Max Hymans - Définition

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Introduction

Max Hymans
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Parlementaire français
Date de naissance 2 mars 1900
à Paris
Date de décès 7 mars 1961
à Saint-Cloud
Mandat Député 1928-1946
Circonscription Indre
Groupe parlementaire SFIO (1928-1936)
USR (1936-1940)
IIIe république

Max Hymans est un homme politique français, né le 2 mars 1900 à Paris et mort le 7 mars 1961 à Saint-Cloud. Il a été élu député et a occupé plusieurs postes ministériels avant 1940. Il fut membre de la Résistance pendant la guerre puis président d'Air France de 1948 à 1961.

Biographie

Présentation générale

Max Hymans naît à Paris le 2 mars 1900. Après son baccalauréat il obtient un diplôme d'ingénieur des Arts et Manufactures de l'École centrale de Paris en menant en parallèle des études de droit.

Il entre comme ingénieur chef aux chantiers de Clairoix près de Compiègne, Oise où son orientation socialiste le fait entrer en conflit avec l'administrateur délégué au sujet des salaires des ouvriers français, et de leur relève par des ouvriers étrangers encore plus mal payés.

Le 22 octobre 1925, il s'inscrit comme avocat à la Cour d'appel de Paris. Il ouvre un cabinet spécialisé dans les affaires de contrefaçon et de brevets d'invention pour utiliser sa double compétence d'ingénieur et de juriste.

De 1928 à 1939, il mène une carrière politique : en 1928, député SFIO de l'Indre ; en 1929, conseiller municipal de Valençay ; en 1931, conseiller général de l'Indre ; en 1937 et 1938, sous-secrétaire d'État dans les gouvernements radicaux de Camille Chautemps.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la résistance. Dès 1940, il fait parvenir des renseignements à Londres. En mai 1941, il reçoit à son domicile de Valençay le premier agent parachuté par le Special Operations Executive, Georges Bégué — ce qui lui vaudra d'être considéré comme le « doyen de la Résistance » par Maurice Buckmaster — et il établit les premiers recrutements, organise le repérage des premiers terrains, constitue les premiers comités de réception et organise les premiers parachutages clandestins de ce service secret britannique. Puis, étant recherché par la police de Vichy, il entre en clandestinité et finit par gagner Londres, où il devient speaker à Radio Londres pendant un an, de juillet 1942 à août 1943. Enfin le général de Gaulle le nomme "Directeur des Transports Aériens".

Après la guerre, il est président d'Air France de 1948 à 1961.

Chronologie

Premières années

1900.

Naissance à Paris le 2 mars, 64 boulevard Barbès.

Formation :

  • Collège Rollin, devenu aujourd'hui le lycée Jacques-Decour, où il obtient un baccalauréat ès-lettres et ès-sciences.
  • École centrale de Paris. Durant ses études à "Centrale", lors des grèves de 1920, il refuse de remplacer des cheminots grévistes. Il obtient le diplôme d'ingénieur des Arts et Manufactures.
  • En parallèle, il mène des études de droit.

Il s'embarque comme mécanicien sur le paquebot Asie. Il soutient une grève des marins de ce paquebot, à Dakar.

Il entre comme ingénieur chef aux chantiers de Clairoix près de Compiègne (Oise). Ses expériences au milieu des marins et des ouvriers l'orientent vers le socialisme. Aux chantiers de Clairoix, il entre en conflit avec l'administrateur délégué au sujet des salaires des ouvriers français, et de leur relève par des ouvriers étrangers encore plus mal payés.

1925

  • Le 22 octobre, il s'inscrit comme avocat à la Cour d'appel de Paris. Il crée son propre cabinet, et se spécialise dans les affaires de contrefaçon et de brevets d'invention. Cela lui permet d'utiliser sa double compétence d'ingénieur et de juriste. Son premier cabinet est situé carrefour de Châteaudun, (aujourd'hui place Kossuth, 9eme ardt.), proche du domicile de ses parents. Par la suite, il s'installera 134 rue de Grenelle, à côté de la Chambre des députés. Il prend comme secrétaire Mme Cros.

Carrière politique

1925 (suite)

  • Il adhère à la SFIO.
  • Il collabore bénévolement au travail parlementaire de l'avocat Marcel Plaisant, député radical du Cher et délégué de la France à la Société des Nations, qui est comme lui spécialisé dans les affaires de contrefaçon et de brevets d'inventions. Il lui prépare des propositions de loi concernant les salariés agricoles, les petits commerçants ou les brevets d'invention.

1926

  • Le 16 avril, Max Hymans est initié à la franc-maçonnerie dans la loge "Isis-Montyon", du Grand Orient de France.

1927

Max Hymans et ses électeurs à Valençay.
  • Max Hymans désirant se présenter aux élections. Il en fait part au comité des mandats de la SFIO, qui trouve cette demande justifiée. À l’époque, il était d’usage, que les jeunes candidats soient envoyés dans des circonscriptions estimées non gagnables. La Fédération de Paris de la SFIO lui propose de se présenter dans le 9e arrondissement. En effet, il y avait passé toute sa vie, ses parents habitants 6 rue Pétrelle, son père ayant, pour ses commerces, son bureau d’achat, 183 bis rue du Faubourg-Poissonnière, à côté de son domicile. Son cabinet d’avocat se trouvait également dans le 9e arrondissement. Raphaël Hymans s’est opposé de la manière la plus absolue à cette candidature. Compte tenu d’un échec prévisible, il craignait le ridicule. Max Hymans était décidé à y renoncer, quand il croise un camarade qui lui dit : « Toi au moins, tu as de de la chance, tu vas faire campagne chez toi ; moi, je vais devoir faire 400 km chaque fin de semaine pour rien ». Il lui rétorque immédiatement : « Accepterais-tu d’échanger nos circonscriptions ? » Sa réponse étant positive, Max Hymans se retrouve candidat dans l’Indre.

1928

  • 22 avril. Il est élu député de la deuxième circonscription de l'Indre, regroupant Valençay, Écueillé, Châtillon-sur-Indre, Buzançais et Levroux. Il bat le député sortant Guillaume d'Ornano (1894-1985), avec 7 663 voix sur 15 017 votants. Comment a-t-il pu être élu dans une circonscription réputée ingagnable pour la SFIO ? La réponse est qu'il a su négocier en sa faveur, le désistement au deuxième tour, du candidat radical.
  • C'est le début d'une carrière politique nationale, qui durera douze ans, d'abord comme député SFIO, puis comme député USR (Union Socialiste Républicaine), au cours de laquelle il sera successivement :
à la Chambre des députés : • président de la Commission des Douanes et des Conventions • membre de la commission du commerce et de l'industrie • membre de la Commission des Finances • rapporteur du budget de l'Air • membre de la commission de la Législation Civile et Criminelle • rapporteur du budget de l'armement.
au gouvernement : • sous-secrétaire d'État au Commerce et à l'Industrie dans le gouvernement Camille Chautemps (3), du 22 juin 1937 au 18 janvier 1938 • sous-secrétaire d'État aux Finances dans le gouvernement Camille Chautemps (4), du 18 janvier au 13 mars 1938. Du fait de son départ de la SFIO vers l'USR il ne peut pas participer à des gouvernements socialistes, mais uniquement à des gouvernements radicaux. Ses postes ministériels sont liés à son rôle dans la guerre d'Espagne. En effet, Léon Blum conditionnait son aide aux différents cabinets Chautemps, à la continuation du soutien aux républicains espagnols, d'où sa nomination aux Finances. Les douanes dépendants du ministère des Finances, il était nécessaire de les contrôler pour faire transiter des armes vers l'Espagne.

1929

  • Première élection au conseil municipal de Valençay, le maire était Eugène Colin.

1931

  • Première élection au conseil général de l'Indre.

1932

  • Deuxième élection comme député de la deuxième circonscription de l'Indre. Il améliore fortement sa position, en effet au premier tour, il obtient 40 % des voix des électeurs inscrits. Au deuxième tour il bat de nouveau le candidat de droite Guillaume d'Ornano, par 8 150 voix contre 5 278, malgré le maintien du candidat communiste, Marius Ollivier.

1933

  • Il quitte la SFIO pour le Parti socialiste de France-Union Jean Jaurès (PSdF), qui défend les idées du Néo-socialisme avec pour devise "socialiste, républicain, français". Des idées néo-socialistes ont été reprises en 1958, par le général de Gaulle et Michel Debré, lors de la création de la Cinquième République.
  • Ce nouveau parti, présidé par Max Bonnafoux, compte une quarantaine de parlementaires. Comme tous les néo-socialistes, Max Hymans était partisan d'une collaboration gouvernementale avec les radicaux, ce que refusait la S.F.I.O. Il s'est prononcé de nombreuses fois en faveur de la création d'un ministère de l'économie, et en politique extérieure, en faveur d'une union militaire avec l'URSS et la Yougoslavie. Max Hymans s'est rendu deux fois en URSS, en qualité de rapporteur de la commission de l'Air. Il en est revenu chaque fois, encore plus persuadé de la puissance de l'armée Soviétique, à laquelle on ne croyait pas à cette époque. Les Russes lui ont montré un laché d'unités parachutistes. Il en a été très impressionné, ce corps n'existait pas encore dans l'armée française. Il sera créé en 1935 à Avignon-Pujaut, dépendant de la base d'Istres, concrétisant une initiative de Pierre Cot. Ceci, sous la direction technique d'un officier soviétique, au moment de la signature du traité d'amitié franco-soviétique de 1935. Cette union militaire aurait pu empêcher la guerre, ou si celle-ci devait éclater, de la gagner, en renouvelant l'Alliance franco-russe de 1892.
  • Max Hymans étant rapporteur du budget de l'Air, le parlement vote le 31 août une loi de fusion des compagnies aériennes en une seule, Air France, qui voit le jour officiellement le 7 octobre.

1935

  • Il est élu conseiller municipal de Valençay. Il le restera jusqu'à sa révocation par le Gouvernement de l'État Français en 1941. Sa carrière politique locale reprendra après la guerre.
  • Son parti, le PSdF et deux autres petits partis socialistes, le Parti socialiste français PSF et le Parti républicain-socialiste PSR, fusionnent pour former l'Union Socialiste et Républicaine (USR).

1936

Max Hymans, rapporteur de la Commission de l'air de la Chambre des Députés, en escale à Vienne et en partance pour Moscou, devant un Dewoitine D 338, en 1936.
  • Il est réélu député pour la troisième fois, sous l'étiquette USR, au deuxième tour contre le candidat radical Alexis. L'Indre devient ainsi l'un des bastions de l'USR, avec Louis Dechizeaux, élu député USR de Châteauroux. C'est un signe de la forte influence électorale que Max Hymans a acquise dans ce département. Il a réussi à se faire élire en étant membre d'un parti politique en voie de disparition. Louis Dechizeaux était quant à lui considéré comme un de ses proches.
  • Il est nommé Secrétaire Général de la délégation des gauches, qui conduit au Front Populaire. Ce choix est dû à sa qualité de député d'un petit parti.
  • Il représente la France à la conférence des capitulations de Montreux.

1937

Max Hymans chez Joseph Paul-Boncour à Saint-Aignan.
Max Hymans aux côtés d'Albert Lebrun dans la cour de la Sorbonne à l'occasion de l'exposition universelle de 1937.
  • Le 28 janvier, il se marie avec Monique Maurey. Il a pour témoins Édouard Herriot, alors Président de la Chambre des Députés, et Joseph Paul-Boncour, le président de son groupe parlementaire. Les témoins de sa femme sont Tristan Bernard et Sacha Guitry, amis de son beau-père.
  • Nommé Commissaire Général de l'Exposition internationale, il réussit à faire en sorte que les retards soient contenus.
  • Le 10 octobre, Max Hymans est réélu conseiller général de l'Indre pour le canton de Valençay.

1938

  • Il dirige l'organisation semi-clandestine créée en 1936 par Léon Blum, pour armer la République espagnole, lorsque l'on constate que ni l'Allemagne, ni l'Italie, ne respectent le pacte de non intervention, signé par l'ensemble des pays européens.
  • Secrétaire d'État au Commerce, il se rend, accompagné de sa femme, à la foire internationale de San Franscisco. Là, il fait la rencontre, qui aura une énorme répercussion dans sa vie de résistant, d'André Girard qui est chargé de la décoration du pavillon français. Son amitié pour André Girard ne se démentira jamais.

1939

  • Août. À la demande du gouvernement français, une mission du général Aimé Doumenc dont il fait partie se rend à Moscou, juste avant le Pacte germano-soviétique (du 23 août 1939, afin de convaincre Staline de déclarer la guerre à l'Allemagne, avec la France et le Royaume-Uni. Il est choisi en raison des bonnes relations qu'il a entretenu avec le NKVD pendant la guerre civile espagnole.

Pendant la guerre

1940
Première partie d'une lettre de Max Hymans à Philippe Pétain.
Deuxième partie de la lettre.
  • Bien que dégagé de ses obligations militaires en qualité de parlementaire, il demande son intégration dans l'armée. Il est un des rares députés, avec Jean Pierre-Bloch, Pierre Mendès France, et François Chasseigne, à demander à servir. Il refuse absolument un poste dans un état-major, où l'Armée tenait à le placer, ne souhaitant pas qu'un parlementaire voie trop de choses. Il demande un poste dans un régiment de combat. Le 17 avril 1940, il reçoit une affectation au premier groupe du 31e régiment d'Artillerie divisionnaire de campagne, en qualité de capitaine. Il s'agit d'une unité hippomobile équipée de canons de 75 et stationnée sur la frontière luxembourgeoise. En mai et juin, il participe aux batailles du Luxembourg, de l'Aisne et de l'Ailette. Il est décoré de la croix de guerre avec deux citations.
  • Le 10 juillet, venant directement du front, après avoir été le témoin de l'effondrement militaire et de l'exode des populations, il vote les pouvoirs constituants au Maréchal Pétain. Il s'en expliquera publiquement dans une lettre adressée au préfet de l'Indre et dans des discours prononcés les 19 août et 22 octobre 1944 : « Je suis arrivé à Vichy la veille de l'Assemblée après avoir assisté à l'exode des populations civiles sans précédent dans l'histoire. Je croyais qu'en attendant le redressement allié et la défaite allemande, les intérêts immédiats des populations françaises seraient défendus. »
  • Août. Il constate que la politique du Maréchal n'est pas une politique de résistance camouflée, comme il l'espérait. Il cherche à entrer en contact avec la France libre :
Il demande à Farki Pacha, ministre d'Égypte, de lui permettre cette liaison. Il l'avait connu dans des conférences internationales consacrées à résoudre le problème de la dette égyptienne. Celui-ci le reçoit froidement, quand il comprend ses intentions. L'Égypte souhaitait une victoire allemande qui entrainerait le départ des britanniques de son sol.
Il remet des messages, à M. Beaujard et à Madame Bonnet, qui se rendent à l'étranger, pour faire savoir à Londres « qu'il se considère comme mobilisé et qu'il se tient à la disposition de la France Libre pour tout travail à effectuer à l'intérieur ». Il précise qu'il habite à 20 km de la ligne de démarcation, ce qui lui permettrait de faciliter les liaisons entre les deux zones.
  • Un premier message destiné à André Labarthe arrive enfin à Londres par l'intermédiaire d'un diplomate sud-américain. Max Hymans ignorait qu'il était devenu anti-gaulliste. Par la suite, Labarthe ira à New York rejoindre les Français opposés au général de Gaulle, puis à Alger où il sera le chargé de presse du général Giraud. : « Je t'écoute à la radio, je veux servir la même cause que toi. Je suis à Valençay avec ma femme et mon beau-père. Je t'envoie un diplomate neutre rencontré à Vichy. Réponds si tu le peux ». Le lendemain, André Labarthe, au lieu de le mettre en contact avec la France Libre, va trouver Thomas Cadett qu'il avait connu comme correspondant du Times à Paris, et qui fait maintenant partie de la section F du SOE.
  • Hiver. Sans savoir l'usage qui en sera fait, il fait parvenir à Londres divers renseignements par l'intermédiaire de Madame Cathala et du consulat britannique de Barcelone. Il a obtenu ces documents par l'intermédiaire d'Eric Labonne, ancien ambassadeur de France à Moscou jusqu'en 1939, qu'il a retrouvé à Vichy au Ministère des affaires étrangères, tels que :
- consignes quotidiennes de censure de presse ;
- copies des procès-verbaux des séances de la Commission d'armistice de Wiesbaden ;
- copie d'un rapport du général Doyen, délégué à cette commission ;
- informations relatives aux prélèvements allemands sur le ravitaillement ;
- informations sur la mise en route des fabrications pour l'Allemagne ;
- renseignements sur l'emplacement des troupes ennemies.
Il circule grâce à sa voiture à gazogène, qu'il possède en tant que député.
1941
Note administrative du régime de Vichy annonçant une prochaine perquisition au domicile de Max Hymans.
Max Hymans et un container parachuté
  • Durant l'été, a lieu à Lyon un congrès clandestin du Parti Socialiste. Il n'est ni invité, ni même prévenu, bien que ce congrès soit présidé par un de ses amis Félix Gouin, en présence de quelqu'un avec qui il est en contact permanent, Jean Pierre-Bloch. Il n'est plus considéré par les socialistes comme membre du parti, ce qui aura pour lui de graves conséquences à Alger, et en France après la Libération.
  • Le 7 mai, Georges Bégué, qui a été parachuté dans la nuit du 5 au 6, se présente chez lui, à Valençay. La prise de contact est difficile, car Max Hymans se méfie, pensant avoir devant lui un imposteur envoyé pour le faire tomber dans un piège et le faire arrêter, et Georges Bégué n'est pas sûr d'avoir en face de lui le vrai Max Hymans. Finalement Max Hymans est convaincu lorsque Georges Bégué lui présente le permis de conduire d’André Labarthe, sur lequel ce dernier avait écrit : « Tu peux faire une confiance absolue à celui qui te remettra ce document », et qu'il lui répète mot à mot des conversations qu'il avait eues avec lui. Georges Bégué, lui apprend que le SOE est un service d'action et non pas un service de renseignements.
  • Max Hymans héberge Georges Bégué les deux nuits suivantes. Dans l'après-midi du 8, il l'emmène à Saint-Aignan pour le présenter à Joseph Paul-Boncour. Il prend alors comme pseudonyme « Frédéric ». Il demande à son frère de lui trouver un logement à Châteauroux. André Hymans en trouve un, 14 rue des pavillons. Max Hymans le met alors en relation avec deux de ses amis Henri Renan, pharmacien, qui va devenir la première boîte aux lettres du SOE en France, et Marcel Fleuret, garagiste 86 rue de la Couture.
  • Le 9 mai 1941, Georges Bégué envoie son premier message radio à destination de Londres : il donne l'adresse de Fleuret, comme boîte aux lettres.
  • « Frédéric » et « Georges », tout en recrutant de nouvelles boîtes aux lettres, comme le docteur Samuel, orientent alors leur action vers la recherche de terrains adaptés à des parachutages ou des atterrissages. Ils en repèrent un près de Tendu, dans un champ situé derrière la ferme « Les Cerisiers » exploitée par les frères Ernest et Auguste Chantraine. Ce dernier était le maire socialiste de Tendu.
  • Max Hymans avait trouvé un moyen pratique pour passer d'une zone à l'autre, grâce à M. Boivin, entrepreneur de travaux publics et exploitant de graviers dans le Cher, à Chabris, qui possédait une grue dont un pied se trouvait en zone libre et l'autre en zone occupée. Sous cette grue se trouvait un wagonnet, par ce wagonnet on passait aisément d'une zone à l'autre. M. Boivin a repris une activité pour le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) en 1942. Un parachutage effectué à Luçay-Le-Mâle en janvier 1943 ayant été repéré par la gendarmerie de Valençay, il a été arrêté comme un des participants, et il est mort en déportation.
  • Max Hymans est le premier à permettre la création d'un réseau SOE : il s'agit du réseau AUTOGIRO, dont le chef est Pierre de Vomécourt « Lucas ». Ce dernier a immédiatement quitté Chateauroux pour Paris afin d'y créer ses réseaux. Max Hymans prend les contacts nécessaires pour recruter à Châteauroux. Les premières recrues sont des amis de la SFIO, la plupart membres de la loge La Gauloise de Châteauroux : Jean Pierre-Bloch qu'il présente en août à Jacques Vaillant de Guélis. Un parachutage de saboteurs devant avoir lieu pour bientôt, de Guélis en confie l'organisation à Jean Pierre-Bloch en Dordogne, car il y a eu beaucoup de survols dans l'Indre. La population et la gendarmerie comprennent bien qu'il se passe quelque chose, ils ne disent rien, mais cela inquiète Georges Bégué.
  • Septembre. Dans la nuit du 6 au 7, six agents du SOE sont parachutés, il s'agit de Benjamin Cowburn « Benoit », Victor Gerson « René », George Langelaan « Marcel », ( il était muni d'une lettre pour Edouart Herriot signée de Wiston Churchill, lui demandant de rejoindre L'Angleterre, il refusera ), Jean du Puy « Camille », Michael Trotobas « Michel », André Bloch « Georges IX » sur le terrain de Tendu et réceptionnés par un comité de cinq personnes : Max Hymans, Georges Bégué, Auguste Chantraine, Ernest Chantraine (frère d'Auguste), et leur ouvrier agricole.
  • Octobre. Le 2, la radio, émet le message de mise en alerte, « Gabriel vous envoie ses amitiés ».
  • Le 3, Gerry Morel, qui était en mission pour le SOE depuis un mois, est arrêté. Parmi les nombreuses adresses découvertes dans ses papiers, la police retient particulièrement celle de Marcel Fleuret. Morel reconnait que cette adresse lui a été indiquée comme boîte aux lettres à utiliser au cas où il aurait besoin de se mettre en rapport avec Londres. Dans cette éventualité, il doit remettre à ce garage un pli au nom de "Monsieur Georges" (il s'agit de Georges Bégué. La police perquisitionne le garage Fleuret le 4 mars, Max Hymans s'y rend ce jour là. Il échappe à la police et entre en clandestinité.
Récit de l'entrée en clandestinité, d'après un rapport de police, du 4 octobre 1941.
« Le 4 octobre, dans la fin de l'après-midi, rentrant à son domicile en compagnie de sa fille, elle [Madeleine Fleuret, femme du garagiste] y a trouvé la police en train de persuisitionner. Son mari, en partant en compagnie des policiers, lui aurait dit : « Voilà dans quel pétrin on m'a mis » Un quart d'heure après le départ de Fleuret, le député Max Hymans est arrivé chez elle. Pour entrer, il a dû, croit-elle, forcer la porte de la cour fermée avec du fil de fer. Elle l'a prévenu, malgré l'interdiction qui lui en avait été faite par la police, de l'arrestation de son mari, lui demandant d'aller au commissariat pour s'y renseigner et intervenir en faveur de Fleuret. M. Hymans a répondu qu'il s'y rendait et lui a recommandé de ne pas surtout dire qu'il était venu. Aussitôt, il est remonté dans sa voiture et est reparti. (Depuis, on ne l'a plus revu et il est certain que cette indiscrétion de la femme Fleuret est cause de sa fuite). Résumé :
  • La femme Fleuret est au courant du rôle de boîte aux lettres que le député Hymans a fait jouer à son mari pour le compte du nommé Georges [Georges Bégué].
  • Elle n'ignorait pas que ce rôle avait fini par intriguer son mari qui avait voulu y mettre un terme.
  • Elle connaît pour le moins Georges et l'un de ses correspondants.
  • Par son indiscrétion, malgré la promesse qu'elle avait faite aux policiers, elle a favorisé la fuite du député Hymans qui joue un rôle très important dans l'organisation.
  • Par sa négligence, car elle aurait pu avoir plus d'autorité sur sa fille, elle a d'une part, fait prévenir avec un grand retard la police du dépôt d'une lettre destinée à Georges et a ainsi pu favoriser la fuite de celui qui l'avait apportée ; d'autre part, elle a laissé prévenir la famille Hymans de certaine sopérations de police intéressant le député Max Hymans. »
  • Octobre (suite). Max Hymans envoie une lettre codée à Jean Pierre-Bloch : « Mon cher ami, je te remercie des boîtes de foie gras, Jean Pierre-Bloch s'était retiré à Villamblard comme fabricant de conserves de foie gras que tu m'as envoyées. Malheureusement, deux étaient tournées et j'ai dû les jeter. Jean Pierre-Bloch interprète : Il y avait deux mouchards à l'affût lors de notre dernière rencontre à Châteauroux. La police est à mes trousses. Notre affaire est éventée. J'ai bien d'autres mauvaises nouvelles à t'envoyer. J'ai eu avec ma femme une violente querelle, trop violente, et j'ai quitté le domicile conjugal. Ne m'écris plus et n'essaye pas de me revoir - Frédéric. » C'est quelques jours plus tard, mais sans la présence de Max Hymans qu'a lieu le premier parachutage simultané d'agents et d'armes, avec Jean Pierre-Bloch dans le comité de réception.
Photographie de Max Hymans en clandestinité.
  • Désormais, Max Hymans est activement recherché. Le ministre de l'intérieur, Pierre Pucheu, se fait fort d'avoir « la peau d'Hymans ». Mais Max Hymans se déplace sans cesse : Toulouse, Marseille, Lyon, Paris, Antibes, Chambéry, en général chez des relations d'André Girard. Il vit sous différents pseudonymes (Robert, Georges, ...), et il modifie son aspect physique. Un tribunal militaire de Lyon le condamne à mort par contumace « pour réception d'armes et complot contre la sûreté de l'État ».
1942
  • Mars. Il reçoit l'ordre du SOE de rentrer à Londres. C'est Virginia Hall, l'agent du SOE en poste à Lyon, et Victor Gerson qui vont organiser son voyage vers l'Angleterre. Un sous-marin doit le prendre à d'Antibes. Malheureusement un contrôle, en gare à Lyon, va lui faire manquer son train, et il manque son rendez-vous. Après l'avoir attendu vainement, le sous-marin qui a attendu plage de la Garoupe finit par repartir sans lui. Il rencontre alors Victor Gerson qui lui propose de le faire passer par l'Espagne, grâce son réseau d'évasion VIC. Il est accompagné de Félix Gouin, et de deux jeunes résistants gaullistes. Il prend le nom de Frédéric Glen. Ils franchissent les Pyrénées sans guide. Max Hymans, Félix Gouin, et Jean-Louis Thomas sont arrêtés à la gare de Figueras par la Garde Civile, en essayant de prendre un train de fret roulant au ralenti. Ils sont emprisonnés à Gérone, Barcelone, Saragosse, et enfin au camp de Miranda. Max Hymans se déclare Canadien, ce qui lui permet d'expliquer son mauvais anglais.
  • Juillet. Sur demande du consulat britannique de Barcelone, ils sont libérés et peuvent quitter l'Espagne, par Gibraltar, et rejoindre l'Angleterre. À Gibraltar, Max Hymans rencontre pour la première fois le général de Gaulle et s'entretient avec lui.Le général de Gaulle revient alors d'Haïfa, les Anglais lui ayant refusé l'entrée en Syrie, après la signature de l'armistice de Saint-Jean-d'Acre le 14 juillet 1941.
  • Août. Max Hymans devient l'un des intervenants réguliers de la BBC dans l'émission Les Français parlent aux Français que dirige Maurice Schumann. Il intervient sous les noms de Granpré et Fromuzeau, Fromuzeau. Il incite les agriculteurs à résister aux demandes de livraisons de produits agricoles aux Allemands, par l'intermédiaire de Vichy, et à les vendre directement aux habitants des villes. Ses discours déclenchent des incendies de récolte et de matériel agricole, en particulier dans le Berry.
  • Octobre. Le 12, il est radié du barreau de Paris en raison de sa confession.
  • À Londres, il participe aux délibérations du "Groupe des Parlementaires Français adhèrant à la France Combattante", dont le président est Félix Gouin. Il partage un petit appartement au 18 Hyde Park avec ce dernier, en raison de la pénurie de logements dans la capitale anglaise. Les membres de ce groupe sont : Paul Antier, député indépendant de la Haute-Loire, qui fut le premier parlementaire à rejoindre le général de Gaulle, Jean Pierre-Bloch, Lucien Gallimand, Fernand Grenier, Louis Jacquinot, André Maroselli, Pierre Mendes France, Jules Moch, Henri Queuille, Pierre Viennot, et André Philipp.
  • Le 9 novembre, Max Hymans écrit au président Roosevelt, avec Félix Gouin, Jean Pierre-Bloch, Pierre Mendes France et Paul Antier pour lui faire savoir qu' « au cours de ces deux dernières années, le peuple français a considéré le général de Gaulle comme le symbole de la Résistance ». Il s'agit de faire comprendre au Président des États-Unis que le général de Gaulle n'est pas un officier d'extrême droite fascisant. En effet, le Président Roosevelt était franc-maçon et tous les auteurs de cette lettre, sauf Antier, dont on ne pouvait pas omettre la signature en raison de son ancienneté dans la France Libre, le sont.
1943
  • Janvier. Le 19, il est nommé au commissariat à la justice et à l'Instruction Publique. Il travaille au quartier général de la France libre, 4, Carlton Gardens.
  • Mars. Le Général de Gaulle le nomme Secrétaire Général du Comité Central d'Aide aux Prisonniers. Dans cette fonction, Max Hymans met en place l'envoi, aux soldats français prisonniers en Allemagne, de colis provenant des États-Unis (le Free French Relief Committee à New York), du Canada, d'Afrique du Nord (l'œuvre du colis d'Algérie et du Maroc), et d'Amérique latine ; les colis sont soit offerts, soit achetés grâce à l'or de de la Banque de France déposé aux États-Unis. Malgré les destructions partielles des ports d'arrivées, Naples et Marseille, ainsi que des chemins de fer allemand, Il parvient à faire livrer jusqu'à 800 000 colis par mois, qui sont ensuite distribués par la Croix-Rouge. 1 600 000 soldats français ont été transférés en Allemagne en 1940.
  • Août. Il cesse ses interventions à la BBC. Il arrive à Alger le 13 août.
  • Septembre. Le 17, le Comité Français de Libération Nationale crée l’Assemblée consultative provisoire, comprenant 84 membres, dont 20 provenant de la Chambre des Députés, selon sa composition au jour de la déclaration de guerre : 3 communistes, 5 socialistes, 5 radicaux et centre gauche, 8 centre et droite, de 49 représentants des mouvements de la Résistance métropolitaine, de 12 représentants de la Résistance extra-métropolitaine, 12 élus des conseils généraux des territoires déjà libérés. Max Hymans est élu, dans le quota réservé aux socialistes. Le parti socialiste interdisant à tout néo-socialiste de le représenter, il doit, pour éviter une invalidation, écrire au secrétaire général de l'Assemblée consultative provisoire pour préciser qu'il n'était pas candidat. Une dérogation pour faits de résistance aurait pu être utilisée, mais ne l'a pas été.
1944
  • Mars. Le général de Gaulle le nomme Directeur de l'Infrastructure des Transports Aériens, avec pour mission de réorganiser les transports aériens civils dans les territoires relevant du CFLN (Afrique du nord, Afrique noire, Syrie, Liban, etc.), à savoir les Lignes aériennes militaires (LAM), Air-France Lignes impériales, et Aéromaritime.
  • Avril. Le 6, Le général de Gaulle signe le décret d'attribution à Max Hymans de la médaille de la résistance.

Après la guerre

1944 (suite)

Retrouvailles du général François d'Astier de La Vigerie, à gauche, de Max Hymans, au centre, et de Paul Parpais, à droite, devant les grilles de la préfecture de Châteauroux en septembre 1944.
Max Hymans signant l'accord de fondation de l'Organisation de l'aviation civile internationale en 1944 à Chicago.
  • Retour en France métropolitaine. Il atterrit le 28 août à l'aéroport d'Évreux et retrouve sa femme qui se cachait à Pigalle. Deux miliciens étaient venus arrêter en 1943 Mme Raphaël Hymans, Mme Max Hymans et son fils ainé à Valençay. Max Maurey leur ayant expliqué que tout ce qu'ils y gagneraient, c'est un coup de pistolet dans la nuque au retour de Max Hymans, ces derniers avaient conseillé à Mme Hymans de se cacher au milieu des Allemands. Mme Hymans mère a été cachée, quant à elle, chez des agriculteurs de Valençay, Monsieur et Madame Fouquet, après avoir été déclarée au seuil de la mort et intransportable par les deux médecins de Valençay. Elle a fait le trajet cachée dans une charrette remplie de foin.
  • La Direction des Transports aériens est transférée d'Alger à Paris. Max Hymans en assure toujours la direction, sous la tutelle du Ministre de l'Air du premier gouvernement de Gaulle, du 10 septembre 1944 au 21 novembre 1945, le communiste Charles Tillon. C'est la première fois dans l'histoire de France que des communistes vont participer à un gouvernement. Car, sous le Front Populaire, ils s'étaient contentés d'un soutien sans participation.
  • Il préside la délégation française à la conférence de Chicago du 1er novembre au 7 décembre 1944 lors de la création de l'OACI (Organisation de l'Aviation Civile Internationale). Il est élu vice-président de cette conférence.
  • Le 11 novembre 1944, le "Congrès national extraordinaire des cadres des fédérations socialistes reconstituées dans la Résistance" décide de le réintégrer au sein de la SFIO, avec huit autres parlementaires ayant voté les pleins pouvoirs au Maréchal, en raison des services rendus à la Résistance.
  • À la demande de son beau-père, il se démène pour faire libérer Sacha Guitry. Ce dernier, en gardera une grande reconnaissance à la famille Maurey, et ne fera désormais jouer ses pièces qu'au théâtre des Variétés. Il offrira à Max Maurey le magnifique buste d'Offenbach qui se trouve actuellement dans le fumoir du théâtre. Quant à son cousin Yvon Leroy, qui faisait collection de tout, il lui bradera ses magnifiques voitures.

1945

  • Juin. Le 26, Air France est nationalisée à la demande de Charles Tillon, dernier ministre de l'Air.
  • Septembre. Le 30, il est élu conseiller général de Valençay avec 2 545 voix, contre 1 830 au candidat communiste Lemoine, grâce à l'élection de dix Conseillers généraux socialistes, il en devient le Président pour six ans.
  • Octobre : Le 21, ont lieu les premières élections d'après guerre. Le Comité local de Libération National de Valençay le déclare éligible. Il ainsi est éligible dans un conseil municipal et dans un conseil général. Tandis que le Comité Départemental de Libération Nationale de l'Indre le déclare inéligible en raison de son vote en faveur du Maréchal le 10 juillet 1940, il est donc inéligible à la première Assemblée Constituante. Il lui est reproché d'avoir agi isolément et d'avoir travaillé pour un réseau anglais. Le délégué communiste ira jusqu'à dire, lors de la réunion du "Comité Départemental de Libération Nationale" : « On affirme que Max Hymans a fait de la Résistance, mais moi je ne l'ai jamais vu dans un maquis ! ». Sa carrière politique est brisée.
  • Décembre. Le 18, il est nommé Secrétaire Général à l'Aviation Civile et Commerciale (SGACC) par un décret signé par le général De Gaulle, Présisent du Gouvernement provisoire de la République française, et contre-signé par le ministre des Transports Jules Moch. Il va créer les structures du SGACC et reconstruire en priorité les sept aérodromes les plus importants : Paris-Orly, Marseille-Marignane, Alger-Maison Blanche, Dakar, Saïgon, Pointe-à-Pitre et Fort de France.

1946

  • Il va conseiller le gouvernement dans la rédaction de la loi qui créé le statut d'Air France, d'autant plus qu'il sait qu'il en sera nommé président. Edgar Faure, qui était par principe hostile aux nationalisations, a fait échouer le vote de la loi qui instituait le nouveau statut d'Air France. Max Hymans suggère alors au gouvernement de faire d'Air France, une société anonyme de droit privé, qui remplit une mission de service public. Ce qui ne signifie rien dans la mesure ou l'État et les collectivités locales devaient être propriétaires statutairement d'au moins 85 % du capital. Il s'agit de l'article 4 de la loi du 16 juin 1948, qui est ainsi rédigé : "En aucun cas, le total des actions souscrites par la deuxième catégorie (les personnes privées) ne pourra excéder 15 % du capital". De plus, il était prévu que le président et le directeur général soient nommés en Conseil des ministres. Cela a suffit à apaiser la droite et à faire voter cette loi.
  • Réintégré à la Libération au barreau de Paris, il en démissionne définitivement le 1er décembre.

1948

  • Le 4 août, il devient président d'Air France, avec comme directeur général Henri Ziegler, le futur Président de Sud Aviation. Auparavant, il avait choisi Fernand Hederer, inspecteur général de l'Air, pour diriger après lui le Secrétariat Général à l'Aviation Civile. En effet, jusqu'en 1956 un représentant du Secrétariat général à l'Aviation civile siégeait de droit au Conseil d'Administration d'Air France. Il devra d'abord pacifier une entreprise dans laquelle une guerre larvée existait entre ceux qui venaient d'Alger, et ceux qui, restés en France, avaient dû collaborer. Air France avait du assurer l'entretien des avions de la Lufthansa à Toulouse et prêter des équipages inemployés à cette Compagnie. Il associera le plus possible à ses décision la CGT, qui possédait à ce moment un grand pouvoir à Air France. Il le fera grâce à la présence statutaire de deux délégués du personnel au sein du Conseil d'Administration. Il lance un programme d'achat d'avions raisonné, en ayant le courage de s'opposer à la volonté du gouvernement d'acheter des appareils français, qui n'étaient pas au niveau mondial. Il leur préfère des avions d'excellente qualité : Douglas DC-3, Douglas DC-4, enfin des Lockheed Constellation, tous américains. Il adaptera constamment la flotte. il pense que la montée des nationalismes rendra de plus en plus difficile l'obtention de lignes nouvelles.
  • Son passé devient problématique. En qualité de Président d'Air France, il est amené à communiquer au niveau national. Comment expliquer alors au public, et aux syndicats qu'il ait pu être nommé à la tête d'une Société nationale tout en ayant voté les pleins pouvoirs au Maréchal ? Il va donc s'autoproclamer député jusqu'en 1940, ce qui évitera que l'on lui demande ce qu'il a voté en juillet 1940. Un décret de juillet 1939 a prorogé les mandats des députés élus en 1936, ils sont ainsi restés députés jusqu'aux élections de 1946. Jamais la C.G.T. qui a pourtant fait circuler des documents faux contre lui n'a eu l'idée de l'attaquer sur ce point, elle ignorait tout simplement ce fait. Lors d'une assemblée générale de l'IATA qui avait lieu à Acalpuco, les présidents des différentes compagnies aériennes se sont réunis au bord de la piscine de l'hôtel. des photos y ont été prises. L'une d'entre elle a été interceptée par la C.G.T. et diffusée à Air France avec la légende suivante : "Max Hymans prend ses vacances avec des patrons américains". Elle est réapparue à Valençay à la veille d'une élection au Conseil général. Le Parti Communiste l'a distribuée un vendredi matin, avant-veille du jour du vote, dans le but de ne pas lui laisser le temps de répondre, puisque les campagnes électorales se terminent le vendredi à minuit.
  • Comment expliquer à la C.G.T. qui était alors le principal syndicat d'Air France, qu'il avait été un agent des services secrets britanniques, quand la lutte contre le "Grand capital anglo-saxon" était l'un de ses slogans préférés. Il va donc être des plus vagues quant à sa résistance, sans jamais entrer dans les détails, sans jamais nommer le SOE, ni parler des parachutages, des sous-marins etc. Cela ne signifie pas qu'il ne restera pas en contact avec ses camarades du SOE. Son secrétaire particulier, Pierre Babet un ancien du SOE, assistait aux réunions de "Libre Résistance" l'association des anciens de ce réseau, et il devait le tenir au courant des problèmes des uns et des autres.
  • Il est élu à la présidence de l'OACI, organisation des Nations Unies destinée à rationaliser le transport aérien.
  • René Brouillet, secrétaire général du Gouvernement tunisien, fait appel à lui. Car, les tunisiens manifestent le désir d'avoir leur propre compagnie aérienne. Max Hymans va régler les problèmes juridiques, techniques et financiers, permettant la naissance de Tunisair. Comme il l'avait déjà fait, un an auparavant quand il était Secrétaire Général à l'aviation civile avec Air Algérie, et au Maroc avec Atlas Air, devenu par la suite Royal Air Maroc. Il pense que l'indépendance de ces pays étant inéluctable, il vaut mieux créer des compagnies amies avant, plutôt que d'avoir des compagnies hostiles après.
Max Hymans, maire de Valençay, accueillant l'archevêque de Bourges.

1949

  • le 21 mars, Il est élu maire de Valençay avec 2 662 voix, face au communiste Maxime Bonnet, qui n'en obtient que 1 736.

1950

  • Après la défaite de 1940, le transport aérien a été vu comme un moyen permettant de retrouver une certaine grandeur. les Anglais étaient encombrés par deux compagnies aériennes, l'Allemagne était absente, l'Italie aussi. C'est pourquoi le gouvernement a pris à sa charge 90 % du déficit des lignes internationales. Les bénéfices, sur les long-courriers de l'Union Française, permettaient de combler les 10 % restants. À quoi, il fallait ajouter une subvention pour la formation du personnel navigant, et une autre, à partir de 1951, pour l'exploitation des douze Breguet Deux-Ponts, entre Paris et Alger, que l'État lui avait imposée.

1951

Max Hymans lors de l'inauguration de l'aérogare des Invalides le 21 août 1951.
  • Il est réélu au Conseil Général de l'Indre, mais il en perd la présidence en faveur de Vincent Rotinat, élu CNI du canton de Neuvy-Saint-Sépulchre.
  • Il est redevenu éligible aux élections législatives, après une longue hésitation, il ne se présente pas. Il choisit de présenter à la Fédération Socialiste de l'Indre le Dr. Léon Boutbien qui pense-t-il saura sauvegarder sa position électorale dans le département. Léon Boutbien est élu grâce au nouveau mode électoral créé pour minimiser les votes gaullistes et communistes : le système dit des apparentements, qui permet aux listes qui le souhaitent de s'apparenter et de se partager entre elles les surplus de voix.

1952

  • Au cours d'une conférence donnée aux Ambassadeurs, ( il s'agit du théâtre des Ambassadeurs, où avaient lieu des conférences prestigieuses, devenu aujourd'hui l'Espace Cardin ). Il se prononce pour la création d'une compagnie aérienne fédérant les compagnies d'Europe Occidentale. La France se trouvant du côté des vainqueurs, Air France est en position de force face à l'Allemagne, mais avec le temps, il pense que celle-ci retrouvera sa position économique dominante en Europe, et qu'il faut donc profiter de la situation. Son projet, connu sous le nom d'Air Union, réunit, outre Air France, trois compagnies européennes : La Sabena, Alitalia et Lufthansa. Ce projet, pourtant bien avancé ( le siège d'Air Union devait se trouver à Paris sur les Champs-Élysées dans l'hôtel Marcel Dassault ), est finalement refusé par le gouvernement, lors du retour au pouvoir du Général de Gaulle. Il considérait qu'Air France, symbole de la France, devait rester entièrement français.

1953

  • Les appareils utilisés par les grandes compagnies étant plus ou moins les mêmes, Max Hymans va mettre en avant la "qualité française". Il fait recruter des cuisiniers des plus grands restaurants, ou des paquebots de luxe, et des stewards parmi les serveurs des grands hôtels comme le Ritz. L'exemple le plus symbolique en est le "Parisien Spécial", inauguré le 3 mars 1953, avec le Super Constellation L-1049, qui relie Paris à New York en vingt heures, escales comprises. Il comprenait les plus luxueuses installations jamais réalisées sur un appareil commercial, avec lits et cabines privées : en effet, huit cabines particulières sont transformées pour la nuit en cabines-chambres, avec des lits doubles, ainsi que deux salons avec seize fauteuils-couchettes, et bien sûr des repas gastronomiques. Le Super Constellation L-1049 est le premier avion qui, pour servir des plats chauds, est muni de fours au lieu de marmites isothermes.

1954

  • Disparition de sa mère, ce qui l'affecte beaucoup, car depuis la fin de la guerre, il prenait ses vacances en faisant une cure à Vichy avec elle. Il pensait que la fatigue qu'il ressentait de plus en plus était due à un problème de foie, et non pas à un début de cancer.
  • Les médecins découvrent qu'il a un cancer du poumon, mais ne lui disent rien, car à l'époque on ne pouvait pas en guérir. Il avait une forte addiction au tabac, il prenait toujours ses notes sur des paquets de Gitanes.
  • Signature des accords de Peira-Cava, il s'agit d'une ville des Alpes-Maritimes située à 40 kilomètres au nord de Nice. Ils mettaient fin à la concurrence franco-française dans les colonies, et y organisaient le partage des lignes faisceau par faisceau. Air France se retrouve à égalité avec soit A.U.T soit avec la T.A.I. et gardait ses positions en Afrique du Nord, grâce à la demande des compagnies de ces pays qui, devenus indépendants, souhaitaient continuer à coopérer avec elle.
  • Il est élu président de l'International Air Transport Association (IATA) pour l'année 1954-1955.
  • Henri Ziegler quitte la direction générale d'Air France pour devenir directeur de cabinet du ministre des Transports. Max Hymans va alors assumer à la fois la présidence et la direction générale d'Air France.

1955

  • Dans son discours de fin de présidence de l'IATA, il préconise l'entrée de L'URSS dans cette association.
  • Il choisit Louis Lesieux en qualité de directeur général d'Air France, le Ministre des transports lui ayant rappelé que le statut d'Air France en prévoit un. Louis Lesieux conservera ce poste jusqu'en 1967.

1956

  • Signature simultanée et très médiatisée des premiers contrats d'achat d'avions à réaction. Il s'agit de 12 Caravelle et de 10 Boeing 707.
  • Il apprend, par hasard, qu'il a un cancer et qu'il est condamné. Cela s'est passé à l'Hôpital américain de Paris, où il était allé consulter un spécialiste. Arrivé en avance et fatigué. Il entend Deux infirmières qui font la conversation, et l'une explique à l'autre que son patron attend le Président d'Air France, à la question de quoi souffre-t-il, elle répond d'un cancer, et ajoute qu'il est condamné. Il pense néanmoins pouvoir guérir grâce aux rayons X, très en vogue à cette époque. Pour cela, il va se faire soigner plusieurs fois aux États-Unis.
  • Le 2 janvier, Léon Boutbien est battu aux élections législatives dans l'Indre. Il l'avait été précédemment comme candidat au Conseil Général pour la ville de Buzançais. Les communistes obtiennent deux sièges, les radicaux deux également, et la S.F.I.O aucun. De plus la S.F.I.O, n'obtient qu'un nombre de voix très faible, les élections sont faites à la proportionnelle. La S.F.I.O arrive à 13 169 voix, les radicaux à 30 888, et les communistes à 41 531. Léon Boutbien avait-il été un bon choix ? On peut légitimement se le demander. En effet, la grande question de cette époque était l'adhésion ou la non-adhésion de la France à la CED (Communauté européenne de défense). Max Hymans en était partisan, mais il a gardé un silence total à ce sujet. À l'Assemblée Nationale Léon Boutbien a voté en faveur de cette adhésion. Cette question était des plus sensible dans l'Indre, dans ce département la population y était totalement hostile. Il faut se souvenir que la 2e division SS Das Reich se trouvait au repos à Mautauban, au moment du débarquement de juin 1944, elle y reçut alors l'ordre de rejoindre la Normandie. Elle a dû effectuer ce trajet par la route, la Résistance ayant fait sauté toutes les voies ferrées. Son chemin fut semé de massacres, les plus connus sont le massacre de Tulle et le massacre d’Oradour-sur-Glane. Dans le département de l'Indre il y eut des exécutions un peu partout. On comprend alors pourquoi c'était une erreur politique de voter en faveur de cette ratification. La population s'est sentie trahie par ce vote.
  • Pour Max Hymans, son retour en politique passe désormais par un futur siège au Sénat, c'est pourquoi il attachera tant d'importance à son poste de Conseiller général.

1957

  • Air France reçoit ses derniers Super Constellations, ils devront être abandonnés seulement trois ans plus tard au profit des Boeing 707, ce qui montre la vitesse extraordinaire de l'évolution de l'aviation civile durant ces années.
  • Il est réélu pour la dernière fois au Conseil général de l'Indre.

1958

Arrivée au pouvoir du général de Gaulle, qu'il accompagne dans tous ses déplacements, qui sont nombreux : Algérie, Afrique noire, Amérique du Sud. Le général le consulte discrètement sur les questions économiques.

  • Grâce à l'allongement du rayon d'action du Lockheed Constellation "Super Starliner L 1649", le 26 janvier est inaugurée la ligne Paris/Tokyo par le pôle, avec escale à Anchorage en Alaska.
  • Dénonciation de l'accord aérien franco-américain conclu en 1946, du à la création, en 1957, par la Panamericain Airway, d'une liaison Los Angeles-Paris, par le pôle sans réciprocité pour les français.

1959

Max Hymans et Yvonne de Gaulle lors du baptême de la Caravelle Lorraine en 1959.

Le 8 mars, dernières élections municipales à Valençay. Trop fatigué pour faire campagne, il présente une liste de large union. Ainsi il n'y aura que deux listes : la sienne alliant les modérés, le centre, et le centre-gauche, et l'habituelle liste communiste.

1960

  • Sa santé se détériore de plus en plus vite. Joseph Roos, qui lui succèdera l'année suivante à la Présidence d'Air France, déclare avoir été épouvanté au mois de juillet par son aspect physique, puis avoir été sondé dès ce moment par le ministre des Transports, pour succéder à Max Hymans.
  • L'arrivée des avions à réaction provoque au quatrième trimestre une longue grève des pilotes, qui demandent à cette occasion une nouvelle baisse de leur temps de travail.

1961

  • Janvier. le nouveau régime mis en place par le général de Gaulle, ne voulant pas montrer de faiblesse, réquisitionne le personnel navigant technique., Certains pilotes quittent leur uniforme pour éviter cette réquisition. Max Hymans ne se rend que trois fois à Air France, au cours du début du mois. Aphone, il rencontre les représentants syndicaux des pilotes pour les adjurer de ne pas porter un coup dur à la Compagnie. Le 17, il préside son dernier conseil d'administration, et présente son successeur Joseph Roos. Enfin, le 19, il vient démissionner de la présidence d'Air France, dont il devient président d'honneur. Il fait ses adieux à ses collaborateurs. Le 21, le général de Gaulle lui fait porter une lettre amicale l'élevant au grade de Grand Officier de la Légion d'honneur tout en l'encourageant à surmonter sa maladie.
  • Le dimanche 5 mars, René Brouillet, chef de cabinet du général de Gaulle, qu'il connaissait depuis 1944, vient le voir. René Brouillet a fait le récit complet de cette visite, dans Icare no 58, un des plus beaux textes jamais écrit sur Max Hymans. Sa mission officieuse était de voir l'état de Max Hymans, le général de Gaulle souhaitant venir lui remettre sa plaque de Grand Officier, à son domicile. Le lundi 6, il manifeste le désir de revoir son ancien secrétaire particulier, Pierre Babet, qu'il avait connu au SOE. Le mardi 7, il demande, par geste, au professeur Maurice Mayer, qu'il avait connu dans la résistance, de l'euthanasier. Il décède à 17h10, à Saint-Cloud, (Hauts-de-Seine). Il est enterré le vendredi 10 au cimetière du Montparnasse. Son éloge funèbre est prononcée par : Edgar Faure au nom des parlementaires qui affirma : « C'est une grande chance pour un homme de faire coïncider sa vie avec sa mission », Jules Moch au nom des anciens du parti socialiste qui déclara : « Peu d'hommes ont eu la joie, comme lui, de vivre plusieurs vies en une seule », Vincent Rotinat, au nom du département de l'Indre, enfin Robert Buron, ministre des Transports, au nom du gouvernement.
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