Bois (matériau de construction) - Définition

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Conseils pratiques

« Protection sur plan » ou dispositions architecturales

Introduction

Si vous discutez de la protection par l'architecture, il est des gens de métier qui vous répondent « Mais bien sûr, c'est une question de bon sens que d'empêcher la pluie d'atteindre le bois » Pourtant, le nombre de constructions en bois (façades, jeux, bancs) mal conçues et dont seul un traitement de choc par imprégnation CCA assure pour un temps la tenue, est impressionnant.

D'autres vous diront qu'un bois non traité ne durera pas, quoi qu'on puisse faire pour le protéger naturellement, car l'humidité, les spores de champignons, sont partout, que les insectes volent, et qu’aucune disposition architecturale ne peut les en empêcher. À l'inverse, ceux-ci devraient visiter des fermes de 200 ans ou de vieilles églises dont la charpente, entièrement en bois, a résisté au temps sans les traitements modernes.

En creusant un peu, on peut découvrir que cet art de construire en choisissant une essence appropriée, en écartant l'eau du bois, en respectant la ventilation, et d'autres choses encore, est plus délicat qu'il n'y paraît. Et surtout que, s'il s'est transmis par bribes dans certains corps de métiers, il est difficile à retrouver dans son intégralité.

On trouve de nombreuses références de livres qui traitent de la préservation du bois, parlant des produits chimiques en grande partie. Mais aucun ne traite des dispositions architecturales en détail. Dans chaque livre, il y a bien un sous-chapitre qui en une page donne des conseils approximatifs comme « Prendre des dispositions au niveau de la construction pour empêcher que ne se créent dans le bois mis en œuvre des conditions permettant le développement de parasites »… Quelles sont ces dispositions ? Ce point est peu développé. Comme si cela ne valait pas la peine. Comme si ce savoir ancien, parfois perdu au fil du temps, n'était pas digne d’intérêt. Par exemple, passer au feu le pied des piquets avant enfouissement.

Panneaux de bois massif (contre-collés)

Cette technologie récente a fait ses preuves depuis plus de trente ans en Autriche et en Allemagne. Un bâtiment de 8 étages totalement en bois a vu le jour pour la première fois en 2009 grâce à cette technique. En utilisant au mieux les excellentes caractéristiques mécaniques de ce matériau, on possède une grande liberté architecturale. (grandes ouvertures, porte-à faux importants, découpes complexes et travaillées, etc.)

L'utilisation en masse de bois massif (les panneaux de forte épaisseur constituent la structure portante du bâtiment ainsi que les murs en eux-mêmes) apportent une inertie thermique et régulation du degré hygrométrique intéressantes.

Les principaux fabricants sont KLH, Binderholz, Finnforest (Leno)...

Ossature

Il existe un livre très bien fait sur la construction d’une maison-type à ossature de bois au Canada. Une vraie mine d’informations dont beaucoup des conseils ci-après sont tirés. Mais il ne s’agit que du système à ossature, utilisé surtout en Amérique, et peu adapté aux climats de certaines régions d'Europe. La structure de petite section organise des murs portants en bois, souvent préfabriqués en atelier, et qui laissent peu de liberté dans les transformations ultérieures de l’espace.

Les construction à ossature bois préfabriquées sont très intéressantes pour les chantiers qui doivent aller vite.

Madriers

Les constructions à madriers sont intéressantes pour les gens qui ont décidé de ne s’entourer que de matériaux 100 % naturels. Elles sont très dépensières en bois mais il n’y a ni isolation suspecte, ni problème de pare-vapeur… Cela pose d’autres problèmes tels que la difficulté de passer les tuyaux dans les murs, une isolation moindre, des fenêtres nécessairement petites… et, pour moi, le manque cruel de renseignements sur la bonne façon de les construire.

Poteaux-poutres

C’est une façon de construire qui permet une liberté beaucoup plus grande au point de vue des aménagements, car ce sont les poteaux, de large section, qui sont porteurs. On peut ensuite cloisonner comme on veut entre cette structure, décider d’avoir un large espace ouvert ou abattre des cloisons pour changer d’organisation. Tout ceci est bien sûr impossible avec les deux autres systèmes, où les murs sont portants.

La construction à poteaux-poutres est intéressante pour les jeunes couples. Lors du chantier, la maison peut n’être que « fermée », sans cloisons intérieures, ce qui revient moins cher qu’une maison à ossature. Les cloisons peuvent être posées bien plus tard, lorsqu’ils auront un peu plus d’argent. Lorsque la famille s’agrandira, il sera facile de changer la disposition des pièces ou d’agrandir la maison.

Il est aisé de construire une telle maison sans produits chimiques : la charpente est construite avec du bois de qualité, n’est pas confinée. Si un problème se pose, il est visible, on peut prendre des mesures à temps. Les bois enfermés dans les murs ne portent rien d’autre qu’eux-mêmes et on peut décider de prendre le faible risque de les voir attaqués. Ces maisons auront une grande durabilité dans le changement.

La prévention constructive du bois comprend toutes les mesures visant à protéger le bois de l’action des intempéries et de l’humidité. Elle a pour but de réduire les gonflements et rétrécissements indésirables du bois, tout en maintenant sa teneur en humidité au-dessous des seuils critiques pour les attaques par les champignons et le bleuissement. Il existe des règles de base et des détails constructifs assurant la pérennité du bois dans la construction.

En effet, de l’eau peut tomber du ciel, il faut donc avoir un bon toit ou un bardage efficace. L’eau peut remonter du sol, dans ce cas le bois gagne à être placé loin du sol plutôt que dans un carcan imperméable. Et ce qu’on a oublié à l’ère de l’isolation "thermos", c’est que le bois doit respirer et que la vapeur d’eau qui se condense doit pouvoir être évacuée rapidement.

Déterminer un calendrier

Une construction en bois est en général très rapide à réaliser.

Pour une maison à ossature bois traditionnelle moyenne, 12 à 16 semaines suffisent du début jusqu’à la fin, sans compter évidemment les aléas tels que rupture de stock ou mauvais temps. En comparaison, un chantier traditionnel en briques dure plus de six mois. Il est important de réaliser un calendrier réaliste pour réserver les machines ou sous-traitants, mais surtout pour commander les matériaux de sorte qu’ils arrivent juste au moment où ils doivent être mis en œuvre, et pour qu’ils ne doivent pas être stockés dans l’humidité.

Se réserver une certaine souplesse est aussi important pour pouvoir faire face aux imprévus.

Calendrier type d’une maison individuelle en ossature-bois, construite de manière traditionnelle :

  • Plans, financement et permis : durée imprévisible ;
  • Implantation et coulage des semelles : 1 semaine ;
  • Fondations, drainage et remblayage : 1 semaine ;
  • Ossature, couverture et solins : 2 semaines ; → à ce moment la construction est sous abri
  • Portes et fenêtres : 1 semaine  ;
  • Plomberie, chauffage et électricité : 2 semaines ;
  • Isolation thermique, pare-air, pare-vapeur : 2 semaines ;
  • Revêtements extérieurs de finition : 2 semaines ;
  • Revêtements intérieurs de finition : 2 semaines ;
  • Peinture, armoires et appareils : 2 semaines.
Pour une maison à ossature bois préfabriquée ou une maison en panneaux bois massif 

Une fois les fondations réalisées (deux semaines), la structure, la couverture, l’isolation, les revêtements intérieurs et extérieurs, les portes et les fenêtres sont amenés tout assemblés sur le chantier et montés en une après-midi. La plomberie, le chauffage, l’électricité et les finitions sont terminés en deux semaines.

Une maison réalisée en un mois… À condition évidemment que les éléments soient disponibles. En Amérique du Nord des villes entières sont construites à la chaîne de cette manière.

Pour une construction poteaux-poutres 

Après les fondations, on monte la structure portante, sur laquelle on construit le toit. Les murs ne sont montés qu’une fois le toit achevé, à l’abri des précipitations. Ce type de construction prend plus ou moins de temps selon les techniques constructives, le degré de préfabrication, le nombre d’ouvriers. Mais il a le gros avantage de mettre la construction sous abri avant même de monter les murs, ce qui est important sous les climats pluvieux.

Protection du bois sur chantier

Sur un chantier traditionnel en briques, les ouvriers ne font pas attention à l'humidité, et on ne protège que rarement les murs en construction. Lorsque l'on utilise le bois, le chantier durera moins longtemps, mais en contrepartie il convient d'être plus attentif à la protection du bois d'œuvre.

Transport

Il faut exiger un transport hors pluie dans un camion bâché. Dans la mesure du possible, le matériau devrait être livré en chantier juste avant son emploi, surtout dans le cas de cadres extérieurs de fenêtre et de porte, et de matériaux de boiserie extérieure.

Entreposage

Au cours des phases normales de la construction, le bois de charpente et les matériaux de revêtement sont livrés en chantier après que la fondation soit construite.

Les matériaux de charpente mis en place avant que la maison ne soit emmurée peuvent être mouillés pendant une averse mais ils sèchent rapidement.

Au contraire le bois rangé en piles serrées peut absorber et retenir une grande quantité d’eau.

Il faut stocker le bois sur sol sec et plan, séparé par tasseaux, surélevée du sol et sous couvert, ne pas laisser les éléments enfermés dans des emballages plastiques imperméables trop longtemps (au-delà de 8 à 12 jours pour des poutres et du lamellé-collé de dimensions ordinaires).

Les matériaux de boiserie intérieure ne seront livrés qu’une fois la couverture achevée, ils seront rangés dans la maison.

Mise en œuvre

Attendre suffisamment longtemps après la mise en œuvre du béton, de la maçonnerie, du crépi, avant de placer le bois, et surtout, bien ventiler. L'humidité présente dans tous ces matériaux doit être bien évacuée. Un minimum de 28 jours de temps d'attente devra être respecté pour que le béton ait atteint ses capacités de résistance mécanique optimales.

Attendre la disparition complète de l’humidité avant même d’entreposer le bois dans les locaux.

Les dispositions ci-avant concernent surtout le bois de finition intérieure (planchers, lambris) qui ne doivent pas trop gonfler pour ne pas ensuite présenter de mouvements trop importants. Ceci joue moins pour les pièces de grosses sections constituant la charpente.

Fondations

Étancher les fondations à leur point de jonction avec l’ossature en y appliquant une couche d’étanchéité ou coupure de capillarité.

Coupe technique dans le cas d’une dalle sur sol et fondations indépendantes en béton.

Les vides sanitaires sont sujets à devenir très humides et les pièces de charpente exposées à ces conditions sont susceptibles de pourriture, si un pare-vapeur n’est pas utilisé sur la surface du sol. Le vide sanitaire devrait également être ventilé. Lorsque l’espace est chauffé, les couvercles de ventilateur devraient être enlevés pendant l’été pour une meilleure ventilation. Le vide sanitaire ne devrait pas être construit en bois, mais avec de la pierre ou du béton, comme socle.

L'eau arrive sur le sol avec une certaine puissance et peut éclabousser la façade ou les éléments porteurs. Le débord de toiture est un premier élément réduisant le phénomène.

La fondation doit s’élever suffisamment au-dessus du niveau du sol du jardin (au moins 20 cm), sol qui sera de préférence incliné vers l'extérieur pour écarter l’eau de surface de la maison et pour protéger de manière satisfaisante la finition en bois et les pièces de charpente contre l’humidité du sol.

On drainera aussi l’eau sous la surface du sol, pour empêcher que le sous-sol soit humide. Pour ce faire un drain ou un tuyau perforé sont posés au périmètre de la maison.

Poteaux-poutres

Les piliers sont de préférence posés sur des soubassements en pierre ou en acier ayant un détail propre à éviter les remontées par capillarité et à favoriser l’écoulement rapide de l’eau, ou mieux : les piliers sont posés sur une lisse basse elle-même posée sur le soubassement.

La surface du sol peut être étudiée pour amortir ou détourner les gouttes. Les graviers sont une solution simple et efficace, un filet d'eau ou une grille peuvent aussi être envisagés. Attention à la terre nue qui en plus envoie de la boue sur la façade.

Contact avec le sol
  • contact direct : à moins que le bois soit d’une essence très durable, ce type de contact est à éviter.
  • poteau posé sur un soubassement dur (pierre, béton…) : beaucoup mieux, mais l’eau qui s’infiltre par capillarité entre les deux trouve du bois debout et remonte dans les fibres
  • la pose d’une lisse basse sous le poteau oppose à l’eau capillaire des fibres couchées, qui l’absorbent beaucoup moins, d’où une longévité plus grande
  • séparer le bois de l’assise par des pièces de métal : il faut éviter de confiner le bois debout par la pose d’un revêtement par exemple.

Attention aussi à la résistance au feu de l’assemblage.

Il est important de mentionner qu'il existe des poutres lamellées-collées de différentes grosseurs allant jusqu'à des portées de 40 m. Leur résistance est bien meilleure.

Charpente du plancher

Tout le bois utilisé pour la charpente d’une construction à ossature bois doit être bien sec (teneur en eau du bois 19 % maximum) au moment de sa mise en œuvre. La lisse d’assise est posée sur l’arasement des fondations, soit :

  • Si l’arasement est parfaitement de niveau, on pose la lisse directement dessus ou sur une garniture de mousse synthétique à cellules fermées.
  • Si l’arasement n’est pas de niveau, on peut asseoir la lisse sur un lit de mortier.

Il faut faire attention aux poutres encastrées dans les murs, car l’air n’y circule pas librement. Il faut prévoir un dégagement frontal et latéral de 12 mm au moins.

poteaux-poutres

La lisse basse se pose de préférence sur un soubassement en pierre ou en blocs d’argile, avec une couche d’étanchéité et une mise à niveau. On propose parfois de ne pas ancrer la lisse basse dans le soubassement, pour une plus grande souplesse dans la construction.

En réalité, l’ancrage n’est pas nécessaire. Le poids de l’ossature est bien suffisant pour interdire tout mouvement. Les maisons de colombage n’étaient jamais ancrées.

Le plancher est posé sur la lisse basse.

Structure murale

Le type de structure murale dépend évidemment du système constructif, que ce soit en panneaux de bois massif (contre-collés), poteaux-poutres, ossature ou madriers. Mais dans les détails il faudra adapter chaque système au climat spécifique de la région.

Le schéma mural de gauche montre la façon de construire la plus courante au Canada. : L’isolant est le plus gros possible. Il n’y a pas de lame d’air sous les bardages. L’air emprisonné augmente un peu l’isolation. Il n’y a aucun risque d’humidification profonde, l’air sec absorbant tout.

Schéma d'un système d’ossature croisée et de double isolation. Le pare-vapeur est placé entre les deux isolants. Ceci permet de faire passer toutes les gaines dans la première couche, mais pose la question de la résistance à l’humidité de cet isolant. Remarquez que les bardages verticaux sont posés sur un seul lit de tasseaux, horizontaux. L’évacuation de l’eau entrée accidentellement, ainsi que l’aération, se feront difficilement.

En Belgique ces détails seraient très mauvais. Dans l’air constamment humide de ce pays, l’aération doit devenir le souci principal de l’architecte.

Il faut que le bois respire, et donc laisser une lame d’air d’au moins 4 cm derrière le bardage pour aérer et éviter que ne se forment des moisissures ou que l’eau fasse gonfler les panneaux.

Les techniques de constructions sont aussi variées que les climats et les mentalités.

  • Centre communautaire de Lentig : Les bardages ne sont pas jointifs, ce qui améliore la ventilation.
  • Chambre d’hôte à Kobe : un système on ne peut plus simple de madriers verticaux…
Poteaux-poutres

Le système poteaux-poutres est, d’après moi, plus adapté au climat et à la mentalité de la Belgique. On voit la structure portante, ce qui est rassurant quant à la stabilité. La structure est ainsi mieux aérée et moins exposée au pourrissement.

Mais même dans un si petit pays il y a encore des différences de climat… Au bord de la mer le vent est fort, l’aération se fera facilement, mais il faudra prévoir de bons joints et un pare-vent derrière le bardage, pour éviter les courants d’air intempestifs. Par contre dans un fond de vallée humide et à l’abri du vent, les trous d’aération devront être surdimensionnés, et le pare-vent sera inutile.

La structure portante est disposée tous les 4 mètres, avec une section de 18 X 18 cm (facile à réaliser en rassemblant 3 profils standard de 6 X 18 cm. On les assemble avec des boulons traversants placés tous les 80 cm ou avec des plaques crantées.) Au droit des étages les assemblages se font en moisant les poutres et les poteaux.

Le principe constructif courant est de placer le mur en lui-même à l’extérieur de la structure, pour éviter les ruptures d’isolant.

Les murs sont constitués de pièces de bois de petites sections, car non portantes, placées de préférence tous les 60 cm, car les panneaux en font 120, et enserrant l’isolation. Si la structure est telle qu’elle forme des rectangles plus larges que hauts, ce qui est le cas le plus courant puisque les étages ont une hauteur de 2,5 à 3 mètres et que l’entraxe de la structure est de 4 mètres, l’ossature des murs sera posée verticalement (comme sur les schémas page suivante). Dans le cas contraire, un double étage par exemple, l’ossature murale sera posée horizontalement, et ceci dans le souci de limiter les portées.

On conseille en général de placer un pare-vapeur du côté intérieur de l’isolant. Le problème majeur de cette technique est que les trous, inévitables, de cette couche imperméable (par les clous, déchirures accidentelles, joints au droit des châssis etc.) vont concentrer la vapeur et c’est à ces endroits critiques que vont en premier lieu se poser les problèmes d’humidité.

Il est préfèrable placer un panneau d’OSB, 18 ou 22 mm, classe III Sterling (très dense, contenant de la paraffine) qui jouera le rôle de freine-vapeur. Les joints entre les panneaux doivent, eux, être étanches. L’humidité ne traverse que très lentement cette couche, et à condition que les matériaux du mur soient progressivement de plus en plus perméables à la vapeur (pas question d’isoler avec du polystyrène expansé), l’humidité sera progressivement transportée à l’extérieur sans causer de dommage. Il est possible qu’un peu d’eau se condense un peu partout, lorsqu’il fait très froid, car le point de rosée peut être atteint. Ce sera toujours mieux qu’un problème de pare-vapeur troué où toute l’eau condense au même endroit et où l’humidité peut véritablement devenir problématique.

Cependant il existe un système plus sûr, qui est de poser entre l’isolant et la lame d’air un panneau de sous-toiture « softwood », (Celit 4D ou Gutex, encore plus bio) isolant et respirant, perméable à la vapeur d’eau mais résistant à l’humidification accidentelle, qui évite que le point de rosée de l’air soit atteint dans l’isolant même, en séparant thermiquement celui-ci de la lame d’air.

Système 1 Système 2
Structure portante 180 × 180 mm Structure portante 180 × 180 mm
Panneau d’OSB paraffiné 18 ou 22 mm Panneau d’OSB paraffiné 18 ou 22 mm
Ossature 160 x 40 mm + isolation semi-rigide 120 mm et lame d’air ventilée 40 mm Ossature 100 × 40 mm + isolation semi-rigide 100 mm
Panneau perméable à la vapeur mais pare-pluie
Tasseaux 40 × 40 mm + lame d’air ventilée 40 mm
Bardage Bardage
Colombage

Entre les poteaux et poutres de la structure, on met traditionnellement un mélange d’argile et de paille. La paille est isolante, la terre accumule la chaleur. Lorsqu’il pleut sur une telle façade, l’argile de surface, humidifiée, gonfle et pousse contre le bois, de sorte qu’il n’y a pas de joint où l’eau peut s’infiltrer. La masse d’argile ne s’humidifie pas. L’argile possède cette caractéristique étonnante d’être hygroscopique (absorber puis rejeter l’eau en fonction de l’hygrométrie de l’air) et en même temps d’être étanche dans sa masse. Ce phénomène se remarque bien dans les jardins à terre argileuse, où l’eau de pluie ou d’arrosage ne pénètre pas dans le sol, et forme des petites flaques. L’argile, donc, pompe l’eau qui se trouve à sa proximité, c’est-à-dire près du bois. Ce qui protège bien le bois, toujours asséché par l’argile qui se trouve contre lui. La Terre-Paille est un bon isolant acoustique grâce à la souplesse et la masse de la terre crue… Tout en étant très bon marché.

Mais il est difficile de respecter les normes actuelles d’isolation des parois (k55) avec ce système. En plus le joint entre les poteaux et le mur s’ouvre avec le retrait et l’air froid passe directement dans la maison si on n’a pas prévu de détail particulier. Il est possible de construire en torchis à condition de bien penser les détails, mais il faut faire appel à un spécialiste. Commencez le travail au printemps car il faut 2 mois chauds et secs pour que le torchis sèche. Si vous commencez en automne vous risquez de vivre tout l’hiver avec un mur humide très désagréable.

Le torchis se tasse et un joint énorme se forme au-dessus du mur en 1 mois ½ environ, joint qu’il faudra remplir avec des briques de torchis sèches.

Un tel revêtement est exigeant, et il faut le rénover de temps en temps, ce qui n’est pas toujours accepté par les habitants. On en a alors vu garnir l’espace entre les bois avec de la brique et du ciment. Ceci ne pose aucun problème dans une paroi intérieure, mais à l’extérieur, si la façade n’est pas abritée et que la brique subit la pluie, des ennuis peuvent survenir : La brique souffre peu de l’eau de pluie. Mais sa structure alvéolée est poreuse comme une éponge. Elle se gorge donc d’eau de pluie (même par temps sec il y a de l’humidité dans les briques). Non seulement la brique ne pompe pas l’humidité contenue dans le bois, mais elle amène l’eau jusqu’à lui. Le bois est alors humide en permanence, et finit par pourrir aux endroits confinés…

Le pire est encore le recouvrement des façades à colombages par du ciment : il se produit des fissures au droit des bois, où l’eau rentre. Elle reste prisonnière à l’intérieur, faisant moisir toute la section, bien à l’abri des regards. Si on retire l’enduit et qu’on laisse respirer la structure, il est possible de la sauver.

Les étages peuvent être décalés les uns par rapport aux autres pour que la pluie battante ne les atteigne pas. Prévoir des profils, des renvois d'eau, des gouttières évacuant rapidement l'eau de pluie. On peut aussi construire des avant-toits en surplomb accentué.

Le bois en grosses sections pompe l’humidité par ses fibres. Si la base ou le sommet d’une pièce de bois est en contact avec l’humidité, elle pourrira très rapidement. Par contre, le bois résiste très bien à l’humidité perpendiculairement aux fibres. Tous les détails d’assemblage doivent donc placer aux endroits « dangereux » une pièce de forte section présentant ses fibres perpendiculairement à l’humidité.

Exemple sur une maison traditionnelle en colombages : Les poteaux verticaux sont protégés du contact de leurs fibres de bout avec l’eau :

  • en haut : par une poutre horizontale portant le toit
  • en bas : par la lisse basse sur laquelle ils sont posés.

Les bardages extérieurs

Ossature secondaire

La mise en œuvre des bardages implique tout d’abord une ossature secondaire, un ouvrage intermédiaire entre la structure porteuse et le bardage. Cette ossature secondaire est en principe obligatoire (il n’y en a pas dans le système 1, voir poteaux-poutres)

L’ossature secondaire est constituée soit par des tasseaux, soit par des chevrons (dans le cas de l’isolation par l’extérieur), soit par deux lits croisés de chevrons et de tasseaux, soit par des profilés métalliques. La pose des tasseaux doit permettre une circulation d’air au dos des bardages et l‘écoulement des eaux introduites accidentellement entre le bardage et le pare-pluie.

Système 1 

Les lames sont posées sur des murs à ossature bois ne comportant pas de parement extérieur, le contreventement étant intérieur. Le bardage horizontal est appuyé directement sur la structure des murs, en laissant une lame d’air de minimum 3 cm entre le bardage et l’isolant. C’est facile, moins cher, mais plus risqué, car si de l’eau s’infiltre, elle atteint directement l’isolation, et si cette isolation s’affaisse, elle s’appuie directement sur le bardage, d’où un risque accru de pourrissement.

Système 2 

On a ajouté une plaque de celit 4D ou de Gutex à l’extérieur de l’isolant, pour le protéger. Dans ce cas il faudra prévoir un lit de tasseaux verticaux dans le cas d’un bardage horizontal, et deux lits croisés dans le cas d’un bardage vertical. Attention à ne pas poser seulement un lit de tasseaux horizontaux pour le bardage vertical car l’eau entrée accidentellement ne pourrait pas s’écouler, et la ventilation ne serait pas assurée.

Colombages

Dans le cas d’une couverture traditionnelle de maison à colombages, les lames, verticales, étaient posées directement sur les poutres secondaires, horizontales, de la structure. Il n’y avait pas de lame d’air et les bardeaux finissaient par pourrir. Les habitants les remplaçaient tous les trente ans.

Types de lames
  1. lames pour pose à clin ou à recouvrement
  2. lames pour pose par embrèvement, c. à. d avec un profil travaillé
    1. à joint penché et ouvert
    2. à rainures et languettes
  3. bardeaux

Les deux premiers systèmes étant utilisables horizontalement, verticalement ou incliné. Si elles sont à rainures et languettes, elles ne peuvent être utilisées qu’à condition de tenir compte de la direction du vent et d’être abritées. Horizontalement, on utilisera de préférence des planches à profil étudié pour le rejet d’eau. La pose des bardeaux est détaillée dans une fiche en annexe.

Les lames posées horizontalement : cas de figure.

.......A...................B....................C....................D....................E....................F....................G

A : mauvais : Un joint sur deux reçoit la pluie et pourrira

B : mauvais : L’eau coulant sur le bardage risque de pénétrer par capillarité

C : bon : L’eau coule sur le bardage avec peu de possibilité d’y pénétrer

D : Très bien : Le profil des lames est spécialement étudié pour rejeter l’eau.

Pose à clin 

E : moyen : l’eau qui coule sur la face inférieure peut remonter par capillarité.

F : mieux : Le profil est spécialement étudié pour rejeter l’eau.

Embrèvement 

G : bien : l’eau coule toujours vers le bas, le bardage est bien ventilé, mais une rafale de vent peut faire atterrir une goutte sur le pare-pluie, qui devra être bien étanche. (1, 31 & 74)

En théorie, la pose des lames de façon verticale est conseillée car elle permet un écoulement plus rapide de l’eau de pluie. Cette pose requiert cependant une protection totale des bouts des lames par un débord de toiture. Malheureusement certaines prescriptions urbanistiques limitent ces débordements à un minimum insuffisant pour protéger le bardage. Une pose horizontale est alors préférable. (22)

L’épaisseur des lames sera choisie en fonction de la nature du support (continu ou discontinu), de la résistance aux chocs et au feu. Les épaisseurs les plus courantes sont 18 et 22 mm. On utilise de façon courante des lames d’épaisseur supérieure ou égale à 15 mm pour un entraxe des supports de moins de 40 cm, et d’épaisseur supérieure ou égale à 18 mm pour un entraxe jusqu’à 65 cm.

La largeur exposée des lames ne dépassera pas 7,5 fois leur épaisseur, sauf le Western Red Cedar, jusqu’à dix fois.

Il faut savoir que la tendance au voilement d’une pièce sera d’autant plus grande que son élancement (rapport largeur-épaisseur) sera élevé. Les dimensions commercialisées les plus courantes sont :

  • 24 x 60 mm à 24 × 80 mm pour le châtaignier
  • 18 x 125 à 22 × 145 mm pour le sapin, l’épicéa, le pin sylvestre, le pin maritime et le douglas
  • 18 x 140 à 19 × 190 mm pour le western red cedar

La longueur des lames n’est limitée que par la disponibilité des grandes longueurs.

Le recouvrement d’une lame sur l’autre est au minimum 10 % de la largeur totale des lames, et de 20 mm pour les lames de 190 mm de largeur. Il faut aussi ménager un jeu dans l’assemblage pour permettre le mouvement.

Le bout des lames

lames horizontales : s’il n’y a pas de rainure et languette en bout, le raccordement doit se faire sur un montant. Il est, comme partout, conseillé de ménager un jeu de 1 mm.

Lames verticales : les lames sont fixées sur au moins deux appuis. Elles sont bouvetées en bout, la languette étant placée en partie supérieure ou l’on construit un solin ou l’on prévoit un profil à rejet d’eau.

Les bardeaux

L’épaisseur moyenne est mesurée au milieu de la longueur et doit être d’au moins 5 mm. La largeur est comprise entre 6 et 30 cm. La longueur est comprise entre 20 et 60 cm.

Lors de la mise en œuvre du bois il faut veiller à une orientation optimale des lames de bois par rapport à la pluie, pour favoriser une bonne ventilation et un écoulement efficace.

La préservation

Pour les bois durables (par exemple, le Western Red Cedar, le bois le plus utilisé en bardages grâce à ses qualités conjointes de durabilité, de faible masse volumique et de facilité d’usinage), la question de la finition est de nature strictement esthétique. Sans finition, le bois prendra une teinte grisâtre. Le bois devenu gris ne demande aucun entretien. Par contre on peut décider d’appliquer une couche de finition, que ce soit par souci esthétique, pour éviter les mouvements dus à l’humidité ou parce que l’air est pollué. En effet, les particules de suie présentes dans l’atmosphère s’accrochent sur la surface relativement rugueuse du bois, qui devient alors gris foncé à noirâtre, au lieu de prendre une belle couleur argentée. Attention : Une fois la finition appliquée, il faudra l’entretenir. Mieux vaut ne pas mettre de finition si c’est pour la laisser se détériorer.

Extrémités

Le traitement des extrémités du bardage est très important. En partie haute, le débord de toiture protège le bois de la pluie mais aussi des ultraviolets. En partie basse, le bardage ne doit pas aller jusqu’au sol, à cause des éclaboussures et des remontées capillaires. La garde au sol doit être de 20 cm minimum. Ces deux extrémités doivent être équipées de vides garantissant l’entrée d’air dans l’espace de ventilation, et de grilles empêchant les rongeurs ou les oiseaux d’y pénétrer. (6)

Les angles

Les angles sont un point faible dans le bardage, à cause de la présence de bois de bout, qu’il faudra le plus souvent recouvrir d’un bouche-pores. Ils peuvent aussi devenir une occasion d’expression architecturale, par la façon dont l’assemblage est réalisé.

L'empilement horizontal et même la juxtaposition verticale produisent des joints où l'eau peut s'infiltrer. Outre une ventilation derrière les bardages, il est vivement recommandé de prévoir un large débord de toiture pour protéger durablement le bois.


Dans les bâtiments hauts on recoupe la lame d’air, pour éviter l’effet de cheminée en cas d’incendie mais aussi pour obtenir un joint bien marqué entre les lames verticales. Le détail de droite est préférable car en cas d’incendie, le métal a tendance à fondre très rapidement… (6)

Solins

Un solin devrait être utilisé à toutes les jonctions. L’intersection de deux types de matériaux est un exemple typique de construction qui exige un solin. L’enduit est séparé d’un parement de bois en contrebas de celui-ci par une moulure-larmier. Pour empêcher l’eau de s’introduire dans le mur, un solin formé est posé au-dessus du larmier de manière à écarter l’eau du bord extérieur. Le solin doit être prolongé de 8 cm au-dessus de cette moulure sous le papier de revêtement. Ce genre de solin est également utilisé au-dessus des fenêtres et des portes à moins qu’elles soient protégées par autre chose, et des autres saillies où il est possible que l’eau s’introduise dans la charpente. (5)


Pour la mise en œuvre des panneaux dérivés du bois en revêtement extérieur :

  • au niveau des joints horizontaux, disposer des bavettes métalliques ou assurer le recouvrement de la plaque inférieure par la plaque supérieure
  • au niveau des joints verticaux, mettre en place un profilé métallique ou un couvre-joint en bois massif ou en panneau.
Les fixations

Utiliser uniquement, même s’ils doivent être recouverts, des attaches et des fixations zinguées ou faites d’un métal inoxydable.

Prévoir les variations dimensionnelles dues aux changements d’humidité, et en tenir compte pour la conception et la mise en œuvre, en laissant un jeu dans les joints et en ne fixant pas les pièces de façon trop rigide. Par exemple les lames de bois ne seront fixées qu’une fois sur chaque tasseau.

Les raccords

Éviter ou recouvrir les coins, les joints, les rainures dans lesquels l'eau pourrait stagner.

Dans tous les cas éviter les pièges à eau pour éviter les remontées par capillarité. Éviter aussi les surfaces horizontales de bois de bout exposées à l'eau. Pratiquer des coupes biaises ou recouvrir ces surfaces.

Éviter les pièces métalliques traversantes, par exemple aux raccords de locaux intérieurs sur l'extérieur, car elles constituent un pont thermique qui engendre la condensation. Si nécessaire, obturer les extrémités des chevilles et des broches avec des bouchons en bois côté extérieur.

Les châssis

Ils doivent présenter un profil chassant l'eau le plus loin possible vers l’extérieur, surtout dans la partie basse, qui est la plus exposée. Un grand « nez » taillé dans le même morceau de bois que le reste de la traverse est préférable à un petit profil rajouté.

Choix du bois
  1. On choisira un bois assez rigide pour supporter les efforts auxquels la menuiserie est soumise (force du vent, mais aussi manipulation). Dans cette optique, la masse volumique est importante, du fait qu’il existe un rapport entre cette valeur et la rigidité d’une espèce de bois. C’est surtout pour les menuiseries extérieures aux dimensions plus importantes (2,50 m et plus) que c’est important. Pour les bois feuillus, une masse volumique de 500 kg/m³ est à conseiller, pour les résineux, 450 kg/m³. Si la masse volumique d’un bois est moindre, il faudra augmenter les sections prévues.
  2. La stabilité dimensionnelle du bois est importante pour éviter les pertes d’étanchéité, les parties ouvrantes qui coincent, etc. On choisira une espèce dont la stabilité dimensionnelle est bonne ou, à défaut, une autre espèce, mais séchée avec soin. Pour information, on dit que le mouvement entre 60 % et 90 % d’humidité est
  • faible : mouvement inférieur à 1,5 % : stabilité dimensionnelle bonne
  • moyen : mouvement entre 1,5 % et 2,8 % : stabilité dimensionnelle moyenne
  • élevé : mouvement supérieur à 2,8 % : stabilité dimensionnelle faible
(en annexe, un tableau des mouvements de certains bois et une liste de bois convenant pour les châssis)
  1. Des pièces de bois contenant du bois de tension ou de compression ne peuvent pas être utilisés en menuiserie extérieure (un arbre soumis à des contraintes risquant de le déséquilibrer ou de l’arracher, une pente raide ou des vents dominants par exemple, produit du bois de tension (feuillus) ou du bois de compression (résineux), dont le retrait-gonflement est tout à fait différent de celui du bois normal.)
Les détails

C’est principalement au droit des fenêtres que la pose d’un pare-vapeur est problématique. Les coupes théoriques ne sont pratiquement jamais bien appliquées. Il en résulte des défauts d'étanchéité à ces endroits pourtant les plus sensibles.

Les laques ne pénètrent pas dans le bois, elles forment une couche imperméable à l’eau et à l’air. Pour cette raison il faut prendre quelques précautions avant de les appliquer :

  • Le bois doit être sec lors de l’application.
  • Toutes les faces du bois doivent être traitées avec le même produit de finition. En effet, si l’extérieur du bois est laqué et l’intérieur lasuré, la vapeur d’eau venant de l’intérieur de la maison passe la barrière de la lasure, traverse le bois, et se retrouve bloquée de l’autre côté, entre le bois et la laque. Des moisissures peuvent alors se produire sous la couche de laque. Pour cette raison il est fortement déconseillé à ceux qui ont acheté des châssis non traités de les peindre d’une couche filmogène, car ils risquent de voir la peinture former des cloques, se fissurer, et leur bois pourrir alors qu’il ne devait au départ pas être traité… Nos anciens peignaient toujours une couche de peinture ou vernis supplémentaire a l'intérieur du bâtiment.
  • Les façades exposées au Sud peuvent chauffer très fort en été, ce qui provoque aussi le craquèlement de la laque.
  • Les parties intérieures traitées doivent-être recouvertes d'un top, vernis ou peinture pour éviter le risque d'émanations de vapeur nocives.
Les seuils de fenêtre.

Il convient de s'inquiéter de leur forme pour s'assurer que l'eau de pluie soit bien rejetée vers l’extérieur. Pour cela il importe que chaque seuil soit débordant d'au moins 4 cm du niveau fini de la façade, qu'il soit muni d'un casse goutte (appelé aussi goutte d'eau), et que de chaque côté il remonte un peu pour éviter que l'eau ne coule sur la façade en laissant des traces d’humidité sous les fenêtres.

Différents styles de casse-goutte sont possibles, du demi-rond (A) à l’ancienne, au triangle (C) plus moderne, en passant par le carré. Le quart de rond (B) n’est correct que dans le sens dessiné, tandis que des profils plus spéciaux sont possibles à condition que l’eau n’ait pas l’occasion de passer. Pour cela il faut une hauteur de 6 mm minimum et une remontée pas trop proche de l’horizontale. Cas limite : (D) .

Intérieur

L’humidité confinée

Ce n’est pas l’humidité en tant que telle mais le confinement qui engendre les problèmes. Il n'y a aucun risque dans une chambre à coucher, mais la salle de bains, la cuisine et la buanderie produisent beaucoup d'humidité. Celle-ci se condense et si la ventilation n'est pas assurée, le bois commence à moisir dans les coins sombres.

La condensation apparaît lorsque la température des parois est inférieure au point de rosée. Dans les constructions à ossature bois, ce phénomène ne se produit que très rarement à la surface, mais il apparaît parfois à l’intérieur des parois, entraînant des désordres pathologiques. Les dégradations provoquées par ce type de condensation peuvent être très importantes car leurs manifestations restent longtemps invisibles. Pour l’éviter, on conseille en général de placer un pare-vapeur devant l’isolant, côté intérieur, et assurer sa continuité, ce qui est très délicat, surtout dans les détails.

Le risque de concentrer toute la pression de vapeur aux endroits critiques, car c’est toujours là que le pare-vapeur se déchire, est trop important. Un panneau continu d’OSB classe III Sterling paraffiné remplace avantageusement le pare-vapeur, à condition d’utiliser une isolation respirante, et de respecter la règle de base : Les composants de la paroi doivent être de plus en plus perméables de l’intérieur vers l’extérieur.

Il faut aussi ventiler les zones invisibles ou confinées, sans oublier d’aérer soigneusement la pièce en question (ouvrir la fenêtre après le bain par exemple).

Les revêtements doivent être posés en prévoyant un léger jeu permettant aux lames de subir sans dommages les retraits et gonflements dus aux changements de l’état hygrométrique de l’air ambiant. L’humidité des bois devrait égaler, au moment de la pose, celle qu’ils auront en service (10 % pour le plancher, 16 % pour la charpente) . (3 & 73)

Revêtements de murs et de plafonds.

Comme le bardage extérieur, les panneaux décoratifs à l’intérieur doivent laisser l’air circuler derrière eux. La ventilation est assurée par la mise en place d’un double lit de tasseaux ou par leur pose discontinue. Le bas et le haut de l’ouvrage doivent laisser un passage pour assurer un flux continu d’air. Il est de plus conseillé d’éloigner le bois du sol d’environ 10 cm.

L’utilisation de produits de finition est recommandée si les revêtements sont susceptibles d’être en contact avec des graisses, de l’eau ou de la vapeur, comme dans les cuisines ou les salles de bain. Le vernis doit être appliqué de préférence avant la mise en place des panneaux. Dans tous les cas, les deux faces doivent être traitées avec un système de finitions équivalent. (3)

Contact entre le bois et la maçonnerie

Attention aux parties de bois qui sont enfermées dans la maçonnerie (cas typique d'une poutre dans le mur porteur). Il y a risque de pourriture lorsque les poutres sont posées à joint serré dans les engravures murales au point que l’humidité ne peut pas facilement s’échapper. L’engravure dans le mur pour ces poutres devrait être suffisamment grande pour laisser un espace d’au moins 1,5 cm sur les côtés et l’extrémité de la poutre pour la ventilation. (5)

Revêtements de sols

Le plancher est posé sur la lisse basse. (71)

Pour le choix du bois du plancher, la stabilité dimensionnelle et la dureté en fonction de l’utilisation sont plus importantes que la durabilité.

Si on décide d’intégrer un chauffage par le sol au parquet, il faut que le bois soit suffisamment sec au moment de la pose (8 à 10 % pour le parquet mosaïque ou à lames, 7 à 9 % pour le parquet contre-collé) et que la chape ait un taux d’humidité approprié. On conseille de faire tourner le chauffage à l’essai avant de poser le parquet, en augmentant la température de l’eau de 5° C max. par jour jusqu’à 35 °C max. Pour poser le parquet, le sol doit avoir une température de 15 à 18 °C pendant quelques jours. La température de l’eau du chauffage par le sol ne devrait jamais dépasser 55 °C. Les conduites d’eau devraient être espacées de 150 mm (300 mm maximum). Quoi qu’il en soit le bois présentera un retrait. De fines fissures de retrait apparaîtront lors de l’utilisation du chauffage et les joints s’ouvriront quelque peu, ce qui n’est pas un problème en soi. (22)

(en annexe une liste de bois convenant pour les revêtements de sols)

Sol de la salle de bains

Le bois massif peut être utilisé comme revêtement de sol dans une salle de bains, mais ce n’est pas conseillé. L’humidité de l’air n’est qu’une petite partie du problème. Il arrive fréquemment que l’eau des éclaboussures puisse pénétrer dans les joints, et créer une humidité permanente sous les éléments du parquet. Pour éviter cela il faut couler une couche épaisse de colle époxy sous les lames, appliquer un vernis en finition et renouveler régulièrement la couche de vernis. Il faut en outre laisser un joint de dilatation au pourtour de la pièce, en empêchant l’eau d’y pénétrer avec un joint de silicone. Tout ceci est très compliqué, ne tolère aucune erreur et laisse au bois le seul rôle de la décoration. (22)

D’après moi il est possible d’utiliser le bois en revêtement de sol pour la salle de bains, mais en acceptant de laisser des joints ouverts et un espace d’aération sous le plancher, comme on le fait pour les terrasses extérieures. Il faudra bien sûr prévoir une évacuation de l’eau, et utiliser un bois durable.

Escalier

Pour un escalier, il faut un bois qui ait : Une résistance élevée à l’usure, une bonne rigidité et une bonne solidité, une faible fissilité, une faible rétractabilité, une bonne aptitude à l’usinage. Liste non limitative de bois convenant pour un escalier : Chêne d’Europe, Erable d’Amérique, Frêne, Guatambu, Hêtre, Pin, Douglas (Oregon Pine), Southern Yellow Pine, Afrormosia, Afzélia, Iroko, Merbeau, Moabi, Red Balau, Panga-panga, Sucupira, Tatajuba, Wengé, … (22)

Les éléments extérieurs

Les éléments saillants

On prévoit des revêtements en cuivre, en zinc, en tôle, ou autre, sur la face supérieure des éléments de construction en bois exposés aux intempéries (pergolas, poutres et charpentes prolongées vers l’extérieur).

Les éléments exposés à la pluie ne présenteront pas de bois de bout vers le haut, seront coupés de biais plutôt qu’horizontalement, auront des profils étudiés pour le rejet de l’eau.

Ci-dessus : À gauche, un poteau coupé droit sera vite détérioré par l’eau qui y restera stagnante : mauvais. Une coupe biaise est à conseiller, mais il faut en plus prévoir un produit de protection car le bois présente ses fibres de bout à la pluie. Les angles fortement arrondis(3 a 5 mm ) empêchent les blessures et les détériorations mécaniques du bois. À droite, une planche protège le poteau tout en présentant des fibres couchées à l’eau, qui ne pourra que difficilement y pénétrer. C’est la meilleure solution.

La terrasse

La terrasse est l’application qui exige les bois les plus durables (classeI-II), étant donné qu’elle est exposée aux intempéries sans protection et qu’elle reste souvent humide pendant de très longues périodes. Mais la durabilité n’est pas suffisante. Il faut également que le bois soit solide et qu’il ait une résistance suffisante à l’usure. Une espèce légère comme le Western Red Cedar est peu indiquée pour une terrasse où le trafic est intense. Non seulement les distances entre appuis devraient être considérablement réduites, mais la terrasse s’effriterait trop rapidement. Il est raisonnable de considérer qu’à partir de 600 kg/m³, ces problèmes ne se posent plus. La stabilité dimensionnelle est certes importante, mais moins que pour un châssis. On utilise donc en terrasse les bois durables qui ne sont pas assez stables pour être utilisés en menuiserie, et qui sont donc moins chers.

Liste non limitative de bois convenant pour une terrasse : Afrormosia, Afzélia, Azobé, Bangkirai, Bilinga, Ipé, Iroko, Jarrah, Châtaignier, Massaranduba, Mélèze de Sibérie, Merbeau, Moabi, Padouk, Robinier, Tatajuba, Teck de Moulmein (pas de Teck de plantation)…

Le grisaillement ou le noircissement du bois ne peuvent être évités qu’en appliquant une couche de finition pigmentée. Il est toutefois difficile de garder en bon état la couche de finition d’une terrasse, à cause du trafic, des salissures, des déplacement de meubles de jardin… Dans presque tous les cas, il est conseillé de ne pas appliquer de couche de finition et de laisser le bois grisailler. (22)

Les chevrons sur lesquels sont fixées les planches de la terrasse sont eux-mêmes placés sur des blochets (épaisseur 20 mm), en matière imputrescible et non capillaire, ce qui permet l’évacuation des eaux et isole le bois de l’humidité permanente. Hauteur libre sous plancher minimum : 5 cm. En cas de pluie persistante on peut s’attendre à un gonflement de 5 %, donc une planche de 10 cm de largeur peut s’élargir de 5 mm. Pour cette raison les joints laissés entre les planches ont une largeur d’au moins 10 mm. (26 & 55)

L’escalier extérieur

Aux exigences de durabilité, il faut ajouter des exigences de résistance mécanique, de résistance au gel et de stabilité dimensionnelle. Il est en outre souhaitable de rendre les marches non glissantes.

Liste non limitative de bois convenant pour un escalier extérieur : Afrormosia, Châtaignier, Tatajuba, Wengé, Les plus stables : Afzélia, Ipé, Iroko, Acajou d’Amérique, Merbeau, Padouk. (22)

Le toit

La charpente

L'humidité remonte aussi en toiture. Les charpentes restent souvent apparentes, surtout dans les bâtiments anciens, et cela a un effet protecteur pour le bois. La ventilation constante évite la formation de moisissures. Il convient d'être attentif, dans une rénovation par exemple, à ne pas enfermer le bois dans l'isolation.

  • Si les combles servent de grenier, il est plus intelligent d'en isoler le sol, cela évitera en outre de chauffer ce volume non habitable, et réduira la consommation d'énergie.
  • Si on transforme les combles en pièce habitable, prendre soin de placer l'isolation de manière à ce qu'elle n'enferme pas le bois. Ceci peut être réalisé notamment en décalant le tapis d'isolant vers l'intérieur, de manière à laisser circuler l'air derrière lui. Il faudra en outre prévoir une entrée d'air en bas et une sortie d'air en haut.

Un pare-vapeur (ou un freine-vapeur) est requis sur le côté chaud des murs et des plafonds. Mais même lorsqu’un pare-vapeur est utilisé, une certaine quantité d’humidité se présente autour des tuyaux et des autres ouvertures, et parfois même à travers le pare-vapeur lui-même. Si l’humidité s’accumule à l’entretoit ou sous un toit plat, la vapeur peut se condenser à certains endroits et causer des dommages. La meilleure méthode pour enlever cette humidité sous les toits est de ventiler suffisamment.

Il est courant de pratiquer des ouvertures sous le débord d’un toit sur pignon ou en croupe. Le mouvement de l’air par ces ouvertures dépend principalement de la direction et de la vitesse du vent. Des ouvertures supplémentaires près du faîte améliorent le système.

Un évent continu ou une fente grillagée conviennent pour ventiler un toit plat lorsque l’isolant est placé entre les solives de toit au niveau du plafond. Chaque espace entre les solives sera ventilé. Lorsque l’isolant est installé sur le revêtement de toit, l’aire entre les solives ne doit pas être ventilée.

Il faut aussi apporter une attention particulière aux bois de bout, les extrémités de ferme, les évidements et les perforations, car ces parties absorbent plus vite l'humidité par capillarité dans les vaisseaux du bois. Y appliquer une coupe de biais ou les recouvrir d'un bouche-pores. Lorsque la condensation est inévitable, prévoir l'élimination de l'eau. Penser à ventiler les vides sous planchers et sous combles.

Le schéma ci-dessous représente un essai de coupe dans une jonction mur-toit, pour un des deux systèmes. Ces exemples ont été choisis comme les plus adaptés au climat belge :

Poteaux-poutres respirant

L’air ventilant les bardages et la toiture Est représenté par les flèches grises.

1 : Bardeaux

2 : Protection de débord de toit

3 : Support de couverture en planches

4 : Solive

5 : Sous-toiture

6 : Chevron

7 : Chevron de rive

8 : Soffite

9 : Aérateur de soffite

10 : Isolation du toit

11 : Bardage

12 : Vide ventilé et tasseaux

13 : Panneau softwood paraffiné

14 : Isolation et ossature du mur

16 : Panneau d’OSB classe III Sterling

18 : Poutre portant les chevrons

19 : Poteau structurel principal

Ossature
1 : Bardeaux

2 : Protection de débord de toit

3 : Support de couverture en planches

4 : Solive

5 : Sous-toiture

6 : Chevron

7 : Chevron de rive

8 : Soffite

9 : Aérateur de soffite

10 : Isolation du toit

11 : Bardage

12 : Vide ventilé et tasseaux

13 : Panneau de particules et pare-pluie

14 : Isolation et structure portante

15 : Pare-vapeur

16 : Panneau

17 : Sablière

La Couverture
Fabrication traditionnelle des essis (tuiles en bois) dans les Vosges

Il existe de vieux toits en bois, et ils résistent assez bien aux intempéries. Pourtant ils sont les plus exposés. Mais si la toiture est bien pentue, et que les bardeaux sont fendus (pas sciés), assez grossièrement pour ne pas coller les uns aux autres, et donc ne pas produire de capillarité et laisser une certaine aération, le tout sèche assez rapidement après une averse pour ne pas laisser le temps aux champignons de se développer. Au mont Saint Michel on remarque beaucoup de toits en bardeaux de châtaignier.

Une pente de 30° minimum et une bonne ventilation entre les bardeaux et la structure sont les meilleurs garants de la pérennité d’un toit en bois. À la fin de ce texte vous trouverez prochainement une fiche technique expliquant en détails la pose des bardeaux. (source : Van Hoorebeke Panels, Belgique)

Dans les pays où il neige beaucoup, il faut tenir compte de la fonte de la neige du toit. Au-dessus de la maison, chauffée, la neige fond. Mais sur le débord de toiture il gèle et il se forme une digue de glace qui retient l’eau au niveau du début du porte-à-faux. Une bonne isolation de toiture réduit le phénomène, mais on conseille en plus de placer une protection de débord de toit, qui doit se prolonger vers le haut, au moins 30 cm au-delà de la face intérieure de poteaux formant le mur. J’ai placé cette protection sur les coupes des deux pages précédentes mais il semble qu’elle ne soit pas vraiment indispensable en Belgique, compte tenu du peu de gel prolongé que nous connaissons.

Lorsque le toit est composé de bois contenant des matières corrosives (ex : Western Red Cedar), les gouttières, chêneaux, noues, etc. devront être réalisés en acier inoxydable, ou en cuivre dans certains cas, avec 0,8 mm d’épaisseur minimum.

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