Blaise Pascal - Définition

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Blaise Pascal

Blaise Pascal (19 juin 1623, Clermont (Auvergne) - 19 août 1662, Paris) est un mathématicien et physicien, philosophe, moraliste et théologien français.

Enfant précoce, il est éduqué par son père. Les tous premiers travaux de Pascal concernent les sciences naturelles et appliquées. Il contribue de manière importante à la construction d’une calculatrice mécanique (Une calculatrice mécanique est une calculatrice dont le fonctionnement est entièrement...) (la " Pascaline ") et à l’étude des fluides. Il a clarifié les concepts de pression (La pression est une notion physique fondamentale. On peut la voir comme une force rapportée...) et de vide (Le vide est ordinairement défini comme l'absence de matière dans une zone spatiale.), en étendant le travail de Torricelli. Pascal a écrit des textes importants sur la méthode scientifique (On appelle méthode scientifique l'ensemble des canons guidant ou devant guider le processus de...).

Mathématicien (Un mathématicien est au sens restreint un chercheur en mathématiques, par extension toute...) de premier ordre, il crée deux nouveaux champs de recherche (La recherche scientifique désigne en premier lieu l’ensemble des actions entreprises en vue...) majeurs : tout (Le tout compris comme ensemble de ce qui existe est souvent interprété comme le monde ou...) d’abord il publie un traité de géométrie projective (En mathématiques, la géométrie projective est le domaine de la géométrie...) à seize ans ; ensuite il correspond, à partir de 1654, avec Pierre de Fermat (Pierre de Fermat, né dans la première décennie du XVIIe siècle, à...) à propos de la théorie des probabilités (La théorie des probabilités est l'étude mathématique des phénomènes...), qui influencera fortement les théories économiques modernes et les sciences sociales.

Après une expérience mystique à la fin de 1654, il délaisse les mathématiques et la physique (La physique (du grec φυσις, la nature) est étymologiquement la...) et se consacre à la réflexion philosophique et religieuse. Il écrit pendant cette période les Provinciales et les Pensées, ces dernières n’étant publiées qu’après sa mort (La mort est l'état définitif d'un organisme biologique qui cesse de vivre (même si...) qui survient deux mois (Le mois (Du lat. mensis «mois», et anciennement au plur. «menstrues») est une période de temps...) après son 39e anniversaire, alors qu’il a été malade toute sa vie (La vie est le nom donné :) (sujet à des migraines violentes en particulier).

Biographie

Né à Clermont, en Auvergne, Blaise Pascal (Blaise Pascal, né le 19 juin 1623 à Clairmont (aujourd'hui Clermont-Ferrand),...) perd sa mère, Antoinette Bégon, à l’âge de trois ans. Son père, Étienne Pascal (1588-1651) très intéressé par les mathématiques et les sciences, était un juge (Le juge peut être un professionnel du droit, désigné ou élu pour exercer son office. Il peut...) local et membre de la petite noblesse. Blaise Pascal avait deux sœurs, Jacqueline, née en 1625, et Gilberte (née en 1620, mariée en 1641 à Florin Périer) qui lui survécut.

En 1631, Étienne se rend avec ses enfants à Paris. Il décide d’éduquer lui-même son fils qui montrait des dispositions mentales et intellectuelles extraordinaires. En effet très tôt, Blaise a une capacité immédiate pour les mathématiques et la science (La science (latin scientia, « connaissance ») est, d'après le dictionnaire...), peut-être inspiré par les conversations fréquentes de son père avec les principaux savants de l’époque : Roberval, Mersenne, Desargues, Mydorge, Gassendi et Descartes. À onze ans, il compose un court Traité des sons des corps vibrants et démontre la 32e proposition du Ier livre d'Euclide (Euclide, en grec ancien Εὐκλείδης...). Étienne réagit en interdisant à son fils toute poursuite de ses études en mathématiques jusqu’à quinze ans, afin qu’il puisse étudier le latin et le grec. Sainte-Beuve (dans son Histoire de Port-Royal, III, 484) raconte :

Je n’ai rien à dire des éléments de géométrie, si ce n’est que Pascal, qui les avait lus en manuscrit, les jugea si clairs et si bien ordonnés, qu'il jeta au feu (Le feu est la production d'une flamme par une réaction chimique exothermique d'oxydation...), dit-on, un essai d'éléments qu'il avait fait lui-même d'après Euclide, et qu'Arnauld avait jugé confus ; c'est même ce qui avait d'abord donné à Arnauld l'idée de composer son essai : Pascal le défia en riant de faire mieux, et le docteur, à son premier loisir, tint et gagna la gageure."

A douze ans (1635), il commence à travailler seul sur la géométrie et découvre que la somme des angles d'un triangle (En géométrie euclidienne, un triangle est une figure plane, formée par trois points...) est égale à deux angles droits.

Le travail de Desargues intéressa particulièrement le jeune Pascal et lui inspira, à seize ans, un traité sur les sections coniques : Essai sur les coniques. La majeure partie en est perdue mais un résultat essentiel et original en reste sous le nom de théorème de Pascal (Il existe plusieurs théorèmes appelés théorème de Pascal.). Le travail de Pascal était si précoce que Descartes, quand il a vu le manuscrit, croyait qu’il était de son père.

En 1638, Étienne, opposé ( En mathématique, l'opposé d’un nombre est le nombre tel que, lorsqu’il est à...) aux dispositions fiscales du Cardinal de Richelieu, quitte Paris avec sa famille pour échapper à la Bastille. Lorsque Jacqueline, sœur de Blaise, dit un compliment particulièrement bien tourné devant Richelieu, Étienne obtient sa grâce. En 1639, la famille s’installe à Rouen où Étienne devient commissaire délégué par le Roi pour l'impôt et la levée des tailles.

A dix-huit ans (1641), Pascal construit la Pascaline (La Pascaline est une machine à calculer à addition et soustraction directes qui fut...), machine à calculer capable d’effectuer des additions et des soustractions afin d’aider son père dans son travail. Il en écrit le mode d'emploi ...Avis nécessaire à ceux qui auront la curiosité de voir ladite machine et s'en servir. Plusieurs exemplaires sont conservés, en France, au Musée des Arts et Métiers à Paris et au musée de Clermont-Ferrand. Bien que ce soit le tout début du calcul mécanique (Dans le langage courant, la mécanique est le domaine des machines, moteurs, véhicules, organes...), ce fut un échec commercial (Un commercial (une commerciale) est une personne dont le métier est lié à la vente.) à cause de son coût élevé (100 livres). Pascal améliore la conception de la machine pendant encore dix années et construit une cinquantaine d’exemplaires.

Ce sont ensuite les expériences sur le vide, à la suite des travaux de Torricelli, qui occupent pleinement Pascal. De 1646 à 1654, il multiplie les expérimentations avec toutes sortes d'instruments. L'une d'entre elles, en 1648 lui permet de confirmer la réalité du vide et de la pression atmosphérique (La pression atmosphérique est la pression qu'exerce le mélange gazeux constituant...) et d'établir la théorie (Le mot théorie vient du mot grec theorein, qui signifie « contempler, observer,...) générale de l'équilibre des liquides.

Pascal est également à l'origine de l'invention de la presse hydraulique (L'hydraulique désigne la branche de la physique qui étudie les liquides. En tant que telle, les...), basé sur le principe qui porte son nom.

Grâce à ses connaissances en hydrostatique, il participe à l'assèchement des marais (En géographie, un marais est un type de formation paysagère, au relief peu...) poitevins, à la demande du Duc de Roannez. celui-là même avec qui il créera les fameuses lignes de carrosses à cinq sols pour circuler dans Paris, préfigurant les transports en commun et qui reflètent parfaitement le souci d'action concrète (La concrète est une pâte plus ou moins dure obtenue après extraction d’une...) qui habite le savant.

On lui doit également l'invention du haquet, véhicule (Un véhicule est un engin mobile, qui permet de déplacer des personnes ou des charges d'un...) hippomobile conçu pour le transport (Le transport, du latin trans, au-delà, et portare, porter, est le fait de porter quelque chose, ou...) des marchandises en tonneaux.

Contributions aux mathématiques

Le triangle de Pascal
Le triangle de Pascal

Toute sa vie, Pascal contribue aux mathématiques par des travaux majeurs. Dès 1640, il fait imprimer son Essai pour les coniques et achève, en 1648, un traité de la Generatio conisectionum (Génération des sections coniques), dont il ne reste que des extraits pris par Leibniz. La grande innovation est le théorème (Un théorème est une proposition qui peut être mathématiquement démontrée, c'est-à-dire une...) de Pascal qui dit que l'hexagramme formé par 6 points d'une conique (Les coniques constituent une famille très utilisée de courbes planes algébriques,...) a ses côtés opposés concourants en trois points alignés, voir Hexagramme de Pascal.

A partir de 1650, Pascal s'intéresse au calcul infinitésimal (Le calcul infinitésimal (ou calcul différentiel et intégral) est une branche des mathématiques,...) et, en arithmétique (L'arithmétique est une branche des mathématiques qui comprend la partie de la...), aux suites de nombres entiers. Il énonce pour la première fois le principe du raisonnement par récurrence.

En 1654, il écrit son Traité du triangle arithmétique dans lequel il donne une présentation commode en tableau (Tableau peut avoir plusieurs sens suivant le contexte employé :) des coefficients du binôme ( en mathématique, binôme, une expression algébrique ; voir aussi binôme de Newton et...), le " triangle arithmétique ", maintenant connu sous le nom de " triangle de Pascal ". (Il faut noter qu’un mathématicien chinois sous la dynastie des Qin, Yang Hui, avait travaillé quatre siècles plus tôt sur un concept semblable au triangle de Pascal et Omar Khayyam (L'écrivain et savant persan connu en francophonie sous le nom d'Omar Khayyām ou de...), six siècles plus tôt).

La même année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d'un évènement lié...), un ami, intéressé par les problèmes de jeu, l’interroge, Pascal correspond avec Fermat sur le sujet et de cette collaboration va naître la théorie mathématique (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...) des probabilités. Son ami était le Chevalier de Méré et le problème était celui dit de la " règle des partis " : deux joueurs décident d’arrêter de jouer avant la fin du jeu et souhaitent partager les gains de manière équitable en s’appuyant sur les chances que chacun avait de gagner parvenu à ce point (Graphie). C’était l’introduction de la notion d ’" espérance mathématique ". Pascal, plus tard dans les Pensées utilisera un argument probabiliste, le " pari de Pascal ", pour justifier de sa croyance en Dieu et en une vie vertueuse. Le travail fait par Pascal et Fermat dans le calcul des probabilités constitue une importante préparation du travail de Leibniz sur le calcul infinitésimal.

Ses derniers travaux scientifiques concernent les cycloïdes. En 1658, il résout ainsi certains problèmes qui occupaient nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de mathématiciens, liés notamment à l'aire et au volume (Le volume, en sciences physiques ou mathématiques, est une grandeur qui mesure l'extension...) créés par la rotation d'une cycloïde (La cycloïde droite, aussi appelée roue d'Aristote ou roulette de Pascal, est une courbe...) autour (Autour est le nom que la nomenclature aviaire en langue française (mise à jour) donne...) de son axe.

Après l’expérience mystique de 1654, Pascal abandonne presque complètement (Le complètement ou complètement automatique, ou encore par anglicisme complétion ou...) tout travail de mathématique. Cependant, après une nuit d’insomnie en 1658, il offre anonymement un prix pour la résolution de la quadrature de la cycloïde. Des solutions sont proposées par Wallis, Huygens, Wren et d’autres ; Pascal, toujours sous un pseudonyme, publie alors sa propre solution Histoire de la roulette (en français et en latin) avec une Suite de l'histoire de la roulette à la fin de l'année. En 1659, il envoie à Huygens une Lettre sur la dimension des lignes courbes sous le nom de Dettonville.

Philosophie des mathématiques (La philosophie des mathématiques est la branche de la philosophie qui tente de répondre...)

Axiomatique

La contribution majeure de Pascal à la philosophie des mathématiques est De l’Esprit géométrique, écrit originellement comme une préface d’un manuel Éléments de géométrie pour les célèbres petites-écoles de Port-Royal, à la demande d'Arnauld. Ce travail n’a été publié qu’un siècle (Un siècle est maintenant une période de cent années. Le mot vient du latin saeculum, i, qui...) après sa mort. Pascal y examine les possibilités de découvrir la vérité, argumentant que l’idéal pour une semblable méthode serait de se fonder sur les propositions dont la vérité est déjà établie. Toutefois, il affirmait que c’était impossible parce que pour établir ces vérités, il faudrait s’appuyer sur d’autres vérités et que les principes premiers ne pourraient être atteints. De ce point de vue (La vue est le sens qui permet d'observer et d'analyser l'environnement par la réception et...), Pascal affirmait que la procédure utilisée en géométrie était aussi parfaite que possible, avec certains principes énoncés mais non démontrés et les autres propositions étant développées à partir d’eux. Néanmoins, il n’existait pas de possibilité de savoir si ces principes étaient vrais.

Dans De l'Esprit géométrique et de l'Art de persuader, Pascal étudie plus encore la méthode axiomatique en géométrie, particulièrement la question de savoir comment le peuple (Le terme peuple adopte des sens différents selon le point de vue où l'on se place.) peut être convaincu par les axiomes sur lesquels les conclusions sont fondées ensuite. Pascal est d’accord avec Montaigne qu’obtenir la certitude à propos de ces axiomes et des conclusions grâce aux méthodes humaines était impossible. Il assurait que ces principes ne pouvaient être saisis que par l’intuition et que ce fait soulignait la nécessité de la soumission à Dieu dans la recherche de la vérité.

Pascal développe aussi dans De l’Esprit géométrique... une théorie de la définition (Une définition est un discours qui dit ce qu'est une chose ou ce que signifie un nom. D'où la...). Il distingue les définitions qui sont des termes conventionnels définis par l’auteur et les définitions incluses dans le langage et comprises par tous parce qu’elles désignent naturellement leur référent. Les secondes sont caractéristiques de la philosophie de l’essence (essentialisme). Pascal affirme que seules les définitions du premier type sont importantes pour la science et les mathématiques, considérant que ces domaines devraient adopter la philosophie du formalisme, comme Descartes l’a établie.

Pédagogie (La pédagogie est, étymologiquement, l'action de "conduire les enfants", du grec...)

Pascal montre dans ces Éléments de géométrie tout son intérêt pour l'enseignement (L'enseignement (du latin "insignis", remarquable, marqué d'un signe, distingué) est une...) et ses réflexions à propos de la pédagogie des mathématiques et aussi dans un autre fragment, connu par l'intermédiaire de Leibniz, sur une méthode de lecture qu'il a discuté avec sa sœur Jacqueline, chargée d'enseigner dans les petites-écoles de Port-Royal. Il a semble-t-il lui-même enseigné, chez lui, à plusieurs enfants "en loques" (d'après Villandry). Dans cette méthode de lecture, qu'il présente comme Une nouvelle manière pour apprendre à lire facilement en toutes sortes de langues, il recommande :

" Cette méthode regarde principalement ceux qui ne savent pas encore lire. (...) chaque lettre ayant son nom, on la prononce seule autrement qu'en l'assemblant avec d'autres. (...) Il semble que la voie la plus naturelle (...) est que ceux qui montrent à lire, n'apprissent d'abord aux enfants à connaître les lettres, que par le nom de leur prononciation. "

Pascal donne des indications sur l'ordre de présentation des lettres et des divers cas avec ou sans diphtongue, etc.

" Et ensuite on leur apprendrait à prononcer à part, et sans épeler, les syllabes ce, ci, ge, gi, tia, tie, tii... "

Contributions aux sciences physiques

Expérience des liqueurs

Blaise Pascal a également réalisé la fameuse expérience des liqueurs (qu'on traduirait aujourd'hui par Expérience des liquides), qui prouva qu'il existait une " pression atmosphérique ". À l'époque, l'Église répandait l'idée que " la nature a horreur du vide ". À cette époque, la plupart des scientifiques supposaient que quelque invisible matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses...) remplissait cet espace, mais que ce n’était pas un espace vide. Des inondations ayant eu lieu en Italie et en Hollande avaient conduit à des pompages d'eau (L’eau est un composé chimique ubiquitaire sur la Terre, essentiel pour tous les...) pour vider les carrières de minerai des deux pays (Pays vient du latin pagus qui désignait une subdivision territoriale et tribale d'étendue...). Mais les pompes énormes fabriquées pour l'occasion laissaient perplexes les hommes de l'Église : la hauteur (La hauteur a plusieurs significations suivant le domaine abordé.) de l'eau dans les tubes de pompage (Le pompage est un phénomène aérodynamique qui intervient dans un compresseur. Il...) s'arrêtait à 10,33 m. Et cela en des lieux très différents. À Clermont, Blaise Pascal est en train (Un train est un véhicule guidé circulant sur des rails. Un train est composé de...) d'écrire un traité sur la mécanique des fluides (La mécanique des fluides est la branche de la physique qui étudie les écoulements de fluides...). Il émet donc l'hypothèse qu'une sorte de " pression atmosphérique " empêche l'eau de monter très haut dans les pompes, et que le vide occupe l'espace supérieur des tubes. Cependant, il se heurte fortement à l'Église, qui fait refaire l'étanchéité (L'étanchéité est le résultat de l'interdiction d'un passage. Ce terme général peut être...) des pompes afin de vérifier qu'il ne s'agit pas d'air (L'air est le mélange de gaz constituant l'atmosphère de la Terre. Il est inodore et...). Mais leurs travaux leur donnent finalement tort.

Blaise Pascal répète, en 1646 avec son père à Rouen, les expériences de Torricelli sur le vide. Un procès verbal en est envoyé à leur ami Chanut (ambassadeur du Roi en Suède). En 1647, Pascal publie ses Expériences nouvelles touchant le vide et une préface pour un Traité du Vide (voir aussi vide dans le vide), où il détaille les règles de base décrivant à quel degré (Le mot degré a plusieurs significations, il est notamment employé dans les domaines...) les divers liquides pouvaient être maintenus par la pression de l’air. Il fournit aussi les raisons pour lesquelles un vide se trouvait réellement au-dessus de la colonne de liquide (La phase liquide est un état de la matière. Sous cette forme, la matière est...) dans le tube barométrique.

Il a alors l'idée d'une expérience qu'il va réaliser le 19 septembre 1648 : la pression atmosphérique devrait être différente (En mathématiques, la différente est définie en théorie algébrique des...) en ville (Une ville est une unité urbaine (un « établissement humain » pour...) (à Clermont-Ferrand) et en haut de la montagne (Une montagne est une structure topographique significative en relief positif, située à la...) la plus proche, le Puy de Dôme (Le puy de Dôme est un volcan en sommeil de la chaîne des Puys, dans le Massif central. Il...), où la pression doit être inférieure à la pression régnant au niveau de la ville. Pascal fait donc transporter par son beau-frère, Florin Périer, un tube de Torricelli en haut du Puy-de-Dôme. Des curés et des savants suivent l'expérience. Grâce au tube-témoin en ville, la présence de vide est démontrée. Il publie le Récit de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs.

Ce travail de recherche se termine en 1651 par un Traité du vide (seuls des fragments en sont connus) et sa réduction par Pascal en deux traités de l'Equilibre des liqueurs et de la Pesanteur de l'air. C'est en septembre de cette année que son père Étienne meurt.

Le travail de Pascal dans l’étude des fluides (hydrodynamique et hydrostatique) est centré sur les principes des fluides hydrauliques. Il invente la presse hydraulique (utilisant la pression hydraulique pour multiplier la force) et la seringue (Une seringue (du grec syrinx, « tube ») est un instrument médical pourvu...).

Face aux critiques qui soutenaient que quelque matière invisible existait dans l’espace vide de Pascal, Pascal a répondu à Étienne Noël un des principaux fondateurs de la méthode scientifique (Un scientifique est une personne qui se consacre à l'étude d'une science ou des sciences et qui...) au XVIIe :

" Pour montrer qu’une hypothèse est évidente, il ne suffit pas que tous les phénomènes la suivent ; au lieu de cela, si elle conduit à quelque chose de contraire à un seul des phénomènes, cela suffit pour établir sa fausseté. "

Son insistance sur l’existence du vide le place, aussi, en conflit avec de nombreux scientifiques éminents, y compris Descartes.

Religion, philosophie, et littérature de la maturité

Conversion religieuse

D’un point de vue biographique, deux influences de base le guident vers sa conversion : le jansénisme et la maladie (La maladie est une altération des fonctions ou de la santé d'un organisme vivant, animal...).

En 1646, le père de Pascal s'est démis la cuisse (La cuisse est la partie du membre inférieur unissant chez l'Homme le bassin à la jambe....) en tombant sur la glace (La glace est de l'eau à l'état solide.), il est soigné par deux médecins jansénistes (La Bouteillerie et Deslandes), disciples de Jean Duvergier de Hauranne (abbé de Saint-Cyran) qui introduisit le jansénisme en France. Blaise parle fréquemment avec eux durant les trois mois du traitement de son père, il leur emprunte des livres d’auteurs jansénistes. Il découvre que marcher sur les traces de Copernic et de Galilée (Galilée ou Galileo Galilei (né à Pise le 15 février 1564 et mort à Arcetri près de Florence,...) pour libérer la physique du poids (Le poids est la force de pesanteur, d'origine gravitationnelle et inertielle, exercée par la...) mort d'Aristote (Aristote (en grec ancien...) et de la scolastique n'est que la démarche d'une vaine raison, impliquée dans la souillure de l'humanité toute entière, et que tout ce génie qui bouillonne en lui ne le conduit qu'à le divertir d'une révélation terrible (Le Terrible était un vaisseau de ligne de 2e rang et de 78 canons, dessiné par François Coulomb,...) et rédemptrice. Que signifie un savoir qui ne jette pas l'homme (Un homme est un individu de sexe masculin adulte de l'espèce appelée Homme moderne (Homo...) au pied de la Croix ? Dans cette période, Pascal vit une sorte de " première conversion " et commence, au cours de cette année, d’écrire sur des sujets théologiques. Toute sa famille se met à "goûter Dieu" avec lui.

Dès sa dix-huitième année, il subit un mal nerveux qui le laisse rarement un jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) sans souffrance. En 1647, une attaque de paralysie (La paralysie ou plégie est une perte de motricité par diminution ou perte de la...) l’atteint au point qu’il ne peut plus se mouvoir sans béquilles. Il a mal à la tête, des maux de ventre, ses jambes et ses pieds sont continuellement froids et demandent des soins pour activer la circulation (La circulation routière (anglicisme: trafic routier) est le déplacement de véhicules automobiles...) sanguine ; il porte des bas trempés dans de l’eau-de-vie pour se réchauffer les pieds. En partie pour avoir de meilleurs traitements médicaux, il se rend à Paris avec sa sœur Jacqueline. Sa santé (La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste...) s’améliore mais son système nerveux (Le système nerveux est un système en réseau formé des organes des sens, des...) est perturbé de manière permanente. Dorénavant, il est sujet à une profonde hypocondrie, qui a affecté son caractère et sa philosophie. Il est devenu irritable, sujet à des accès de colère fière et impérieuse, et il sourit rarement.

Jansénius
Jansénius

Pascal s’éloigne de son premier engagement religieux et il vit pendant quelques années ce qu'il a appelé "une période mondaine" (1648-1654). Son père meurt en 1651 et Pascal prend possession de son héritage et de celui de sa sœur Jacqueline. Cette même année, Jacqueline entre au couvent (Un couvent est un établissement religieux, généralement chrétien, où des...) de Port-Royal, en dépit de l’opposition de son frère. Quand le temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) vient pour elle de prononcer ses vœux définitifs, il refuse de lui rendre une part de son héritage pour payer sa dot de nonne ; sans argent (L’argent ou argent métal est un élément chimique de symbole Ag — du...) elle aura une position moins élevée dans la hiérarchie du couvent. Ce n'est qu'en 1653 qu'il acceptera de lui constituer une dot, au moment où une bulle d'Innocent X condamne cinq propositions de Jansénius.

Ainsi, Pascal se trouve à la fois riche et libre. Il prend une maison (Une maison est un bâtiment de taille moyenne destiné à l'habitation d'une famille,...) somptueusement meublée, avec beaucoup de domestiques et se fait conduire dans Paris avec une voiture tirée par quatre ou six chevaux. Il passe son temps en compagnie de beaux esprits, de femmes et de joueurs (comme son travail sur les probabilités le montre). Il poursuit un temps, en Auvergne, ses travaux et une dame de grande beauté, qu’il appelle la "Sapho de la campagne (La campagne, aussi appelée milieu rural désigne l'ensemble des espaces cultivés...)." À cette époque, il inspire un Discours sur les passions de l'amour (qui ne semble pas être de sa main), et apparemment il a médité sur le mariage qu'il décrit plus tard comme "la plus basse des conditions de la vie permises à un chrétien."

Jacqueline lui reproche sa frivolité et prie pour qu’il change de vie. Durant les visites à sa sœur à Port-Royal en 1654, il montre du mépris pour les affaires du monde (Le mot monde peut désigner :) mais il n’est pas attiré par Dieu.

Au seuil de la mort

A la fin de 1654, il a un accident sur le pont (Un pont est une construction qui permet de franchir une dépression ou un obstacle (cours...) de Neuilly où les chevaux plongent par-dessus le parapet et la voiture est près de les suivre. Heureusement, l’attelage se rompt et la voiture reste en équilibre sur le bord du pont. Pascal et ses amis sortent, mais le philosophe hypersensible, terrifié par la proximité de la mort, s’évanouit et reste inconscient. Revenant à lui quinze jours plus tard, le 23 novembre 1654, entre dix heures (L'heure est une unité de mesure  :) et demi et minuit et demie, Pascal a une intense vision religieuse qu’il écrit immédiatement pour lui-même en une note brève, appelé 'le Mémorial en littérature, commençant par : " Feu. Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob, pas des philosophes ni des savants… " et qu’il conclut par une citation du Psaume 119,16 : " Je n’oublierai pas ces mots. Amen. " Il coud soigneusement ce document (Dans son acception courante un document est généralement défini comme le support physique d'une...) dans son manteau et le transfère toujours quand il change de vêtement ; un serviteur le découvrira par hasard (Dans le langage ordinaire, le mot hasard est utilisé pour exprimer un manque efficient, sinon...) après sa mort. Pendant sa vie, Pascal a souvent été considéré par erreur comme un libertin et, plus tard, il a été tenu à l’écart comme une personne n’ayant eu une conversion que sur son lit de mort. Sa croyance et son engagement religieux réactivés, Pascal loge dans le plus ancien des deux couvents de Port-Royal pour une retraite de quinze jours en janvier 1655. Pendant les quatre années suivantes, il fit régulièrement le voyage (Un voyage est un déplacement effectué vers un point plus ou moins éloigné dans un but personnel...) entre Paris et Port-Royal-des-Champs (Le site de Port-Royal-des-Champs est un ensemble constitué des ruines de l’abbaye de...). Il commence à écrire, immédiatement après sa conversion, son œuvre majeure sur la religion, Les Provinciales.

Pascal participa aux travaux de traduction en français de la Bible, en utilisant les principes de la logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...) de Port-Royal.

Les Provinciales

Blaise Pascal, marbre d'Augustin Pajou (1785), musée du Louvre
Blaise Pascal, marbre (Le marbre est une roche métamorphique dérivée du calcaire, existant dans une grande...) d'Augustin Pajou (1785), musée du Louvre

Antoine Arnauld, chef de file des jansénistes depuis la mort de Jean Duvergier de Hauranne, était en désaccord avec la Sorbonne (La Sorbonne est un complexe monumental du Quartier latin de Paris. Elle tire son nom du...) au sujet d'une bulle d'Innocent X (mai 1653). Cherchant à défendre l'un de ses amis, le marquis de Liancourt, il s'attira les foudres de la Sorbonne. Les jansénistes cherchèrent un défenseur en la personne de Pascal.

Pascal accepta, assurant qu'il savait (selon Sainte-Beuve) " comment on pourrait faire ce factum ", mais qu'il ne pouvait promettre qu'" une ébauche " que d'autres se chargeraient de " polir ". Pascal commença à publier les lettres à partir du 23 janvier 1656 sous le pseudonyme de Louis de Montalte. Pascal lança une attaque mémorable contre la casuistique (La casuistique est utilisée en théologie morale, en droit, en médecine et en psychologie. Elle...), une méthode morale populaire chez les penseurs catholiques, particulièrement les jésuites. Pascal dénonça la casuistique comme l’utilisation d’un raisonnement complexe pour justifier une morale laxiste. Sa méthode pour argumenter fut subtile : les Provinciales prétendaient être les Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux R.R.P.P. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces pères. Il s'adresse (Les adresses forment une notion importante en communication, elles permettent à une entité de...) à un ami qui vit en province à propos des discussions sur la morale et la théologie qui excitaient les cercles intellectuels et religieux de la capitale (Une capitale (du latin caput, capitis, tête) est une ville où siègent les pouvoirs,...), particulièrement la Sorbonne. Pascal allia la ferveur d’un nouveau converti et l’esprit brillant d’un homme du monde, avec un style de la prose française inconnu jusque là. À côté de leur influence religieuse, les Provinciales ont été une œuvre littéraire populaire. Pascal se servit de l’humour, de la moquerie et de la satire méchante dans ses arguments, pour permettre une utilisation publique des lettres qui influenceront plus tard des écrivains français comme Voltaire et Jean-Jacques Rousseau (Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le...).

Les cinq premières lettres promeuvent les principes majeurs des enseignements jansénistes, par exemple les dogmes du " pouvoir proche " (Lettre I) et de la " grâce suffisante " (Lettre II) et expliquent pourquoi ils ne sont pas hérétiques. La lettre V (20 mars 1656) est particulièrement virulente. Ses attaques contre les autorités prennent, selon Jean Lacouture, un ton polémique tel que " Voltaire lui-même n'a jamais peut-être atteint à cette fulgurance " : il nomma personnellement et par écrit un grand nombre de personnalités. Les dernières lettres montrent Pascal davantage sur la défensive – les pressions sur les jansénistes de Port-Royal pour qu’ils renoncent à leur enseignement sont croissantes pendant ce temps – et contiennent l’attaque contre la casuistique. La Lettre XIV présente une seule excuse : " Je voudrais avoir écrit une lettre plus courte, mais je n’en ai pas le temps. "

La série de dix-huit lettres, publiées entre 1656 et 1657 par Pierre Le Petit, choque Louis XIV, qui a commandé en 1660 que le livre soit déchiqueté et brûlé. En 1661, l’école janséniste de Port-Royal était condamnée à son tour et fermée, ceci aboutissant à la signature d’une bulle papale condamnant l’enseignement des jansénistes comme hérétiques. La dernière lettre défiait le pape lui-même, provoquant Alexandre VII à condamner les lettres le 6 septembre 1657. Mais ceci n’empêcha pas la France cultivée de les lire.

Le pape Alexandre VII, alors qu'il s’opposait publiquement à elles, était convaincu par les arguments de Pascal. Il ordonna une révision des textes casuistiques juste quelques années après, en 1665 et 1666. Le pape Innocent XI condamna le " laxisme " dans l’Église en 1679.

Les Provinciales ont été largement diffusées dès leur parution, à plus d'une dizaine de milliers d'exemplaires.

Voltaire les a jugées "le meilleur livre qui ait jamais paru en France", et quand il a été demandé à Jacques Bénigne Bossuet quel livre il aurait aimé écrire, il a répondu, les Provinciales de Pascal.

Jean Lacouture (Jésuites) cite d'autres appréciations, celles d'Henri Gouhier et de François Mauriac.

Au sujet de l'impact qu'eurent les Provinciales dans leur contexte (Le contexte d'un évènement inclut les circonstances et conditions qui l'entourent; le...) historique, Jean Lacouture cite l'historien Marc Fumaroli (Marc Fumaroli est un historien et essayiste et académicien français, né à...) (voir Révolution copernicienne (La révolution copernicienne est la transformation des méthodes scientifiques et des...): l'image de l'Église ternie pendant les Lumières).

Miracle

Quand Pascal revient à Paris, juste après avoir surveillé la publication de sa dernière lettre, sa croyance religieuse est renforcée par sa proximité avec un miracle apparent qui concerne sa nièce Marguerite Périer âgée de dix ans, dans la chapelle (Une chapelle est un lieu de culte chrétien qui peut, selon le cas, constituer un édifice...) du couvent de Port-Royal. Sa mère Gilberte Périer raconte dans La vie de Monsieur Pascal qu'elle a consacrée à son frère :

Ce fut en ce temps-là qu'il plut à Dieu de guérir ma fille d'une fistule lacrymale, dont elle était affligée il y avait trois ans et demi. Cette fistule était d'une si mauvaise qualité, que les plus habiles chirurgiens de Paris la jugèrent incurable. Et enfin Dieu s'était réservé de la guérir par l'attouchement d'une Sainte Épine qui est à Port-Royal ; et ce miracle fut attesté par plusieurs chirurgiens et médecins, et autorisé par le jugement solennel de l'Église."

Plus tard, les jansénistes et les catholiques utilisèrent pour leur défense ce miracle bien documenté. En 1728, le pape Benoît XIII s’en servit pour montrer que l’âge des miracles n’était pas terminé.

Pascal mit dans son blason un œil surmonté d’une couronne d’épines, avec l’inscription Scio cui credidi ("Je sais à qui je crois"). Sa foi renouvelée, il se décida à écrire son œuvre testamentaire, inachevée, les Pensées.

Pensées

Malheureusement, Pascal ne put achever son travail théologique le plus important avant de mourir. Ce devait être un examen soutenu et logique de la défense de la foi chrétienne, avec pour titre original Apologie de la religion chrétienne.

Après sa mort, de nombreuses feuilles de papier (Le papier (du latin papyrus) est une matière fabriquée à partir de fibres...) ont été trouvées lors du tri de ses effets personnels, sur lesquelles étaient notées des pensées isolées, feuilles regroupées en liasses dans un ordre provisoire mais parlant. La première version de ces notes éparses est imprimée en 1670 sous le titre Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets. Elles sont devenues très vite un classique. Parce que ses amis et les disciples de Port-Royal étaient conscients que ces "pensées" fragmentaires pouvaient mener au scepticisme plutôt qu'à la piété, ils ont caché les pensées sceptiques et ont modifié une partie du reste, de peur que le roi ou l'église (L'église peut être :) n'en prenne offense alors que la persécution de Port-Royal avait cessé, et les rédacteurs ne souhaitaient pas une reprise de la polémique. Il a fallu attendre le XIXe siècle pour que les Pensées soient publiées complètement et avec le texte d’origine.

Les Pensées de Pascal sont largement considérées comme une des pièces maîtresses et une étape de la littérature française. En présentant ses observations (L’observation est l’action de suivi attentif des phénomènes, sans volonté de les...) sur un chapitre, Sainte-Beuve considérait ces pages comme les plus fines de la langue française. Will Durant, dans son onzième volume de l’Histoire des civilisations, le juge comme "le livre le plus éloquent en français". Dans les Pensées, Pascal présente plusieurs paradoxes philosophiques : infini (Le mot « infini » (-e, -s ; du latin finitus,...) et néant, foi et raison, âme et matière, mort et vie, sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) et vanité -- apparemment n’arrivant à aucune conclusion définitive sans l’appui de l’humilité et de la grâce. En les rassemblant, il développe le pari (Paris est une ville française, capitale de la France et le chef-lieu de la région...) de Pascal.

Derniers travaux et mort

Épitaphe de Pascal dans l'église Saint-Étienne-du-Mont, 5e arrondissement de Paris
Épitaphe de Pascal dans l'église Saint-Étienne-du-Mont, 5e arrondissement de Paris

T. S. Eliot décrit Pascal, à cette période de sa vie, comme " un homme mondain parmi les ascètes et comme un ascète parmi les hommes du monde ". Le style de vie ascétique de Pascal venait de sa foi en ce qu’il était naturel et normal pour un homme de souffrir. Dans ces dernières années troublées par une mauvaise santé, il rejette les ordonnances de ses médecins en disant : " La maladie est l’état naturel du chrétien. " D'après sa sœur Gilberte, il aurait écrit alors sa Prière pour demander à Dieu le bon usage des maladies.

En 1659, Pascal, dont la santé n’a jamais été bonne, tombe sérieusement malade. L’autopsie pratiquée après sa mort révélera de graves problèmes stomacaux et abdominaux, accompagnés de lésions cérébrales. Malgré cette autopsie (L'autopsie (ou examen post-mortem ou nécropsie) est l'examen médical des cadavres. Le...), la raison exacte de sa santé chancelante n’est pas connue, bien que des spéculations aient eu lieu à propos de tuberculose (La tuberculose est une maladie infectieuse transmissible et non immunisante, avec des signes...), d’un cancer (Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormalement...) de l’estomac ou d’une combinaison (Une combinaison peut être :) des deux. Les maux de tête qui affectaient Pascal sont attribués à la lésion cérébrale. (Marguerite Périer, sa nièce dit dans sa biographie de Pascal que l'autopsie révéla que " le crâne (Le crâne est une structure osseuse ou cartilagineuse de la tête, caractéristique des...) ne comportait aucune trace (TRACES (TRAde Control and Expert System) est un réseau vétérinaire sanitaire de...) de suture autre que la lambdoïde... avec une abondance de cervelle, dont la substance était si solide et si condensée... ")

Louis XIV a interdit le mouvement janséniste de Port-Royal en 1661. En réponse, Pascal a écrit un de ses derniers travaux, Écrit sur la signature du formulaire, recommandant instamment aux jansénistes de ne pas le signer. Plus tard au cours de cette année, sa sœur Jacqueline est morte, ce qui a convaincu Pascal de cesser sa polémique à propos du jansénisme.

La dernière réalisation de Pascal, retournant à son génie inventif en 1662, a été d’inaugurer la première ligne d'autobus (Un autobus (ou bus), comme un autocar (ou car), est un véhicule automobile pour le transport en...), transportant les passagers dans Paris avec "des carrosses à cinq sols" munis de plusieurs sièges.

En 1662, la maladie de Pascal est devenue plus violente. Conscient du fait qu'il a peu de chances de survivre, il songe à trouver un hôpital (Un hôpital est un lieu destiné à prendre en charge des personnes atteintes de...) pour les maladies incurables, mais ses médecins le déclarent intransportable. À Paris, le 17 août 1662, Pascal a des convulsions et reçoit l’extrême onction. Il est mort le matin du 19, ses derniers mots étant " Puisse Dieu ne jamais m'abandonner ". Il est enterré dans l'église Saint-Étienne-du-Mont.

Postérité

La Pascaline
La Pascaline

En l'honneur de ses contributions scientifiques, le nom de pascal a été donné à l'unité de pression du système international, à un langage de programmation (Un langage de programmation est un langage informatique, permettant à un être humain...) et à la loi de Pascal (un principe important d’hydrostatique) et, comme mentionné ci-dessus, le triangle de Pascal et le pari de Pascal portent toujours son nom.

L'Université (Une université est un établissement d'enseignement supérieur dont l'objectif est la...) Clermont-Ferrand II a été baptisée à son nom.

Au Canada, un concours annuel de mathématiques est appelé en son honneur " Concours Pascal " qui est ouvert à n'importe quel élève du Canada de moins de 14 ans et en 9e au plus.

Machine arithmétique de Pascal - L'Encyclopédie
Machine arithmétique de Pascal - L'Encyclopédie

Le développement de la théorie des probabilités est la contribution de Pascal la plus importante en mathématiques. À l'origine appliquée au jeu, elle est aujourd'hui utilisée dans les sciences économiques, particulièrement en science actuarielle (La science actuarielle concerne l'application des méthodes mathématiques et statistiques à la...). John Ross écrit :

"La théorie des probabilités et les découvertes qui la suivent ont changé la manière dont nous considérons l'incertitude, le risque, la prise de décision, et la capacité d’un individu (Le Wiktionnaire est un projet de dictionnaire libre et gratuit similaire à Wikipédia (tous deux...) ou de la société d'influencer le cours d’événements futurs (Futurs est une collection de science-fiction des Éditions de l'Aurore.)."

Cependant, il convient noter que Pascal et Fermat, qui effectuent les premiers travaux importants en théorie des probabilités, n'ont pas développé très loin ce champ (Un champ correspond à une notion d'espace défini:) d'études. Christiaan Huygens, étudiant la question à partir de la correspondance (La correspondance est un échange de courrier généralement prolongé sur une longue période. Le...) de Pascal et de Fermat, a écrit le premier livre sur le sujet. Abraham de Moivre et Pierre-Simon Laplace (Pierre-Simon Laplace, né le 23 mars 1749 à Beaumont-en-Auge (Calvados), mort le 5 mars 1827 à...) sont parmi les auteurs qui ont prolongé le développement de la théorie.

En littérature, Pascal est considéré comme un des auteurs les plus importants de la période classique française et il est lu aujourd'hui en tant qu'un des plus grands maîtres de la prose française. Son utilisation de la satire et de l'esprit a influencé des polémistes postérieurs. On se souvient bien de la teneur de son travail littéraire à cause de sa forte opposition au rationalisme de René Descartes (René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine (localité...) et de l’affirmation simultanée que l’empirisme philosophique était également insuffisant pour déterminer des vérités majeures.

Barbey d'Aurevilly voit en Pascal un "Hamlet du catholicisme". Baudelaire le paraphase et lui consacre son poème "Le gouffre (Un gouffre désigne généralement, au sens propre, une cavité souvent d'origine...)".

Une discussion à propos de Pascal occupe une place importante dans le film Ma nuit chez Maud du réalisateur français Eric Rohmer.

La méditation pascalienne sur le divertissement trouve un prolongement dans le roman de Jean Giono, Un roi sans divertissement (1947). Giono emprunte le titre et la dernière phrase du livre à un passage des Pensées (fragment 142 de l'édition Brunschvicg) : "Un roi sans divertissement est un homme plein de misères".

Sœur Emmanuelle dans son livre " Vivre, à quoi ça sert ? " s'appuie sur quelques principes de la pensée pascalienne qui fut un guide pour elle, tout au long de sa vie ... (Collection J'ai Lu)

Liste des principales œuvres

La chronologie exacte des œuvres de Pascal est difficile à établir car de nombreux textes ne sont pas datés et ont été publiés longtemps après avoir été rédigés. Certains n'ont été connus qu'un siècle ou plus après le décès de Pascal et d'autres ne nous sont parvenus que de manière fragmentaire ou indirecte (notes de Leibniz ou correspondance, par exemple).

  • Essai pour les coniques (1642)
  • Expériences nouvelles touchant le vide (1647)
  • Récit de la grande expérience de l'équilibre des liqueurs (1648)
  • Traité du triangle arithmétique (1654)
  • La Règle des partis (1654)
  • Les Provinciales (Correspondances 1656-1657)
  • Élément de géométrie (1657)
  • De l'Esprit géométrique et de l'Art de persuader (1657)
  • Histoire de la roulette (1658)
  • L'Art de persuader (1660)
  • Pensées (1670, posthume)
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