoute la possibilité que le pilote a de faire tourner son appareil en sens horaire (traction sur le fil de droite) ou anti-horaire (traction sur le fil de gauche). L'absence de traction différentielle permet de faire aller l'engin en ligne droite. La difficulté, pour les débutants, est d'arriver à raisonner par rapport au cerf-volant, et non par rapport à eux-mêmes, lorsque le cerf-volant plonge vers la terre. En effet, dans ce cas, les commandes semblent inversées, et cela demande un certain temps d'adaptation.
Dans le cas du cerf-volant à quatre lignes, le principal travail se fait au niveau de l'inclinaison des poignets : en inclinant le poignet gauche vers le bas, on met l'aile gauche en incidence négative, ce qui la fait reculer, et donc entraîne une rotation sur place en sens anti-horaire. En mettant les deux mains en incidence négative, le cerf-volant recule. En jouant finement sur le réglage d'incidence, le cerf-volant peut faire du vol stationnaire dans n'importe quelle position, à n'importe quel endroit de la fenêtre de vol. Le vol du cerf-volant à quatre lignes fait penser, par sa souplesse, à celui de l'hélicoptère.
C'est le seul engin à permettre des déplacements dans n'importe quel sens (marche avant, arrière, en biais) et à offrir la capacité d'être stoppé avec une netteté surprenante, même à quelques cm du sol. Le premier cerf-volant 4 fils pilotable commercial fut le rev1 de Revolution kite.
Dans certains cas, le cerf-volant est tracté par un engin mobile (voiture, bateau, etc.), et ne dépend plus du vent pour obtenir son vent relatif. C'est le principe du parachute ascensionnel.
Il est aussi possible de piloter un cerf-volant en l'absence de vent et sans moteur. Il suffit de disposer d'un appareil très léger, et de fabriquer le vent relatif en reculant à la bonne vitesse.
Cette discipline est une dicsipline exigeante physiquement, la plupart des figures demandant une certaine dévente. Il n'est pas rare d'être obligé de courir et/ou d'avoir des gestes très rapides et coordonnées. La plupart du temps le geste consiste en un fouetté de lignes où les mains partent rapidement en arrière et reviennent immédiatement à leur position originelle le tout en avançant ou reculant. Bref c'est une pratique aisément qualifiable de sportive.
Ainsi, le cas d'une figure de base : la tortue est étudié ci-dessous.
La réalisation de cette figure requiert une dévente totale du cerf-volant afin de le mettre sur le dos. Pour ce faire, le pilote commence généralement par ramener ses deux mains dans son dos en tirant de manière égale sur les lignes. Cette phase est suivie d'un petit coup sec permettant de déventer le cerf-volant. Il ne reste alors qu'à lâcher complètement les deux lignes en projetant les deux bras vers l'avant.
De nombreuses figures portent un nom anglais ayant parfois une ou plusieurs équivalences en français. On citera en particulier :
Voir le fichier Dico Tricks pour de plus amples descriptions ou sur le site de Reed Design rubrique Tricks pour des animations 3D des figures de Freestyle.
Cette discipline consiste en la réalisation de figures codifiées. Elle se pratique seul ou à plusieurs.
Les principaux critères de notation sont la précision de la réalisation de la figure dans la fenêtre ainsi que la netteté de l'ensemble.
Contrairement à un vol classique, la pratique de la précision nécessite de relâcher les lignes plutôt que de tirer dessus.
On peut citer quelques modèles de cerf-volants particulièrement adaptés à cette pratique :
Retrouvez, sur le site de Reed Design, à la rubrique STACK Figures, les figures de précision officielles en animation 3D.
Le ballet est une discipline similaire au ballet en patinage artistique qui peut se pratiquer soit en individuel soit en paire ou équipe (au moins 3 membres). Le ballet consiste en l'interprétation d'un morceau musical selon une chorégraphie pouvant incorporer tous types de figures. Sans musique, cela n'est pas un ballet.
Le reportage vidéo effectué par FR3 à l'occasion de l'Open de vitesse de Dieppe en septembre 2005, présente cette discipline ainsi que les principes de mesure de la vitesse et le déroulement des épreuves. Les cerfs-volants et matériaux utilisés pour leur fabrication y sont également détaillés.
Pratiquée en intérieur avec des cerfs-volants généralement très légers, cette discipline utilise le vent relatif créé par le déplacement du pilote afin de maintenir le cerf-volant en vol.
On retrouve des modèles à 2 ou 4 lignes, mais aussi mono fil. Cette discipline se caractérise par son potentiel artistique.
Vous retrouverez dans ce fichier imprimable nommé Référentiel un descriptif recensant une soixantaine de figures possibles. À noter que ce référentiel papier est complémentaire du référentiel vidéo disponible sur le site du club Cramay'Ailes : figures indooret sur (lien)
Voir le réglement international des compétitions extérieures de cerf-volant (fr) pour tout savoir.
Pour les figures de précision officielles en un seul fichier et imprimable, voir ce fichier
Le système repose sur trois composants essentiels:[1]
Sur un voilier classique, les voiles sont fixées aux mâts, ici c'est un grand cerf-volant de forme comparable à un parapente et conçu dans un matériau textile approprié. Le cerf-volant peut opérer à une altitude comprise entre 100 et 300m où l'on trouve des vents plus forts et plus stables et délivre 2 à 3 fois plus de puissance au m² qu'une voile conventionnelle. La force de traction est transmise au bateau par une remorque synthétique très résistante enroulée sur un treuil. Le système automatique de lancement et de récupération est installé sur le pont, au moment du lancement un mât télescopique hisse le cerf-volant plié en accordéon dans un conteneur, il prend son envol et se déplie entièrement à son altitude de travail. Les phases de lancement et de récupération durent approximativement vingt minutes chacune et ne nécessitent aucune intervention humaine. Le système recevra des consignes qui concernent la route vraie choisie, ou une route par rapport au vent.
L'aérophotographie par cerf-volant a été initiée par le photographe français Arthur Batut en 1888, inspiré par la photographie par ballon captif de Nadar.
Le cerf-volant peut en effet servir de moyen économique pour réaliser des photographies aériennes. Le Rokkaku (" hexagone " en japonais) est un cerf-volant particulièrement adapté à cette discipline, car il est à la fois très stable et très bon porteur.
Utilisation massive du cerf-volant en papier de petite taille, muni d'un fil enduit de poudre de verre pour le rendre coupant en Inde, Pakistan, ou Afghanistan (où il avait été interdit par les Talibans, cf. Les Cerfs-volants de Kaboul). Le but du jeu est de voler à plusieurs, chacun essayant de couper le fil du cerf-volant des autres concurrents. D'où l'utilité de la ligne enduite de poudre verre qui augmente le caractère coupant du fil. Cette discipline est appelée " combat de cerfs-volants ".
Vol de cerfs-volants géants lors de la fête des morts au Guatemala. Combats de cerfs-volants avec fil coupant au Brésil et au Chili.
Les cerfs-volants sont très populaires en Grèce le Lundi des Cendres, 7 semaines avant Pâques (Καθαρ? Δευτ?ρα - Ash Monday).
En France, plus précisément dans la commune de Brie-Comte-Robert, il y a le festival européen du cerf-volant
France :
Les fabricants Cavaliers du Ciel et Soyokaze ont cessé leur activité fin 2006. Deux grands noms du cerf-volant disparaissent. Nous leur souhaitons bon vent !
Etranger :